- Démographie de la Chine
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Structure de la population de la Chine Population 1 339 713 000 habitants Densité de la population 136,9 hab./km² Taux de croissance de la population 0,59 % Âge médian (population totale)
- Hommes
- Femmes32,7 ans
32,3 ans
33,2 ansStructure par âge
- 0-14 ans
- 15-64 ans
- 65 ans et plus
20,8 %
71,4 %
7,7 %Rapport de masculinité (population totale)
- À la naissance
- Moins de 15 ans
- 15-64 ans
- 65 ans et plus1,06 homme/femme
1,12 homme/femme
1,13 homme/femme
1,06 homme/femme
0,91 homme/femmePart de la population urbaine 40,4 % Sources: The World Factbook, CIA[1]; ONU[2]; FAO La population de la République populaire de Chine s'élève à la fin de l'année 2010 à 1 339 713 000 habitants [3]. Si l'on y rajoute Hong Kong et Macao, la population de la Chine s'élève alors à près de 1 350 000 000 habitants.
Sa population est la plus grande du monde, près de 1,36 milliard d'individus, soit 20% des 6,8 milliards d'individus vivant dans le monde d'après les estimations de l'OMS.
Le 28 février 2006, le Bureau d'État des statistiques (BES) chinois a annoncé que la population de la République populaire de Chine avait augmenté de 7,68 millions de personnes en 2005, soit une croissance naturelle de 5,89 pour 1000, contre 5,87 pour 1000 en 2004. Au 31 décembre 2005, 562 millions de personnes vivent en ville et 745 millions dans les régions rurales. Sur ce chiffre total, on compte 674 millions d'hommes (soit 51,5%) et 634 millions de femmes (soit 48,5%). En 2005, la RPC a enregistré plus de 16 millions de naissances et environ 8,49 millions de décès.
Sommaire
Histoire
Pays à l'agriculture traditionnellement prospère, la Chine a très tôt pu développer une population rurale dense et des agglomérations importantes. Sous les Song, des villes comme Guangzhou (Canton) connaissaient une densité de population ainsi qu'une organisation administrative sans égales à l'époque.
Premières tentatives de contrôle des naissances
L'absence de contrôle des naissances durant les premières années au pouvoir de Mao Zedong, encourageant au contraire un temps les Chinois à procréer une armée de « petits soldats »[4] et la baisse rapide de la mortalité ont contribué à une forte croissance démographique. Le recensement de 1953 (population estimée de 574 millions[5]) provoque une prise de conscience et l'ébauche d'une campagne pour le contrôle des naissances vers 1956-57[6]. Après les années noires de la famine de 1959-1961, a lieu un « rattrapage » des naissances différées menant à un indice de fécondité record de 7,41 enfants par femme en 1963[7]. La deuxième campagne de limitation des naissances de 1962 à 1966, axée sur le retard de l’âge du mariage et une diffusion plus large de la contraception, n'a guère plus de succès.
La mise en place de la politique démographique « wan, xi, shao[8] » durant les années 1970 fait par contre fortement chuter la fécondité chinoise entre 1970 et 1978, passant de 5,75 à 2,75 enfants par femme[7]. Toutefois, en raison de la fécondité particulièrement élevée des années pro-natalistes, la densité du nombre de femmes en âge de mettre au monde va progresser jusqu'au début des années 1990[9]. Ainsi, la natalité sera sous influence d'une formidable inertie et va demeurer très haute pendant encore plusieurs décennies. À la fin des années 1970, la politique de l'enfant unique, appliquée dans les villes, a été la réponse à cette explosion, freinant le développement démographique du pays.
La politique de l'enfant unique
Article détaillé : Politique de l'enfant unique.L'origine de la politique fait débat. Certains sont d'avis qu'elle trouve ses racines dans la peur d'une surpopulation[10]. Mais, les projections sur lesquelles s'appuieraient ces peurs sont si grossièrement erronées qu'il est peu probable que des dirigeants puissent les prendre au sérieux. Dès lors, d'autres auteurs, notamment Pascal Rocha da Silva, avancent l'hypothèse que la Politique ait avant tout une motivation économique. En effet, elle est mise en place par Deng Xiaoping de manière concomitante avec les Quatre modernisations. Celles-ci indiquent que la nouvelle légitimité de l'état chinois se trouve non plus dans le dogme mais dans l'amélioration concrète du niveau de vie. Limiter drastiquement le nombre d'enfants permet d'allouer les maigres ressources de l'état plus pleinement à la croissance économique. En 1997, l'état indique que tel est le but de la politique en ces termes : « le planning familial doit servir et être subordonné à la tâche centrale du développement économique ». Une raison secondaire est que les Quatre Modernisations vont entraîner, de manière prévisible, une baisse de la supervision étatique des campagnes : il n'est dès lors plus possible de poursuivre la politique de wan-xi-shao, qui repose sur la structure de la période maoïste (qui permet de surveiller chacun en tout temps)[11].
Cependant, à la toute fin des années 1970, la République populaire de Chine, afin de limiter la croissance de sa population, a adopté une règlementation limitant le nombre d'enfant par couple à 1. Les minorités ethniques (à l'exception des Zhuang, la première minorité ethnique de Chine) ne sont, dans un premier temps, pas concernées. En 1984, face au constat que la politique est insupportable pour les paysans, l'état publie le document 7 [Ce passage est incompréhensible.]. Cette préférence pour les garçons découle surtout du simple fait que les assurances sociales (et notamment vieillesse) sont quasi inexistantes à la campagne. Lors du mariage, l'épouse entre dans la famille de son mari et s'occupera de ses beaux-parents et non pas de ses parents biologiques.
Depuis 2002, le versement d'une somme d'au moins 5 000 yuans (à rapporter au salaire moyen urbain de 1 200 yuans) permet la naissance légale d'un deuxième enfant. Cette somme varie selon les provinces, elle est souvent bien plus élevée. Dans le cas de naissances illégales, des pénalités sont prévues : amendes et non délivrance de hukou, livret de résidence permettant, entre autres, l'accès à la scolarité, etc. Un nombre inconnu d' enfants noirs - ou enfants cachés par les familles par peur de représailles - existe en RPC. D'autre part, les nouveaux riches chinois peuvent payer les amendes. Toujours dans le but de ralentir l'accroissement naturel, la constitution chinoise limite les mariages en imposant l'âge minimal de 22 ans pour les hommes et de 20 ans pour les femmes. En retardant la formation des foyers, elle espère réduire la période de fécondité.
Le respect des quotas ayant une incidence politique sur les responsables des cantons, certaines exactions auraient été observées dans ce sens, entraînant des stérilisations et des avortements forcés[12].
Structure de la population
La population chinoise a tendance à vieillir : la part des 60 ans et plus est passé de 7,5 % de la population totale en 1950 à 10,9 % en 2005[13]. Le vieillissement est plus accentué qu'en Inde, où les plus de 60 ans représentent 5,9 % de la population[13]. Mais il reste inférieur à celui de l'Europe où 17,3 % des habitants ont plus de 60 ans[13].
La nouvelle structure par âge de la population a accru considérablement le taux d'emploi qui est aujourd'hui un des plus élevés du monde, ce qui contribue à expliquer les forts taux d'investissement, d'épargne et de croissance économique observés depuis 1980. Mais cette politique de l'enfant unique n'est pas sans poser des problèmes sociologiques et des problèmes futurs avec un vieillissement accéléré de population prévu dès 2030.
Natalité
Natalité en Chine Taux brut de natalité 13,25 ‰ Indice synthétique de fécondité 1,73 enfant(s)/femme Source: The World Factbook, CIA[1] Depuis le début de la politique d'un seul enfant par couple, le taux de natalité stagne à 1.33%
Indice de fécondité
C'est en 1962 qu'on enregistre le plus haut niveau (7,6) et c'est en 2007 qu'on enregistre le plus bas niveau (1,7).
Année Fécondité Année Fécondité Année Fécondité Année Fécondité Année Fécondité 1960 3,39 1970 5,78 1980 2,54 1990 2,1 2000 1,89 1961 4,71 1971 5,09 1981 2,96 1991 1962 7,55 1972 4,87 1982 2,31 1992 1,95 2002 1,88 1963 6,82 1973 4,44 1983 1993 2003 1,88 1964 6,19 1974 3,8 1984 2,25 1994 2004 1,85 1965 6,36 1975 3,39 1985 2,36 1995 1,92 2005 1,81 1966 5,48 1976 2,95 1986 1996 2006 1,78 1967 5,72 1977 2,74 1987 2,58 1997 1,9 2007 1,7 1968 6,38 1978 2,6 1988 1998 2008 1,7 1969 5,81 1979 2,31 1989 2,36 1999 2009 Mortalité
Année Taux de mortalité Rang Changement Date de l'information 2003 6,74 147 2003 est. 2005 6,94 138 0,00 % 2005 est. 2006 6,97 136 0,43 % 2006 est. 2007 7 133 0,43 % 2007 est. 2008 7,03 129 0,43 % 2008 est. Stérilisation et avortement
En République populaire de Chine 13 millions d'avortements sont réalisés et environ 55% des femmes chinoises ont avorté au moins une fois alors que 70 % des femmes interrogées déclarent souhaiter plus d'un enfant sans pouvoir y accéder[14].
Par ailleurs cette politique de l'enfant unique induit des stérilisations et avortement forcés[15]. L'avocat Chen Guangcheng a défendu la cause de femmes forcées à être stérilisées ou à avorter, parfois à quelques jours de l'accouchement[16].
Le respect des quotas ayant une incidence politique sur les responsables des cantons, certaines exactions auraient été observées dans ce sens au Tibet, entraînant des stérilisations et avortements forcés[12].
Migration et composition culturelle
Migration et composition
culturelle en ChineTaux de migration nette -0,39 ‰ Composition ethnique
- Chinois Hans
- Zhuangs
- Mandchous
- Huis
- Hmongs
- Ouïghours
- Yis
- Tujias
- Mongols
- Tibétains
- Buyeis
- Coréens
92,1 %
1,4 %
1,0 %
0,9 %
0,8 %
0,7 %
0,7 %
0,6 %
0,6 %
0,6 %
0,4 %
0,2 %Religions
- Athéisme
- Taoïsme
- Bouddhisme
- Islam
- Christianisme
59 %
27 %
6 %
2 %
1 %Composition linguistique
- Mandarin
- Wu
- Cantonais
- Minbei
- Minnan
- Xiang
- Gan
- Hakka
- Autres langues minoritaires
70 %
7 %
4 %Source: The World Factbook, CIA[1] Cinquante-six « nationalités »
Article détaillé : Ethnies de Chine.La nationalité « han »
La nationalité han, largement majoritaire (92 % de la population) est elle-même relativement hétérogène, et peut être également appréhendée comme un vaste ensemble de coutumes partageant des caractéristiques culturelles et linguistiques proches (en particulier la grammaire et l'écriture). Les différences entre les langues parlées, comme le mandarin, le cantonnais ou le shanghaïen, sont cependant très fortes.
Les cinquante-cinq autres nationalités
La République populaire de Chine reconnaît l'existence de cinquante-cinq nationalités en plus des Hans qui totaliseraient 100 millions de citoyens au sein de la nation chinoise. Elles sont constituées de citoyens chinois ayant une langue maternelle ou une culture non han[17]. D'après la constitution de la République populaire de Chine, les nationalités quelles qu'elles soient bénéficient du droit « de développer leur propre langue parlée et écrite ainsi que de préserver ou réformer leurs propres us et coutumes »[18], ainsi que d'une priorité de recrutement dans les entreprises ou dans les établissements d'une région autonome[19]. En outre, la loi sur le contrôle des naissances autorise certaines nationalités, notamment dans les régions peu peuplées de l'Ouest, à avoir plus d'un enfant par couple, contrairement aux Hans qui n'ont droit qu'à un seul enfant[20].
Cependant, certaines minorités cohabitant avec les Hans se plaignent des différences qu'elles ressentent entre ce que prévoit le droit chinois et la situation effective telle qu'elle peut être vécue sur le terrain. Des Occidentaux dénoncent en effet des mesures discriminatoires, notamment des atteintes à la liberté de culte, une marginalisation culturelle entraînant une marginalisation économique, ou la loi autoritaire sur le contrôle des naissances (malgré les aménagements spécifiques) [21],[22].
Religions
Articles détaillés : Religions en Chine, Politique religieuse de la République populaire de Chine et Religion à Macao.Migration
On estime que chaque année près de 18 millions de Chinois (ce chiffre ne figure pas dans l'article en référence!) migrent des campagnes vers les villes[23].
Autres indicateurs sociaux
Autres indicateurs sociaux
en ChineTaux d'alphabétisation (population totale)
- Hommes
- Femmes90,9 %
95,1 %
86,5 %Nombre moyen d'années passées à l'école 11 ans Taux de séropositivité au VIH/SIDA
(chez les adultes)0,1 % Taux d'accès à l'eau potable 77 % Taux de chômage 9,0 % Sources: The World Factbook, CIA[1]; ONU[24],[25] Sources
- (en) The World Factbook, CIA (2006)
- (en) ONU (2005)
- La population chinoise continue à croître et vieillit sur Le Monde.fr. Consulté le 10 octobre 2011
- Jean-Claude Chesnais, « Aspects de la limitation des naissances en Chine », dans Tiers-Monde, no 62, 1975, p. 311—332 (ISSN 1953-1359) [texte intégral (page consultée le 16 mai 2011)]
- Alain Monnier, « Mouvement et structure de la population de la Chine (1950-2000) », dans Jean-Marc Rohrbasser, La Chine au seuil du XXIe siècle : questions de population, questions de société, vol. 148, Institut national d'études démographiques, coll. « Les cahiers de l'Ined », 2002, 600 p. (ISBN 2-7332-0148-4) [présentation en ligne], p. 33—58
- Isabelle Attané, « La Chine : quelles politiques démographiques ? », dans Critique internationale, Centre d’études et de recherches internationales (CERI), no 29, octobre / décembre 2005, p. 49—62 (ISSN 1290-7839) [texte intégral (page consultée le 16 mai 2011)]
- Peng Xizhe, « La fécondité chinoise : constats et perspectives », dans Jean-Marc Rohrbasser, La Chine au seuil du XXIe siècle : questions de population, questions de société, vol. 148, Institut national d'études démographiques, coll. « Les cahiers de l'Ined », 2002, 600 p. (ISBN 2-7332-0148-4) [présentation en ligne], p. 59—78
- Wan, xi, shao, littéralement « tard, espacé, peu » représentent les qualificatifs décrivant les trois axes de cette politique : le mariage et la procréation tardifs, espacement des naissances et réduction de la descendance
- Banister J. & Hardee-Cleaveland, 1988, China Quarterly, p. 248
- Greenhalgh S., Missile science, population science : The origins of China's one'child population policy, june 2005, p. 253-276, China Quarterly, Vol. 182
- Pascal Rocha da Silva, La politique de l'enfant unique en République Populaire de Chine, 2006, Université de Genève, p. 22-28.
- Human Rights in China and Tibet
- Bertrand Badie, Béatrice Didiot (dir.), L'état du monde 2007, Paris, La Découverte, 2006, p.93
- Source : Généthique.org du 20 février 2009
- Source : Généthique.org d'août 2006
- Le défenseur des avortées par force In Chine, l'empire du double langage, Le Nouvel Observateur, N°2265, p61, avril 2008
- La politique chinoise à l'égard des minorités nationales, Chine Informations
- « [...] Les personnes de toutes les nationalités sont libres d'utiliser et de développer leur propre langue parlée et écrite ainsi que de préserver ou réformer leurs propres us et coutumes. », Ibid. Article 4 de la Constitution :
- « Lors du recrutement des cadres ou des ouvriers dans les entreprises ou dans les établissements d'une région autonome, les personnes des minorités nationales sont choisies en priorité. Le personnel peut même être recruté parmi les minorités nationales de la campagne ou des régions de pâturages, mais l'autorisation du gouvernement populaire de la province ou de la région est nécessaire », Ibid. Article 23 de la loi sur l'autonomie des régions ethniques :
- « Depuis le début des années 80, le gouvernement central chinois a approuvé l'application du planning familial dans les régions des minorités nationales pour élever leur niveau économique et culturel excepté au Tibet et dans les régions des minorités nationales peu peuplées. Les règlements sont déterminés par le gouvernement du département autonome ou par la province et la région autonome intéressées selon les conditions locales. » Unir le guide de l'Etat avec le désir de la masse, China Internet Information Center
- Rapport de la sous-commission établi en application de la résolution 8 (XXIII) de la Commission des Droits de l'Homme, 24 juin 1999
- L'envers du décor « Quelle solution politique pour le Tibet ? », rapport du groupe interparlementaire français d'amitié n° 77 (2007-2008) - 17 octobre 2007 :
- Le Monde du 28/06/2007, lire en ligne Hervé Kempf, « La moitié de la population mondiale est citadine », dans
- (en) ONU (2004)
- (en) ONU (2002)
Voir aussi
Bibliographie
- Yves Blayo, Des politiques démographiques en Chine, INED (Institut National d'Études Démographique) cahier numéro 137, 1997, ISBN 2-7332-0137-9
- Sous la direction d'Isabelle Attané, La Chine au seuil du XXI siècle, INED (Institut National d'Études Démographique) cahier numéro 148, 2002, ISBN 2-7332-0148-4
- Pascal Rocha da Silva, La politique de l'enfant unique en République Populaire de Chine, Université de Genève, 160p., 2006, [1]
- Korotayev A., Malkov A., Khaltourina D. Introduction to Social Macrodynamics: Secular Cycles and Millennial Trends. Moscow: URSS, 2006, ISBN 5-484-00559-0 [2]
- (Collectif) Jean-Pierre Paulet (dir.), Michel Cartier, Lozato-Giotart, Wahap Halik, Richard d' Angio, Martine Crauk, Population et développement en Chine, Ellipses, Paris, 2001, 224 p. (ISBN 2729805303 et 9782729805302)
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