- Diabete
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Diabète
En médecine, diverses maladies portent le nom de diabète. Toutes ont en commun des urines abondantes (polyurie). Le mot « diabète » vient du grec ancien dia-baïno, qui signifie « passer au travers ». Les médecins grecs, précédés en réalité par les égyptiens, avaient observé que les malades semblaient uriner aussitôt ce qu'ils venaient de boire, comme s'ils étaient « traversés par l'eau » sans pouvoir la retenir. Dans certains cas les urines n'avaient pas de goût (diabète insipide) dans d'autres les urines étaient sucrées (diabète sucré). Le diabète sucré est une pathologie fréquente qui affecte près de 20% de la population adulte aux États-Unis d'Amérique. L'anomalie principale en cause dans le diabète sucré est une pathologie de la sécrétion de l'insuline, qui reconnaît de multiples causes. Les diabètes insipides sont des maladies rares, dont la cause est une anomalie de la sécrétion ou de la reconnaissance de l'hormone antidiurétique (ADH) ou arginine vasopressine (AVP). Dans le langage commun, le terme diabète se rapporte au diabète sucré. Le diabète est un dysfonctionnement du système de régulation de la glycémie, qui peut avoir des causes diverses (sécrétion d'insuline, réponse à l'insuline...).
Sommaire
Classification
Différentes formes de diabète sont répertoriées, en fonction de leur étiologie :
Les diabètes primaires
- le diabète de type 1 : un diabète de type sucré, dont la forme la plus fréquente est la conséquence d'une maladie auto-immune, c'est-à-dire la destruction des cellules β des îlots de Langerhans du pancréas, qui synthétisent l'insuline par le système immunitaire, ce dont témoigne la présence d'anticorps dans le sang. Le diabète de type 1 est le plus souvent un diabète insulinodépendant. C'est la cause la plus fréquente de diabète chez l'enfant, mais il peut survenir à tous les âges.
- le diabète de type 2 : le diabète de la maturité, observé le plus souvent chez des individus en surpoids ou obèses, qui ont des antécédents familiaux de diabète de type 2. Chez la femme, cela a parfois été précédé de diabète gestationnel (diabète transitoire pendant les grossesses), ou plus souvent de gros bébés. Le diabète de type 2 est le plus souvent non-insulino dépendant, mais de l'insuline peut être nécessaire pour le contrôle des glycémies. Le diabète de type 2 s'associe souvent à d'autres facteurs de risque cardiovasculaire, comme l'hypertension artérielle, la répartition androïde des graisses, l'hypertriglycéridémie et la baisse du taux du cholestérol-HDL, le syndrome métabolique aussi appelé syndrome dysmétabolique. Cette forme de diabète représente près de 80% des cas de diabète. Son incidence augmente, en conséquence des modifications du mode de vie (sédentarité, alimentation hypercalorique, hyperlipidique). On dit plus souvent que ce diabète est un diabète âgé.
- Le diabète gestationnel, ou diabète observé pour la première fois pendant une grossesse peut être isolé (n'apparaissant que pendant les grossesses), plus fréquemment il annonce, un diabète de type 2 ou peut être la première manifestation d'un diabète de type 1.
Diabète gestationnel : Intolérance au glucose au cours de la grossesse due à la production d'hormones placentaires, provoquant une hyperglycémie qui entraîne une insulinorésistance. Après l'accouchement la glycémie redevient normale, mais une femme ayant fait un diabète gestationnel risquera de souffrir au cours de sa vie de diabète de type 2.
Les diabètes secondaires
- Les autres formes de diabète sont beaucoup plus rares, représentant chacune quelques pourcent des cas.
- les diabètes de types MODY (Maturity Onset Diabetes in the Young), ont la particularité d'être génétiquement déterminés, selon un mode de transmission autosomique dominant: dans les familles porteuses, atteinte d'un individu sur 2, à toutes les générations. Le début en est habituellement précoce (néonatal parfois, avant 25 ans en général), et le plus souvent ils réalisent des diabètes non insulinodépendants.
- Les diabètes secondaires à des maladies du pancréas (pancréatite chronique, cancer du pancréas, mucoviscidose, hémochromatose, chirurgie du pancréas.
- Les diabètes secondaires à des maladies endocrines, dont le syndrome de Cushing, l'acromégalie, le phéochromocytome, l'hyperthyroïdie, l'adénome de Conn, etc.
- Les diabètes secondaires à des maladies du foie, cirrhose, quelle qu'en soit la cause, mais plus particulièrement dans le contexte de l'infection par le virus C de l'hépatite (hépatite virale C), ou l'hémochromatose.
- les diabètes secondaires à des mutations de l'ADN mitochondrial (associé à une surdité de perception et caractérisé par une hérédité maternelle) : syndrome de Ballinger-Wallace.
- le diabète lipoatrophique : Lipodystrophie congénitale de Berardinelli-Seip, caractérisé par la disparition du tissu adipeux, avec insulino-résistance majeure, hyperlipidémie et stéatose hépatique ;
- Les diabètes associés à des médicaments, en particulier les corticoïdes, les diurétiques, les antipsychotiques (risperdal), les immunosuppresseurs de la famille des inhibiteurs de la calcineurine, etc.
Complications du diabète
Les conséquences du diabète peuvent être lourdes pour la santé. Le diabète est un facteur de risque important de maladies cardiovasculaires, infarctus, insuffisance cardiaque, artérite, accident vasculaire cérébral, de neuropathie, ou encore de troubles micro-angiopathiques pouvant conduire à la cécité (rétinopathie), à une insuffisance rénale chronique (néphropathie).
Le diabète est une maladie aggravant l’invalidité, provocant la diminution de l’espérance de vie, et engendrant de forts coûts médicaux.
Prévalence
Le diabète, sans être véritablement classé dans les maladies émergentes, est une maladie non contagieuse qui se développe de manière épidémique depuis quelques décennies, et dont la prévalence augmente fortement et rapidement dans tous les pays[1], laissant supposer qu'outre une composante génétique, cette maladie ait un ou plusieurs facteurs environnementaux.
La maladie s'est d'abord développée dans les pays riches ou dits « développés », mais de nombreux indices indiquent qu'elle se développe rapidement dans les pays pauvres et/ou dits « en cours de développement ».
La prévalence était en 2003 la plus élevée en Amérique du nord (7,9 % de la population nord-américaine) et en Europe (7,8 % de la région Europe). La prévalence est croissante en Asie du sud-est, elle pourrait d'ici 20 ans devenir la zone où le risque de diabète serait le plus élevé (13,2 % de la population y est déjà victime d'IGT).
L'Organisation mondiale de la santé évoque une véritable épidémie avec un nombre de cas estimé passé de 30 millions en 1985 à 135 millions en 1995, 10 ans plus tard et 177 millions en 2000, puis 194 millions en 2003[2]. L'OMS s'attend à un nombre de diabétiques d'environ 300 millions d'ici à 2025 (330 selon la fédération mondiale du diabète qui estime qu'en 2003, il y a 194 millions de diabétiques dans le monde, c'est-à-dire 5,1 % des adultes en moyenne, et qu'ils seront 6,3 %, d’ici 2025).
En France, la prévalence du diabète y est mieux suivie depuis 1998 grâce à des enquêtes spécifiques : 2,5 millions de personnes y seraient atteintes de diabète de type 2 (prévalence de 3,5 %). 500 000 à 800 000 Français vivraient sans savoir encore qu'ils sont diabétiques. C'est en Alsace, peut-être à cause de l'alimentation, que le nombre de diabétiques est le plus élevé (avec une prévalence de 6,5 %[3]).
Incidence
Le diabète est devenu la quatrième ou cinquième cause de mortalité dans la plupart des pays développés. Il a d'abord touché essentiellement des pays riches ou développés, mais s'étend maintenant dans les pays pauvres ou nouvellement industrialisés. Son incidence est difficile à mesurer, notamment dans les pays pauvres et ce par manque d'études spécifiques. L'OMS estime[1] que vers l'an 2000, quatre millions de personnes en mourraient par an dans le monde, ce qui correspond à un taux de létalité de 9 % environ.
Les complications oculaires et cardiovasculaires de cette maladie qui surviennent souvent chez des gens jeunes ou encore en activité poussent les services de santé et organismes de sécurité sociale à dépenser de plus en plus pour lutter contre le diabète dont les causes restent incomprises. Le nombre de cas continue néanmoins d'augmenter.
En France : Plus de 2,5 millions de personnes (près de 4 % de la population) sont diabétiques déclarés en 2008, avec une augmentation de prévalence de 2,7 à 3,6 % de 2000 à 2005 (augmentation moyenne annuelle de 5,7 %). Les disparités d'âge et géographique sont fortes : La maladie est diagnostiquée à l'âge moyen de 64,8 ans. Les "75 ans et plus" sont les plus touchés (13,4 %) juste devant les 65-74 ans (13,3 %). Un cinquième de la population âgée de plus de 75 ans est diabétique. Les régions d'outre-mer sont les plus touchées avec 7,8 % des Réunionnais, 7,3 % des Guadeloupéens 6,8% des Martiniquais. En métropole, les diabétiques sont plus nombreux dans le quart Nord-Est du pays et notamment en Seine-Saint-Denis (5,1 % de la population), l'Ouest étant moins touché [4].
Prévention et traitement
Outre un dépistage permettant un traitement plus précoce, un régime alimentaire adapté, une augmentation de l'activité physique (baisse de poids), avec une sensibilisation et un programme d'éducation continu peuvent fortement diminuer la prévalence du diabète. C'est ce qu'a notamment montré, selon l'OMS, une expérience chinoise conduite sur six ans au sein d'une population sensible, qui a réduit de près des deux tiers l'apparition de cas de diabète.
De telles mesures sont lourdes mais très rentables à long et moyen termes si appliquées à toute une population. Des conséquences secondaires positives concerneront de plus l’obésité, les maladies cardio-vasculaires et certains cancers d'origine socio-environnementale.
Chez les patients ayant déjà développé un diabète, divers moyens existent d'en diminuer les impacts :
- Le traitement précoce de l’hypertension artérielle et de l’hyperlipémie, le contrôle de la glycémie(antidiabétiques oraux pour le diabète de type II et insuline pour le diabète de type I) réduisent les complications et freinent l'évolution vers les formes graves de diabète. La détection et le traitement précoces de la protéinurie limitent ou freinent l'évolution vers l'insuffisance rénale.
- La prévention de l'ulcération des pieds par une éducation et des soins appropriés divise par deux l’incidence des amputations (source OMS).
- Le dépistage et le traitement précoces des rétinopathies évitent nombre de cécités et diminuent les coûts globaux (dont indirects et immatériels) du diabète.
- Une lutte plus efficace contre le tabagisme et l'alcoolisme, facteur d'aggravation du diabète (hypertension et cardiopathie) est également recommandée par l'OMS.
Diabète et quotidien
Une bonne hygiène de vie et quelques précautions permettent aux adultes et enfants diabétiques de mener une vie normale.
- contrôler sa glycémie
- savoir gérer son hypoglycémie
- porter un bracelet d'identification et d'alerte médicale et une carte d'identification médicale mentionnant son diabète
- s'abstenir de fumer et de boire de l'alcool
- faire du sport
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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