- Elisabeth Vailland
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Élisabeth Vailland
Élisabeth Vailland Activité(s) Romancière Naissance octobre 1916
Bologne (Italie)Décès 23 août 1983
Meillonnas Ain (France)Genre(s) Roman Œuvres principales - Drôle de vie
- Voyage dans l'Amérique de gauche
- Biographie de Roger Vailland
Élisabeth Vailland est née à Bologne en Italie en 1916 et décédée à l'âge de soixante-sept ans, dans la nuit du 22 au 23 août 1983 dans sa maison de Meillonnas dans l'Ain. Elle repose dans le cimetière de Meillonnas aux côtés de son mari l'écrivain Roger Vailland.
En 1949, elle rencontre Roger Vailland à Paris, rencontre qui va changer sa vie. Dans son autobiographie, elle écrit : « Roger me trouvait belle. Il était très content de mon nez aquilin, car il pensait comme Stendhal que les porteurs de nez aquilin ont des qualités très particulières : sensualité, noblesse race, etc. Et puis il aimait les filles de la Méditerranée, les brunes aux cheveux lisses. »
Sommaire
La période italienne
Élisabeth Vailland se trouvait au carrefour de trois cultures : à la fois Russe, Française et Italienne. Elle parlait le Russe et le Français avec l'accent italien et l'Italie avec les mains mais aussi avec sa faconde et sa volubilité habituelles.
Elle était russe par ses grands-parents maternels et sa mère Moussia. Celle-ci quitta la Russie après la révolution manquée de 1905, débarque en Italie et y rencontre bien sûr un bel italien assez extravagant, fantasque, Pippo Naldi, qui l'épouse et lui fera trois enfants dont Élisabeth que Roger Vailland surnommera plus tard Lisina.
Adolescente, elle passe six années à Paris où elle a rejoint son père avec le reste de la famille. Elle revient en Italie en 1938. Ayant suivi des cours de comédie à Paris, elle devient comédienne puis entre dans la Résistance aux côtés des communistes, ce qui ne plaît guère à son père aux tendances monarchistes. Mais, résistant lui aussi, il choisira le camp républicain et à la fin de la guerre, deviendra même président du gouvernement provisoire de la toute nouvelle république italienne.
Elisabeth Naldi a alors une vie mouvementée : elle se marie, divorce deux fois et finit par rencontrer lors d'une visite à Paris, chez une amie, le grand amour de sa vie en la personne de Roger Vailland.
Élisabeth et Roger
De lui, elle dira dans son autobiographie Drôle de vie : « J'étais sa compagne, son amie, sa confidente, celle à qui on dit tout, celle avec qui on peut souffrir, jouer dans un certain sens.[...] Je crois que j'étais son port de sauvegarde. Et j'acceptais son égoïsme sur lequel, dans une certaine mesure, je fondais mon bonheur. »
Ils sortent tous les deux d'un amour malheureux, Roger Vailland avec Andrée Blavette dite Boule dont il ne divorcera qu'en 1954, et Élisabeth Naldi avec le compositeur Roman Vlad. Ils sont fauchés tous les deux et partent pour l'Italie à Capri où ils séjournent chez Curzio Malaparte où Jean-Luc Godard tournera plus tard son film Le mépris.
De retour en France, ils s'installent dans une maison du Bugey dans l'Ain, prêtée par un ami, avec la volonté d'avoir une nouvelle vie et de rompre avec le milieu parisien. Ils vivront ainsi avec les paysans de leur village et iront souvent rendre visite aux ouvriers de la vallée de l'Albarine[1] ainsi qu'aux cheminots d'Ambérieu-en-Bugey.
En 1954, ils se marient et s'installent à Meillonnas, un village de l'Ain, dans le Revermont à une vingtaine de kilomètres de Bourg-en-Bresse. « Ils sont souverains » , écrira Roger Vailland dans un roman où Élisabeth apparaît sous les traits de Léone.[2]
Au début de leur vie commune, Vailland écrit à Élisabeth : « Mes conditions personnelles de bonheur sont tellement simples : toi près de moi, notre vie réglée des Allymes, écrire, et de temps en temps une nuit passée à boire et à converser avec des êtres jeunes et bienveillants. »
Après la disparition de Vailland
Après la disparition de Roger Vailland, emporté par un cancer, Elisabeth décide de reste dans leur maison de Meillonnas.
Je me sens si loin de ton malheur ...............Dès mon retour, j'irai à Meillonnas
Sur cette île de l'océan Indien.......................M'épancher auprès de toi Lisina
Où j'ai placé mes pas dans les siens,..........Retrouver enfin ton rire enjoué,
Où je ne suis que boule de douleur..............Partager un moment d'intimité.
Quel poids ton absence dans la maison.......Où que tu sois et quel que soit l'enjeu
Et que reste-t-il donc de tes saisons............De cette version de Drôle de jeu,
Toi qui es parti juste avant l'été ?..................Rien ne pourra rompre notre amitié.Elle commence une nouvelle vie, même si elle est agacée quand on l'appelle la veuve de l'écrivain Roger Vailland, et en profite pour voyager :
- En 1969, elle donne une série de conférences en Algérie avec Maurice Garrel ;
- En 1972, elle part pour les États-Unis où elle rejoint son amie Jane Fonda qui vient de divorcer d'avec Roger Vadim[3], qu'elle avait connue quelques années plus tôt quand Vailland écrivait des scénarios pour Vadim et que celui-ci venait souvent à Meillonnas avec Jane Fonda pour travailler avec Vailland.[4]
Jane Fonda milite dans le 'Mouvement pour la paix' et lutte contre la guerre au Viet-Nam. Ensemble, elles vont sillonner les États-Unis pour transmettre leur message pacifiste. C'est ce parcours qu'Élisabeth Vailland relate dans le livre Voyage dans l'Amérique de gauche.
Elle va également travailler à conserver l'œuvre de son mari, d'abord par la donation du fonds Vailland qu'elle fait à la médiathèque de Bourg-en-Bresse puis, dans les dernières années de sa vie, en reprenant avec son ami René Ballet - qui rédigera les préfaces et commentaires - l'ensemble des articles écrits par Roger Vailland , publiés en deux tomes :
- Chronique des années folles à la Libération : 1928-1945, Éditions Sociales, Paris, 1984
- Chronique d’Hiroshima à Goldfinger : 1945-1965, Éditions Sociales, Paris, 1984Malheureusement, elle décède en 1983 et n'a donc pas la satisfaction de voir leur publication.
Notes et références
- ↑ voir le roman de Roger Vailland Beau Masque
- ↑ voir le roman largement autobiographique de Roger Vailland La Fête
- ↑ voir D'une étoile l'autre, Roger Vadim, Éditions n°1, 1986
- ↑ En particulier, Les Liaisons dangereuses 1960 et Le vice et la vertu
Bibliographie
- Voyage dans l’Amérique de gauche, par Élisabeth Vailland, Éditions Fayard, 1972
- Drôle de vie, son autobiographie, écrite en collaboration avec Philippe Garbit (JC Lattès, 1984), rééditée en 2007 avec une nouvelle préface.
- Roger Vailland, par Élisabeth Vailland et René Ballet, Éditions Seghers, collection Écrivains d'hier et d'aujourd'hui, 1973
- Roger Vailland, Entretiens sur les lettres et les arts n°29, dirigé par Max Chaleil : article d'Élisabeth Vailland, Rodez, Éditions Subervie, 1970
Voir aussi
- L’engagement d’Elisabeth de Marie-Noël Rio, Les Lettres françaises 27 septembre 2005.
- Entretien avec Élisabeth Vailland, par Guy Lacour, revue Révolution
- Christiane, scénario d'après Élisabeth Vailland, Jean Mailland, 92 p
Liens externes
- Élisabeth Vailland Présentation
- Les 'Vailland' en Italie
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