Décadent

Décadent

Décadence

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Le concept de décadence renvoie à la Rome antique et reste ancré dans la civilisation occidentale depuis le traumatisme provoqué par la chute de l'Empire romain. Le terme vient du latin cadere (choir) et est doublet savant de « déchéance ».

Au mot décadence se substitue parfois celui de déclin, qui s'en distingue par le fait qu'un déclin est parfois temporaire.

Les Romains de la décadence, peinture académique de Thomas Couture, 1847.

Enrichis par leurs conquêtes militaires, les généraux romains ont ramené chez eux des esclaves, et leurs épouses, libérées des tâches domestiques, s'émancipent ; elles se fardent et se conduisent parfois comme des courtisanes.

référence iconographique

Sommaire

Contextualisation

Après avoir connu près de trois siècles de paix et de prospérité (grâce à la pax romana, la Paix romaine), l'Empire romain est en proie, au IIIe siècle, à une crise à caractère économique et social, qui caractérise la décadence.

Historique du thème

Le thème de la décadence de Rome a été sous la république romaine même évoqué par Caton l'Ancien, Cicéron (O tempora, O mores) et, pour l'Empire, par Juvénal.

Il a été également traité par Montesquieu, qui énumère dix-sept causes de la chute de Rome. Certaines recoupent des problèmes réels de nos sociétés contemporaines, par exemple le multiculturalisme qui s'était étendu sur Rome et obligeait avant de juger quelqu'un à lui demander de quelles lois et de quels dieux il se réclamait. Mais aussi la crise économique qui avait frappé Rome, et le discrédit de ses lois qui, bien acceptées au départ parce qu'elles apportaient la paix romaine, furent contestées et combattues dès lors qu'elles ne visaient plus qu'à drainer le maximum de ressources sur une Rome devenue oisive, sans fournir de réel service aux populations en contrepartie[1].

Edward Gibbon a dédié à la période un fameux livre d'Histoire sous forme de chronique à l'antique.

Un écrivain nommé Oswald Spengler ressuscita l'intérêt pour le processus de décadence avec son ouvrage Déclin de l'Occident écrit dans les années 1920.

Plus récemment, Pierre Chaunu (voir bibliographie) révèle le côté historiographique du concept : considérer que les Romains vivaient en décadence est parvenu rétrospectivement à la chute de l'Empire romain d'Occident, par le biais de l'influence des penseurs susdits.

Concordances

Dans la pratique, le phénomène procède de la généralisation de la perception individuelle chagrinant la perte du « bon vieux temps », où des aînés se plaignent que les choses ne sont plus comme avant, et la vie ne continue pas moins à s'écouler ; cette perception comporte des périodes civilisées alternant avec d'autres qui le sont moins.[2]

Plus inquiétant est le fait que plusieurs de ces doléances furent effectivement émises par des écrivains de civilisations effectivement sur leur déclin, qui disparurent par la suite sans jamais retrouver leur splendeur passée [réf. nécessaire] . On peut citer à cet égard :

  • Lamentations des habitants de Sumer lors de son déclin[3]
  • Satires de Juvénal sur le déclin de vie romaine au Ier et au IIème siècle.
  • ...

Jared Diamond écrivit un ouvrage, Effondrement : comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, présentant un point de vue selon lequel les sociétés disparues auraient dans une certaine mesure participé à leur propre effondrement, dont elles percevaient les signes sans pour autant toujours chercher à y remédier.

Un exemple au sujet duquel on dispose de beaucoup de documents est celui de l'Empire ottoman, qui s'effondra en 1918, mais dont les premiers signes de décadence avaient été observés dès la fin du XVIIIe siècle; l'un des artisans de cette décadence de l'Empire (au profit d'un nationalisme égyptien) fut Mohamed Ali, lui-même très inspiré par l'action de Napoléon Bonaparte envers la Sublime porte. Par ailleurs, la décadence de certains empires industriels [4] ou coloniaux fournit également quelques objets d'étude.

Deux points communs aux empires en décadence semblent être

  • une perte du sens du réel au profit de règles formelles qui finissent par tenir lieu de nouvelle réalité.
  • une perte du sens du bien public, au profit de valeurs hédonistes plus immédiates [5].

Voir aussi

Références

  1. La fable de La Fontaine Le paysan du danube tentera de rappeler cette leçon à ses contemporains
  2. C'est l'un des thèmes des Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar.
  3. Samuel Noah Kramer, L'Histoire commence à Sumer, 1956
  4. comme par exemple Boussac en France ou Preussag en Allemagne.
  5. Ce que les publicitaires utilisent comme moteur pour stimuler les ventes; voir péchés capitaux).

Bibliographie

Autres acceptions

  • Gâteau au fudge très sucré.

Liens internes

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