- Distorsion (acoustique)
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Distorsion (guitare)
Pour les articles homonymes, voir Distorsion (homonymie).La distorsion est un effet fréquemment utilisé avec la guitare électrique, plus particulièrement pour le rock et le metal. Elle permet généralement d'obtenir un sustain plus soutenu lors des solos, ainsi qu'un son à l'agressivité variable pour les parties rythmiques.
Sommaire
Définition
Avec la distorsion, les notes jouées acquièrent un son diffu (le grain ou crunch) qui les rend moins claquantes. Plus on augmente la distorsion et plus le son brut de l'instrument (souvent la guitare électrique) est effacé et moins précis au profit du crunch et du sustain qui augmentent. La distorsion est un effet sonore. Elle est obtenue via un amplificateur à lampes ou des pédales. Il existe plusieurs niveau de distorsion qui correspondent plus ou moins à des genres :
- modéré : son crunchy (jazz, country, rock).
- moyen à fort : son rock.
- élevé : son thrash (pour le hard rock, heavy metal).
Avec la distorsion, le son produit est plus fluide (sustain) et entraînant mais perd en clarté.
Évolution
Une légende veut que la distorsion ait été créée accidentellement par l'un des membres de The Kinks qui, de rage, avait envoyé sa guitare sur son ampli. Le baffle fendu donnait alors un son jamais entendu alors, et la distorsion serait née. Cependant, la distorsion aurait été utilisée dès 1956 par Paul Burlison, le guitariste du trio rockabilly de Johnny Burnette, qui, l'ayant découverte au cours d'un incident technique (il avait heurté accidentellement son ampli et aurait alors découvert que le son était distordu), l'aurait ensuite réemployée sur les titres-culte "The Train Kept A-Rollin'" et "Honey Hush". Cette version (diffusée par Paul Burlison lui-même) est cependant contestée [1]. On considére également que Link Wray a été le premier guitariste de rock à utiliser volontairement de la distorsion[réf. nécessaire].
Les premières applications intentionnelles de la distorsion ont été appliquées en s'approchant des limites des amplificateurs et des haut-parleurs. Par la suite, l'essor de l'électronique a permis de produire un grand nombre d'effets de distorsion grâce à des amplificateurs opérationnels, des transistors et des composants classiques. L'informatique offre des possibilités infinies en matière de modélisation d'effets. Des logiciels permettent de simuler les effets de distorsion pour un coût en général moindre par rapport aux pédales.
Distorsions
Effet induit par les amplificateurs à lampe
L'effet repose sur le phénomène obtenu dans un tube électronique dont l'amplification est poussée à la limite de la distorsion, de manière à ce qu'un grattage franc des cordes produise un niveau de distorsion plus élevé qu'un toucher plus délicat. Dépasser cette frontière (« edge of break-up » en anglais) amène progressivement à un son de plus en plus « crunchy ».
D'autres éléments influencent grandement la distorsion obtenue : micros, cordes, électronique, type de jeu, etc.
Écrêtage
Dans les fuzzboxes, l'amplitude du signal est augmentée et ses extrémités sont coupées, de telle manière que le signal ne peut pas dépasser une certaine amplitude avec à la clé un effet de saturation. Toute valeur dépassant le seuil fixé sera limitée à la borne maximale autorisée par le système (hard-limit ou hard-clipping). La plage de valeurs possibles peut être conditionnée par la tension d'alimentation du circuit, par la présence de diodes ou de composants qui bloquent l'amplitude du signal. Dans un tube électronique et les systèmes simulant les effets analogiques, la limitation n'est pas parfaite. Le sommet du signal est écrasé, offrant ainsi une distorsion qui restitue mieux le signal original. Ce type de son, l'« overdrive », est plus doux à l'oreille. Le terme vient de la façon de conduire (drive en anglais) le signal au-delà (over) de l'amplification habituelle des lampes.
Les circuits basés sur des transistors et des puces essaient de simuler ce son « chaud » caractéristique des tubes.
Distorsion produite par équalisation et filtrage
La distorsion habituellement rencontrée dans le rock est obtenue grâce à une transformation du signal depuis l'instrument jusqu'aux enceintes. Les caractéristiques de la distorsion dépendent de chacun des maillons de la chaîne :
- instrument : micros (simple ou double bobinages, nombre de tours, aimants, fréquence de résonance [2]), cordes (tirant, métal, etc.), électronique (potentiomètres, condensateurs)
- pédales
- amplificateur : transistors, diodes, tubes, types de composants et matériaux utilisés (germanium, silicium, etc.)
- alimentation électrique : présence d'un bruit de fond (la plupart du temps indésirable et supprimé par divers moyens)
- enceintes : elles peuvent produire un effet de distorsion si elles sont poussées dans leurs retranchements
Le style de distorsion pourra être contrôlé en changeant la courbe de réponse fréquentielle avant et après chaque étage de distorsion. C'est le cas par exemple d'une pédale wah-wah qui accentue le spectre près de la fréquence de coupure ou d'une pédale d'équalisation qui favorisera les basses et les fréquences moyennes du signal de la guitare avant de l'envoyer plus loin dans la chaîne sonore. Dans le cas de l'amplificateur, on pourra agir sur la tonalité en accentuant les basses et en limitant les hautes fréquences. Les paramètres poussés au maximum sont plutôt utilisés pour les sons « metal ». L'augmentation des basses et des hautes fréquences en réduisant ou éliminant le milieu du spectre (environ 750 Hz) produira un son sourd. La configuration inverse qui consiste à diminuer les basses et augmenter les fréquences plus élevées fournit un son plus ou moins criard, moins étouffé.
Pédales
Entre les années 1960 et le début des années 1970, la distorsion était essentiellement obtenue via les amplificateurs. Plus tard, les pédales ont permis de transformer le signal avant que celui-ci ne parvienne à l'amplificateur, permettant à ce dernier de fonctionner selon un régime linéaire et permettant d'obtenir un son de distorsion avec un niveau de sortie configurable.
Un grand nombre de pédales de distorsion existe sur le marché avec chacune leurs spécificités et une complexité plus ou moins grande. Certaines pédales simulent la distorsion d'un amplificateur à lampes en incorporant un tube électronique ou une lampe au sein de la pédale, comme par exemple la Behringer Vt999 avec un ECC83 (12AX7) [3]. Des pédales plus onéreuses tentent de reproduire le son des débuts du rock en employant des composants volontairement imparfaits, fabriqués selon des méthodes qui ne sont plus en vigueur ou avec des semi-conducteurs devenus moins courants comme le germanium.
Atténuation de la puissance pour une distorsion indépendante du volume
Il est désormais possible d'obtenir une distorsion à un volume moins élevé en utilisant des réducteurs de puissance qui diminuent le nombre de watts fournis par l'amplificateur. Ces modules peuvent être présents au sein de l'amplificateur ou être séparés. Une autre solution consiste à utiliser des lampes nécessitant moins d'énergie (un quart de watt ou moins par exemple). L'isolation des enceintes ou l'utilisation de haut-parleurs avec une efficacité moindre permettent de limiter le volume.
Références
Liens internes
Liens externes
- Ecouter des effets
- Les distorsions en acoustique
- (en) Site présentant divers schémas de pédales de distorsion
- (en) The Train Kept A-Rollin' L'un des premiers enregistrements connus avec un effet de distorsion sur une guitare (1956)
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