- Assaut de la Mosquée rouge de 2007
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Assaut de la Mosquée rouge
La Mosquée rouge après l'assautInformations générales Date 3 juillet 2007 - 11 juillet 2007 Lieu Mosquée rouge, Islamabad, Pakistan Issue L'armée reprend le contrôle de la Mosquée Belligérants Forces armées du Pakistan Étudiants islamiques
Militants talibansCommandants Haroon Islam † Abdul Rashid Ghazi †
Abdul Aziz GhaziForces en présence 12 000 soldats
164 membres des unités spéciales1 300 étudiants
100 militantsPertes 11 tués
44 blessés84 tués
50 prisonniersNotes 14 civils tués Conflit armé du Nord-Ouest du Pakistan Batailles Bataille de Wana (2004)
Assaut de la Mosquée rouge (2007)
Première bataille de Swat (2007)
Bataille de Bajaur (2008)
Seconde bataille de Swat (2009)
Opération Rah-e-Nijat (2009)
Offensive d'Orakzai et de Kurram (2010 - 2011)
Opération Brekhna (2011)modifier L'assaut de la Mosquée rouge a eu lieu le 10 juillet 2007 après huit jours de siège et a été ordonné par le président pakistanais Pervez Musharraf suite à un soulèvement des islamistes qui contrôlent la mosquée, située dans la capitale du Pakistan, Islamabad. Il a fait 109 morts.
L'assaut marque la reprise du conflit armé du Nord-Ouest du Pakistan après une relative accalmie due à la conclusion d'accords de paix avec certains groupes islamistes ainsi qu'une vague d'attentats qui a fait plus de 4 000 morts
Les services de sécurité ont maintenu un siège autour de la Mosquée entre le 3 et le 11 juillet. Après l'échec des négociations avec les occupants de la Mosquée, le président Pervez Musharraf choisit le Special Service Group pour mener l'assaut.
Sommaire
Contexte
Tensions
Depuis le début de l'année 2007, la Mosquée rouge est le siège et la source de tensions très vives entre les islamistes radicaux, proches d'al Qaida[1], qui y sont installés, et le gouvernement. Des actions spectaculaires (autodafé, émission de fatwa contre une ministre, etc.) et violentes (séquestration et violences sur des personnes ayant un comportement jugé « immoral », enlévement de sept ressortissants chinois), étaient menées depuis cette mosquée[2]. L'objectif ultime étant l'instauration de la charia au Pakistan.
Le siège
La tension franchit un seuil en juillet 2007, des armes sont volées par des étudiants de la mosquée à des agents de sécurité[3]. Suite à cela, le général et président pakistanais Pervez Musharraf prend la décision de lancer une opération militaire contre les occupants de la mosquée et des madrassas, qui incluent alors des hommes, des femmes et des enfants[2],[4],[5],[6]. Se méfiant de l'ISI, les services secrets pakistanais, et de leur liaison avec les islamistes (le siège central de l'ISI est très proche de la Mosquée Rouge; certains membres de l'ISI y venaient pour prier, tandis que les frères dirigeant la mosquée sont très proches de l'ISI. De plus, l'on a découvert sous la mosquée, après l'assaut, un centre de transmission secret dont les fils étaient connectés au QG de l'ISI[7]), le président Musharraf écarte ceux-ci de l'assaut. Ils sont remplacés par le Military intelligence, un autre service de renseignement militaire spécialisé dans les opérations de contre-insurrection[7].
Dès le premier jour de l'affrontement, des étudiants se sont barricadés à l'intérieur et des échanges de coup de feu ont fait plusieurs victimes parmi les passants et les journalistes. Dans les jours qui ont suivi, de nombreux étudiants, y compris des femmes et des enfants, ont pu quitter la mosquée sous le contrôle des autorités. Parmi eux Abdul Aziz Ghazi, un des dirigeants, a tenté de s'enfuir habillé en burka, mais a été immédiatement repéré et arrêté, le 4 juillet 2007.
Pendant plusieurs jours de face à face et d'affrontements sporadiques, des tentatives de conciliations de la part du gouvernement ou des délégations religieuses d'oulémas locaux ont eu lieu. Les derniers assiégés refusent de se rendre et annoncent être prêts à se battre « jusqu'au martyre » et indiquent que de nombreux femmes et enfants sont restés avec eux « de leur plein gré ». Considérant ces femmes et ces enfants comme des boucliers humains, les autorités repoussent autant que possible l'assaut final, craignant un bain de sang[8].
L'assaut
L'assaut est donné par les militaires pakistanais le 10 juillet 2007 à l'aube. Ils ont dû procéder avec précaution en raison du risque pour les otages et ont rencontré une forte résistance. L'assaut, qui a duré deux jours, a fait une centaine de morts[7]. Les islamistes avaient construit des tunnels et des bunkers, et détenaient des lanceurs de roquettes et des armes automatiques[9].
Abdul Rashid Ghazi, second leader de la mosquée, a été tué lors de l'assaut final. Les circonstances de sa mort sont obscures : selon certaines sources, il aurait été abattu par d'autres rebelles alors qu'il tentait de se rendre aux soldats pakistanais, d'autres témoignages certifient qu'il est mort dans des tirs croisés dans l'attaque de la mosquée, d'autres encore le disent mort en réalisant un « baroud d'honneur », abattu par les forces pakistanaises[10],[11],[12].
Conséquences
Article détaillé : Conflit armé du Nord-Ouest du Pakistan.Suite à l'attaque, le numéro 2 d'al-Qaida, Ayman al-Zawahiri, a appelé les musulmans pakistanais à la vengeance et à la guerre sainte[13].
L'évènement relance le conflit armé qui oppose les autorités aux islamistes et provoque notamment une vague d'attentats qui a fait plus de 4 000 morts depuis. La plupart d'entre eux sont revendiqués par le Tehrik-e-Taliban Pakistan, fondé à la fin de l'année 2007.
Références
- « Mosquée rouge : l'ombre d'Al-Qaïda », LCI, 8 juillet 2007 ;
« Un groupe lié à Al-Qaïda mis en cause », Radio Canada, dimanche 8 juillet 2007, 22 h 00 ;
« Pakistan : vers un assaut sur la Mosquée Rouge d’Islamabad », Le Figaro, suite à une dépêche de l'AFP, 7 juillet 2007 ;
Sara Daniel, « Les fanatiques de la Mosquée rouge », Le Nouvel Observateur, n°2227, 12 juillet 2007, p. 53 :
« Lorsqu'ils nous avaient reçus le mois dernier, le maulana Abdul Rachid Ghazi, tué lors de l'assaut, nous avait confié son admiration pour Ben Laden et sa volonté d'en découdre avec le régime de "mécréants" d'Islamabad. » - (en) « Editorial: Wages of late action against extremism », The Daily Times, 5 juillet 2007.
- « Mosquée rouge : la tentation extrémiste », RFI, 4 juillet 2007.
- « Au Pakistan, les islamistes retranchés dans la mosquée Rouge commencent à se rendre », Le Monde, 4 juillet 2007.
- « Les forces pakistanaises cernent un fief des talibans », Le Figaro, 22 mai 2007.
- « Pakistan • À l'assaut de la Mosquée rouge », revue de presse du Courrier international.
- Roger Faligot, Pakistan: les dessous de l'assaut de la Mosquée rouge, Rue 89, 4 octobre 2007
- « Les combats se poursuivent dans la Mosquée Rouge d'Islamabad », Reuters, 11 juillet 2007.
- Mosquée rouge: les services de renseignements sur la sellette, 7 sur 7, 12 juillet 2007
- (en) « Islamabad Red Mosque Cleric Ghazi Killed », Pakistan Times, 11 juillet 2007.
- « Les irréductibles de la Mosquée rouge perdent leur chef », Le Figaro, 10 juillet 2007, 16 h 50.
- (fr) « Le chef présumé des insurgés de la mosquée Rouge tué, les combats continuent », Le Monde, 10 juillet 2007.
- « Le numéro 2 d'Al-Qaida appelle à venger l'assaut de la mosquée Rouge », Le Monde, 12 juillet 2007.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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- Raid anti-terroriste
- « Mosquée rouge : l'ombre d'Al-Qaïda », LCI, 8 juillet 2007 ;
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