EC Comics

EC Comics

Entertainment Comics, plus connu sous le nom de EC Comics est un éditeur américain de comics qui connut son heure de gloire durant la première partie des années 1950 avec la publication de séries d'horreur (The Crypt of terror, Vault of Horror et Haunt of Fear), d'aventures (Two-fisted Tales et Frontline Combat), d'humour (Mad et Panic) et de science-fiction (Weird Scienceet Weird Fantasy). Elle fut fondée par Max Gaines en 1945 et fut reprise par son fils William Gaines en 1947. La société fut alors florissante et les scénariste étaient entourés par des dessinateurs très talentueux tels que Wally Wood, Harvey Kurtzman, Bernie Krigstein, etc.Lorsque la Comics Code Authority se mit en place, ces séries furent presque toutes arrêtées et en 1955, EC Comics cessa de publier des comics. Seul Mad, qui existe encore de nos jours, continuera à être édité sous la forme d'un magazine. L'influence des comics publiés par EC et de Mad a été importante pour toute une génération d'artistes qu'ils soient auteurs de comics (Frank Miller, Alan Moore, Art Spiegelman), écrivains (Stephen King) ou réalisateur (David Cronenberg, George A. Romero) entre autres ; plus généralement ces comics, qui révélaient ce qui se cachait derrière l'idéologie du rêve américain, auraient été un des éléments de la révolte de la jeunesse, une décennie plus tard, contre le système social en place.

logo de EC comics
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Sommaire

Histoire

Des origines au « New trend »

À l'origine de EC Comics se trouve l'éditeur Max Gaines, pionnier du comic book[1]. En 1945, après avoir vendu sa maison d'édition All-American Comics à DC Comics il fonde une société, Educational Comics, qui se spécialise dans la publication de comics éducatifs[1]. Rapidement la production se diversifie et les genres abordés sont religieux, éducatif ou humoristique[2]. Par la suite, selon la thématique du comics publié, le E de EC signifie Educational (éducatif) ou Entertaining (amusement). Les séries durent peu de numéros (entre 1 et 10) [3] et n'ont pas assez de succès[4]pour permettre à l'éditeur de gagner de l'argent et, de ce fait, EC est constamment endetté[2]. Le 20 août 1947 Max Gaines meurt dans un accident de bateau[5] ce qui amène son fils William, surnommé Bill, à prendre, la tête de la compagnie et poursuivre cette politique éditoriale éducative ou d'humour. Bill Gaines ne voulait pas, a priori, travailler dans le monde de la bande dessinée et il se préparait à devenir professeur de chimie mais sa mère insiste tant pour qu'il prenne la suite de son père, qu'il finit par accepter[4]. Quand Bill Gaines succède ainsi à son père, EC comics est endetté à hauteur de 110 000 $[6]. Bill Gaines va alors rencontrer en mars 1948 Al Feldstein âgé de seulement 22 ans. Les deux hommes vont immédiatement s'entendre et travailler ensemble à l'écriture des scénarios et à la direction éditoriale que doit suivre l'entreprise[7]. Sous l'influence de Al Feldstein EC comics va changer peu à peu de politique éditoriale. Les comics publiés, comme cela l'était à l'origine, peuvent être encore des comics éducatifs (souvent à la demande d'organisations religieuses ou enseignantes), mais de plus en plus souvent ce sont des comics aux thèmes plus à même de plaire aux adolescents : western, romance et policier. Les comics d'humour ou ceux destinés aux enfants sont abandonnés. En février-mars 1950, à l'orée de la nouvelle politique éditoriale nommée New Trend, les comics publiés sont Gunfighter (western), Saddle Romance (romance dans l'ouest américain), Modern Love (romance), A moon, a girl… romance (romance), Crime patrol (policier) et War against crime (policier). EC, qui a été longtemps déficitaire, commence à atteindre un équilibre financier[8]. Cependant Bill Gaines et Al Feldstein publient des comics qu'ils n'apprécient pas. Ils se contentent de suivre la mode[8]. Aussi, décident-ils de ne plus se contenter de suivre mais d'être originaux et, comme l'un et l'autre sont passionnés de récits fantastiques radiodiffusés (telles que Inner Sanctum et Lights Out) et de nouvelles ou de romans de ce genre, ils décident de tenter l'expérience de diffuser des histoires d'horreur [7],[8]. Ce sont les comics War against Crime et Crime Patrol qui à partir du 10e numéro vont accueillir une histoire de ce genre[9],[10]. Le succès est au rendez-vous et l'abandon de l'ancienne ligne de comics est décidé pour faire place à une nouvelle.

Le New Trend

L’âge d’or des EC Comics

Cette nouvelle politique éditoriale sera appelé le New Trend. Les comics policiers deviennent des comics d'horreur : (Crime patrol est renommé en The Crypt of terror et War against crime en Vault of Horror ) ; de même le western Gunfighter est changé en Haunt of Fear. Deux des comics de romance changent de thématique pour devenir des comics de science-fiction : Saddle romance est rebaptisé Weird Science et A moon, a girl...romance prend le titre de Weird Fantasy. Seul est poursuivi Modern Love sans changement mais il sera finalement arrêté en août 1950. EC comics connaît le succès et gagne enfin de l'argent[2]. William Gaines va alors décider d'augmenter le nombre de séries publiées. Il confie à Harvey Kurtzman, alors dessinateur et scénariste pour EC et qui souhaitait plus s'investir dans la création, le rôle de rédacteur en chef de Two-fisted Tales[11]. À l'origine il devait s'agir d'un comics d'aventures mais la guerre de Corée va amener Kurtzman à réorienter le comics dans une thématique d'histoires de guerre. Le succès du titre amènera la création en 1951 d'un autre comics du même genre, aussi dirigé par Kurtzman : Frontline Combat[12]. Le nombre de comics publié s'étoffera aussi en octobre 1950 avec Crime Suspenstories et en 1952 avec Shock Suspenstories qui mêle des récits de plusieurs genres (science-fiction, horreur, policier, fantastique et « critique sociale »). Le succès est très important aussi bien pour les revenus que pour le nombre de lecteurs : entre 350 000 et 400 000 exemplaires des comics d'horreur se vendent chaque mois en 1953[13] ; les comics de guerre et de science fiction tournent autour de 225 000 exemplaires[14]. Le revenu de EC est de 1 million par an, le bénéfice net de 50 000 $. Les revenus proviennent essentiellement de la vente des comics puisque 3 pages seulement sont occupées par des publicités[14]. Si ce sont les comic books d'horreur qui vont le plus frapper l'imagination du public, et rester associés au nom EC Comics, le succès le plus durable d'EC est toutefois le titre satirique Mad, initialement édité par Harvey Kurtzman à partir d'octobre 1952 et qui existe toujours sous la forme d'un magazine. Ce lectorat important va susciter la création d'un fan club, The EC Fan-Addict Club, qui sera le premier de ce genre créé par une maison d'édition [15] et qui disposera de son propre journal[13]. De 1950 à 1954 EC comics connaît donc son âge d'or. Les comics se vendent bien et le contenu est de qualité avec des dessinateurs tels que Wally Wood, Joe Orlando, Harvey Kurtzman, etc. qui illustrent les scénarios de Gaines, Feldstein et Kurtzman.

La fin de l'âge d’or

Estes Kefauver sénateur auteur du rapport sur les comics books et la délinquance juvénile

Cependant, si les jeunes lecteurs apprécient les comics, il n'en est pas de même pour une partie de la population adulte qui milite contre leur publication. Des associations, entre autres religieuses, critiquent les bandes-dessinées accusées de présenter des images violentes ou sexuelles. Des comics sont littéralement mis au bûcher[16]. Cette critique populaire est relayée par le psychiatre Fredric Wertham, auteur du livre Seduction of the Innocent, qui lie criminalité adolescente et lecture de comics[17] et qui reproche aux comics d'exposer les enfants à des situations et images choquantes[18]. Cela amène l'État fédéral à décider une enquête et à créer pour cela en 1953 un sous comité sénatorial sur la délinquance juvénile[19]. Les audiences publiques ont lieu d'avril à juin 1954[20]. Le comité entend entre autres Fredric Wertham et William Gaines, qui est le seul éditeur à témoigner[21]. L'audience de Gaines est une catastrophe. On lui présente une couverture d'un comics (Crime suspenstories no 22) montrant la tête d'une femme décapitée tenue par les cheveux par son assassin et on lui demande si cela est de bon goût. La réponse de Gaines est affirmative si l'on considère qu'il s'agit d'un comics d'horreur. Il expliquera plus tard que le dessin original de Johnny Craig était plus horrible puisque l'on voyait le sang dégoûter du cou de la victime et qu'il l'avait fait recadrer pour que cela soit moins choquant[22].Gaines va alors être présenté par la presse comme un être cynique et les comics vont être montrés du doigt. Pour éviter la menace d'une loi censurant les comics, Bill Gaines invite ses collègues éditeurs à financer une recherche universitaire afin d'évaluer sérieusement les supposés méfaits des comics[23]. Cette réunion finalement débouche, au grand dam de Gaines, sur la décision de créer un code listant ce qui est acceptable dans un comics, ce qui deviendra plus tard la Comics Code Authority contrôlée par un organisme financé par les éditeurs et chargée de vérifier la bonne moralité des comics publiés. Cette décision ira dans le sens des recommandations du sous comité sénatorial qui dans son rapport final refuse la promulgation d'une loi permettant la censure des comics mais invite les éditeurs à réguler les publications[24].

La lente agonie de EC

En septembre 1954 les éditeurs fondent la Comics Magazine Association of America qui regroupe 90% des éditeurs. Ils demandent à un magistrat new-Yorkais, Charles F. Murphy, d'établir un code de bonne conduite[25]. Ainsi se met en place la Comics Code Authority chargée d'approuver ou de rejeter les comics en fonction de critères de décence très stricts[26]. Parmi ceux-ci, certains semblent délibérément tournés contre EC, comme par exemple l'interdiction de mots tels que crime ou terror dans les titres de comic books. De plus les monstres (vampires, loup-garous, zombies, etc.) sont interdits.

Gaines décide dans un premier temps de ne pas adhérer à l'association. Mais les distributeurs refusant de transporter ses titres en l'absence d'approbation de la CCA, il supprime rapidement ses séries d'horreur et les deux titres Suspenstories. Les séries de de guerre ont auparavant été arrêtées car Harvey Kurtzman préfère se consacrer à Mad[27]. Weird Science-Fantasy, qui est né de la fusion de Weird Science et Weird Fantasy, est renommé en Incredible Science Fiction et une série de nouveaux titres d'aventures est créée pour remplacer les titres supprimés : Aces High, Valor, Piracy, Impact, Psychoanalysis, M.D, Extra. Gaines ne veut toujours pas adhérer au CMAA mais les ventes s'en ressentent car les distributeurs refusent ses comics. Les ventes de ceux-ci atteignent entre 10 et 15 % de celles des comics du New Trend. À partir du deuxième numéro, les comics sont donc soumis au CCA mais les ventes progressent peu et sont insuffisantes pour espérer être rentables (elles atteignent 20 % des ventes du New Trend). Les comics sont donc abandonnés et remplacés par des magazines surnommés Picto-Fiction (Confessions Illustrated, Crime Illustrated, Shock Illustrated, Terror Illustrated) qui ne durent que 2 ou 3 numéros et qui sont aussi des échecs commerciaux. Quand en 1956 le distributeur d'EC, Leader News, fait faillite, Gaines décide d'arrêter l'ensemble des titres qu'il publiait encore à l'exception du magazine satirique Mad qui est bénéficiaire. Les difficultés financières de EC obligent cependant Gaines à renflouer la société avec ses fonds propres et ceux de sa mère à hauteur de 110 000 $[23].

En 1961, Bill Gaines vend E.C Comics (qui est réduit à Mad) à l'entreprise Premier Industry qui le revend en 1964 à National Periodicals, branche de DC Comics [28],[29]. DC Comics va par la suite être rachetée par l'entreprise Kinney Parking Company qui devient aussi propriétaire de la Warner Bros. Cette entreprise changera de nom plusieurs fois, au grès d'achats et de ventes d'entreprises, pour devenir enfinTime Warner. Bill Gaines restera à la tête de Mad jusqu'à sa mort en 1992 malgré les vicissitudes que connaîtra la maison-mère[30]. EC Comics légalement existe toujours et demeure le propriétaire des droits de Mad [31], mais de fait DC comics, étant propriétaire à 100 % d'EC, est seule responsable de ce magazine.

Le Style EC

Le succès d'EC, et la persistance de sa mémoire dans le monde des comics, tient sans doute à l'addition de trois éléments : des histoires bien écrites mises en images par les meilleurs dessinateurs de l'époque et étant particulièrement horribles[32]. Elle est aussi probablement liée à la volonté de Bill Gaines, Al Feldstein[7] et Harvey Kurtzman[33] de produire des œuvres qu'eux-mêmes appréciaient et d'accorder tout le soin possible à l'édition de leurs œuvres [34]

Une écriture soignée

L'envol des ventes de comics suit l'arrivée de Al Feldstein au sein d'EC. Bill Gaines et lui vont mettre au point une technique de travail qui sera utilisée pour tous les titres, exceptés ceux édités plus tard par Harvey Kurtzman. Bill Gaines lit énormément et va noter tout ce qui lui apparaît comme idée possible d'histoire. Le lendemain, il présente ces notes à Feldstein qui va en valider certaines. À partir d'une de celles-ci, Al Feldstein va proposer un scénario, et écrire à la machine les textes qui seront ensuite mis en phylactères. L'écriture du scénario se fait en pensant déjà au dessinateur qui sera chargé de le mettre en images. Lorsque celui-ci vient dans les bureaux d'EC pour remettre les pages d'une histoire qui lui a été proposée précédemment, il reçoit ce nouveau scénario et les pages, avec les textes déjà inscrits. À charge pour lui d'organiser la planche en tenant compte de ces exigences[8],[35]. En même temps qu'il reçoit ce travail, Bill Gaines lui remet un chèque immédiatement pour les planches fournies (ce qui est exceptionnel pour un éditeur de comics[36]). La paie d'un dessinateur débutant est de 18 $ la page dessinée, 13 $ pour l' encrage. Le tarif plus tard pourra monter jusqu'à 50 $ la page[14]. Avec cette technique Al Feldstein va écrire environ 144 à 168 histoires par an entre 1950 et 1953[14]. Cela lui permettra de gagner très correctement sa vie puisque la paie est de 6 à 7 $ la page scénarisée[37]. À partir de 1954, fatigué de ce rythme effréné[8], Bill Gaines se décide à engage des scénaristes tels que Carl Wessler[38], Otto Binder[39], Jack Oleck[40] . Même si Al Feldstein n'est plus le seul scénariste, cela ne l'empêche pas, en tant que rédacteur en chef de réécrire les scénarios qui lui sont soumis avant de les proposer aux dessinateurs[8].

Pour écrire leurs scénarios, Feldstein et Gaines vont donc s'inspirer des romans et des nouvelles qu'ils apprécient et les adapter sans se soucier des droits d'auteurs[41]. Seul Ray Bradbury va leur rappeler que l'utilisation de ses textes supposent une compensation financière. Les deux parties, s'appréciant mutuellement, vont rapidement trouver un accord et plusieurs comics d'EC incluront des adaptations officielles des nouvelles de Bradbury[8].

Comme Feldstein, Harvey Kurtzman édite les comics dont il est responsable avec une méthode qui ne varie pas. Toutefois, il s'avère plus directif dans son rôle d'éditeur car il donne aux artistes des pages où chaque case est déjà crayonnée. Le dessinateur doit suivre scrupuleusement cette esquisse qui indique ce qui doit être vu dans chaque vignette et sous quel angle[42],[33]. Sa production est de ce fait beaucoup moindre, d'autant qu'il est très scrupuleux dans le respect des éléments historiques et qu'une partie de son travail consiste à chercher des informations fiables[42].

Le style artistique

Editeurs et artistes

Les éditeurs de EC n'imposent jamais aux dessinateurs de travailler dans un style particulier ou d'imiter un artiste précis. Au contraire, chacun est encouragé à développer son style personnel[35]. Les remarques que peut faire Al Feldstein sont du genre, si l'artiste pose une question à propos de la mise en image du scénario : "je pense ainsi, mais c'est toi qui dessine"[Note 1],[35].

Harvey Kurtzman au contraire ne peut travailler qu'avec des artistes capables de se soumettre totalement à ses volontés[43], ce qui entraîne parfois certains heurts avec des artistes (Krigstein et Evans[42]par exemple).

Les artistes

Deux catégories d'artistes travaillent pour EC Comics. Les premiers constituent le groupe habituel mais à celui-ci s'ajoutent parfois des artistes qui ne dessinent que quelques histoires avant de chercher ailleurs un engagement. Les artistes attitrés sont :


Al Feldstein (1925-): Al Feldstein naît à New York le 24 octobre 1925[44]. Après ses études, il entre dans le monde des comics en travaillant au studio Iger[7]. Il quitte ensuite le studio pour se mettre à son compte. En 1948, il est présenté à Bill Gaines avec qui il va immédiatement s'entendre. Il se met alors à produire des histoires de tous genres (western, romance, crime, etc.)[7]. Bill Gaines et Al Feldstein décident de ne pas se contenter de produire ainsi des comics qu'ils n'apprécient pas et de tenter l'expérience de diffuser des histoires d'horreur [7],[11]. L'aventure est un succès et le New Trend est lancé avec six comics. Feldstein est à ce moment là le responsable éditorial de tous ceux-ci, il écrit les scénarios et dessine certaines histoires ainsi que des couvertures[45]. Lorsque Mad, après la mise en place du CCA est le seul titre publié par EC Comics, Al Feldstein se retrouve sans emploi et il est amené à proposer ses services à d'autre éditeurs. Il écrira ainsi des scénarios pour Atlas sous la direction de Stan Lee[46]. Cela dure peu de temps et Feldstein va rapidement retrouver le chemin des bureaux de EC comics. En effet, après le départ de Harvey Kurtzman, Bill Gaines appelle Al Feldstein pour prendre sa place comme éditeur de Mad[7]. Mad est à l'époque un magazine qui se vend très bien (environ 375 000 exemplaires vendus pour chaque numéro), mais sous la houlette de Feldstein les ventes grimperont jusqu'à atteindre 2 800 000 [7],[47]. Non seulement Feldstein éditera le titre, mais il réécrira certaines histoires et préparera des esquisses pour certains dessinateurs. Il est aussi le créateur de la mascotte de Mad Alfred E. Neuman[48]. En 1984, il prend sa retraite pour se consacrer à la peinture.

Harvey Kurtzman (1924-1993) : Harvey Kurtman naît le 3 octobre 1924 à New-York. Il commence à travailler pour EC en 1949 en réalisant Lucky Fights It Through, un comics éducatif de prévention des maladies vénériennes[43],[49]. En septembre 1950, est publiée sa première histoire pour un comics de la période New Trend d'EC Comics, dans weird science no  14 . Il dessine des histoires de science-fiction ou d'horreur jusqu'en juin 51. Cependant, à partir de novembre 1950, il se consacre surtout au comics Two-Fisted tales dont il est l'éditeur à partir du no 1[Note 2]. Ce comics est à l'origine un comics d'aventures mais avec l'escalade de la guerre de Corée, il se transforme pour ne raconter que des histoires de guerre. En juillet 51 un second comics est édité par Kurtzman : Frontline combat qui est aussi consacré à des histoires de guerre. Kurtzman édite alors ces deux séries, écrit les scénarios et dessine certaines histoires et des couvertures.

En 1952, Harvey Kurtzman se plaint auprès de William Gaines de ne pas être payé autant qu'Al Feldstein. La réponse de Gaines est que Feldstein est responsable de plus de comics. Il est alors convenu que si Kurtzman édite un comics humoristique, sa paie sera augmentée. C'est ainsi que Harvey Kurtzman propose un nouveau comics : Mad. Il écrit tous les scénarios, dessine quelques couvertures et quelques histoires.

À la fin 53 Kurtzman consacre de plus en plus de temps à Mad. Frontline combat est alors arrêté et Two-Fisted tales redevient un comics d'aventures édité par John Severin. Mad connaît le succès et après neuf numéros bimestriels il devient mensuel en janvier 1954. En 1955 le format comic book est abandonné et Mad devient un magazine. Suite à un différent financier avec Bill Gaines Kurtzman quitte EC comics en avril 1956. En 1958 Kurtzman devient éditeur et lance le magazine Humbug, au format comics, avec d'anciens dessinateurs de EC comics. Cela ne dure que 11 numéros. Kurtzman jusqu'en 1962 travaille alors en freelance pour divers magazine tels que Playboy ou Esquire.
Il reprend la fonction de rédacteur en chef pour le magazine #Help"[50] édité par Warren Publishing de août 1960 à septembre 1965. Parallèlement Harvey Kurtzman dessine un comics strip pour Playboy[51] : "Little Annie Fanny", parodie de Little Orphan Annie, qui durera 26 ans. Plus tard il enseigna à la "School of Visual Arts" de New York. Il meurt le 21 juin 1993 d'un cancer du foie[52].

Jack Davis

Bill Elder

George Evans (1920- 2001). Après la seconde guerre mondiale, George Evans réalise des bandes-dessinées pour l'éditeur de comics Fiction house. Sa première est The Mecho-Men of Mars publiée par Fiction House dans le no  46 de Planet Comics en janvier 1947[53]. En 1952 Evans arrive chez EC Comics[35]. En septembre 1952, est publiée dans Haunt of Fear no 15 sa première histoire dessinée pour EC All Washed Up!. Il y produira des histoires d'horreur, des récits historiques ou d'aventures. Quand EC comics est obligé de cesser la production de ses séries d'horreur, Bill Gaine cherche à proposer des comics d'un genre différent qui soient acceptable pour la Comics Code Authority[11]. Parmi ceux-ci le comics Aces high raconte des histoires se passant exclusivement dans le monde de l'aviation durant la première guerre mondiale. Comme Evans est passionné d'aviation[54], il est appelé à travailler à ce comics. Mais les ventes sont mauvaises et Bill Gaines arrête l'expérience après cinq numéros. George Evans va alors entrer en contact avec d'autres éditeurs. Il travaillera ainsi pour Gilberton[54],[55] et pour Dell et pour Warren Publishing. À la fin des années 1960 et jusqu'en 1972, il collabore au comic strip Terry et les pirates de George Wundar[54]. À partir de 1972, DC comics publie régulièrement des récits de guerre ou des histoires fantastiques dessinées par Evans. En 1980 Al Williamson abandonne le comic strip Secret Agent Corrigan et George Evans le reprend. Celui-ci produira quotidiennement les planches jusqu'à sa retraite en 1996. Il meurt le 22 juin 2001 de maladie[54].

Graham « Ghastly » Ingels (ansi surnommé parce qu’il était spécialiste des histoires d'horreur[Note 3])

Jack Kamen

Bernie Krigstein : Bernie Krigstein naît le 22 mars 1919 à New York[56]. Durant ses années d'études en art, il s'intéresse surtout à la peinture mais lorsqu'il quitte l'école c'est vers le monde des comics qu'il se dirige pour exercer son art[56]. En avril 1943, est publiée sa première bande dessinée All America wonders where the Nazi bombers... une aventure des Liberty lads publiée dans le comics Champ Comics no 25 des éditions Harvey[57]. En mai 1943 Il est appelé sous les drapeaux[58]. Une fois libéré de ses obligations militaires en 1946, il retrouve le chemin des comics et travaille pour plusieurs éditeurs sans se spécialiser dans un genre précis[56]. Bernie Krigstein entre chez EC Comics en 1953, où là encore il travaille dans plusieurs styles (horreur, science-fiction, aventures). Sa première histoire publiée est Derelict Ship dans le no 22 de Weird Fantasy (novembre-décembre 1953). Quand Bill Gaines, le président d'EC, arrête la publication de tous ses comics, Krigstein trouve du travail chez Atlas où il restera jusqu'en 1958[59], date à laquelle il s'arrête de travailler pour cette industrie. Il meurt le 8 janvier 1990.

Joe Orlando : (1927-1998) ; En septembre 51 est publiée sa première histoire éditée par EC Comics : "Forbidden Fruit" dans le comic Haunt of fear. Il dessine alors de nombreuses histoires pour cet éditeur, surtout de la science-fiction que l'on retrouve dans les titres Weird Science, Weird Fantasy, Weird science-Fantasy, Shock Suspenstories, mais aussi quelques histoires d'horreur dans Tales from the crypt ou Vault of Horror. Parallèlement, il travaille parfois pour d'autres éditeurs (Avon Publications, Timely, etc.). À partir de 1956, Joe Orlando produit encore quelques histoires pour Mad mais il cherche des engagements chez d'autres éditeurs . À partir de 1966 il travaille exclusivement pour DC comme dessinateur puis comme éditeur. En 1992, il retrouve EC Comics en étant nommé directeur de publication associé de Mad. En 1996, il se retire de DC comics, mais garde un bureau à Mad où il travaillera jusqu'à sa mort en 1998.


John Severin naît le 21 décembre 1921 à Jersey City dans l'état du New Jersey[60]. En novembre 1948, sort simultanément deux comics pour lesquels John Severin a travaillé et qui sont les premiers auxquels il a participé : Boy Commando (édité par DC Comics) avec l'histoire The Triumph of William Tell[61] et Prize comics western (édité par Prize) avec l'histoire Grinning Hole In the Wall [62]. Les dessins sont souvent encrés par son ami Bill Elder et en 1950, Harvey Kurtzman les appelle tous deux pour travailler avec lui sur le comics Two-Fisted Tales qu'il édite au sein de EC Comics. Le tandem produira plusieurs récits d'aventures et de guerre pour ce comics et pour Frontline Combat. Cependant, au contraire d'autres artistes comme Graham Ingels qui travaillent uniquement pour EC, John Severin fournit des planches à d'autres éditeurs, Standard et surtout Prize pour lequel il dessine de nombreux westerns encrés par Bill Elder[63]. Lorsque Harvey Kurtzman lance Mad, John Severin est encore de l'aventure. Même s'il n'a jamais aimé les comics d'horreurs publiés par la maison, il apprécie son travail chez EC et lorsque Kurtzman abandonne Two-Fisted Tales, c'est lui qui en devient l'éditeur[64] à partir du numéro 36. Sous sa direction Two-Fisted tales (qui est devenu The new Two-Fisted tales) redevient un comics d'aventure, comme il était à l'origine, et abandonne les récits se passant durant la guerre de Corée. Ce nouvel emploi n'empêche pas John Severin de continuer à travailler pour d'autres éditeurs et ses premières planches pour Atlas sont publiés en mai 1954. Cette situation s'explique par le changement de périodicité de Two-Fisted Tales qui de bimestriel devient trimestriel.

Après la mise en place de la Comic Code Authority qui interdit les comics d'horreur, Bill Gaines est obligé de changer sa politique éditoriale et, entre autres, Two-Fisted Tales est arrêté. Cependant John Severin va continuer à travailler pour EC en produisant des récits publiés dans le comics Extra[60]. Les éditeurs avec lesquels il travaille le plus sont cependant Prize et Atlas. À partir d'octobre 1955, il dessine uniquement pour Atlas des récits d'aventures et des westerns (dont Rawhide Kid) mais aussi des histoires fantastiques ou de science fiction. En février 1958 est lancé le magazine Cracked, qui est une copie de Mad, et pour lequel il travaille dès le premier numéro ; Il participera longtemps et dessinera de nombreuses couvertures. En 1965, après qu'Atlas est devenu Marvel, il dessine les aventures de Nick Fury, agent of SHIELD. La même année il commence aussi à travailler pour Warren Publishing et ses magazines Eerie"", Creepy et Blazing Combat. À partir de 1967 il partage son temps de travail entre Cracked et Marvel. Il travaillera ainsi jusqu'en 1989, date à laquelle il prend sa retraite[65]. En 2001, à l'âge de 80 ans, il revient aux comics avec Desperadoes : Quiet of the Grave chez DC et en 2003 il retrouve le personnage de Rawhide Kid, chez Marvel, pour une mini-série controversée puisqu'elle fait du héros un homosexuel. Il réalise ainsi de temps en temps des numéros de comics pour divers éditeurs. Son dernier comics publié à ce jour est Sir Edward Grey, Witchfinder: Lost and Gone Forever qui paraît en juin 2011 chez Dark Horse

Marie Severin fut coloriste à EC à partir de 1949. Elle mit en couleur tous les comics de Kurtzman[66] et la majeure partie des autres séries[67]

Al Williamson

Wallace Wood (1927-1981) : Son premier travail pour EC est une histoire d'amour parue dans Modern love en 1950.

D'autrse artistes ont donc parfois participé aux comics d'EC comme Gene Colan, Frank Frazetta, Joe Kubert, Sheldon Moldoff Alex Toth

Des histoires morales

Quoique dans les années 1950 les titres d'horreur sont fortement critiqués et qu'ils sont considérés comme cause de la hausse de la délinquance juvénile, les comics publiés par EC ont souvent une portée morale qui condamne les criminels (d'une façon souvent très cruelle et sanglante). Ainsi les assassins vont être grillés, hachés, noyés par leurs victimes. La justice des hommes est incapable de confondre les coupables c'est alors aux morts, incarnations d'une justice surhumaine, de rétablir la justice. Par ailleurs, le titre Shock comprend dans presque chaque numéro un récit « politique » qui est souvent une condamnation de l'intolérance (racisme, antisémitisme). D'ailleurs Bill Gaines surnomme souvent ses récits du terme de Preachy[Note 4],[68]. Dans ces années, Bill Gaines peut être considéré comme un libéral et est attentif à développer des histoires ayant un contenu engagé[29]. De même, Harvey Kurtzman est aussi attentif au contenu des comics qu'il édite et il refuse la simplicité de se contenter de faire de ses personnages des caricatures racistes[2] alors que le contexte de guerre contre un pays asiatique pourrait s'y prêter. D'ailleurs, Harvey Kurtzman ne veut pas présenter la guerre sous un aspect positif et ses comics de guerre sont d'une tonalité plutôt pacifiste. Dans une interview il expliquz qu'il n'avait pas voulu faire de la guerre quelque chose de séduisant comme cela se pratiquait dans les autres comics[69]. Ainsi Rubble ! paru dans Two-Fisted tales 24 commence par deux vignettes présentant un canon dans un champ. Les trois pages suivantes nous font suivre un paysan Coréen qui construit une ferme, cultive son champ, vit avec sa femme et son fils. La cinquième et la sixième pages montrent l'arrivée de la guerre dans ce champ, la destruction et la mort de toute la famille. Aucune forme de racisme ne transpire de ces pages et la guerre est stigmatisée comme œuvre de mort et non comme source de gloire.

Les comics publiés

Les comics Pre Trend

  • War against crime : Au mois de décembre 1949 paraît le dixième numéro de ce comics. La première histoire n'est pas une histoire policière mais une histoire horrifique « Buried alive » dessinée par Al Feldstein. Au dessus du dessin d'introduction est écrit « The vault of Horror ». Les lecteurs sont accueillis par un personnage sans nom assis dans un caveau. L'histoire n'est pas encore une histoire d'horreur, il s'agit plutôt d'une histoire destinée à susciter l'effroi, dans la continuation de récits tels ceux d'Edgar Allan Poe, mettant en scène un personnage enterré vivant par erreur et un détrousseur de cadavres.

Le onzième et dernier numéro contient lui aussi un épisode de « The vault of Horror » dessiné par Al Feldstein. L'hôte n'est toujours par nommé et l'histoire n'est toujours pas terrifiante. Il s'agit encore d'une personne enterrée vivante, cette fois-ci dans le sarcophage d'une momie, et encore une fois la personne qui le déterre devient folle (comme dans le numéro précédent). Pourtant la couverture (signée par Johnny Craig) qui montrait une momie menacer un égyptologue et le titre de l'histoire, The mummy's curse, pouvait laisser présager un récit plus horrifiant. Par ailleurs cette histoire montre aussi l'humour qui est de mise chez EC : l'un des égyptologues porte le nom de Gaines et son visage caricature celui de William Gaines, l'éditeur du comics.


Les comics New Trend

Tous les comics publiés comportent toujours quatre histoires de 6 à 8 pages ; il n'y aura qu'une seule exception : le quatrième numéro de Weird science-Fantasy qui présente une seule enquête sur le phénomène des soucoupes volantes. La première page de chaque histoire est subdivisée en deux parties (dans les premiers numéros, cela est moins vrai et l'on a parfois une pleine page) : une vignette en occupe la moitié ou les deux-tiers de la page et sert à introduire le récit ou à attirer le lecteur par un dessin terrifiant ou mystérieux ; la seconde partie est constituée de quelques vignettes et lance l'histoire. Le récit se développe sur cinq à sept pages. Les dernières vignettes de la dernière page concluent l'histoire, souvent d'une façon horrible ou surprenante. Tous les comics comprennent au moins une nouvelle d'une page. Le genre du comics influençait bien sûr celui de la nouvelle.

Les couvertures étaient constituées de deux parties : la moitié haute présentait le titre, le prix, le logo de l’éditeur ; la moitié basse se composait d'un dessin inspiré d'une des histoires à l'intérieur. Ce dessin servait d'appel au lecteur par le mystère ( des enfants portent un cercueil) ou l'horreur (des têtes de morts-vivants présentées en gros plan) qu'il évoquait.

Chaque couverture était signée du nom de l'artiste et chaque histoire l'était aussi sur le premier dessin. Le respect de l'artiste était de mise chez EC, ce qui explique aussi qu'aucun comics n'est un style uniforme. Des styles aussi différents que ceux de Johnny Craig et Graham Ingels pouvaient se côtoyer dans le même périodique.

Les comics d’horreur

Les comics d'horreur furent lancés en avril-mai 1950. Ils connurent un très grand succès (2 millions de comics vendus par mois en 1954[14] et permirent à EC d'être bénéficiaire. Ils furent aussi, en partie, la cause des difficultés de EC avec la Comics Code Authority car ils symbolisaient tout ce que critiquaient Fredric Wertham et la commission sénatoriale. Chaque série avait un « hôte » (The Old Witch, The Crypt Keeper et The Vault Keeper) qui accueillait les lecteurs sur la première page et introduisait la première histoire. Dans les premiers numéros un seul hôte apparaissait mais plus trd les personnages se succédèrent avec chacun un récit à raconter. Petit à petit s'établit un jeu entre ces "narrateurs", qui furent surnommés les ghoulunatics : À la fin de la première histoire, l'hôte principal revenait dans la dernière case et, après une moralité humoristique, expliquait que l'histoire suivante serait moins horrible puisque racontée par un autre. La deuxième et la troisième histoire suivaient le même schéma : le nouvel hôte se moquait de l'histoire précédente et annonçait une véritable histoire d'épouvante. Il revenait dans la dernière vignette et faisait de la publicité pour le comics dont il était l'hôte principal. La dernière histoire voyait revenir le tout premier hôte qui, en conclusion, invitait les lecteurs à acheter le prochain numéro du comics. Une autre caractéristique des discours des trois Ghoulunatics est l'usage de jeu de mots (ainsi, le lecteur sera accueilli avec la phrase « Greetings, boils and ghouls… »[Note 5] au lieu de « boys and girls »).

Tales from the Crypt

En avril 1950 paraît le comics Crypt of terror ; il porte le numéro 17 car il est la continuation de Crime patrol dont le seizième numéro fut le dernier. Au vingtième numéro il est renommé en Tales from the Crypt, nom qu'il gardera jusqu'à sa disparition au numéro 46 de février 1955[70]. La première histoire, dessinée par Al Feldstein, est introduite par un hôte, qui n'est pas nommé, et qui est la seule du comics à être une histoire racontée par celui-ci puisqu'à la fin du récit il salue les lecteurs en disant qu'il les retrouvera dans le prochain numéro. Les deux histoires suivantes ne sont pas des récits d'horreurs mais des policiers. La dernière, dessinée par Johnny Craig, qui signe aussi la couverture, est une histoire de loup-garou. Le deuxième numéro (no 18) ne comprend qu'une histoire d'horreur, les trois autres sont des récits policiers qui ont une atmosphère fantastique mais qui s'expliquent rationnellement. Ainsi le comics quitte lentement ses origines policières. Au troisième numéro (no 19) les quatre récits sont des récits de terreur. Au cinquième (no 21) un des récits est introduit par The old witch et au sixième The vault-Keeper prend sa place au côté de ses compères Ghoulunatics. À partir du numéro 27 l'ordre des auteurs va se stabiliser et peu varier. Jack Davis livrera toujours le premier récit et Graham Ingels le dernier. Les récits intermédiaires seront le plus souvent assurés par Joe Orlando et Jack Kamen. À partir du numéro 33 Joe Orlando est remplacé parfois par George Evans, et à partir du numéro 37 C'est Bill Elder qui prend parfois la place de Jack Kamen. Au numéro 40 Bernie Krigstein remplace Bill Elder comme substitut à Jack Kamen.

À partir du numéro 36 certains récits sortent de l'ordinaire et introduisent l'horreur dans un univers de conte ; ce sont les Grim Fairy Tales, avec un jeu de mot sur Grim (sinistre) et Grimm (les frères Grimm auteurs de contes), dessinés par Jack Kamen.

Le dernier numéro de ce comics est le 46. Les histoires qu'il contient auraient dû être celles prévues pour un quatrième magazine d'horreur reprenant le nom Crypt of terror et introduit par The Crypt Keeper. Les difficultés liées à la naissance de la Comics Code Authority empêchèrent cette création mais comme les histoires étaient déjà écrites et dessinées elles devinrent celles du dernier numéro de Tales from the crypt. Elles parurent inchangées si bien que la première page présente The Crypt-Keeper expliquer que ce comics est le premier Crypt of terror.

Les artistes ayant participé à ce comics sont au début Johnny Craig, Al Feldstein, Wally Wood, Harvey Kurtzman qui seront ensuite remplacés par Jack Davis, Graham Ingels, Joe Orlando, George Evans, Jack Kamen, Bill Elder et Bernie Krigstein. D'autres artistes interviendront une ou deux fois : George Roussos (2 fois), Howard Larsen (1 fois), Fred Peters (1 fois), Reed Crandall (2 fois). Les couvertures furent de Johnny Craig pour les 4 premières. Il fut ensuite remplacé par AL Feldstein, du no  21 à 25 et pour le 28, Wally Wood proposa les couvertures des no 26 et 27. Jack Davis dessina toutes celles du no 29 au 46.

Vault of Horror

En avril 1950 paraît le premier numéro de The vault of Horror. Il porte le numéro 12 car il vient à la suite de War against Crime dont le onzième numéro était le dernier. La couverture est signée Johnny Craig qui réalisera toutes les suivantes jusqu'à l'arrêt du comics. Ce premier numéro n'est pas encore consacré à l'horreur, quoique son titre en dise. D'ailleurs tout ce qui fera la réputation de EC va se mettre en place lentement. Ainsi des monstres apparaissent dans deux histoires (un loup-garou et une goule) mais il se révèle pour le premier qu'il s'agissait d'une mise en scène et pour le second, c'est une insulte adressée à une folle qui n'est donc pas une goule. Dans le deuxième numéro, aucun monstre n'apparaît ; la dernière histoire n'est même pas fantastique, elle reprend le thème du film La Chasse du comte Zaroff : un riche propriétaire, sur une île isolée, chasse, pour son plaisir, les êtres humains. C'est à partir du troisième numéro que l'horreur prend toute sa place avec une malédiction vaudou, des loups-garous, un vampire et une goule. Dans le quatrième numéro, apparaît pour la première fois The old witch en invitée et dans le sixième c'est The crypt keeper qui s'installe. Le 26e numéro voit l'apparition d'une jeune femme silencieuse qui accompagne The vault-keeper lors de l'introduction de la première histoire. Elle reviendra jusqu'au dernier numéro sans que sa présence soit jamais expliquée. En fait, un quatrième comics d'horreur était en préparation et cette jeune femme aurait dû en être l'hôte. L'arrêt brutal des comics d'horreur eut raison de ce projet[71].

Les dessinateurs ayant participés à ce comics sont : Johnny Craig qui dessinait toujours la première histoire, Harvey Kurtzman, Wally Wood (dans les premiers numéros pour ces deux dessinateurs), Jack Davis, Graham Ingels, Al Feldstein, Bernie Krigstein (dans les derniers numéros). Georges Evans, Al Wiliamson et Joe Orlando ne firent qu'une histoire.

Haunt of Fear

Le titre du comics était surtitré : Here are tales that will usher you into[Note 6].

En mai 1950 sort le premier numéro de The Haunt of fear. il porte le numéro 15 car il suit le quatorzième numéro de Gunfighter. La numérotation va changer à partir du quatrième numéro. En effet, sur la couverture ce n'est pas un 18 qui est marqué mais un 4. Les numéros 15 à 17 sont considérés rétroactivement comme les trois premiers de The haunt of fear. Dans le premier numéro, les histoires sont plus fantastiques qu'horribles. Aucun hôte n'est présent encore et c'est à partir du deuxième numéro (no 16) que The old witch (la vieille sorcière) intervient pour présenter la quatrième histoire. Elle porte alors une longue robe verte alors que dans le reste de la série elle portera une robe rouge. Elle est aussi plus grosse que par la suite où son apparence sera celle d'une très maigre vieille femme. Les récits sont nettement plus tournés vers l'horreur ; le premier met en scène un vampire, la dernière une momie et les intermédiaires même sans monstres cherchent à provoquer la peur du lecteur. À partir du numéro quatre se met en place l'alternance entre les narrateurs et au numéro 6 l'ordre des dessinateurs. Graham Ingels ouvrira toujours le bal avec The old witch et Jack Davis finira, à quelques exceptions près, les réjouissances avec The Crypt-Keeper. Les auteurs des récits intermédiaires changent plus souvent mais on retrouve malgré tout des auteurs présents sur de nombreux numéros. Jack Kamen produira plusieurs récits, dont de nombreux Grim Fairy Tales ; sont aussi présents Johnny Craig, Wally Wood, Al Feldstein, George Roussos, Joe Orlando, George Evans, Reed Crandall.

Les couvertures furent d'abord signées par Johnny Craig (les sept premières sauf la quatrième) puis Al Feldstein (la quatrième puis de la huitième à la dixième). Elles furent ensuite toutes produites par Graham Ingels (de 11 à 28).

Les Suspenstories

Crime SuspenStories

Le premier numéro de Crime sort en octobre 1950. EC comics a déjà publié des comics policiers (War against crime et Crime patrol), le titre trouve donc très rapidement son rythme de croisière. Les histoires mettent rarement en avant des policiers ou des détectives privés et on y voit plutôt des crimes dont les auteurs sont punis par un jeu du destin. Ainsi dans Poison, dessiné par Johnny Craig et publié dans Crime 3, un homme, après avoir assassiné son épouse, veut empoisonner une femme qui le fait chanter avec du whisky. Il chute malencontreusement dans les escaliers et s'évanouit. Pour le réveiller, un médecin utilise...le whisky. Il est rare que les criminels, même lorsqu'ils ont commis le crime parfait, échappent à cette forme de justice immanente et ironique.

Jusqu'au numéro 18, la première histoire est dessinée par Johnny Craig qui signe aussi la couverture. Du numéro 3 au 17, la quatrième histoire est un récit d'horreur dont la narratrice est The old witch ; elle est dessinée par Graham ingels, dessinateur attitré de ce personnage sauf, cas exceptionnel, pour deux histoires : Forty Whacks dessiné par Jack Kamen dans Crime 13 et Who's next, dessiné par Joe Orlando dans Crime 16. Les auteurs ayant participé à ce magazine furent d'abord, Johnny Craig, Graham Ingels, Wally Wood, Harvey Kurtzman (peu d'histoires pour ces deux artistes), Jack Kamen, Joe Orlando, Jack Davis, George Roussos, Al Williamson puis George Evans, Reed Crandall, Bernie Krigstein arrivèrent et furent les dessinateurs habituels alors que les anciens ne produisaient qu'épisodiquement des récits. D'autres artistes passèrent le temps d'un épisode : Sid Check, Fred Peters, Frank Frazetta et Bill Elder (2 histoires pour ce dernier).

Du numéro 11 au numéro 15, un des épisodes était constitué de deux EC quickies. En partant d'un même prémisse, deux histoires différentes étaient racontées. Ainsi dans Crime 12, deux histoires se répondent : la première Murder the lover raconte comment un mari se débarrasse de l'amant de sa femme lors d'une partie de chasse, la seconde montre l'amant se débarrassant du mari ; dans les deux cas, les assassins, imprévoyants, sont tués, le premier par un cerf qui le charge et qu'il ne peut abattre car son arme est vide, le second parce qu'il a vidé son chargeur sur le mari dans une barque qui, percée, coule alors qu'il ne sait pas nager. Ce quickie sera réutilisé par Harvey Kurtzman dans le numéro 11 de Mad et sera transformé en Murder the story.

Les couvertures furent essentiellement l'œuvre de Johnny Craig (jusqu'au no  22 inclus sauf le no  19 signée Feldstein). Puis ce furent George Evans (n ° 23 et 24) et Jack Kamen (n ° 25 à 27).

Shock SuspenStories

Le premier numéro de ce comics paraît en février 1952. Il durera 18 numéros jusqu'en décembre 1954. Contrairement aux autres comics publiés par EC comics, il n'est pas consacré à un thème précis mais fonctionne comme une anthologie dans laquelle se trouvent, à chaque fois, quatre histoires de genres différents : policier, science fiction, horreur, fantastique et « critique sociale ». En effet, très souvent on trouve une histoire qui a pour but explicite de critiquer le racisme, l'antisémitisme, voire l'anticommunisme ou encore les comportements moutonniers de la foule qui peut aller jusqu'à lyncher des personnes, se révélant par la suite innocentes. Par ailleurs, plusieurs histoires présentent les forces de l'ordre sous un aspect négatif. Ainsi on trouve deux histoires dans lesquelles un crime est commis et une personne est arrêtée qui va sous la pression du chef de la police signer des aveux ; or, il se révèlera que le criminel est ce policier. Ou bien un témoin des exactions du KKK veut témoigner mais les policiers font partie de cette organisation. Ce genre d'histoire seront interdites par le Comics Code qui préconise une vision toujours positive des forces de l'ordre. Au dessin on trouvera Graham Ingels pour des histoires d'horreur, Jack Kamen (pour les policiers), Jack Davis (pour l'horreur), Wally Wood (souvent pour les critiques sociales), Joe Orlando (pour la science fiction), Reed Crandall (souvent pour l'horreur), George Evans, et plus rarement Johnny Craig, Al Williamson, Bernie Krigstein et Frank Frazetta.

Aucun dessinateur n'est chargé particulièrement de réaliser les couvertures. Ainsi trouve-t-on les signatures de Feldstein, Wood, Kamen, Evans.

Les comics d'aventures et de guerre

Alors qu'EC produisait déjà les comics d'horreur et de science-fiction, Harvey Kurtzman qui jusqu'alors produisait des histoires dans ces genres, proposa à Bill Gaines de diversifier sa production avec un comics d'anventure [72]. Bill Gaines accepta et fit de Kurtzman le rédacteur en chef de cette nouvelle série. Le succès remporté par ce comics amena la création d'un second titre Frontline combat.

Two-fisted Tales

Two-fisted tales est un magazine dont le premier numéro sort en novembre 1950. Il porte sur la couverture le numéro 18 car il vient à la place de The haunt of fear. Ce dernier titre repris sa numérotation à partir du no  4 (cf. ci-dessus). Harvey Kurtzman fut non seulement éditeur mais aussi auteur des histoires de Two-fisted tales. Il dessina aussi plusieurs histoires et assura le dessin de couverture. Le comics connut trois périodes. Tout d'abord il fut constitué de récits d'aventures ; cela dura 4 numéros (du 18 au 22). Dès le deuxième numéro, on trouve un récit de guerre. Ce genre va devenir proéminent et à partir du cinquième numéro (n °23), seul ce genre se retrouvera dans le comics. La guerre de Corée et l'intervention américaine explique ce changement d'orientation du comics. Et lorsque la guerre de Corée s'achève, l'intérêt pour des récits exclusivement guerriers va diminuer ce qui conduira à la troisième période de Two-fisted tales, rebaptisé The new Two-fisted tales, qui redeviendra ce qu'il était à l'origine : un comics d'aventures. À cette occasion, il passera de bimestriel à trimestriel pour devenir bimestriel aux deux derniers numéros[73]. Harvey Kurtzman abandonna alors son poste qui fut confié au dessinateur John Severin. Ce dernier fut rédacteur du comics jusqu'à sa fin au numéro 41. La raison principale de cet abandon de Kurtzman fut la montée en importance de Mad auquel il consacrait de plus en plus de temps tcj.

Les dessinateurs ayant participé à ce comics furent Harvey Kurtzman, Wally Wood, Johnny Craig, John Severin, Bill Elder, Jack Davis, George Evans, Reed Crandall, Gene Colan (2 fois), Joe Kubert (2 fois) ; Al Feldstein, Alex Toth, Dave Berg, Ric Estrada et Bernie Kriegstein réalisèrent une histoire chacun.

Du numéro 18 au 29 Kurtzman assura les couvertures puis Jack Davis, Wally Wood et Kurtzman en produisirent quelques unes, du numéro 36 à 39 ce fut John Severin. Enfin les deux dernières furent de George Evans puis Jack Davis.

Frontline Combat

Comme Two-fisted tales avait des ventes satisfaisantes, Bill Gaines et Harvey Kurtzman décidèrent d'éditer un second magazine de guerre : Frontline Combat. Le numéro 1 paru en juillet 1951. Quinze numéros de ce comics furent publiés avant que le désintérêt du lectorat pour ce genre de récits et le manque d'entrain de Kurtzman, qui préférait se consacrer à Mad, ne cause sa fin. Comme Two-fisted tales dans sa deuxième période, ce comics fut exclusivement constitué d'histoires de guerres, mais, bien que la guerre de Corée soit très souvent présente, toutes les époques furent traitées, qu'il s'agisse des guerres romaines, de celles du Moyen-âge, de la guerre d'indépendance ou celle de Sécession, etc. Les dessinateurs ayant participé à ce comics furent Harvey Kurtzman, Wally Wood, John Severin, Bill Elder, Jack Davis, et George Evans. Passèrent aussi pour un ou deux épisodes Joe Kubert, Russ Heath, Ric Estrada 1 fois pour ceux-ci, Alex Toth 2 fois. Les 9 premières couvertures furent signées par Harvey Kurtzman puis se succédèrent John Séverin encré par Bill Elder (no  10), Jack Davis (no  11 et 12) et Wally Wood pour les trois dernières.

Piracy

Piracy est un comics d'aventures qui mettait à chaque fois en scène des marins (sans qu'il y ait nécessairement des pirates) et dont le premier numéro fut daté d'octobre/novembre 1954. Au dessus du titre était écrit : Sagas of the sea, ships, plunder and...[Note 7] Le logo EC n'était pas inscrit dans un cercle mais dans une roue de commandement. Le comics connut 7 numéros. Les trois derniers portaient le sceau du comics code. Les dessinateurs étaient : Reed Crandall, Wally Wood, Al Williamson (encré par Angelo Torres), Jack Davis, George Evans, Graham Ingels, Bernie Krigstein Les couvertures furent de Wally Wood, Reed Crandall (du no  2 au no 4), Bernie Krigstein (no  5 et 6) et George Evans.

Les comics de science fiction Weird Science, Weird Fantasy, Weird Science-Fantasy et Incredible Science-Fiction

Lorsque Bill Gaines et Al Feldstein décident de changer la politique éditoriale de EC, ils transforment deux comics de romance en comics de science-fiction. A Moon, A Girl...Romance devient Weird Fantasy et Saddle Romances devient Weird Science. Même si le contenu change, la numérotation poursuit celle des comics abandonnés. Ainsi au mois de mai 1950 paraissent Weird Science no 12 et Weird Fantasy no 13. Après cinq numéros, ils changent de numérotation. En janvier 1951 paraît Weird Science no 5 et en mars 1951 Weird Fantasy no 6. Ces deux comics vont être publiés jusqu'en novembre 1953. À cette date, l'éditeur fond les deux titres en un seul nommé Weird Science-Fantasy dont le premier numéro paraît en mars 1954. Sur la couverture est indiqué le no  23 car il suit les no  22 de Weird Science et Weird Fantasy. Les raisons de ce changement sont d'ordre financier. Les ventes n'étaient pas assez importantes pour soutenir deux comics de science-fiction. Weird Science-Fantasy fut publié à un rythme trimestriel sur quatre numéros puis il devint bimestriel pour les trois derniers. Le prix fut fixé à 15 cents, pour ensuite redescendre, après deux numéros, à 10 cents. Après le no  29 il changea de nom et devint Incredible Science-Fiction au no  30 en même temps qu'il recevait le visa de la Comics Code Authority. Ce dernier avatar ne durera que quatre numéros ; Bill Gaines préférant renoncer finalement à éditer des comics et à publier exclusivement Mad.

Les thèmes des histoires touchent quasiment tous les genres de la science-fiction. Si le Space-opera n'est pas présent on trouve cependant des histoires d'invasion extra-terrestres et des récits de voyages spatiaux. Les épisodes de Kurtzman sont toujours teintés d'ironie et Feldstein s'amuse souvent à mettre en scène le secrétaire d'état à la défense et à se représenter avec Bill Gaines[74]. deux EC quickies sur le modèle de ceux publiés dans Crime furent publiés dans Weird Fantasy 14 et 15.

Les dessinateurs furent Wally Wood, Joe Orlando, Harvey Kurtzman, Al Feldstein, Frank Frazetta, Al Williamson, George Evans, George Roussos, Harry Harrison, Will Elder, Jack Kamen, John Severin, Bernie Krigstein, Reed Crandall, Jack Daviset exceptionnellement Sid Check, Jack Olesen, Marty Elkin, Graham Ingels et Roy Krenkel. Les scénarios furent écrit par Al Feldstein, Harry Harrison, Harvey Kurtzman, Jack Oleck et Gardner Fox. De 1951 à 1953 ce fut Feldstein qui écrivit tous les scénarios.

Les couvertures de Weird Science furent signées Al Feldstein jusqu'au no  8, ainsi que le no 11. Wally Wood réalisa toutes les autres. Les couvertures de Weird Fantasyfurent toutes de Al Feldstein sauf une collaboration entre Feldstein et Al Williamson (no 18), deux couvertures de Joe Orlando (no  19 et 22), et une collaboration entre Williamson et Frank Frazetta (no 21). Les auteurs des couvertures de Weird Science-Fantasy changèrent constamment. Elles furent dans l'ordre signées par Wood, Feldstein, Williamson, Feldstein, Wood, Feldstein, Frazetta. Ce fut Jack Davis qui signa les trois premières couvertures dIncredible Science-Fiction et Wally Wood la dernière.

Les comics d'humour

Mad
Article détaillé : [[Mad]].
logo de MAD
logo de MAD

En 1952, Harvey Kurtzman propose à William Gaines un nouveau comics : 'Tales Calculated To Drive You Mad qui deviendra par la suite simplement Mad. Il était alors sous-titré : Humor in a jugular vein[Note 8]. Harvey Kurtzman en écrit tous les scénarios, dessine quelques couvertures et quelques histoires. Le premier numéro paraît en octobre-novembre 1952. Si les premières parodies parues dans Mad s'attaquent aux comics, par la suite tout ce qui fait partie de la culture américaine sera une cible pour l'équipe de Mad. Les premiers numéros ne connaissent pas le succès mais par la suite les ventes, à partir du quatrième numéro, vont monter en flèche[75]. Aussi après neuf numéros bimestriels, Mad devient mensuel en janvier 54. En juillet 1955, au numéro 24, le format comics est abandonné et Mad devient un magazine. La raison de cette transformation tient à la volonté de William Gaines de garder Kurtzman au sein de EC comics. En effet, le magazine Pageant avait proposé à Kurtzman de devenir le rédacteur en chef de la revue et celui-ci avait déjà fait savoir à Gaines qu'il souhaitait faire de Mad un magazine. Gaines avait d'abord refusé car il ignorait tout de l'édition de ce type de revue, mais finalement il accepta la demande de Kurtzman, ce qui décida celui-ci à rester[76]. Ce changement de format permit à Mad de ne pas être soumis au Comics Code Authority et de continuer à être distribué alors que tous les autres titres de EC comics étaient abandonnés.

En avril 56, Harvey Kurtzman quitte EC comics à la suite d'un différent avec Bill Gaines. C'est Al Feldstein qui prend la direction du journal à partir du numéro 29. Avec lui aux commandes, la diffusion du magazine va augmenter jusqu'à atteindre le chiffre de 2,132,655 en 1974[77]. La périodicité de ce magazine va varier souvent et à la fin de 1958, huit numéros de Mad seront publié annuellement et ce afin d'assurer la qualité de la revue.

Les premiers artistes à travailler pour Mad sont ceux que l'on trouve habituellement dans les comicss publiés par EC : Harvey Kurtzman, John Severin, Jack Davis, Bill Elder, Wally Wood. Après l'arrivée de Feldstein et l'arrêt de tous les comics publiés par EC Comics on trouve les noms de Al Jaffee, Dave Berg, Antonio Prohias qui signe Spy vs. Spy, Don Martin, Sergio Aragonés, Frank Jacobs et Mort Drucker.

Panic

Voulant profiter du succès de Mad, Bill Gaines décide de lancer un second comics bimestriel parodique intitulé Panic, sous-titré humor in a varicose vein[Note 9] à rapprocher du sous-titre de Mad, et dont le premier numéro est daté de février-mars 1954. L'éditeur est Al Feldstein qui écrit aussi les scénarios. Cependant Panic ne connaîtra jamais le succès de Mad et sera arrêté après 12 numéros. Les dessinateurs sont des habitués des EC Comics : Jack Davis, Joe Orlando, Bill Elder, Wallly Wood. Les scénarios sont de Al Feldstein pour les six premiers numéros puis ils sont confiés à Jack Mendelsohn. Les couvertures furent d'abord dessinée par Feldstein, qui signait Feld suivi d'une chope[Note 10]sur le modèle de Harvey Kurtzman qui signait Kurtz suivi d'un homme stylisé, (exceptée celle du no  4 de Basil Wolverton) ; à partir du no  6 ce ne sont plus des dessins qui ornent la couverture mais des textes, des photos, des formes abstraites, etc. seule la couverture du no  12, de Jack Davis reviendra à une forme classique de dessin de comics. Selon certaines sources[78],[79], Panic aurait été créé avant Mad par Gaines et Feldstein mais l'idée aurait été abandonnée. Lorsque Kurtzman aurait voulu éditer un nouveau comics, Gaines aurait alors suggéré de reprendre cette idée qui serait devenue Mad. Cette version s'appuie sur l'éditorial publié dans le no  1 de Panic mais Harvey Kurtzman l'a toujours démenti.

Les comics New Direction et les Picto-Fictions

Aces high

Aces high est un comics dont le premier numéro paraît en mars 1955 et qui s'intéresse aux actes héroïques des pilotes d'avions. La première guerre mondiale est la période de prédilection, mais on trouve dans le dernier numéro deux histoires qui se déroulent durant la seconde guerre mondiale. Quatre dessinateurs seulement participèrent aux cinq numéros de ce comics : Wally Wood, Bernie Krigstein, George Evans et Jack Davis. Evans fut le seul artiste à fournir les dessins de couverture.

Extra !

Extra est un comics d'aventures, dont le premier numéro sort en mars 1955, et qui relate des aventures dont les héros sont des journalistes. Cas exceptionnel pour un EC comics, ce sont des personnages récurrents dont on peut lire les enquêtes dans chacun des cinq numéros. Ainsi Keith Michael apparaît dans la première et la dernière histoire dessinées par Johnny Craig, Steve Rampart est un photographe dont les exploits sont racontés dans la deuxième histoire par John Severin enfin les investigations de Geri Hamilton occupent la troisième histoire (excepté dans le premier numéro d'Extra où le journaliste est Jock MacDuff) réalisée par Reed Crandall. Les couvertures sont de Johnny Craig et dans les trois premiers numéros imitent la forme des journaux : au-dessus du titre, est inscrit en lettres gothiques World Press, le côté droit présente un texte de type journalistique signé par Keith Michael, à suivre en page 3 (page de la première enquête), et à gauche de ce texte on voit un dessin, légendé photo by Johnny Craig. Le travail important de cet artiste s'explique par son rôle d'éditeur de Extra ![80].

Dans le troisième numéro, la première enquête est une picto-fiction, une nouvelle abondamment illustrée et elle est poursuivie par Steve Rampart car Keith Michael échoue à trouver le criminel.

Impact

Si tous les comics publiés durant la nouvelle direction ont une thématique précise, il n'en est pas de même pour ce comics qui livre des récits conçus pour porter un impact (tales designed to carry an ...Impact) c'est-à-dire un équivalent dessiné d'une nouvelle à chute. À chaque fois, le fin mot de l'histoire se révèle dans les dernières, voire la dernière, cases. Le premier numéro paraît en mars/avril 1955. Les dessinateurs varient beaucoup sur les cinq numéros de la série et on retrouve Reed Crandall, Graham Ingels, George Evans, Bernie Krigstein, Jack Davis, Joe Orlando et Jack Kamen. Les couvertures sont toutes de Jack Davis.

M.D.

le premier numéro de M.D[Note 11]. paraît en avril 1955 ; les histoires médicales qu'il comprend sont dessinées par Graham Ingels, George Evans, Joe Orlando et Reed Crandall qui seront les dessinateurs attitrés de ce comics durant ses cinq numéros d'existence. Chaque histoire montre un patient victime d'un accident ou d'une maladie grave et qu'un habile médecin parvient à guérir. Toutes les couvertures de Johnny Craig qui participe à ce comics uniquement par ce biais.

Psychoanalysis

Psychoanalysis est un bimestriel dont le premier numéro paraît en mars/avril 1955, il porte le surtitre People Searching for Peace of Mind through...[Note 12] Il est exceptionnel à plus d'un titre. Tout d'abord un seul artiste, Jack Kamen, est le dessinateur des histoires et des couvertures. Il n'y a que trois récits, et non pas quatre comme d'habitude, ce qui permet de les développer plus longuement ; de plus ces récits sont à suivre sur plusieurs numéros. Enfin, le thème même est original puisque le comics permet de suivre trois personnages suivant une psychanalyse et chaque récit présente une séance entre le patient et le psychiatre. Cela ne réussira pas à convaincre le lectorat et Psychoanalysis s'arrête après seulement quatre numéros. Si Psychoanalysis porte le sceau du comics code, cela se fait au détriment du discours que l'auteur souhaite tenir. En effet, l'un des patients, Mark Stone, était prévu pour être juif et certains de ses problèmes étaient liés à cela, mais le CCA refusa qu'il soit fait mention de la judéité du personnage, ce qui rend l'histoire incompréhensible (dixit Bill Gaines[22] ).

Valor

Valor est un comics présentant des récits d'aventures situées dans le passé, que ce soit sous la Rome antique (toujours pour la première histoire) ou au moyen-âge (la dernière histoire du recueil), durant la Révolution française ou la conquête de l'Amérique, etc. Ce sont des récits de combats mortel et des actes de vaillance (comme l'indique le sur-titre : Tales of Mortal Combat, and Deeds of... Valor) qui vont être proposés dans les cinq numéros de ce comics qui paraît pour la première fois en mars 1955. Les dessinateurs seront Al Williamson, qui réalise quatre des histoires romaines sur cinq, Wally Wood, Reed Crandall, Bernie Krigstein, Graham Ingels et une fois Joe Orlando. Les couvertures sont signées Wally Wood (no 1, 4 et 5), Al Williamson (no 2) et Joe Orlando (no 3).

Les Picto-Fictions

En 1956, Bill Gaines va tenter une nouvelle aventure en lançant quatre magazines de 64 pages coûtant 25 cents. Le premier Shock Illustrated paraît en septembre 1955. il est suivi de Crime Illustrated et Terror Illustrated en novembre 1955 puis de Confessions Illustrated en janvier 1956. Seul Shock Illustrated connaîtra trois numéros, les autres s'arrêtant après le second[81]. Les magazines étaient prêt à être publiés mais il faudra attendre 2006, lors d'une réédition de l'intégrale des Picto-Fictions, par l'éditeur Gemstone, pour que celle-ci soit augmentée des numéros qui n'étaient jamais sortis en kiosques[82]. Dès le début ces magazines se vendent mal et lorsque le distributeur de EC comics fait faillite, Bill Gaines décide d'arrêter la publication de tous ces titres. Chaque magazine comporte entre trois et cinq nouvelles, qui parfois sont une reprise de scénarios utilisés dans des comics de la période du New Trend ; elles sont largement illustrées puisque certains dessins prennent les 2/3 de la page. Les artistes sont des habitués de EC : Reed Crandall, Joe Orlando, Graham Ingels, Jack Davis, George Evans (plus une histoire illustrée par Charles Sultan) pour Terror Illustrated ; Jack Kamen, Reed Crandall, George Evans, Al Williamson, Graham Ingels pour Shock Illustrated ; Jack Kamen, Joe Orlando, Wally Wood, Johnny Craig, Reed Crandall pour Confessions Illustrated ; Bernie Krigstein, Reed Crandall, Joe Orlando, Graham Ingels, George Evans (plus une histoire illustrée par John Larner) pour Crime Illustrated. Les scénaristes sont principalement Al Feldstein et Daniel Keyes, le futur auteur du roman Des fleurs pour Algernon.

Comics et histoires marquants

Les comics

Frontline Combat no  7 : numéro consacré à la bataille d'Iwo-Jima.

Frontline Combat no  9 : numéro consacré à la guerre de sécession

Frontline Combat no  12 : numéro consacré à l'U.S.Air Force.Un encart publicitaire, dessiné par Jack Davis, faisait la promotion du « Ground observer Corps » que des civils pouvaient rallier pour observer le ciel pour l'U.S Air Force.

Two-fisted Tales no 19 est le premier comics édité par Harvey Kurtzman.

Two-fisted Tales no 26 : tout le comics est consacré à un épisode de la guerre de Corée : Le réservoir de Changjin

Two-fisted Tales no 31 et no 35 : ces numéros sont consacrés à la guerre de Sécession.

Crime suspenstories #22[Note 13] : la couverture est montrée par le comité sénatoriale sur la délinquence des jeunes comme un exemple de mauvais goût, alors que William Gaines la défend comme étant de bon goût.

Shock no 12 La couverture montre un homme allongé qui vient de se droguer avec une seringue qui est à l'avant plan. Cette image se réfère au récit The monkey, dessinée par Joe Orlando, qui suit un jeune adulte devenir accro à la drogue et tuer son père pour pouvoir acheter sa dose. Ce genre de couverture sera bannie après la création de la Comics Code Authority qui interdit toute représentation de la drogue, même s'il s'agit de condamner son usage, comme c'est le cas ici.

Shock no 13. Seule intervention de Frank Frazetta pour ce magazine. Il met en image un récit policier intitulé Squeeze play.

Shock no 14. Ce numéro fut vivement critiqué par la commission sénatoriale pour l'histoire The orphan. Une enfant, battue par son père, et que la mère va abandonner pour suivre son amant, va se débarrasser d'eux afin d'être adoptée par sa tante. Lorsque la mère et l'amant quittent la maison, ils rencontre le père qui tombe ivre-mort sur le trottoir. La mère s'évanouit et l'amant s'enfuit. L'enfant tue son père et place l'arme dans la main de sa mère. Celle-ci et son amant seront condamnés à la chaise électrique. Montrer ainsi une enfant qui était machiavélique et décrire une vie familiale aussi noire fut montré du doigt par les membres de la commission.

Weird Science-Fantasy no 4 : Tout le comics est consacré à relater de réels récits d'observations de soucoupes volantes.

Panic 1 a été interdit dans le Massachusetts à cause de la quatrième histoire publiée qui est une parodie de The night before Christmas, poème de Clement Clarke Moore écrit en 1822. La première histoire, My gun is the jury, valut aussi des ennuis à EC avec la police et la presse bien pensante car les personnages principaux se révélaient êre des travestis.

Les histoires

Kamen's Kalamity : Ce récit, paru dans le no  31 de Tales of the Crypt d'août/septembre 1952, est notable car il ne s'agit pas d'une histoire d'horreur mais d'une autobiographie parodique racontée par Bill Gaines et Bill Elder. Elle illustre l'arrivée de Jack Kamen au sein de EC comics. Le surtitre est, sur le modèle de The vault of horror ou The crypt of Terror, The den of Iniquity. On voit ainsi l'arrivée de Kamen dans les bureaux de EC où il est accueilli par Bill Elder alors que Bill Gaines poursuit sa secrétaire. Le thème principal de l'histoire est l'acceptation de Kamen à dessiner des histoires d'horreur alors que son style le porte vers des romances. Pour cela, à la fin du récit, Bill Gaines accepte de payer Kamen et d'écouter ses histoires drôles. Le seul élément d'horreur est un cauchemar que fait Jack Kamen après qu'il a dessiné une histoire horrifique. Sur les six pages de l'histoire, d'autres éléments comiques apparaissent. Ainsi voit-on Graham Ingels, Jack Davis et Johnny Craig (qui se sont eux-mêmes représentés) torturer des poupées vaudoues de Bill Gaines.

Lower Berth : illustré par Jack Davis dans le no  33 (daté décembre/janvier 1952) de Tales of the Crypt, raconte l'origine du Crypt-Keeper. Dans un temps où ni le cinéma, ni la radio, ni les comics n'existaient, le seul divertissement était les fêtes foraines itinérantes. L'une d'elle montrait dans sa galerie des monstres, une momie. Plus tard, le corps d'un homme à deux têtes conservé dans du formol est ajouté au spectacle. Cet être, dénommé Enoch, et la momie tombent amoureux, s'enfuient et se cachent. Un an plus tard, les forains retrouvent ces deux attractions sans entendre les cris d'un bébé, né de cette union : le Crypt-Keeper.

Horror beneath the streets publié dans The haunt of fear no  3 (17) de septembre 1950. Cette histoire humoristique raconte comment EC comics a été obligé d'abandonner ses séries pour publier des comics d'horreur. Al Feldstein et Bill Gaines sortent la nuit des bureaux d'EC en discutant de la possibilité de publier des comics d'horreur. Ils sont suivis dans la rue par une ombre menaçante et sont obligés de se réfugier dans les égouts. Ils sont là séparés ; Gaines rencontre The Crypt Keeper et Feldstein The Valut Keeper. Ils sont alors obligés de signer un contrat avec ces créatures et de publier les histoires qu'ils leurs fourniront. The Old witch explique dans la dernière case qu'elle était celle qui poursuivait Gaines et Feldstein et qu'ils purent sortir des égouts à la condition qu'elle aussi ait son magazine.

A little stranger publié dans The haunt of fear no  14 de juillet 1952. Des villageois pourchassent et tuent un loup-garou et une vampire qui s'aimaient. La nuit après leur exécution, ces deux monstres sortent de leurs tombes et sont mariés. Neuf mois plus tard, ils ressortent de nouveau de leurs tombeaux accompagnés par toute sorte de créatures pour la naissance de leur fille qui deviendra The old Witch.

Blood red wine dans Crime 3 : adaptation par Graham Ingels de la nouvelle d'Edgar Allan Poe La Barrique d'Amontillado.

The black arts dessiné par Wally Wood dans Weird Fantasy no 2. Le personnage principal utilise le Necronomicon pour séduire une jeune femme. Cela ne se révèlera pas une bonne idée.

The aliens dessiné par Al Williamson dans Weird Fantasy no 17 : Dans le premier dessin on voit la terre exploser. Des extra-terrestres vont découvrir les ruines et trouvent un exemplaire de Weird Fantasy no 17. Ils commencent à le lire et arrivent à la troisième histoire. Le premier dessin montre la terre exploser. Les extraterrestres se voient alors partir pour découvrir les ruines. Ils progressent dans le récit qui reprend les pages passées et arrivent enfin à la dernière page : les extra-terrestres s'exclament en se voyant s'exclamer et lire la dernière page et ainsi de suite à l'infini...

My World publié dans Weird Science no  22 : Il ne s'agit pas d'une histoire mais plutôt d'un essai de Waly Wood qui décrit ce qu'est le monde d'un dessinateur e comics. Ce monde est celui de guerriers, de savants de 'estra-terestres. Ce n'est pas le monde réel car c'est celui d'un auteur.

Judgement Day, publié dans Incredible Science Fiction #33 (février 1956), Un cosmonaute arrive sur une planète de robots afin de savoir si ceux-ci peuvent faire partie de la confédération des planètes. Mais il découvre que certains robos sont victimes de discrimination. La société n'est pas encore assez évoluée et les robots ne peuvent donc pas êtr acceptés. Toutefois, l'astronaute laisse un espoir à ceux-ci en expliquant que les terriens avant étaient comme eux mais qu'ils ont réussi à se débarrasser de leurs péjugés. De retour dans sa cabien l'astronaute enlève son casque qui le couvrait durant toute l'histoire et se révèle être un noir. Cette fin provoqua la colère d'un des membres du Comics Code Autority qui voulait absolument que l'astronaute soit blanc. Il menaça Bill Gaines qui le menaça en retour de révéler les raisons réelles de la censure dont il le menaçait, à savoir son racisme[22].

The Diamond Pendant est une adaptation de la nouvelle La Parure de Guy de Maupassant dessinée par Graham Ingels et publiée dans le premier numéro d'Impact.

Les histoires adaptées de nouvelles de Ray Bradbury

The coffin : Il s'agit de la première adaptation officielle d'une nouvelle de Ray Bradbury publiée dans The haunt of fear no  16 de novembre 1952 Un homme fabrique un cercueil automatisé qui embaume le corps, prononce un hommage et va au cimetière où il s'enterre lui-même. Son frère, curieux va voir d'un peu trop près cette merveille.

The Lake : en juin 1953 dans Vault of Horror, est adapté d'une nouvelle publiée en 1944. Le dessin est assuré par Joe Orlando. Une enfant disparaît sur la plage d'un lac. Dix ans plus tard, son cadavre refait surface et est découvert par celui qui était alors son camarade de jeu. Il ne s'agit pas d'une histoire de terreur et Orlando tend à cacher le cadavre (contrairement à ce qui se faisait habituellement dans ce comics). C'est la mort d'une enfant qui est horrible et le récit tente de transmettre cette souffrance. Ce fut la seule adaptation dune nouvelle de Bradbury dans ce comics.

There was an old woman : paru dans le numéro 34 (daté fevrier/mars 1953) et the Handler paru dans le numéro no 36 (daté juin/juillet 53) de Tales of the Crypt illustrés tous eux par Graham Ingels sont de adaptations de nouvelles, la première datée de 1944, la seconde de 1947. La première histoire présente une vielle femme qui refuse de mourir et qui lorsqu'elle meurt s'en prend tellement aux croque-morts que ceux-ci la laissent revenir dans son corps. La seconde montre la vengeance de corps maltraités par le croque mort qui les a embaumés. Dans les deux cas aucune image horrible n'est visible.

The Black Ferris : adaptation publiée dans The haunt of fear no  18 de mars 1953. Le possesseur d'une grande roue enchantée qui permet de rajeunir et de vieillir à volonté use de cela pour commettre des actes délictueux. Deux enfants sont témoins de cela et pour être certains que le malfaiteur ne s'en prenne pas à eux, vont détruire la table de commande du manège alors que le criminel est assis dedans.

Small Assassin dans Shock 7 de février 1953 : adaptation dessinée par George Evans. Un bébé doué de conscience tue sa mère et tente de tuer son père.

The october game dans Shock 9 de juin 1953, adaptation dessinée par Jack Kamen. Un homme veut se venger de son épouse un soir d'Halloween. L'histoire est présentée comme un récit d'horreur mais rien d'horrible n'est montré ; l'horreur surgit dans la dernière case après une lente montée de l'angoisse, mais rien n'est montré. Toute l'horreur de la situation est laissée à l'imagination du lecteur. The Screaming woman : adaptation par Jack Kamen d'une nouvelle de 1951. Une enfant est la seule à entendre les hurlements d'une femme venant de sous terre.

Touch and Go : adaptation de la nouvelle "The Fruit at the Bottom of the Bowl" (publiée en 1948) réalisée par Johnny Craig parue dans Crime 17.

There will comes soft rains paru dans weird fantasy no 17 dessinée par Wally Wood : Une bombe atomique a frappé une ville. Seule une maison entièrement automatisée continue son activité quotidienne. Elle sera détruite finalement par un incendie.

Zero hour paru dans weird fantasy no 18 dessinée par Jack Kamen : des enfants aident les martiens à envahir la terre.invasion martienne.

King of the grey spacesparu dans weird fantasy no 19 dessinée par John Severin et Will Elder : Comment un adolescent va être choisi pr faire parti des astronautes.

I, rocket paru dans weird fantasy no 20 dessinée par Al Williamson : autobiographie d'une fusée de guerre.

The million year picnic'paru dans weird fantasy no 21 dessinée par John Severin et Will Elder : chroniques martiennes.

The silent towns'paru dans weird fantasy no 22 dessinée par Reed Crandall : un homme croit être le dernier humain sur mars. Quand il découvre une femme, celle-ci est obèse. Il part en courant et est heureux d'être seul.

"The Long Years" paru dans weird science no 17 dessinée par Joe Orlando : Chronique martienne. Un homme recrée sa famille en fabriquant des androïdes.

"Mars is Heaven!" paru dans weird science no 18 dessinée par Wally Wood : Chronique martienne. En arrivant sur Mars des astronautes retrouvent leur vie passée sur Terre.

"The One Who Waits" paru dans weird science no 19 dessinée par Al Williamson : Chronique martienne. Une brume s'empare de l'esprit d'astronautes.

"Surprise Package" paru dans weird science no 20 dessinée par Jack Kamen : un inventeur crée de répliques de lui-même our que les femmes qui l'aiment ne soient pas seules.

"Punishment Without Crime" paru dans weird science no 21 dessinée par Jack Kamen : un homme tue un robot qui personnifie sa femme. Il est condamné pour meurtre.

"Outcast of the Stars" paru dans weird science no 22 dessinée par Joe Orlando : un homme organise un mensonge parfait pour faire aller ses enfants sur Mars.

The flying machine paru dans Weird Science-Fantasy no 1 signé par Krigstein : un chinois invente une machine pour voler mais au lieu d'être récompenser par l'empereur celui-ci exige son exécution.

A sound of thunder (un coup de tonnerre)paru dans Weird Science-Fantasy no 3 signé par Al Williamson : lors d'un voyage dans le temps pour chasser les dinaosaures, un homme écrase un papillon : l'histoire de l'humanité en est changée

Les histoires adaptées de nouvelles de Eando Binder

The teacher from Mars dessinée par Joe Orlando dans Weird Science-Fantasy no 2

I, robot adapté de Adam Link dessinée par Joe Orlando dans Weird Science-Fantasy no 5. The trial of Adam Linkdessinée par Joe Orlando dans Weird Science-Fantasy no 6. Adam Link in business dessinée par Joe Orlando dans Weird Science-Fantasy no 7

L’influence des EC Comics

Alan Moore

Alan Moore a plusieurs fois fait référence aux EC Comics. Ainsi dans Les Gardiens ou dans Supreme.

Frank Miller dans le comics Tales to offend publié en juin 1997, s'inspire du style des couvertures des comics EC (graphisme, logo, disposition du titre et du dessin). De plus il choisit Marie Severin comme coloriste, elle qui fut la coloriste attitrée de EC.

Art Spiegelman explique dans une interview citée par Arie Kaplan[2]que Mad et les comics de guerre de Harvey Kurtzman ont préparé les esprits à questionner les informations données par les média et à s'opposer à la guerre du Viêt Nam.

La notoriété durable de ces titres est illustrée par la série télévisée Les Contes de la crypte (Tales from the Crypt), lancée sur la chaîne HBO en 1989, soit près de 40 ans après le début du magazine du même nom dont elle adapte les histoires. Une autre série télévisée diffusée par la chaine HBO Perversions of Science ( titrée en français Expériences interdites) est une série dont les histoires sont inspirées par celles publiées dans Weird Science.

En 1985, sort le film Weird Science (titré en français : Une créature de rêve), réalisé par John Hughes, produit par Joel Silver. Le scénario est inspiré d'une histoire de Al Feldstein parue dans Weird Science no  5 "Made of the Future".

Rééditions américaines

Au milieu des années 1970, Russ Cochran commence la réédition des comics publiés par Bill Gaines durant le New trend et la nouvelle direction. Il nomme cette collection EC library Il poursuivra ensuite avec les comics publiés par Bill Gaines avant 1950. Chaque volume reprend 6 comics environ et mesure 30 cm sur 22. Seul Mad qui est une marque propriété de DC Comics n'en fait pas partie. Ces rééditions sont en noir et blanc avec les couvertures en couleurs et reprennent tout ce qui était présent dans les originaux : les histoires mais aussi, les publicités maisons, le courrier des lecteurs, les éditoriaux, etc. Chaque volume est accompagné de commentaires.

À partir de 1992, Russ Cochran, associé avec la maison d'édition Gemstone, entreprend la réédition complète au format comics des ouvrages du New-Trend, puis de la Nouvelle direction enfin de deux comics (War against Crime et Crime patrol) qui annoncent le New-Trend. Par la suite Gemstone éditera des annuals qui sont des recueils constitués de cinq numéros de chacun de ces comics.

En 2006 Russ Cochran toujours commença une réédition (les EC archives) en volume hardcover reprenant 6 comics. Le principe es le même que pour la EC library mais la colorisation des planches en utilisant l'informatique (ce qui permet un rendu très satisfaisant)et le économies possibles en imprimant en Chine permettent cette réédition de qualité en couleur[83].

Éditions françaises

Mad a fait l’objet de deux tentatives de traduction en français, l’une par Ives Trevian (Francélia, de 1965 à 1966), sous-titrée « Humour dingue pour les dingues et demi-dingues », et l’autre par Melvin Van Peebles en collaboration avec l’équipe de Hara-Kiri (Grafika Édition, de 1981 à 1982). Du fait d’un humour fortement lié à la culture américaine, l’adaptation s’est souvent révélée difficile et n’a pas été concluante pour le lectorat français. La publication ne dépassa pas quelques numéros à chaque fois.

Des recueils de bandes dessinées issues de Mad ont été publiés en français, principalement sous l’impulsion de Fershid Bharucha qui fut rédacteur en chef du magazine Spécial USA chez Albin Michel, fondateur des éditions Neptune et directeur de la collection « Comics USA » chez Glénat.

  • Les Années folles de Mad (Éditions du Fromage, 1978)
  • Mad se paie une toile (Neptune, 1984)
  • albums Albin Michel collection « Spécial USA »
    1. Les Bandes décimées de Mad (1985)
    2. Un max de Mad (1986)
    3. La Fin de Mad (1987)
  • albums de Don Martin, Comics USA
    1. Les singes rient (1988)
    2. Les chauves sourient (1989)


Les séries d’horreur et de suspense d’EC Comics ont été plus largement traduites, dans des anthologies thématiques éditées par Les Humanoïdes Associés et Albin Michel.

  • Horreur : une anthologie en bandes dessinées[Note 14] (éd. Williams, 1974)
  • albums Les Humanoïdes Associés collection « Xanadu »
    1. Les Meilleures Histoires de terreur (1983)
    2. Les Meilleures Histoires de science fiction (1983)
    3. Les Meilleures Histoires de suspense (1983)
    4. Les Meilleures Histoires de guerre (1984)
    5. Les Meilleures Histoires d’horreur (1984)
    6. Les Meilleures Histoires d’aventure (1985)
    7. Science-fiction weird fantasy (éd. Zenda, 1987)
  • adaptations de nouvelles de Ray Bradbury, Albin Michel collection « Spécial USA »
    1. Planète rouge (1984)
    2. Monsieur Sourire (1985)
    3. Chroniques terriennes (date inconnue)
  • série Tales from the crypt dessinée par Jack Davis, Wallace Wood et Reed Crandall (éd. Albin Michel)
    1. Plus morts que vivants ! (1999)
    2. Qui a peur du grand méchant loup ? (1999)
    3. Adieu jolie maman ! (1999)
    4. Partir c’est mourir un peu… (1999)
    5. Coucou me revoilà ! (2000)
    6. Au bout du rouleau (2000)
    7. Chat y es-tu ? (2000)
    8. Sans les mains ! (2000)
    9. Plus dure sera la chute (2000)
    10. Ça trompe énormément (2000)

Notes et références

Notes
  1. Well, this is what I thought. But, you're doing the artwork.
  2. le numéro indiqué sur la couverture est le no  19 car Two-Fisted tales vient à la suite du Haunt of Fear no 18
  3. ghastly signifie blême ou blafard
  4. Preachy signifie Sermonneur
  5. boil signifie furoncle et ghoul signifie goule, un monstre qui se nourrit de cadavres
  6. Here are tales that will usher you into the haunt of fear : Voici des histoires qui vous conduiront dans le repaire de la peur
  7. Sagas of the sea, ships, plunder and.. = Sagas de ma mer, des navires, de pillage et de ...
  8. humor in a jugular vein= humour dans une veine jugulaire
  9. humor in a varicose vein = humour dans une veine variqueuse
  10. Stein signifie chope en anglais
  11. M.D. = Docteur en médecine
  12. People Searching for Peace of Mind through : des personnes cherchant la paix de l'esprit grâce à la...
  13. témoignage de Gaines devant le comité sénatorial
  14. couverture de l’album
Références
  1. a et b From Krakow to Krypton: Jews and comic books par Arie Kaplan p. 2. The Jewish publication society, 2008
  2. a, b, c, d et e [1] how Jews created the comic book industry : Part I: The Golden Age (1933-1955) par Arie Kaplan. In Reform Judaism online, vol. 32, no 1, hiver 2003
  3. [2] liste des comics publiés par EC sur le Grand Comics Database
  4. a et b [3]Interview de William M. Gaines par Gary Groth et Dwight Decker parue dans The Comics Journal 81, mai 1983. Première partie, p.2
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  7. a, b, c, d, e, f, g et h [5] Al Feldstein Interview par Jenn Dlugos. Classic-horror.com, janvier 2003
  8. a, b, c, d, e, f et g [6] Interview de William M. Gaines par Gary Groth et Dwight Decker parue dans The Comics Journal 81, mai 1983. Partie 1, page 4
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  11. a, b et c [9] The Comics Journal 81, mai 1983. Partie 1, page 3
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  14. a, b, c, d et e [12] | The Glory and Horror of EC Comics par Richard Corliss publié dans Time magazine du 29 avril 2004. p.2
  15. Why won't you just read it : Comic books and community in the 1950s par Linda Adler-Kassner, août 1995
  16. Comic Book Nation: The Transformation of Youth Culture in America par Bradford W. Wright. John Hopkins University Press, 2001. p.86
  17. [13] Milestones: Dec. 14, 1981 In Time magazine U.S., lundi 14 décembre 1981
  18. [14] Fredric Wertham - Anti-Comics Crusader Who Turned Advocate par Dwight Decker. Réécriture par l'auteur d'une série d'articles publiés précédemment dans le magazine Amazing Heroes en 1987
  19. Senators to hold teen age Hearings; Subcommittee Plans Sessions Here and in 19 Other Cities -- Local Assistance Sought. In The New-York Times 19 septembre 1953
  20. Hearings Before the Subcommittee to investigate Juvenile Delinquency of the Committee on the judiciary United States Senate eighty-third congress second session pursuant to S. 190 : Investigation of Juvenile Delinquency in the United States 21, 22 avril et 4 juin 1954
  21. [15] The Long, Gory Life of EC Comics : Why the Crypt-Keeper never dies par Franklin Harris. Reason.com juin 2005
  22. a, b et c [16] interview de Bill Gaines par Steve Ringgenberg
  23. a et b [17] The Comics Journal 81, mai 1983. Partie 3, page 1
  24. [18] Comic Books and Juvenile Delinquency a part of the investigation of Juvenile Delinquency in the United State : Interim report par Estes Kefauver. 14 mars 1955
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  26. texte original du CCA
  27. [20] | The Glory and Horror of EC Comics par Richard Corliss publié dans Time magazine du 29 avril 2004. p.4
  28. Comic Ages Timeline
  29. a et b [21] The Comics Journal 81, mai 1983. Partie 3, page 6
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  31. [22] liste des copyrights des séries publiées par DC Comics
  32. The Power of Comics History, Form and Culture par Randy Duncan et Matthew J. Smith. Continuum International Publishing Group Ltd, 2009
  33. a et b [23] biographie illustrée de Harvey Kurtzman par Jim Vadeboncoeur, Jr
  34. [24] The Chromatic Queen : Marie Severin Interview par Katherine Keller. 2001
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  43. a et b http://classic.tcj.com/interviews/an-interview-with-william-m-gaines-part-two-of-three/3/] The Comics Journal 81, mai 1983. Partie 2, page 3
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  66. [47] The Chromatic Queen : Interview de Marie Severin par Katherine Keller en 2001
  67. [48] Liste des comics mis en couleur par Marie Severin sur le GCD
  68. [49] interview de Al Feldstein par
  69. The Complete EC Library: Two-Fisted Tales Volume 1 édité par Russ Cochran, 1980
  70. Crypt-Keeper's corner extra dans Tales from the crypt 1 (réédition de septembre 1992 par Russ Cochran)
  71. "Crypt-Keepers corner extra" par Russ Cochran dans Tales from the crypt 1, réédition de 1992
  72. MITCHELL BROWN THE 100 GREATEST COMICS OF THE 20th CENTURY
  73. Two-fisted tales sur the Grand Comics Database
  74. Weird fantasy no 2, 7, 14. Weird Science 1,2,22
  75. [50] The Comics Journal 81, mai 1983. Partie 3, page 2
  76. http://www.comic-art.com/intervws/gaines11.htm
  77. |Mad MAGAZINE CIRCULATION FIGURES 1961 TO 2008 par Mike Slaubaugh
  78. Panic 1 réimpression de mars 1997 par Russ Cochran
  79. [51] It's a PANIC!The Other Satire Mag at E.C. Comics par Steve Stiles
  80. [52] Extra ! no 1 sur Grand comics Database
  81. [53] pages du Grand Comics Database concernant les picto-Fictions
  82. http://www.bookpalace.com/acatalog/Home_Complete_EC_Library_31.html
  83. [54] page du site de Russ Cochran

Bibliographie

Liens externes


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