- Dynastie de Habsbourg
-
Maison de Habsbourg en Espagne
La dynastie de Habsbourg dite philippine, a régné sur l'Espagne à partir de Charles Quint, roi de ce pays sous le nom de Charles Ier d'Espagne. Durant ces règnes successifs, l'Espagne atteint le zénith de son influence et de son pouvoir, ainsi que son Siècle d'or culturel, mais débute son long et lent déclin.
Sommaire
Chronologie des monarques
- Philippe Ier 1504-1506 (seulement roi consort, époux de Jeanne la Folle)
- Charles Ier 1516-1556
- Philippe II 1556-1598
- Philippe III 1598-1621
- Philippe IV 1621-1665
- Charles II 1661-1700
Le règne de Charles Quint
Sous Charles Quint, l'Espagne se hisse au rang de puissance européenne de premier plan grâce au développement du plus vaste Empire colonial de l'histoire.
Charles Quint accéda au trône des royaumes espagnols en 1516 à la mort de son grand-père Ferdinand II d'Aragon. Durant son règne, les Habsbourg d'Espagne contrôlent un immense territoire s'étendant des Philippines aux Pays-Bas.
Continuateur des Rois catholiques, l'empereur fait bâtir au point final de la reconquête un palais de style classique romain sur la colline de la Sabika, à l'Alhambra de Grenade : le palais de Charles Quint.
Le XVIe siècle voit la puissance espagnole atteindre son apogée avec la réunion sous l'autorité de Charles Quint et de son fils Philippe II d'un nombre extraordinaire de possessions rassemblées par la politique matrimoniale des Habsbourg, les exploits des conquistadors et leurs propres faits d'armes, Charles Quint est l'empereur sur des territoires sur lesquels « le soleil ne se couche jamais » :
- en Europe centrale : Autriche, Hongrie, Bohême, Moravie, Silésie, Lusace, Tyrol, Carinthie, Styrie, Carniole, jusqu'en 1558 ;
- Artois, Franche-Comté et Charolais ;
- Pays-Bas bourguignons puis Pays-Bas espagnols ; indépendance des Pays-Bas du nord en 1580 (naissance des Provinces-Unies)
- Duché de Milan (1559-1714) et royaume de Naples (1282-1442-1860)
- Espagne
- Amérique espagnole : Nouvelle-Espagne (Mexique, 1525-1821) ; Pérou (conquis entre 1525 et 1548)
- Philippe II y ajoute le Portugal (1580-1640) et ses colonies.
- Philippines (1565-1898)
Cette puissance alerte en particulier la France, cernée par les terres des Habsbourg. L'or et l'argent de l'Amérique affluent en Espagne et permettent à Philippe II la poursuite d'une politique d'hégémonie. Mais cette puissance est fragile, comme en témoigne la défaite de l'Invincible Armada (1588). La diversité des territoires réunis sous un même sceptre ne correspond à aucun sentiment national commun. La cohésion est forcée par une puissance militaire sans égale en Europe, mais qui absorbe une partie trop importante des ressources financières et humaines.
Au sein du pays, les Habsbourg ont tenté d'affermir l'absolutisme mais se sont heurtés à diverses résistances et révoltes écrasées dans le sang.
Généalogie
Philippe III | Louis XIII et Anne d'Autriche Philippe IV Marie | | Louis XIV et Marie-Thérèse Charles II Marguerite et l'électeur de Bavière | | Monseigneur Joseph-Ferdinand | Bourgogne Anjou Berry | Louis XVI
La dynastie
La dynastie de Habsbourg ou philippine est la troisième dynastie portugaise, la seule non capétienne, arrivée au trône en 1580 avec Philippe Ier de Portugal (Philippe II d'Espagne), petit-fils du roi Emmanuel Ier le Fortuné de par sa mère l'impératrice Isabelle de Portugal, femme de Charles V du Saint Empire (Charles Ier d'Espagne). En 1580, les heritiers directs a la Couronne du roi Henri Ier de Portugal, le Roi-Cardinal, étaient:
- Raymond, duc de Parme, représentant la ligne principale, comme enfant de l'infante Marie de Portugal, fille ainée de Duarte, infant de Portugal, duc de Guimarães, dernier enfant mâle du roi Enmanuel. Malheureusement, sa mère était déjà décédée, il était mineur, et son père était le fils d'une bâtarde de Charles V, donc il travaillait comme général sous la dependance de Philippe II, qui le nomma gouverneur de Flandres.
- L'infante Catherine de Portugal, sa tante, sœur cadette de l'infante Marie, mariée à son cousin Jean Ier, duc de Bragance, grand-mère du futur Jean IV de Portugal, mais ses droits étaient après ceux de son neveu Rainuccio ou Raymond de Parme, car le Portugal n'avait pas encore interdit les étrangers sur sa couronne, et le peuple préférait son cousin Antoine, qu'il croyait bâtard, le prieur de Crato.
- Antoine Ier, (1531-1595) dernier roi des Aviz, qui était le fils du mariage secret et morganatique de Louis, infant de Portugal, duc de Beja, avec Violante Gomes, "La Pélicane", très belle et très riche femme cependant d'origine juive. Comme prieur de Crato il était empêché de se marier. Ayant l'appui du peuple, d'une part de l'aristocratie portugaise, et de quelques puissances, dont la Hollande et l'Angleterre, il était affaibli de par les origines juives de sa mère, et du fait qu'on avait caché le mariage de ses parents, qu'il demanda au pape de confirmer, ce que celui-ci, sous la férule de l'Espagne en Italie, se nia a faire. Les documents comprovatifs de ce mariage ont été découverts seulement il y a quelques années à Évora. Le père d'Antoine Ier était plus âgé que le père des deux infantes, Marie et Catherine.
- Philippe II d'Espagne, n'ayant aucun droit légitime de succession, étant le fils d'une princesse, quand il y avait un fils et des filles de princes mâles.
- Catherine de Médicis, régente de France, sans aucun droit, se réclamant d'être la descendante du roi Alphonse III le Boulonnais et de sa première femme Mathilde, comtesse de Boulogne.
L'invasion militaire du Portugal en 1580, dont la noblesse avait péri à la bataille de Alcacer Quibir en 1578 (par les troupes du duc de Alba, accompagné d'une escadre qui bloca le port de Lisbonne) influença le choix pris par les cortes du Portugal, réunis a Tomar, de choisir pour nouveau souverain Philippe de Habsbourg. Ce dernier était descendu de Madrid à Lisbonne pour quelques années, et sa langue maternelle était le portugais. Il a pris plus de temps pour réussir à conquérir les Açores, et eu de fréquentes attaques sur les côtes et les îles portugaises de la part de résistants, aidés par les anglais et les français. A Macao, en Chine portugaise, pendant toute la durée de la dynastie des Habsbourg à Lisbonne, les rois Philippes n'ont jamais réussi à se faire rendre hommage, et la ville ne retourna à la couronne portugaise qu'à l'accession au trône de Jean IV de Portugal, en 1640.
Le royaume de Portugal, demeuré indépendant pendant la IIIe dynastie, avait gardé ses symboles de pouvoir, dont les armoiries, la langue officielle, les douanes avec la Castille, l'exclusif de son empire, sa monnaie, nomination d'ambassadeurs spécifiquement portugais, comme à Rome, etc. Il ne pouvait être gouverné à Lisbonne que par des vice-rois ou gouverneurs portugais, ou membres de la Famille Royale. Les rois Philippes signaient à Madrid avec le Conseil de Portugal, une espèce de gouvernement particulier pour ce royaume. Avec la montée au trône de Philippe III de Portugal (Philippe IV d'Espagne), celui-ci et son premier ministre Olivarès déciderent de finir avec les gouvernements séparés des diverses couronnes des Habsbourg, unifiant leur monarchie de royaumes inter-dependants, ou la seule Castille faisait tous les efforts financiers et militaires dans les guerres européennes, qui n'intéressaient pas les autres royaumes, ce qui les a perdus. En effet, l'unification de la plupart de ces couronnes ne sera réussie que sous les Bourbons, quand les espagnols ne dominaient plus autant l'Italie, au XVIIIe siècle. Cette volonté de centralisation et unification des différents royaumes des Habsbourgs de Madrid a déclenché plusieurs révoltes, dont la révolution du 1er décembre 1640 au Portugal, qui a initié la guerre de Restauration contre l'Espagne, sous Jean IV de Portugal, premier roi de la nouvelle dynastie de Bragance, laquelle guerre, dans le cadre de la guerre de Trente Ans, dura jusqu'au traité de Lisbonne, en 1668.
Consanguinité des Habsbourg
« La dynastie des Habsbourg en Espagne est emportée dans "un étrange tourbillon, presque morbide, d'étreintes concertées et contrôlées, des gènes issus trop souvent des mêmes souches." »Ainsi, Philippe II, le fils de Charles Ier, et Marie Manuelle de Portugal sont cousins germains par les deux côtés: Don Carlos d'Espagne, né de leur union, est un être disgracié et pervers, sacrifié à la raison d'État en 1568, à l'âge de 23 ans. Philippe II et Anne d'Autriche sont oncle et nièce: Philippe III est issu de ce mariage. Philippe III et Marguerite d'Autriche sont cousins au deuxième degré. Philippe IV et Marie-Anne d'Autriche sont oncle et nièce. Charles II, leur fils, est un souverain maladif, rachitique, immature, mélancolique: « l'ensorcelé » (il multiplie les exorcismes à la fin de son règne), perpétuellement sous tutelle (de sa mère, de sa femme, de son confesseur...).
Le dernier des Habsbourg apparaît comme la plus dégénérée, la plus pathétique victime de la politique matrimoniale endogamique du lignage, incapable d'engendrer des enfants malgré deux mariages consommés, ce qui provoque deux maux mortels pour la monarchie espagnole pendant trente-cinq ans: la faiblesse de son titulaire (contraste massif avec la France de Louis XIV) et le problème permanent de la succession au trône...
Les tableaux du peintre de la Cour le plus talentueux, Diego Velázquez, notamment ceux de Philippe IV, illustrent et même magnifient les aspects de cette consanguinité. La lèvre inférieure proéminente caractérisant les membres de la famille Habsbourg est parfaitement rendue.
Voir aussi
Catégorie : Maison de Habsbourg en Espagne
Wikimedia Foundation. 2010.