- Pierre Lefaucheux
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Pierre Lefaucheux (30 juin 1898 à Triel-sur-Seine- 11 février 1955), industriel français et Compagnon de la Libération.
Sommaire
Biographie
Arrière-petit-fils de l'inventeur Casimir Lefaucheux, Pierre Lefaucheux nait à Triel en 1898. Il est le second des quatre enfants de André Lefaucheux et Madeleine Dulac.
Engagé volontaire, il rejoint le front en septembre 1917, est cité deux fois et reçoit la croix de guerre. De retour à la vie civile, il intègre l'école centrale des arts et manufactures dont il est diplômé en 1922. Il commence sa carrière à la Compagnie des chemins de fer du Nord, puis chez Dyle et Bacalan. Mais c'est à la Compagnie générale de construction de fours qu'il effectue l'essentiel de sa carrière avant guerre, de 1925 à 1939. Il occupera à la fin la fonction de directeur. En parallèle, il commence en 1929 une thèse de doctorat qu'il soutiendra en 1935: « La peseta et l'économie espagnole depuis 1928 ».
La guerre va changer le destin de cet homme. Remobilisé en 1939, il est nommé en janvier 1940 directeur de la Cartoucherie du Mans. Mais c'est aussi et surtout son implication dans la Résistance (sous le nom de « Gildas ») qui va avoir des conséquences importantes. Impliqué dans l'Organisation Civile et Militaire (OCM), il rejoint les FFI et, suite à l'arrestation de plusieurs de ses chefs, devient le chef des FFI de la Région Parisienne. Par ailleurs, il est le « 9e sage de la Résistance »[1], dernier membre du Comité Général d'Études (CGE), l'organisme créé par Jean Moulin pour penser l'après-guerre. Arrêté par la Gestapo en juin 1944, déporté à Buchenwald il ne doit son salut qu'à l'action de sa femme Marie-Hélène Lefaucheux (née Postel Vinay, qu'il a épousée en 1925): elle parvient à convaincre un membre de la Gestapo de le faire transférer à Metz pour interrogation complémentaire et qui, de retour dans une ville désertée à cause de l'avancée du front, abandonne son prisonnier.
De retour à Paris en septembre 1944, il est nommé le 4 octobre administrateur provisoire des Usines Renault réquisitionnées. Puis, après la nationalisation de Renault le 15 janvier 1945, il en devient officiellement le PDG le 7 mars 1945. Sous sa direction, il fera de la Régie Renault le premier constructeur français d'automobiles et l'un des premiers en Europe. Il prendra la décision de lancer la mythique « 4CV », la Frégate mais aussi la Dauphine et préparera la « toute petite voiture » qui sera la « R4 ». Il fera également construire l'usine de Flins et préparera celle de Cléon. Il est aussi le « père » de ce qui sera connu sous le nom de l'« accord Renault de 1955 », signé par son successeur, en septembre. Alors que l'entreprise amorce un âge d'or (tous les indicateurs sont au vert à partir du second semestre 1953), il se tue accidentellement au volant de sa Frégate en se rendant à Strasbourg pour prononcer une conférence, au petit matin du 11 février 1955.
Bibliographie
- Patrick Fridenson, L’avenir vu par les patrons : Pierre Lefaucheux , in Vincent Duclert, Rémi Fabre, Patrick Fridenson (dir.), Avenirs et avant-gardes en France XIXe-XXe siècle, Paris, La découverte, 1999, p. 223-238.
- Gilbert Hatry, Pierre Lefaucheux : le commandant Gildas, Renault Histoire, n°2, juin 1990.
- Cyrille Sardais, Leadership et création d'institution. Les actions, intentions et perceptions d'un dirigeant: Pierre Lefaucheux, PDG de la Régie Renault, thèse de doctorat, HEC, 2005.
- Cyrille Sardais, Patron de Renault: Pierre Lefaucheux (1944-1955), Paris, Les Presses de Sciences-Po, 2009.
Notes et références de l'article
- Diane de Bellescize, Les neuf sages de la Résistance. Le Comité Général d’études dans la clandestinité, Paris, Plon, 1979
Lien interne
Lien externe
Catégories :- Personnalité française du monde des affaires
- Naissance en 1898
- Décès en 1955
- Élève de l'École centrale Paris
- Mort dans un accident de la route
- Officier de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération
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