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Décadentisme
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Portail littérature Le décadentisme (également appelé mouvement décadent ou simplement Décadence) est un mouvement littéraire et artistique controversé qui s'est développé en France pendant les vingt dernières années du XIXe siècle. On parle aussi de littérature fin-de-siècle. Le vocable fin-de-siècle est un avatar de décadent, terme lancé par le pastiche d'Henri Beauclair et Gabriel Vicaire, Les Déliquescences d'Adoré Floupette, poète décadent, en 1885[1], puis repris par Anatole Baju en 1886 dans Le Décadent artistique et littéraire. Il s'agit davantage d'un état d'esprit qui s'installe dans les milieux littéraires à la fin du XIXe siècle, que d'un véritable mouvement artistique.
Sommaire
Le contexte historique
L'idée de « décadence » apparaît dès le Second Empire, où l'on parle de « déclin ». L'humiliation de la défaite de 1871 et la Commune sont présentés, par de nombreux écrivains et artistes des années 1840-1870 comme la fin d'un monde[1].
Toutefois, c'est avec la publication des Essais de psychologie contemporaine de Paul Bourget en 1883 que le mouvement décadent commence à se définir. Face au sentiment de déliquescence qui l'habite, une génération d'artistes se reconnaît dans son analyse de la névrose des maîtres contemporains[1].
Marqué dès 1884 par la parution du Crépuscule des Dieux d'Élémir Bourges et de À rebours de Joris-Karl Huysmans, le mouvement se définit par sa « désespérance teintée d'humour et volontiers provocatrice »[1].
En 1885, un pastiche d'Henri Beauclair et Gabriel Vicaire, Les Déliquescences d'Adoré Floupette, poète décadent ridiculise les Décadents, dont il met en avant les tics, le pessimisme morbide, la langueur affectée, les divers abus, mais aussi les audaces de style, en prose comme en poésie. En 1888, Paul Adam et Félix Fénelon publient, sous le pseudonyme de Jacques Plowert, un Glossaire pour servir à l'intelligence des auteurs décadents et symbolistes[1].
Devant cette notoriété nouvelle, les Décadents créent de multiples revues (La Plume, Le Décadent, La Vogue, etc.), correspondant à autant de chapelles[1].
Un mouvement ?
Le décadentisme n'a jamais eu de véritable chef de file. Ce mouvement est à la limite du symbolisme, et est motivé par un rejet du naturalisme. Charles Baudelaire est souvent reconnu comme une sorte de précurseur de ce mouvement. Le roman le plus représentatif en est À rebours de Joris-Karl Huysmans en 1884. En 1888 paraît un Glossaire pour servir à l'intelligence des auteurs décadents et symbolistes de Jacques Plowert (pseudonyme de Paul Adam et Félix Fénéon). On peut considérer comme typique de ce mouvement les romans de Catulle Mendès, allant jusqu'à mettre en scène dans ses œuvres des intrigues amoureuses incestueuses et homosexuelles à la fois. Le roman décadent se caractérise notamment par une crise du roman, rempli de distorsions et d'anachronismes, et une crise du personnage : dans Monsieur Bougrelon de Jean Lorrain, par exemple, le héros existe-t-il ? Ne serait-il pas qu'un fantôme? Le roman décadent est un roman "cassé en morceaux" (Félicien Champsaur, L'Amant des danseuses - 1888), en pleine désaffection du naturalisme.
Quelques œuvres
- Jean Bertheroy, La Mime Bathylle (1894)
- Élémir Bourges, Le Crépuscule des dieux (1884)
- Louis Dumur, Albert (1890)
- Georges Eekhoud, Escal-Vigor (1899)
- Joris-Karl Huysmans, À rebours (1884)
- Jane de la Vaudère, Les Sataniques (1897)
- Jean Lorrain, Monsieur de Phocas (1901)
- Camille Mauclair, Le Soleil des morts (1898)
- Octave Mirbeau, Le Jardin des supplices (1899)
- Rachilde, Les Hors Nature (1897)
- Georges Rodenbach,Bruges-la-Morte (1892)
- Maurice Rollinat, Les Névroses (1883)
- Jean de Tinan, Penses-tu réussir ? (1897)
- Villiers de l'Isle-Adam, Contes cruels (1883)
Voir aussi
Notes et références
Liens internes
Lien externe
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