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Fairchild A-10 Thunderbolt II
Fairchild A-10 Thunderbolt II Vue de l'avion Constructeur Fairchild Rôle Attaque au sol Premier vol 10 mai 1972 Mise en service octobre 1975 Coût unitaire 9,8 millions de dollars en 1998 Nombre construit 715 Équipage 1 pilote Motorisation Moteur General Electric TF34-GE-100 Nombre 2 Type turboréacteur à double flux Puissance unitaire 40 kN Dimensions Envergure 17,42 m Longueur 16,16 m Hauteur 4,42 m Surface alaire 47 m2 Masses À vide 9 761 kg Avec armement 14 846 kg Maximale 22 950 kg Performances Vitesse maximale 676 km/h (Mach 0,56) Plafond 13 636 m Vitesse ascensionnelle 1 828 m/min Rayon d'action 4 000 km Armement Interne 1 canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger Externe 11 points d’ancrage dont 8
sous les ailes et 3 sous le fuselage pour un maximum de 9450 kg d’armementmodifier Le Fairchild A-10 Thunderbolt II, également connu sous le nom de « Warthog » (Phacochère en français) est le premier avion américain spécialement conçu pour la couverture aérienne rapprochée des forces terrestres. L’A-10 est un avion simple, solide et efficace, muni de deux turboréacteur à double flux. Il est capable d’attaquer tout type de cible au sol, en particulier, les chars et les véhicules blindés. On peut voir dans l'A-10 un descendant moderne du Hs 129 de la Luftwaffe.
Sommaire
Conception
Le 6 mars 1967, l'USAF proposa à 21 constructeurs aéronautique de lancer une étude pour son programme Attack-Experimental ou AX d'avion d'attaque au sol peu coûteux. Six compagnies répondirent à l'appel dont Fairchild-Republic et Northrop qui reçurent des contrats pour construire des prototypes.
Le premier vol du prototype YA-10A de Fairchild a eu lieu le 10 mai 1972. Le 10 janvier 1973, le A-10 est déclaré vainqueur de la compétition face au Northrop A-9. Les premiers A-10A ont été livrés à la base de Davis-Monthan de l’US Air Force dans l’Arizona en octobre 1975. 714 appareils (dont un biplace) furent construits pour l’USAF entre 1975 et 1984. L’A10 Thunderbolt II a cependant été un avion assez mal accueilli dans les forces aériennes américaines ; les autorités avaient plus confiance dans les F-15 et F-16 et préféraient donner le travail d'appui des troupes terrestres aux hélicoptères de l'US Army Aviation développés à cette fin, tel le AH-1 Cobra puis l’AH-64 Apache.
De nombreux appareils ont été convertis en observateurs avancés (OA-10A) par de très légères modifications.
Engagements
Dans les années 1980, les militaires prévoyaient d’utiliser les A-10 pour contrer une attaque de chars soviétiques en Europe de l'Est.
Engagé par l’armée américaine pendant la guerre du Golfe en 1991, l’A-10 a obtenu un taux de réussite de 95,7 % des missions de ses 8 100 vols. Principale plate-forme de tir du missile antichar AGM-65 Maverick avec 90 % des tirs effectués, il a montré une grande efficacité en détruisant 1 000 chars d’assaut, 2 000 véhicules militaires et 1 200 pièces d’artillerie. Seulement sept A-10 furent perdus, un chiffre très inférieur aux prévisions.
L’A-10 a également été engagé durant la guerre du Kosovo en 1999 avec prudence, la politique de l’administration Clinton visant à ne pas subir de pertes. Le terrain encaissé et boisé du Kosovo constituait à coup sûr un environnement beaucoup plus risqué pour un appareil évoluant si près du sol et qui ne peut, comme le font les hélicoptères, se camoufler derrière le relief et passer sous les radars de conduite de tir.
Réemployé avec moins de contraintes durant la guerre en Afghanistan au cours de l’année 2002 lors de l’Opération Anaconda, il connut de nombreux succès opérationnels. Mais il a été écarté de la première partie des opérations aériennes. Certains pensent que le commandement américain hésite à engager l’A-10 autrement que sur des théâtres d'opérations où le rapport de force est dissymétrique et où les canons antiaériens et les missiles sol-air restent rares.
Enfin, cet avion a encore été utilisé pendant la guerre en Irak en 2003. Sur 60 A-10 déployés, un seul fut abattu tard dans la guerre, près de l’Aéroport international de Bagdad. Ils ont tiré 311 597 obus de 30 mm, contre 16 901 obus pour tous les autres avions américains réunis. Les troupes au sol, lors de leur demandes de soutien aérien, ont explicitement réclamé un A-10 dans 80 % des cas.
Les déboires de l’AH-64 Apache ont redonné un intérêt tout particulier à l’A-10 malgré son âge avancé. Celui-ci, si le programme démarré en 2007 est respecté, verra sa flotte qui est à cette date d'environ 350 appareils en service entièrement modernisée, et passera en version A-10C pour un coût de 13 millions de dollars l'unité [1].
L’A-10 devrait rester en service dans l’USAF au cours de la décennie à venir, son rôle devant progressivement être repris par le F-35.
Variantes
- YA-10A : nom de 2 prototypes (71-1369 et 1370) en compétition avec le YA-9A
- A-10A : version de série
- N/AW A-10 : Night/Adverse Weather, version biplace pour l'attaque de nuit ou par mauvais temps, construite avec les seuls fonds de la firme à partir de l’A-10A. les différences sont l’empennage qui augmente de 0,51 m et la masse qui augmente de 950 kg (non produit)
- A-10B : projet d’une version d’entraînement biplace fondée sur la cellule du N/AW A-10 (annulé)
- A-10C : A-10A avec une avionique beaucoup plus évoluée en service depuis 2006.
Autres caractéristiques
Un des grands avantages du A-10 est son excellente manœuvrabilité à basse vitesse et basse altitude et la grande précision de son armement. Il peut voler à moins de 300 m d’altitude avec une visibilité allant jusqu’à 2,4 km. Son décollage et son atterrissage pouvant s’effectuer sur des terrains très courts, il peut ainsi facilement opérer à proximité des lignes de front, d’autant plus que les pièces de l’appareil sont facilement interchangeables (gauche et droite), même les moteurs, le train d’atterrissage et les ailerons.
Enfin des missions de nuit peuvent être exécutées à l’aide de lunettes de vision de nuit dont sont alors munis les pilotes.
L’A10 est un avion particulièrement robuste et conçu pour maximiser ses chances de survie. Ses moteurs sont très écartés afin de réduire la probabilité d'impacts simultanés, la double dérive cache la chaleur des réacteurs aux systèmes thermographiques des armes adverses, le ou les pilotes sont protégés par un blindage de 400 kg en titane qui les entoure et protège également les systèmes de contrôle vitaux. Tous les systèmes hydrauliques sont doublés de commandes manuelles pour permettre au pilote de se poser en cas de problème. L’appareil étant particulièrement stable, à l'exception d'un léger phénomène de tangage habituellement corrigé automatiquement, il peut être piloté manuellement en l’absence de systèmes informatiques, contrairement aux chasseurs. L’avion a été conçu pour résister à des tirs directs, jusque et y compris d'obus explosifs de 23 mm. Le réservoir de kérosène est protégé par de la mousse et fabriqué de telle sorte qu’il n’explose pas sous les tirs, et le système est complété par deux extincteurs au halon.
L’avionique de bord inclut les communications, des systèmes de navigation inertielle, un contrôle de tir et un système d’approvisionnement des armes, une aide à l'acquisition des objectifs et des lunettes de vision de nuit.
L'affichage tête haute (head up display ou HUD) fournit de nombreuses indications telles que la vitesse, l’altitude, l’angle d’assiette, des informations de navigation ou bien encore l'état des armes. L’A-10 peut également gérer des systèmes de contre-mesures électroniques sous forme d'un pod externe (voir photo), et le GPS est en cours d’installation sur tous les modèles. Bien qu'il ne soit pas équipé d'un système autonome de désignation des cibles par laser (sauf pour la version A-10C en cours de livraison, qui peut emporter une nacelle lantirn), il peut par contre détecter le faisceau d'un autre appareil ou d'une équipe au sol via son récepteur AN/AAS-35 Pave Penny, et donc lâcher des armements guidés.
Armement
Le canon
Le canon GAU-8 Avenger de 30 mm, dont le recul est équivalent à la poussée de l’un des moteurs, peut tirer jusqu’à 3 900 obus à la minute. Il utilise des munitions à l'uranium appauvri avec pointe gainée au béryllium.
Originellement il pouvait tirer aux rythmes de 4 200 coups à la minute (haute cadence de tir) et 1 800 (basse cadence). Cependant, la cadence de 4 200 coups par minute a été ramenée à 3 900 coups par minute au début des années 1980, et la cadence de 1 800 coups par minute a été supprimée (il a été jugé inutile de prendre plus de temps pour mettre le même nombre d'obus dans la cible).
Le canon tire un « mix de combat » d'obus à la fois explosifs/incendiaires et perforants/incendiaires, dans un ratio de 4:1, soit un obus hautement explosif pour quatre obus perforants en uranium appauvri. La munition PGU-13/B HEI (High Explosive Incendiary) est plutôt destinée aux véhicules légers et aux bâtiments, tandis que la PGU-14/B API (Armor Piercing Incendiary) possède une enveloppe légère contenant un barreau d'uranium appauvri. En plus de ses capacités de pénétration (l'uranium a une masse volumique nettement plus importante que l'acier ou le cuivre), le barreau d'uranium appauvri a un pouvoir pyrogène naturel au contact de l'oxygène, ce qui renforce les effets incendiaires du « mix de combat ». Enfin, la munition d'exercice PGU-15/B TP (Target Practice), utilisée pour l'entraînement des pilotes, simule le comportement balistique de la PGU-13/B.
Bien qu'une rafale courte (une seconde) de ce canon comporte au minimum 65 obus, son taux de dispersion assez élevé nécessite de « cribler » la cible d'un nombre beaucoup plus élevé de ceux-ci pour la toucher. Néanmoins, la charge de combat standard de l'A-10 étant de 1 100 obus, celui-ci peut donc tirer un peu moins de 17 secondes à plein débit et a donc la possibilité de « traiter » ses cibles plus longuement que ne le ferait un chasseur (qui ne peut tirer en général que deux à trois secondes au total). Avantage du nombre pour l'un, avantage de la précision pour les autres, les deux s'équilibrent, mais il reste à l'A-10 le fait que ces munitions surpuissantes soient des « tueuses de char ». Le bruit perçu au sol du GAU/8, très caractéristique et puissant, a un effet psychologique non négligeable, comparable à celui des sirènes des Stuka.
Les points d'emport
Ils permettent d'embarquer une vaste gamme d'armement air-sol et une capacité d'autodéfense anti-aérienne :
- Un pod ECM
- Des missiles air-sol AGM-65 Maverick et air-air AIM-9 Sidewinder.
- Des bombes non-guidées (MK-82, MK-84).
- Des bombes guidées laser Paveway (GBU-10, GBU-12, GBU-16 et GBU-24) et GPS (GBU-24 E/B).
Apparitions
Dans la culture populaire, il apparait dans plusieurs romans, bandes dessiné, films, séries d'animation et jeux vidéo.
Powerglide de la série transformers cybertron se transforme en Fairchild A-10 .
Dans le film Terminator Salvation, la Résistance utilise des A-10.
Il apparaît en autre dans l'extension du jeu vidéo Battlefield 2 : Division Blindée, dans Tom Clancy's H.A.W.X. et Lock-on Modern air combat.Il apparaît également dans le jeu vidéo Act of War: Direct Action et dans son add-on Act of War : High Treason, ainsi que dans la série de jeux vidéos Ace Combat sur Playstation et Playstation 2.
Il apparaît aussi dans le film Transformers, où deux de ces engins, avec un AC-130 Spooky, forcent Scorponok à battre en retraite.
On en voit également plusieurs exemplaires dans Terminator : Renaissance. Au début du film, un appareil est abattu. Et plus tard, c'est d'un de ces avions que l'héroïne s'éjecte.
On le voit également dans le jeux World in Conflict en tant que soutien aérien anti-blindée et aussi que dans Command & Conquers : Generals et Generals (Heures H).
Références
Voir aussi
Aéronefs comparables
- Son homologue Soviétique Soukhoï Su-25
Liens externes
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