- Beau Masque
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Beau Masque
Usine de filature des années 1970
Données clés Titre original Beau Masque Réalisation Bernard Paul Scénario Bernard Paul
Jean-Patrick Lebel
Richard Bohringer
d'après le roman de Roger VaillandActeurs principaux Luigi Diberti
Dominique Labourier
Jean-Claude DauphinSociétés de production Francina
International Cinévision
UPF
Verona ProduzionePays d’origine France
ItalieGenre Drame Sortie 1972 Durée 95 min Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Beau Masque est un film franco-italien réalisé par Bernard Paul, sorti en 1972.
Sommaire
Synopsis
Dans une région de l'est de la France, Pierrette, une jeune ouvrière de l'usine locale de filature, se consacre entièrement à son action syndicale au détriment de sa vie privée réduite à pas grand-chose depuis qu'elle s'est séparée de son époux et qu'elle a confié leur enfant à la garde d'une parente. Elle rencontre deux hommes qui vont changer sa vie. Elle croise d'abord le chemin d'un émigré italien surnommé « Beau Masque », camionneur de son état. Ensuite, lors du bal organisé par le Parti communiste, elle fait la connaissance de Philippe Letourneau, le directeur de l'usine, un jeune fils de famille poussé par ses parents, actionnaires majoritaires de l'entreprise. Bien qu'attirée par Philippe, Pierrette n'y donne pas suite, ne voulant pas compromettre son engagement syndical. C'est avec Beau Masque qu'elle noue une relation amoureuse. Mais une vague de licenciements, que le directeur ne maîtrise pas, va précipiter les protagonistes jusqu'au drame final...
Fiche technique
- Titre original : Beau masque
- Réalisation : Bernard Paul
- Assistant réalisation : Alain Corneau
- Scénario : Bernard Paul, Jean-Patrick Lebel et Richard Bohringer d'après le roman de Roger Vailland, Beau Masque (Éditions Gallimard, 1954)
- Dialogues : Bernard Paul
- Musique : André Hodeir
- Photographie : William Lubtchansky
- Montage : Françoise Bonnot
- Décors : Maurice Colasson
- Costumes : Françoise Arnoul
- Pays d'origine : France, Italie
- Tournage :
- Langue : français
- Extérieurs : Villerupt (Meurthe-et-Moselle), Ain
- Producteur : Christian Ferry
- Sociétés de production : Francina (France), International Cinévision (France), UPF (Universal Pictures France), Verona Produzione (Italie)
- Société de distribution : CIC (Cinema International Corporation)
- Format : couleur par Eastmancolor — 35 mm — son monophonique
- Genre : drame
- Durée : 95 minutes
- Date de sortie : 29 novembre 1972
Distribution
- Luigi Diberti : Beau Masque
- Dominique Labourier : Pierrette
- Jean-Claude Dauphin : Philippe
- Catherine Allégret : Marguerite
- Gaby Sylvia : Émilie
- Massimo Serato : Valério
- Jean Dasté : Cuvrot
- Hélène Vallier : Louise
- Pierre Maguelon : Mignot
- Évelyne Dress : Nathalie
- Maurice Travail : Tallagrand
- Georges Rouquier : Vizille
Autour du film
- Françoise Arnoul[1] : « Christian Ferry, à la Paramount-France, s’est tout de suite intéressé au projet Beau masque. Les Américains exigeant une vedette dans la distribution, Bernard pensa à Jane Fonda. Ils avaient gardé de bonnes relations depuis Les Félins, de René Clément, où Bernard était assistant avec Costa-Gavras.
Grâce à Élisabeth[2] qui avait hébergé longtemps Jane et Vadim, nous avons réussi à la joindre au moment où, toujours fidèle à ses options, elle s’était engagée dans un nouveau combat, à Détroit aux côtés des Noirs. Bernard prit un charter et, au milieu des prises de parole de militants, Jane donna son accord pour être la Pierrette de Beau Masque.
Le cœur battant, j’ouvris le télégramme de Bernard : « Jane is OK. » C’est tout ce qu’il savait dire en anglais.
Christian Ferry mit en marche la production. […]
D’abord, en y regardant de plus près, les Américains finirent par trouver que cette histoire faisait la part un peu trop belle à l’idéologie communiste. Ils traînèrent tellement les pieds avant de donner un accord définitif que, de report en report, Jane Fonda ne fut plus disponible.
Bernard proposa alors à Christian Ferry d’engager une actrice moins connue. Nous avions remarqué Dominique Labourier, et je m’étais même permis de suggérer à Jean Renoir de la rencontrer pour jouer la petite bonne du Roi d’Yvetot. Et, après avoir vu toutes les stars du cinéma italien, Bernard choisit pour le rôle de Beau masque un jeune acteur de théâtre, Luigi Diberti. […]
Toutes les filatures de France refusant, l’une après l’autre, de nous accueillir, il fallut trouver une région de population ouvrière où il serait possible d’en reconstituer une. Le choix de Bernard se fixa sur l’est de la France. Une région à forte immigration italienne datant des années 1920 où les familles ouvrent chaleureusement leur porte pour vous faire goûter leur pastasciutta. Sans Villerupt, Longwy et d’autres, sans leurs élus, le film n’aurait probablement pas pu se faire.
Le tournage fut long et difficile. Semé d’embûches, de rires et de larmes. Comme à Martigues,[3] la population était proche de nous. Assez étonnée que le cinéma ne soit pas seulement un monde de paillettes et de stars en limousine. Bien sûr, ce n’était ni la mine ni l’usine, mais la masse de travail et de tension accumulée sur un plateau ne cessait de les surprendre.
Dans ce lieu de la métallurgie en crise, les gens n’avaient pas oublié les sanglantes batailles ouvrières et furent émus aux larmes en participant au tournage de certaines séquences.
J’ai repris mon rôle de « grouillotte ». Costumière à l’écoute des cœurs et humeurs. Pas simple de trouver à Villerupt des volontaires pour jouer les CRS qui allaient matraquer à mort notre héros, leur héros Beau masque. […] Après les séquences en Meurthe-et-Moselle chargée d’histoire, nous sommes partis « prendre un bol d’air » pour tourner les scènes lyriques du film dans les superbes montagnes à vaches de l’Ain. […]
Nous avons cherché, Bernard et moi, les raisons pour lesquelles Beau masque n’était pas réussi. Il nous a semblé qu’il avait été gêné par son obsession de fidélité à l’œuvre de Vailland. Il avait changé l’époque du roman et s’était laissé piéger par un certain discours politique langue de bois, lié aux années d’après-mai 68. En revanche, ce qui reste de beau dans le film, ce sont les rapports entre les personnages, les relations de tendresse et d’amour. Ce qui vient de lui, de sa chair. »
Notes et références
- Éditions Belfond, Paris, 1995 (ISBN 2714432441) Extrait de ses mémoires, Animal doué de bonheur,
- Roger Vailland. Élisabeth Vailland, veuve de
- 1968, de son film précédent Le Temps de vivre (1969). Lieu de tournage en
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