De Fersen

De Fersen

Hans Axel de Fersen

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Fersen.
Hans Axel von Fersen

Hans Axel von Fersen, appelé aussi Axel von Fersen le Jeune ou encore Axel de Fersen (4 septembre 1755 à Stockholm20 juin 1810 à Stockholm), comte suédois, est célèbre surtout pour sa profonde amitié avec la reine de France Marie-Antoinette.

Sommaire

À Versailles

Il est le fils du feld-maréchal Fredrik Axel de Fersen. En 1774, achevant un tour d'Europe destiné à parfaire son éducation, il arrive à la cour de France, où il fait vive impression par son physique avantageux. Le comte de Creutz, ambassadeur de Suède, écrit à son sujet au roi Gustave III :

« 

De tous les Suédois qui ont été ici de mon temps, c'est celui qui a été le mieux accueilli dans le grand monde. Il a été extrêmement bien traité dans la famille royale. Il n'est pas possible d'avoir une tenue plus sage et plus décente que celle qu'il a tenue. Avec la plus belle figure et de l'esprit, il ne pouvait manquer de réussir dans la société, aussi l'a-t-il fait complètement.

 »

Le 30 janvier, il rencontre la dauphine Marie-Antoinette, incognito, au bal de l'Opéra. Il rentre ensuite en Suède, puis revient à la Cour de France en août 1778. La Reine, qui ne l'a pas oublié, en le voyant dit "C'est une vieille connaissance!" et toute la Cour note qu'elle traite avec une attention particulière le jeune homme.

Au cours de l'hiver 1779, il devient l'un des familiers de la reine, et collectionne les conquêtes féminines. Mais Fersen rêve également de se battre.

Il demande à rejoindre le corps expéditionnaire français qui part en Amérique. Le Roi de Suède, à qui le Comte de Creutz a fait part de l'inclination de Marie-Antoinette, intervient, et Fersen obtient d'être nommé aide de camp du Comte de Vaux, qui doit commander les troupes.

Finalement, le corps expéditionnaire ne part pas, et Fersen rentre à Versailles, très dépité. Il fait le siège du Comte de Vergennes et du Prince de Montbarrey, ministre de la Guerre. Le 20 janvier 1780, il est nommé colonel attaché à l'infanterie allemande, et part enfin pour les Amériques fin mars 1780, où il participe à la guerre d'Indépendance américaine sous les ordres du Comte de Rochambeau.

La guerre d'indépendance américaine

Il se fait apprécier de Rochambeau qui l'appelle son « premier aide de camp », se lie avec duc de Lauzun qui lui promet le brevet de colonel commandant sa légion, et le marquis de Ségur, qui lui promet également de le nommer colonel en second. Fersen se conduit brillamment au siège de Yorktown en Virginie. Grâce à l'intercession de Marie-Antoinette, il obtient en octobre 1782 la place de colonel en second du régiment de Royal-Deux-Ponts. Il déclare alors à son père qu'il souhaite rester en Amérique jusqu'à la fin du conflit, et ensuite passer au service de Gustave III.

Il rentre de campagne en juin 1783, et se rend à Versailles où il obtient, toujours par la faveur de Gustave III et de la reine, le Royal-Suédois en pleine propriété. La rumeur va alors bon train à la cour. En septembre, il quitte Versailles et rejoint Gustave III qui se rend incognito en Italie. Tout en multipliant les conquêtes, il entretient une correspondance suivie avec Marie-Antoinette.

En juin 1784, Fersen revient à Versailles, dans l'entourage de Gustave III qui voyage toujours sous le nom de « comte de Haga », et qui ne va pas tarder à le gratifier d'une pension de 20 000 livres annuelles, qui lui permet de mener bon train à la cour. En juillet, il rentre en Suède pour huit mois. Il revient ensuite en France prendre possession de son régiment, à Landrecies, près de Valenciennes, et partage son temps entre la cour et son régiment.

En 1787, il part quelques semaines pour accompagner Gustave III dans sa guerre en Finlande contre Catherine II de Russie. Au printemps 1789 son père est arrêté pour avoir pris parti pour les droits de la noblesse dans le conflit qui oppose Gustave II à son aristocratie, après la défaite de Finlande. Marie-Antoinette lui ordonne alors de rentrer à Paris. En juin, inquiet pour la reine, il prend un logement à Versailles. Les proches de la famille royale prennent mal l'installation de Fersen près de la reine, redoutant que cela n'attise la haine des courtisans envers elle. Fersen devient un favori du couple royal.

La révolution

En 1791, Fersen participe aux préparatifs de la fuite à Varennes, et escorte lui-même la famille royale la nuit du 20 juin jusqu'à Bondy, mais Louis XVI refusera qu'il les accompagne plus avant. Fersen est supposé rejoindre la place-forte de Montmédy, où se rend la famille royale, en passant par la Belgique. Après l'échec de la fuite et le retour à Paris des fugitifs, Fersen continue à correspondre avec Marie-Antoinette. Il se rend à Vienne pour avertir la cour de l'empereur et le décider à l'action. Mais Léopold II temporise, et Fersen, se sentant berné, parle à la reine de trahison. Lui-même est désorienté par les rumeurs faisant de Barnave l'amant de la reine. Il quitte alors Vienne pour Bruxelles, où il prend une maîtresse, Eleonore Sullivan.

En février 1792, il rentre en France et rencontre la reine, puis le roi, en secret. Il veut leur faire part de son plan d'évasion par la Normandie. Louis XVI refuse toute nouvelle tentative de fuite. Fersen rentre alors à Bruxelles retrouver sa maîtresse, et aider à la préparation d'une coalition européenne contre la Révolution Française. C'est lui qui inspire le «manifeste de Brunswick» en juillet, ultimatum des armées austro-prussiennes aux révolutionnaires français. Il croit fermement à une victoire rapide de la coalition et imagine même un gouvernement royaliste pour prendre la relève.

Enfin, en 1793, après l'exécution de Louis XVI, il espère encore sauver la reine. S'imaginant que tout est le fruit des intrigues des Orléans, il pense acheter les meneurs du « parti d'Orléans », Laclos, Santerre ou Dumouriez. Quand Dumouriez fait défection et rejoint les Autrichiens en mars, Fersen y voit la fin des révolutionnaires, et imagine déjà Marie-Antoinette régente. En août, quand il apprend la nouvelle du transfert de la reine à la Conciergerie, il essaie d'obtenir du prince de Cobourg qu'il marche sur Paris, mais c'est en vain. Il ne peut pas non plus empêcher l'exécution de la reine le 16 octobre 1793.

En Suède

Rentré en Suède, il se consacre ensuite à sa carrière. En 1792, Gustave III meurt et, comme tous ses anciens favoris, Fersen se trouve en disgrâce pendant la régence de Charles de Södermanland, futur Charles XIII, frère du feu roi, de 1792 à 1796. Quand Gustave IV Adolphe monte sur le trône, il retrouve ses offices et dignités. En 1797, il est envoyé pour représenter son pays au traité de Rastatt, mais la délégation française proteste, et il doit se retirer. En 1801, il est nommé riksmarskalk (Grand Maréchal du Royaume), ministre et chancelier d'Uppsala, mais il perd la faveur royale en s'opposant fermement à l'entrée en guerre de la Suède contre la Prusse, voulue par Gustave IV pour punir celle-ci d'avoir refusé d'envahir la France.

En 1809, quand Gustave IV est chassé par un coup d'État militaire, Fersen ne prend pas parti, mais tout le monde soupçonne ses sympathies pour le prince Gustave, fils de Gustave IV. En 1810, Christian-Auguste, duc d'Augustenburg, est élu prince héritier de Suède, mais il meurt peu après. La rumeur accuse Fersen de l'avoir empoisonné. Le 20 juin 1810, en vertu de ses fonctions de riksmarskalk, Fersen est chargé d'escorter le corps du prince dans Stockholm. Une émeute se forme et Fersen meurt lapidé et piétiné par la foule, en présence de nombreuses troupes qui n'interviennent pas. Il est probable que Charles XIII ait saisi l'occasion de se débarrasser aisément de l'un des leaders gustaviens.

Bibliographie

  • Fersenska mordet, Ture Nerman, 1933.
  • Marie-Antoinette, Évelyne Lever, Fayard, 1991.
  • Encyclopedia Britannica, 1911
  • Marie-Antoinette, Simone Bertière
  • Le comte de Fersen et la Cour de France, extraits de ses papiers, publiés par son petit-neveu le baron R. M. de Klinckowström, 2 tomes, Paris, 1878.
  • Marie-Antoinette , Stefan Zweig, 1933.
  • Hans-Axel de Fersen , Françoise Kermina , Perrin, 1985.

Voir aussi

  • Portail de la Révolution française Portail de la Révolution française
Ce document provient de « Hans Axel de Fersen ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article De Fersen de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Fersen — may mean: Fabian von Fersen (1626 1677), Swedish soldier Otto Wilhelm von Fersen (1623 1703), Swedish soldier, Fabian s cousin Hans Reinhold Fersen (1683 1726), Swedish general Axel von Fersen, Sr. (1719 1794), Swedish statesman, son of the above …   Wikipedia

  • Fersen — ist der Familienname mehrerer Personen, darunter: Hans Fersen (1617–1624), deutsch baltischer Adliger, Hauptmann der Estländischen Ritterschaft Reinhold Johan von Fersen (1646–1716), schwedischer Militär und Staatsmann Hans Reinhold von Fersen… …   Deutsch Wikipedia

  • Fersen —   [schwedisch færsən], seit dem 13. Jahrhundert in Pommern urkundlich nachweisbares, dem niedersächsischen Uradel entstammendes Adelsgeschlecht. Der um 1535 von Pommern nach Estland ausgewanderte Lorenz von Versen begründete die estländische… …   Universal-Lexikon

  • Fersen — Fersen, 1) Otto Wilhelm, Freiherr v. F., geb. 1623 in Reval, trat in seinem 20. Jahre in schwedische Kriegsdienste u. zeichnete sich im Kriege gegen die Dänen aus, worauf er zum Lieutenant[211] avancirte; als Prag von den Schweden erobert wurde,… …   Pierer's Universal-Lexikon

  • Fersen — Fersen, 1) Fredrik Axel, Graf von, schwed. Militär und Parteiführer, geb. 16. April 1719 in Stockholm, gest. daselbst 24. April 1794, stand 1740 bis 1748, wo er zum Generalmajor avancierte, zumeist in französischen Diensten, zeichnete sich im… …   Meyers Großes Konversations-Lexikon

  • Fersen — Fersen, altes, aus Hessen stammendes Geschlecht, später in Estland und Schweden verbreitet, 1712 in den schwed. Grafenstand erhoben. – Bemerkenswert: Graf Fridric Axel von F., geb. 5. April 1719 zu Stockholm, Feldmarschall und Reichsrat, Führer… …   Kleines Konversations-Lexikon

  • Fersen — Fersen, Axel, Graf, geb. um 1750 in Stockholm, trat in franz. Dienste und kehrte durch die Revolution vertrieben nach Schweden zurück, wo er die höchsten Ehrenstellen erlangte, aber 20. Juni 1810 zu Stockholm von einem Volkshaufen ermordet wurde …   Herders Conversations-Lexikon

  • Fersen (Adelsgeschlecht) — Gräfliches Wappen derer von Fersen Fersen ist der Name eines baltischen Adelsgeschlechts, welches sich agnatisch von den Versen aus Pommern herleitet, im 16. Jahrhundert in Estland sesshaft gemacht hat und später auch in Schweden in hohem Ansehen …   Deutsch Wikipedia

  • Fersen —  Cette page d’homonymie répertorie des personnes (réelles ou fictives) partageant un même patronyme. Fersen est un nom de famille notamment porté par : Fredrik Axel von Fersen (1719 1794), homme politique suédois ; Hedvig Eleonora… …   Wikipédia en Français

  • Fersen, Hans Axel von — ▪ Swedish politician born Sept. 4, 1755, Stockholm, Sweden died June 20, 1810, Stockholm  Swedish French soldier, diplomat, and statesman who was active in counterrevolutionary activity after the French Revolution of 1789 and the rise of Napoleon …   Universalium

  • Fersen, Fredrik Axel von — ▪ Swedish politician born April 5, 1719, Stockholm, Sweden died April 24, 1794, Stockholm  soldier and politician who led Sweden s Hat Party during the 18th century Age of Freedom a 52 year period of parliamentary government in his country.… …   Universalium

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”