- Diabète sucré
-
Pour les articles homonymes, voir Diabète.
Diabetes mellitus
Classification et ressources externesLe cercle universel bleu, symbole du diabète[1] CIM-10 E10–E14 CIM-9 250 MedlinePlus 001214 eMedicine med/546 emerg/134 MeSH C18.452.394.750 Le diabète dit sucré est une maladie liée à une défaillance des mécanismes biologiques de régulation de la glycémie, la glycémie étant la concentration de glucose dans le sang. Cette maladie se manifeste par des symptômes propres au diabète (syndrome polyuro-polydipsique) et par des lésions d'organes tels la rétine, les reins, les artères coronaires etc, dues à la toxicité du glucose dont la concentration augmente progressivement. Cette élévation de glycémie peut être causée par des facteurs génétiques (voir maladie héréditaire) ou se développer suite à une mauvaise hygiène de vie. Cependant, les causes du diabète dans la grande majorité des cas n'ont pas encore d'explication logique.
Plusieurs défaillances existent et caractérisent des formes de diabète différents. Les symptômes et les complications peuvent être variables selon le ou les mécanismes défaillants (Tima & Aissal, A).
En France, environ 3,5 % de la population est atteinte de diabète (dont 10-20 % de diabétiques de type 1 et 80-90 % de diabétiques de type 2). La Fédération internationale du diabète estime que, en Belgique, une personne sur 12 est atteinte de diabète (7,8%) (statistiques de 2007). Dans 20 ans, ce chiffre devrait atteindre 1 sur 10.
Sommaire
Types
Article détaillé : Régulation de la glycémie.Il y a trois types de diabètes: type 1, type 2 et type 3. Les types 1 et 2 sont les plus communs.
La régulation de la glycémie par l'organisme est en grande partie liée à la capacité des cellules à absorber le glucose, faisant ainsi baisser sa concentration dans le sang. L'insuline est une hormone sécrétée par le pancréas, dont la fonction est d'augmenter l'entrée de glucose dans les cellules (d'où son action hypoglycémiante). C'est la seule substance de l'organisme capable d'éliminer le glucose, alors que beaucoup au contraire participent indépendamment à sa fabrication. Il existe deux types de diabètes selon les dysfonctionnements présents.
Type 1
Article détaillé : Diabète de type 1.Autrefois appelé diabète insulino-dépendant (ou encore diabète juvénile), ce diabète apparaît le plus souvent de manière brutale chez l'enfant ou chez le jeune adulte.
Il se caractérise par :
- une glycémie (taux de sucre dans le sang) supérieure à 1,26 g/l à jeun ou 7 mmols (la valeur normale étant comprise de 0,8 et 1,10 g/l , de 1,10 à 1,25, il est question d'intolérance au glucose) et parfois une acétonurie (présence d'acétone dans les urines, le seuil de passage de l'acétone dans les urines est une glycémie de 2,5 g/l) accompagnée d'une haleine de « pomme reinette » caractéristique et une présence de sucre dans les urines (glycosurie, le seuil du passage de sucre dans les urines est de 1,8 gramme) .
- par une émission d'urine excessive (polyurie) entrainant une soif intense (polydipsie)
- appétit anormalement augmenté (polyphagie). Il a aussi pour conséquence un amaigrissement malgré une prise de nourriture abondante.
Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune aboutissant à une destruction totale des cellules bêta (qui fabriquent l'hormone insuline) des îlots de Langerhans. Ces cellules sont chargées de la vérification du taux de glucose dans le sang et de produire plus ou moins d'insuline en fonction de la glycémie : ainsi, en cas d'hyperglycémie, l'insuline est produite en plus forte quantité, en cas d'hypoglycémie c'est le glucagon qui est sécrété en forte quantité. Situées dans le pancréas, leur destruction a pour conséquence une absence d'insuline dans le sang. Les diabétiques de type 1 doivent donc s'injecter de l'insuline plusieurs fois par jour tout au long de leur vie et manger de manière équilibrée. Cet équilibre glycémique étant précaire, traitement et alimentation varient au jour le jour en fonction des circonstances (activités, émotions, horaires, maladies, etc.). Le diabétique se doit donc d'être autonome dans sa gestion de la maladie.
Type 2
Article détaillé : Diabète de type 2.Autrefois appelé diabète non insulinodépendant (ou diabète de l'âge mûr), ce diabète survient classiquement chez l'adulte de plus de 40 ans présentant, dans 80 % des cas, une obésité ou du moins un excès pondéral. Il est quelquefois précédé du diabète de type 1. Au début de la maladie, la production d'insuline par le pancréas est normale (voire excessive). Mais, les cellules de l'organisme chargées de capter et d'utiliser le glucose deviennent insensibles à l'insuline, d'où une augmentation de la glycémie.
Jusqu'à récemment, ce diabète touchait essentiellement des adultes, à partir de la trentaine. En raison de l'augmentation du taux d'obésité juvénile, il touche maintenant de plus en plus d'adolescents voire d'enfants.
Diabète gestationnel
Article détaillé : Diabète gestationnel.Diabète et hérédité
Le risque de transmission du diabète n'est pas le même dans le type 1 ou le type 2. Il est généralement considéré[réf. nécessaire] que ce risque est de 5 % dans le diabète insulino-dépendant (type 1). Dans le diabète non insulino-dépendant (type 2), ce risque s'élève à 30 % si un seul parent est atteint, et à 50 % si les deux parents sont diabétiques.
Cas particulier du Diabète de type MODY
Cinq diabètes de type MODY (Maturity Onset type Diabetes of the Young) ont été mis en évidence, avec cinq gènes mutés :
- MODY-1 : HNF4 alpha (Hepatocyte nuclear factor 4)
- MODY-2 : Glucokinase (Hexokinase hépatique)
- MODY-3 : HNF1 alpha
- MODY-4 : IPF-1 (Insuline Promoteur Facteur)
- MODY-5 : HNF-1 beta (forme rare)
- MODY-6 : NeuroD (forme rare)
Symptômes
Les symptômes les plus marqués sont ceux du syndrome dit des « 3P ». La clinique retrouve une pollakiurie polydiptique (envie fréquente d'uriner, la diurèse augmentant), une polydipsie (une soif intense) et une polyphagie (une faim insatiable).
D'autres symptômes peuvent apparaître, tels qu'une perte de poids, une fatigue et des troubles de la vision, ou encore une irritabilité.
Complications
Un taux de sucre sanguin (glycémie) en dehors d'une certaine norme provoque très rapidement des symptômes:
- malaises hypoglycémique et hyperglycémique (malaises acido-cétosiques).
- Apparition de mycoses parfois (notamment à l'entrecuisse).
Les complications à long terme du diabète peuvent être séparées en complications des petits vaisseaux (microangiopathie) et complications des gros vaisseaux (macroangiopathie).
- Les maladies cardio-vasculaires dues à l'athérosclérose. On[Qui ?] retrouve souvent de l'angine de poitrine, voire des infarctus du myocarde passant parfois inaperçus, des accidents vasculaires cérébraux comme des accidents ischémiques et de l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs. Il est conseillé aux diabétiques de faire un électrocardiogramme une fois par an.
- Sur le plan cutanéo-muqueux, des difficultés de cicatrisation des plaies sous forme d'ulcères sont perçues, ces derniers sont courants chez les diabétiques atteints d'artériopathie oblitérante des membres inférieurs.
- Sur le plan immunitaire, le milieu sucré profite à beaucoup d'agents infectieux telles les candidoses par une atteinte de l'immunité cellulaire.
Les complications des petits vaisseaux touchent:
- Les yeux par la rétinopathie diabétique ischémique (sans formation de néo-vaisseaux) ou hémorragique (avec formation de néo-vaisseaux) pouvant entrainer cécité, microanévrisme, œdème maculaire. Il est conseillé aux diabétiques de faire un fond d'œil une fois par an.
- La neuropathie diabétique est un trouble de la sensibilité épicritique et profonde parfois accompagné de douleurs neuropathiques principalement au niveau des membres inférieurs, ces troubles de la sensibilité peuvent entraîner un retard de prise en charge de plaies du pied. Le diabétique ne se rend pas compte qu'il a une blessure par l'absence de stimuli douloureux, il laisse évoluer une blessure pouvant entraîner un escarre, voire un authentique mal perforant plantaire. Les diabétiques testent annuellement leur sensibilité distale avec le test appelé monofilaments.
- La néphropathie diabétique pouvant évoluer jusqu'à l'insuffisance rénale. Différentes lésions peuvent atteindre le rein diabétique, surtout les néphropathies glomérulaires et les néphropathies vasculaires.
Enfin, la grossesse d'une femme diabétique doit faire l'objet d'un suivi médical particulier, de façon à limiter les risques de malformations fœtales.
Étymologie
Le mot diabète vient du grec διαβαίνω passer au travers. Les médecins grecs anciens avaient observé ce syndrome : les malades semblaient uriner aussitôt ce qu'ils venaient de boire, comme s'ils étaient "traversés par l'eau" sans pouvoir la retenir. Puis ils maigrissaient, malgré une nourriture abondante, et mouraient en quelques semaines ou mois.
La polyurie - polydipsie (littéralement : beaucoup uriner et beaucoup boire) est une conséquence de l'hyperglycémie (augmentation du taux de sucre sanguin). Les reins ne peuvent récupérer tout le glucose filtré, qui passe dans les urines et par osmose appelle l'eau de l'urine primaire et provoque une perte d'eau importante dans les urines, ce qui entraîne une déshydratation et une soif permanentes. Les malades boivent donc parce qu'ils urinent trop et non l'inverse.
Références
- (en) Diabetes Blue Circle Symbol sur International Diabetes Federation, 17 mars 2006
Annexes
Catégorie Diabète de l’annuaire dmoz
Catégories :- Médecine interne
- Maladie génétique
- Trouble nutritionnel
- État médical lié à l'obésité
- Diabète
Wikimedia Foundation. 2010.