- District de Swat
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District de Swat
Situation du district de Swat - En bleu, les Régions tribales du Pakistan. En vert, la province de Khyber Pakhtunkhwa.Administration Pays Pakistan Type District Province Khyber Pakhtunkhwa Capitale Saidu Sharif Autres villes Mingora Géographie Superficie 5 337 km2 Population Population 1 257 602 hab. (1998) Densité 235,6 hab./km2 Langue(s) Pachtou Swat (en pachto et en ourdou : سوات, communément appelé vallée de Swat) est une vallée et un district administratif de la province de Khyber Pakhtunkhwa du Pakistan situé à 160 km d'Islamabad, la capitale du pays. Le chef-lieu du district de Swat est Saidu Sharif, mais la ville principale de la vallée est Mingora.
Swat a été un État princier (l'État de Swat) au sein de la province de la Frontière-du-Nord-Ouest, jusqu'à ce qu'il soit dissous en 1969. Avec ses hautes montagnes, ses forêts vertes et ses lacs aux eaux limpides, c'est une région d'une grande beauté naturelle qui devint connue comme la « Suisse du Pakistan »[1]. Elle avait alors attiré de nombreux touristes contribuant à la prospérité relative du district. Depuis 2003, la région subie d'importantes violences provenant des combattants du TNSM, liés aux talibans, qui ont peu à peu pris le contrôle du district et imposé la charia. Après l'offensive infructueuse de 2007, l'armée pakistanaise a mené une nouvelle opération en 2009 pour déloger les militants islamistes et elle a apporté un calme relatif à la région.
Sommaire
Histoire
État princier de Swat
Liste des émirs puis walis de l'État princier de Swat :
- Émirs :
- 1849 - 1857 : Akbar-Shah
- 1857 - 1863 : Moubarak-Shah
- Walis :
- 1914 - 1917 : Abdul-Jabbar-Khan
- 1917 - 1949 : Abdul-Wadud-Khan (1881-1971), abdiqua
- 1949 - 1969 : Jahanzed-Khan (1908-1987)
L'insurrection talibane
Les débuts
Bataille de Swat de 2007
Régime taliban au Swat et accords de 2009
En décembre 2008, la plus grande partie du territoire a été soumise aux insurgés talibans et est devenue dangereuse pour le tourisme[2]. Les militants islamistes dirigés par Maulana Fazlullah et son groupe Tehrik-e-Nifaz-e-Shariat-e-Mohammadi ont imposé à la population un régime basé sur l'application stricte de la charia, avec l'instauration de tribunaux islamiques, qui appliquent notamment la décapitation et la flagellation publique[3]. À Mingora, les talibans exposaient notamment les corps des condamnés sur la place principale, et les femmes étaient interdites de sortir dans la rue sans être accompagnées d'un homme de leur famille[3]. Les talibans ont également interdit l'instruction pour les filles et détruit par explosion ou incendie plus de 170 écoles, ainsi qu'une série de bâtiments gouvernementaux[4],[3]. Les forces de police locale ont été forcées à démissionner, et plusieurs employés du gouvernement tués[3]. Les comportements considérés comme déviant sont également punis : par exemple la barbe est obligatoire pour les hommes[3] et l'accès à internet prohibé[5].
Un accord, baptisé « Nizam-e-Adl » (Ordre et justice en ourdou) passé entre le gouvernement et les talibans, en février 2009, échangeait un cessez-le-feu de dix jours contre l'instauration de tribunaux islamiques appliquant la charia, avec l'exigence de réouverture des écoles de filles[6],[7].
Seconde bataille de Swat
Les talibans ayant rompu le cessez le feu et pris le contrôle quelques jours d'une région proche de la capitale, cette action a provoqué une réponse militaire du gouvernement pakistanais qui a ordonné le 7 mai 2009 à l'armée pakistanaise d'éliminer les talibans du district de Swat[8]. Le 30 mai 2009, l'armée annonce avoir repris le contrôle de Mingora, la plus grande ville du district[9]. L'opération prend fin le 15 juillet 2009, et aurait fait environ 1 700 morts, dont 1 500 combattants islamistes.
En 2010, un an après le début de l'offensive, 50 000 soldats seraient déployés dans le district[5], soit environ 1 soldat pour 26 habitants (avec le recensement de 1998). L'opération est en partie un succès en ce qu'elle a mis fin au régime imposé par les militants islamistes[5]. Toutefois, l'insécurité demeure dans certaines zones rurales, ainsi que quelques combats sporadiques. La population craint toujours le retour des talibans si l'armée abandonnait de nouveau la région, comme ce fut le cas en 2007. En 2010, des touristes nationaux recommencent à fréquenter la vallée.
Inondations de 2010
Les inondations de 2010 au Pakistan ont très fortement touché la vallée ou plus de 1 000 personnes ont été tuées.
Politique et administration
Saidu Sharif est la capitale administrative du district, bien que se soit une petite ville.
Deux députés représentent le district à l'Assemblée nationale du Pakistan, et 7 députés à l'Assemblée provinciale de Khyber Pakhtunkhwa. Durant les dernières élections législatives de 2008, les principales formations religieuses ayant boycotté le scrutin, le taux de participation a été très faible (19 %). Sur les deux députés de l'Assemblée nationale du Pakistan représentant le district, le Parti national Awami (parti pachtoune, laïc et de gauche) a remporté le scrutin dans la première circonscription, et le Parti du peuple pakistanais (libéral, et centre-gauche) a remporté le scrutin dans la seconde circonscription. Enfin, sur les sept députés de l'Assemblée provinciale de Khyber Pakhtunkhwa élus durant les mêmes élections, tous ont été remportés par le Parti national Awami.
Économie
Notes et références
- In the Realm of Mullah Fazlullah
- [1] "Scenic Pakistani valley falls to Taliban militants", AP News, 31 décembre 2008
- (fr) Pakistan. Le gouvernement doit protéger les habitants du district de Swat contre les violences, Amnesty International, le 12 février 2009
- The News, Pakistan, 31 janvier 2009
- (fr) La peur des taliban perdure dans la vallée pakistanaise de Swat, L'Express. Consulté le 3 avril 2010
- Marie-France Calle, Islamabad passe un accord avec les talibans sur la charia, Le Figaro, 20 février 2009
- Marie-France Calle, L'exode des réfugiés dans la vallée de Swat, Le Figaro, 13 mai 2009
- (fr) Le Pakistan ordonne à son armée d'"éliminer" les talibans, Le Monde, 7 mai 2009
- L'armée pakistanaise a repris Mingora, Le Figaro, 30 mai 2009
Voir aussi
- Émirs :
Wikimedia Foundation. 2010.