Josef Bem

Josef Bem
Le général Joseph-Zacharias Bem.
Naissance	14 mars 1794 Tarnów en Galicie
Décès	10 décembre 1850 (à 56 ans) Alep
Origine	Pologne
Arme	artillerie
Grade	général
Années de service	1813 - 1850
Conflits	Campagne de Russie, Insurrection de novembre 1830.
Commandement	artillerie polonaise (1830)
Faits d'armes	défense de Dantzig (1813), batailles d'Iganie et d'Ostrolenka (1830), Dej (1849)
Distinctions	Légion d'honneur (1813)
modifier

Joseph-Zacharias Bem (né le 14 mars 1794 à Tarnów en Galicie ; † 10 décembre 1850 à Alep) est un général polonais, un Pasha de l'empire Ottoman, un héros national polonais et hongrois et une figure européenne du patriotisme. Formé aux idéaux de la Révolution française, il joua un rôle essentiel dans les mouvements indépendantistes en Europe centrale et balkanique.

Biographie

Bem, formé à l'Université Jagellon de Cracovie, puis à l'académie militaire et à l'école d'artillerie de Varsovie, s'engagea dans l'artillerie montée et prit part à la Campagne de Russie de 1812. Il reçut la Légion d'honneur pour son courage lors du siège de Dantzig (1813).

Rentré en Pologne, il réintégra en 1815 l'armée, devenue russo-polonaise, comme officier d'artillerie, donna des conférences à l’École d’artillerie de Varsovie et fut promu capitaine en 1819. Mais sa franchise lui valut plusieurs altercations, jusqu'à ce que la mort du tsar Alexandre Ier le libère de ses obligations militaires vis-à-vis de la Russie.

Il travaillait à un projet de machine à vapeur à Lemberg lorsqu'éclata l'Insurrection de novembre 1830. Bem rentra précipitamment à Varsovie et fut promu commandant d'artillerie.

Il joua un rôle décisif dans la victoire d'Iganie, s'illustra près d'Ostrolenka et, promu général, obtint bientôt le commandement de toute l'artillerie. Les 6 et 7 septembre 1831, il rapatria autour de Varsovie l'ensemble de ses armes pour le combat mais, faute du soutien de l'infanterie et de la cavalerie, ne put repousser l'assaut des Russes.

Après la chute de Varsovie il passa en Prusse, vécut d'abord à Leipzig et Altenbourg avant de se rendre à Paris en mars 1832. Jusqu'en 1848, il partagea son temps entre diverses études, des projets littéraires et des voyages au Portugal, en Espagne, en Belgique et aux Pays-Bas.

Avec l’agitation de mars 1848, Bem reparaît à Lemberg puis le 14 octobre 1848 à Vienne, où à la tête de l'organisation de la défense, il déploie une activité extraordinaire et prend part personnellement à plusieurs affrontements jusqu'à la conclusion du 25 octobre. Le jour de la capitulation, il prend la fuite pour la Hongrie. Là, le gouvernement de Kossuth lui confie le haut-commandement en Transylvanie ; à partir des Sicules de Transylvanie il met sur pied une armée nationale (VI. honvéd hadtest) forte de 10 000 hommes, mène les combats avec beaucoup d'audace et maintient ses positions contre le maréchal de camp Puchner (qu'il avait battu le 19 décembre 1848 près de Dej) malgré la défaite de Vizakna (4 février 1849). Il s'empare de Kronstadt et d’Hermannstadt, repousse les Autrichiens et les Russes jusqu'en Valachie, et contraint Puchner à évacuer le Banat. Son armée, à présent forte de 43 000 hommes, est toutefois nettement inférieure numériquement aux forces de la coalition austro-russe mises sous le commandement unique de Lüders.

Après avoir cherché en vain à attirer l'ennemi en Moldavie par une retraite feinte, il reçut une lourde défaite le 31 juillet 1849 lors de la bataille de Segesvár (auj. Sighişoara). Rappelé en Hongrie par Kossuth, il prit encore part à la bataille de Temesvár (9 août), mais par un assaut précipité il fut emporté dans la chute du pays.

Après avoir tenté une dernière fois de défendre la Transylvanie avec les débris de son armée, il s'enfuit de nouveau, cette fois en Turquie, où il se convertit à l’Islam et prit le nom d’Amurat Pacha. En même temps que lui, 72 généraux et officiers ainsi que 6 000 soldats hongrois et polonais se convertirent. Bem cherchait à employer sa position au sein de l'armée ottomane pour la réorganiser, mais en 1850, à la demande de l'Autriche et de la Russie, il se porta à Alep, où à la tête de troupes turques il réprima en novembre le sanglant pogrom de la population arabe contre les Chrétiens. Usé par les fatigues et les blessures, Bem fut pris d'une fièvre à laquelle, privé de tout secours médical, il succomba le 10 décembre 1850.

Bem était un chef d'une trempe exceptionnelle, aimé de ses hommes. En 1880, un monument fut élevé à sa mémoire à Marosvásárhely. Le 30 juin 1929, le sarcophage contenant ses cendres fut rapatrié et déposé dans le Mausolée du général Joseph Bem de Tarnów.

Bibliographie

• (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Józef_Bem » (voir la liste des auteurs)
• (de) Österreichisches Biographisches Lexikon 1815–1950 (ÖBL), vol. 1, Vienne, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1957-passage= 67 [lire en ligne], « Bem Josef » 
• (de) Meyers Konversations-Lexikon, 1839-1855 (réimpr. 4e éd. (1888–1890)), « Bem Josef » 

• Portail du Printemps des peuples
• Portail de la Pologne
• Portail du XIX^e siècle