- Distorsion (guitare)
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La distorsion est un effet fréquemment utilisé avec la guitare électrique, plus particulièrement pour le rock et le metal. Elle permet généralement d'obtenir un sustain plus soutenu lors des solos, ainsi qu'un son à l'agressivité variable pour les parties rythmiques.
Sommaire
Définition
Avec la distorsion, les notes jouées acquièrent un son diffus (le grain ou « crunch ») qui les rend moins claquantes. Plus on augmente la distorsion et plus le son naturel de l'instrument (souvent la guitare électrique) est brouillé au profit du crunch et du sustain qui augmentent. Cet effet, obtenu par saturation d'un amplificateur classique où à l'aide d'un module (ou pédale) d'effet ad hoc, procède par écrétage, comprime l'attaque de la note jouée tout en augmentant ses harmoniques, lui donnant ainsi plus de tenue et de fluidité ainsi qu'un timbre substantiellement modifié. Selon les réglages de l'instrument et de l'amplificateur, le son produit gagne en chaleur mais perd voulûment en dynamique et en clarté.
Évolution
Fichier audio guitar sans et avec distorsion (fuzz) (info)
plusieurs réglages: 1) "clean" (sans distortion), 2) avec bass-heavy fuzz, and 3) avec treble-heavy fuzz.
Des problèmes pour écouter le fichier ?Une légende veut que la distorsion ait été créée accidentellement par l'un des membres de The Kinks qui, de rage, avait envoyé sa guitare sur son ampli. Le baffle fendu donnait alors un son jamais entendu alors, et la distorsion serait née. Cependant, le groupe ayant été formé en 1964, il serait surprenant que cette légende soit fondée, puisque la distorsion aurait été utilisée dès 1956 par Paul Burlison, le guitariste du trio rockabilly de Johnny Burnette, qui, l'ayant découverte au cours d'un incident technique (il avait heurté accidentellement son ampli et aurait alors découvert que le son était distordu), l'aurait ensuite réemployée sur les titres-culte "The Train Kept A-Rollin'" et "Honey Hush". Cette version (diffusée par Paul Burlison lui-même) est cependant contestée[1]. On considére également que Link Wray a été le premier guitariste de rock à utiliser volontairement de la distorsion[réf. nécessaire].
Les premières applications intentionnelles de la distorsion ont été appliquées en s'approchant des limites des amplificateurs et des haut-parleurs. Par la suite, l'essor de l'électronique a permis de produire un grand nombre d'effets de distorsion grâce à des amplificateurs opérationnels, des transistors et des composants classiques. L'informatique offre des possibilités infinies en matière de modélisation d'effets. Des logiciels permettent de simuler les effets de distorsion pour un coût en général moindre par rapport aux pédales.
Distorsions
Effet induit par les amplificateurs à lampe
L'effet repose sur le phénomène obtenu dans un tube électronique dont l'amplification est poussée à la limite de la distorsion, de manière à ce qu'un grattage franc des cordes produise un niveau de distorsion plus élevé qu'un toucher plus délicat. Dépasser cette frontière (« edge of break-up » en anglais) amène progressivement à un son de plus en plus « crunchy ».
D'autres éléments influencent grandement la distorsion obtenue : micros, cordes, électronique, type de jeu, etc.
Écrêtage
Dans les fuzzboxes, l'amplitude du signal est augmentée et ses extrémités sont coupées, de telle manière que le signal ne peut pas dépasser une certaine amplitude avec à la clé un effet de saturation. Toute valeur dépassant le seuil fixé sera limitée à la borne maximale autorisée par le système (hard-limit ou hard-clipping). La plage de valeurs possibles peut être conditionnée par la tension d'alimentation du circuit, par la présence de diodes ou de composants qui bloquent l'amplitude du signal. Dans un tube électronique et les systèmes simulant les effets analogiques, la limitation n'est pas parfaite. Le sommet du signal est écrasé, offrant ainsi une distorsion qui restitue mieux le signal original. Ce type de son, l'« overdrive », est plus doux à l'oreille. Le terme vient de la façon de conduire (drive en anglais) le signal au-delà (over) de l'amplification habituelle des lampes.
Les circuits basés sur des transistors et des puces essaient de simuler ce son « chaud » caractéristique des tubes.
Distorsion produite par équalisation et filtrage
La distorsion habituellement rencontrée dans le rock est obtenue grâce à une transformation du signal depuis l'instrument jusqu'aux enceintes. Les caractéristiques de la distorsion dépendent de chacun des maillons de la chaîne :
- instrument : micros (simple ou double bobinages, nombre de tours, aimants, fréquence de résonance[2]), cordes (tirant, métal, etc.), électronique (potentiomètres, condensateurs)
- pédales
- amplificateur : transistors, diodes, tubes, types de composants et matériaux utilisés (germanium, silicium, etc.)
- alimentation électrique : présence d'un bruit de fond (la plupart du temps indésirable et supprimé par divers moyens)
- enceintes : elles peuvent produire un effet de distorsion si elles sont poussées dans leurs retranchements
Le style de distorsion pourra être contrôlé en changeant la courbe de réponse fréquentielle avant et après chaque étage de distorsion. C'est le cas par exemple d'une pédale wah-wah qui accentue le spectre près de la fréquence de coupure ou d'une pédale d'équalisation qui favorisera les basses et les fréquences moyennes du signal de la guitare avant de l'envoyer plus loin dans la chaîne sonore. Dans le cas de l'amplificateur, on pourra agir sur la tonalité en accentuant les basses et en limitant les hautes fréquences. Les paramètres poussés au maximum sont plutôt utilisés pour les sons « metal ». L'augmentation des basses et des hautes fréquences en réduisant ou éliminant le milieu du spectre (environ 750 Hz) produira un son sourd. La configuration inverse qui consiste à diminuer les basses et augmenter les fréquences plus élevées fournit un son plus ou moins criard, moins étouffé.
Pédales
Entre les années 1960 et le début des années 1970, la distorsion était essentiellement obtenue via les amplificateurs. Plus tard, les pédales ont permis de transformer le signal avant que celui-ci ne parvienne à l'amplificateur, permettant à ce dernier de fonctionner selon un régime linéaire et permettant d'obtenir un son de distorsion avec un niveau de sortie configurable.
Un grand nombre de pédales de distorsion existe sur le marché avec chacune leurs spécificités et une complexité plus ou moins grande.
La grande majorité des pédales produisent une distorsion à partir de circuit à transistors, diodes et amplificateurs opérationnels : Boss DS-1, Proco RAT, etc.. Des pédales plus onéreuses[réf. nécessaire] tentent de reproduire le son des débuts du rock en employant des composants volontairement imparfaits[réf. nécessaire], fabriqués selon des méthodes qui ne sont plus en vigueur[réf. nécessaire] ou avec des semi-conducteurs devenus moins courants comme le germanium.
Certaines pédales simulent la distorsion d'un amplificateur à lampes en incorporant un tube électronique de préamplification (type 12AX7) alimenté en 9 volts , comme par exemple la Chandler Tube Driver (utilisée notamment par David Gilmour, guitariste de Pink FLoyd).
D'autres pédales utilisant des tubes de préamplification sont alimentées en 220 volts et doivent être considérées comme préamplis à part entière. Ces pédales sont capables de produire la distortion très caractéristique des amplis à lampes. Ces modèles sont plus onéreux et en général plus encombrants du fait de la haute-tension utilisée par le circuit: Matchless Hot Box, etc..
Atténuation de la puissance pour une distorsion indépendante du volume
Il est désormais possible d'obtenir une distorsion à un volume moins élevé en utilisant des réducteurs de puissance qui diminuent le nombre de watts fournis par l'amplificateur. Ces modules peuvent être présents au sein de l'amplificateur ou être séparés. Une autre solution consiste à utiliser des lampes nécessitant moins d'énergie (un quart de watt ou moins par exemple). L'isolation des enceintes ou l'utilisation de haut-parleurs avec une efficacité moindre permettent de limiter le volume.
Références
Liens internes
Liens externes
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