Crise économique de 2008-2009

Crise économique de 2008-2009

Crise économique de 2008-2009

En 2008-2009, la plupart des pays industrialisés sont entrés en récession suite à une crise financière qui a son origine dans des prêts imprudents à l'habitat aux États-Unis [1],[2]. La crise des subprime en 2007 a provoqué des pertes importantes qui ont conduit à de très fortes tensions sur le marché interbancaire. La situation financière déjà délicate a été rendue encore plus périlleuse pour une forte augmentation des prix du pétrole et des produits agricoles. La montée exorbitante des prix des actifs et celle associée de la demande sont considérées comme une conséquence d'une période de crédit facile[3], de régulations et de supervisions inadéquates[4] ou d'inégalités croissantes [5]. Avec la baisse des actions et des prix des maisons, de très grandes banques aussi bien aux États-Unis qu'en Europe ont du faire face à des grosses pertes. Devant les menaces de faillite et de crise bancaire systémique, les États leur ont accordé des aides massives. Malgré tout,il en a résulté une récession mondiale qui a conduit à un ralentissement du commerce international, à une hausse du chômage et à une baisse des prix des produits de base. Les États-Unis sont entrés en récession dès décembre 2007[6], plusieurs pays européens suivent au cours de l'année 2008 ainsi que la zone euro dans son ensemble (la France n'entre comptablement en récession qu'en 2009). Cette crise est considérée parfois comme la pire depuis la grande dépression[7].

Sommaire

Le contexte

Le dégonflement de la bulle immobilière

Prix des maisons au Royaume-Uni de 1975 à 2006.

En 2005, The Economist[8] notait une hausse rapide du prix des logements dans les pays développés. En cinq ans leur valeur était passée de 30 000 milliards de dollars à 70 000 milliards de dollars. A la mi-2005, Alan Greenspan, alors à la tête de la Fed, notait déjà une bulle immobilière aux États-Unis (il a déclaré « at a minimum, there's a little froth » ("au minimum il y a un peu d'écume"))[9]. D'autres pays connaissent également des bulles immobilières, en raison de l'excédent mondial de liquidités, par exemple le Royaume-Uni, l'Espagne et la France.

L'éclatement de la bulle immobilière dans de nombreux pays (États-Unis, Espagne, Royaume-Uni, France) a réduit l'activité dans le secteur de la construction, entraînant un effet négatif sur le PIB. La baisse des prix immobiliers provoquent un effet richesse négatif sur les ménages propriétaires et les incitent à épargner.

Le boom des matières premières

Brent Baril de pétrole prix spot, Mai 1987 – Mar. 2009.

Les prix des matières premières ont connu un boum à partir de 2000 après une période de prix bas sur la période 1980-2000. En 2008, les prix de nombreuses matières premières, notamment le pétrole et les produits agricoles montèrent si haut qu'ils firent resurgir le spectre de la stagflation[10]. Ces hausses s'expliquent notamment par la spéculation. Le marché financier étant orienté à la baisse, des spéculateurs se sont réfugiés dans le commerce des matières premières, notamment le pétrole et les produits agricoles, amplifiant artificiellement la hausse des cours.[réf. nécessaire]

Le 2 janvier 2008, le prix du baril de pétrole dépassa 100 dollars[11]. Ces prix élevés causèrent une très forte baisse de la demande[réf. nécessaire] aggravée encore par la crise financière de 2008 qui a conduit à une forte baisse des prix : le baril de pétrole coûtait moins de 35 dollars fin 2008[12]. Les problèmes pétroliers et ceux liés à la hausse des produits agricoles furent l'objet de discussions au 34e sommet du G8 en juillet 2008[13].

En 2009, seuls les produits agricoles devraient échapper à la récession[14]. Selon la FAO, 973 millions de personnes souffriraient de sous-nutrition en janvier 2009 et le nombre de personnes mal nourries aurait augmenté de 40 millions en 2008[15]. Sur le pétrole, les experts sont partagés. Pour l'Agence internationale de l'énergie (AIE) la production d'hydrocarbures devrait croître jusqu'en 2030[16]. De son côté, Jean-Luc Wingert de l'Aspo (Association for the Study of Peak Oil), estime que « s'il est probable que la crise reporte à plus tard le pic pétrolier... il est plus probable encore que nous soyons entrés dans une ère chaotique...prix et production jouant au yo-yo »[16].

Inflation

En février 2008, Reuters annonçait que l'inflation mondiale était à un niveau historique, et que l'inflation était à son niveau le plus haut depuis 10-20 ans dans de nombreux pays[17]. Plusieurs raisons à l'inflation ont été avancées : la politique monétaire expansive de la Fed pour faire face à la crise financière, la spéculation sur les produits de base, la hausse des prix des importations en provenance de la Chine, etc[18].

A la mi-2007, les données du FMI montraient que l'inflation était à son plus haut dans les pays exportateurs de pétrole du fait qu'il ne "stérilisait" les devises étrangère. Ce terme technique signifie que les apports de devises étrangères servaient à accroitre la masse monétaire d'où un excès de monnaie par rapport aux biens et services disponibles. Cependant l'inflation était également forte dans les pays en développement non exportateurs de pétrole [19]. L'inflation était également croissante dans les pays développés [20],[21] mais restait faible par rapport aux pays en développement.

Les causes

Débat sur les origines de la crise

Le 15 octobre 2008, Anthony Faiola, Ellen Nakashima et Jill Drew ont écrit un long article dans The Washington Post intitulé « What Went Wrong »[22]. Dans leur enquête, les auteurs soutiennent qu'Alan Greenspan, l'ancien président de la Réserve fédérale des États-Unis, le ministre des finances Robert Rubin et le président de la SEC Arthur Levitt se sont opposés avec force à une régulation des instruments financiers connus sous le nom de produits dérivés. Ils ajoutent que Greenspan a cherché à saper les efforts de la Commodity Futures Trading Commission quand sous la direction de Brooksley E. Born elle a cherché à réguler les dérivés. Finalement c'est ce type de produits qui a conduit à la crise économique.

Cependant si le rôle de Greenspan comme président de la Réserve fédérale a été amplement discuté, le point le plus controversé demeure la baisses des taux directeurs de la Fed, à seulement 1 % pendant un an. Pour des membres de l'École autrichienne d'économie cela aurait engendré un montant énorme de prêts qui à travers le système financier aurait conduit à un boom insoutenable[23],[24].

Pour certains, l'action de Greenspan dans les années 2002–2004 a été motivée par la nécessité de sortir l'économie américaine de la récession qui a suivi au début des années 2000 l'éclatement de la bulle Internet. Ce faisant, il n'aurait pas pu éviter la crise mais l'aurait seulement retardée[25],[26].

Pour d'autres économistes encore, l'origine ultime de la crise résiderait dans l'endettement des agents économiques américains. La fin de la bulle du marché de l'immobilier en 2006 serait à l'origine de la crise. Les défauts sur les prêts hypothécaires ont été le premier symptôme de l'éclatement d'une crise financière. S'ils n'ont pas à eux seuls provoqué une crise d'une telle ampleur, ils ont été l'élément qui déclenché le mouvement qui a touché tout le système financier déjà fragilisé par :

  • le transfert des actifs des banques au marché (titrisation),
  • la création d'actifs complexes et opaques,
  • l'incapacité des agences de notation à évaluer les risques des actifs,
  • l'application de normes comptables dite de « fair value »,
  • enfin, selon certains, les défaillances des régulateurs et des superviseurs à corriger les failles[27].

Les conséquences

Les grands traits

Aux États-Unis, le National Bureau of Economic Research (NBER) a publié en décembre 2008 une analyse estimant que les États-Unis sont en récession depuis décembre 2007[28],[29], mettant fin à un cycle de croissance de 73 mois commencé en novembre 2001. Pour dater le début de la récession, le NBER se base sur « des facteurs autres que les mouvements ambigus de la mesure trimestrielle du produit national sur le plan de la production »[30]. Il utilise pour définition d'une récession le « déclin significatif et durable (plusieurs mois) de l'activité économique qui se diffuse dans toute l'économie et qui est usuellement perceptible à travers notamment les indicateurs de production, d'emploi, de revenu etc[28]. ». Aux États-Unis les crises les plus importantes de l'après-guerre (1974 et 1981) ont duré environ seize mois[31]. James Mirrlees, « prix Nobel » d’économie 1996, envisage une récession de trois ou quatre ans[31].

En novembre 2008, l'OCDE a publié des estimations et prévisions selon lesquelles plusieurs pays membres (entre autres la Zone euro, les États-Unis et le Japon) auraient une croissance négative en 2009 et connaîtraient une montée du chômage, le nombre de chômeurs dans l'ensemble des pays de l'OCDE passant de 34 millions à l'automne 2008 à 42 millions en 2010[32]. En moyenne sur les pays de l'OCDE, le PIB diminuerait de 0,4 % en 2009 et croîtrait de 1,5 % en 2010[33]. Le creux économique serait atteint mi-2009[33].

Cette crise a également montré l'absence de découplage entre les cycles économiques et financiers des pays développés et ceux du reste de la planète[34]. En effet le ralentissement en Europe et aux États-Unis se transmet aux autres par le biais d'importations moindres[35] et de réduction des flux d'investissements. Par ailleurs la crise économique a entraîné une baisse des cours des matières premières (pétrole etc.) qui affecte notamment l'Argentine, une partie des pays d'Afrique et la Russie[36]. Enfin ces pays sont également directement affectés par la crise financière d'une part parce qu'ils subissent les effets du resserrement du crédit, par les problèmes que connaissent leur système bancaire et par le fait que de nombreux pays qui ne disposent pas d'une monnaie considérée comme « sure » voient la crise financière se doubler d'une crise monétaire d'autant qu'ils ont parfois empruntés en devises étrangères. C'est notamment le cas de l'Islande (voir crise financière de 2008 en Islande) et de l'Ukraine, qui étaient fortement endettés à l'international en monnaie étrangère, ce qui les a rendu vulnérables à une dépréciation de leur propre monnaie.

Les pays les plus touchés sont la Hongrie, l'Espagne, l'Irlande, l'Islande, le Luxembourg, le Royaume-Uni et la Turquie[37].

Entrée des pays en récession

  • Second semestre 2008 : Estonie[38], Lithuanie[39], Irlande[40] et Nouvelle Zélande[41].
  • Troisième trimestre : Japon[42], Suède[43], Hong Kong[44], Singapour[45], Italie[46], Turquie et Allemagne[47]. 15 pays utilisant l'Euro sont entrés en dépression au troisième semestre[48]. Par ailleurs l'Union Européenne, les pays du G7 et tous les pays de l'OCDE ont eu une croissance négative au troisième trimestre
  • Quatrième trimestre : États-Unis, Royaume-Uni, Espagne[49] et Taiwan[50].
    • Des sept plus grandes économies en termes de PIB seules la Chine et la France ont évité une récession en 2008. Dans l'année qui va jusqu'au troisième trimestre 2008, la Chine a connu une croissance de 9% (Jsqu'à récemment une croissance de 8% était considéré comme le minimum nécessaire pour absorber la main d'oeuvre qui quittait la campagne pour la ville[51].
  • L'Ukraine est en dépression depuis janvier 2009 avec une baisse du PIB de - 20% [52].

Commerce international et production industrielle

A la mi-octobre 2008, le Baltic Dry Index qui permet d'évaluer l'activité maritime a baissé de 50% en une semaine alors que le resserrement du crédit rendait plus difficile l'obtention de lettres de crédit par les exportateurs[53].

En février 2009, The Economist annonçait que la crise financière avait conduit à une crise de la production industrielle. Les plus fortes baisses d'activité se situant dans les pays tournés vers l'exportation[54].

En mars 2009, le journal britannique Daily Telegraph rapportait que de janvier 2008 à janvier 2009, la production industrielle avait chuté de : 31% au Japon, 26% en Corée du sud, 16% en Russie, 15% au Brésil, 14% en Italie, 14% en Allemagne[55].

Quelques analystes soutiennent même que nous serions entrés dans une période de démondialisation et de protectionnisme après des années d'intégration économique croissante[56],[57].

Les fonds souverains et les investisseurs privés du Moyen-orient et d'Asie (y compris la Chine)[58] achètent de façon croissante des parts de sociétés européennes ou américaines y compris dans le domaine industriel[59]. En effet, suite à la récessions elles sont à des prix très abordables[60],[61]. Le gouvernement chinois s'est particulièrement intéressé au secteur des ressources naturelles partout dans le monde[62] dans le but de sécuriser son approvisionnement en pétrole et minéraif[63].

Emploi

Pour l'organisation internationale du travail au moins 20 millions d'emplois devraient être perdus d'ici fin 2009 et les chiffres du chômage mondial devraient atteindre environ 200 les millions de personne. Les principaux secteurs touchés seraient : le bâtiment, l'immobilier, les services financiers et le secteur automobile [64]. Si la récession s'intensifie, le nombre de personnes sans emploi devrait croitre de 50 millions selon les prévisions de l'OIT[65]

En novembre 2008, l'OCDE a publié des estimations et prévisions selon lesquelles plusieurs pays membres (entre autres la Zone euro, les États-Unis et le Japon) connaîtraient en 2009 une montée du chômage, le nombre de chômeurs dans l'ensemble des pays de l'OCDE passant de 34 millions à l'automne 2008 à 42 millions en 2010[32][33].

Marchés financiers

La crise économique qui peut être aussi vue pour partie comme le versant économique de la crise financière de 2007-2009, a eu trois conséquences

  • Un accroissement de la concentration bancaire (par exemple: le 3 octobre 2008, Wachovia est rachetée, pour 15 milliards de $ par Wells Fargo, redonnant à ce dernier la première place mondiale[66], le 5 octobre 2008, BNP Paribas prend le contrôle de Fortis en Belgique et au Luxembourg pour 14,7 milliards d'euros, tandis que l'État belge devient le premier actionnaire du groupe français[67] etc..
  • Un fort engagement des pouvoirs publics pour sauver les banques et par là le système financier. Cet engagement s'est traduite par une aide directe des États aux banques par voie de recapitalisation et de garanties apportées pour certains actifs (Voir Plan Paulson] et enfin baisse des taux d'intérêts des banques centrales (celles-ci bien que non directement liés à l'État de nos jours sont quant même la propriété de tous et ont pour mission de protéger le bien commun).
  • Mise en place de nouvelles régulations financières (en cours de réalisation en juin 2009).

Voyages et tourisme

Selon Zagat'z 2009 U.S. Hotels, Resorts & Spas survey, les voyages d'affaires ont décru l'an passé suite à la récession. 30% des personnes interrogés déclaraient voyager moins pour affaire tandis que seulement 21% affirmaient voyager plus. [68] Les raisons de ce déclin incluent des changement de la politique des entreprises dans ce domaine, l'incertitude économique, et les prix élevés du transport aérien. Les hôtels répondent à cette baisse par des promotions et des négociations tant avec les hommes d'affaires qu'avec les touristes.[68][69]

Pays les plus affectés par la crise

Si la crise affecte tous les pays, certains sont plus touché que d'autres. Trois indicateurs permettent de mesurer l'impact de la crise et de dresser un tableau d'ensemble : les dévaluations, la baisse des cours des actions et la montée des "spreads" (différentiel de taux d'intérêt) des obligations émisent pour financer les budgets publics[70]. Selon le International Economics Bulletin de juin 2009 de la Carnegie Endowment for International Peace trois pays d'Europe de l'est - Hongrie, Pologne, et Ukraine - tout comme l'Argentine et la Jamaïque sont les pays les plus touchés par la crise[70]. Au contraire la Chine, le Japon,et les États-Unis sont relativement moins touchés[71].

Les risques d'instabilité politique liés à la crise

En décembre 2008 la Grèce a connu une période de trouble qui s'est poursuivie jusqu'en février[72].

En janvier 2009, suite à des protestations et a des heurts avec la police liés à la façon dont le gouvernement islandais avait géré l'économie, de nouvelles élections ont du être organisé deux ans avant le terme normal.

Suite à la crise financière des troubles sont également survenus en Lettonie et en Lituanie[73],[74].

Les pays asiatiques ont également été le théâtre de diverses protestations. Les communistes alliés à d'autres ont manifesté à Moscou pour protester contre les plans économiques du gouvernement. Des manifestation ont aussi eu lieu en Chine où, suite à la baisse de la demande des pays de l'Ouest, les exportations ont fortement baissé provoquant une hausse du chômage.

A compter du 26 février 2009, un Economic Intelligence Briefing a été ajouté aux intelligence briefings quotidiens préparés pour le président des États-Unis[75].

Business Week de March 2009 notait que l'instabilité politique globale s'accroit suite à la crise et crée de nouveaux challenges qui doivent être gérés[76]. Associated Press en mars 2009, reporte que Dennis Blair directeur du renseignement national (National Intelligence en anglais) des États-Unis a déclaré que la détérioration de l'économie pourrait conduire à une instabilité politique dans de nombreux pays en développement[77]. Même quelques pays développés pourraient connaître une instabilité politique[78]. NPR rapporte que David Gordon, un ancien intelligence officer qui maintenant conduit des recherches à l' Eurasia Group, a déclaré quelque chose comme  : de nombreux, sinon la plupart des grands pays peuvent s'accommoder de la faiblesse de l'économie sans faire face à une instabilité politique de grande ampleur si nous sommes dans une récession de durée normale. Si elle dure plus longtemps, alors tous les paris sont ouverts[79].

En mars 2009, la maison d'un ancien dirigeant de la Royal Bank of Scotland a été vandalisé. L'incident a été précédé de menace adressés aux bénéficiaires de bonus de American International Group[80],[81].

Les politiques de lutte contre la crise

Les politiques monétaires

Les plans de relance

Chronologie des plans de relance

Les États ont lancés ou prévoient de lancer des politiques de relance avec la volonté affichée de réduire l'ampleur de la crise économique :

  • Au début de 2008, le gouvernement fédéral américain avait mis de l'avant un programme de relance de 168 milliards USD[82] ;
  • En septembre 2008, le gouvernement fédéral américain met en place le Plan Paulson, un programme de 700 milliards USD d'apurement de la crise financière[83] ;
  • Le 14 octobre 2008, l'Australie annonce un plan de relance de 65 milliards de dollars américains ;
  • Le 28 octobre, le gouvernement du Royaume-Uni crée un plan de sauvetage bancaire[84] ;
  • Le 30 octobre, le Japon annonce un plan de de relance de 260 milliards de dollars américains ;
  • Le 5 novembre 2008, l'Allemagne annonce un plan de 63 milliards de dollars américains ;
  • Le gouvernement chinois annonce le 9 novembre un plan de relance de 15% du PNB dans les deux ans à venir pour relancer la croissance. Les 4 000 milliards de yuans (soit 454 milliards d’euro ou 573 milliards de dollars américains) iront à des grands travaux d’infrastructures (beaucoup de travaux ferroviaires, de ports, d'autoroutes et de grands travaux hydrauliques (45%), à la reconstruction du Sichuan (25%), au développement des campagnes (9.25%), à l'environnement, principalement des stations de traitement des eaux usées (8,7%), des logements sociaux (7%) et pour la santé (1%)). Ce budget prévu contient les 1 000 milliards de yuans décidés pour la reconstruction de la province du Sichuan en juin 2008 suite au séisme du Sichuan de mai 2008[85] ;
  • Le 18 novembre, le Congrès américain dépose un projet de loi visant à établir un plan de 700 milliards de dollars américains ;
  • Le 24 novembre, le gouvernement du Royaume-Uni détaille un plan de relance de 30 milliards de dollars américains ;
  • Le 4 décembre, le président français présente un plan de relance de 26 milliards d'euros (11,4 milliards destinés au soutien de la trésorerie des entreprises, 10,5 milliards aux investissements publics, 2 milliards au logement et à l'automobile, 1,2 milliards aux mesures emploi et 0,8 milliards à la prime de solidarité active[86]. Parallèlement, un ministre en charge de la relance est nommé. Sur ce plan les avis divergent, Bruno Ventelou craint qu'il relève du keynésianisme hydraulique[87], au contraire pour Jean-Marc Vittori ce plan se situerait plutôt du côté d'une politique de l'offre[88], car pour lui l'essentiel des mesures visent d'abord les entreprises.
  • En janvier 2009, le gouvernement allemand annonce un deuxième plan de relance au montant de 50 milliards USD[82] ;
  • 25 mars 2009, le gouvernement du Royaume-Uni n'arrive pas à vendre autant de bons du trésor que prévu pour financer sa dette, Gordon Brown se voit contraint de renoncer à un nouveau plan de relance[89]

Les débats autour des plans de relance

Hélène Rey[90], professeur à la London Business School, estime que si le risque de stagnation appelle des politiques de relance budgétaire, celles-ci peuvent également constituer une menace pour la capacité à émettre de la dette pour les États. Elle estime à 525 milliards de dollars le montant nécessaire pour maintenir aux États-Unis le taux de chômage à 5 %. Dans ce cas, concernant la situation financière, beaucoup risque de dépendre de ce que l'État pourra retirer de la revente des parts des banques et des institutions financières qu'il a recapitalisées.

Peer Steinbrück, ministre des finances allemand, a mis en garde le 6 décembre 2008 contre le risque de dépenser des sommes considérables en pure perte et d'augmenter la dette publique[91]. Il a critiqué la baisse de TVA décidée au Royaume-Uni, considérant que « la seule conséquence sera de porter la dette britannique à un niveau tel qu'il faudra une génération entière pour la rembourser[92]. »

Le cas de l'Union Européenne

Le problème de la coordination des plans de relance

  • Le 26 novembre, confirmation par Bruxelles d'un plan européen de 163 milliards de dollars américains. Il s'agit ici surtout d'assurer un minimum de cohésion entre les plans de relance nationaux qui constituent l'essentiel du chiffre annoncé[93].

La zone euro

La crise vue sous l'angle d'une forte interdépendance des économies

  • 14 février. Les ministres des finances du G8 réunis à Rome insistent sur la nécessité d'éviter le protectionnisme, de coordonner les mesures de relance et sur la mise en place « d'un nouvel ordre économique mondial qui passe par la définition de nouveaux critères, appelés "standards légaux" ou "étalons légaux" par référence aux accords de Bretton Woods, pour réguler le marché »[94]

La crise jusqu'à quand ?

En régle générale les économistes distinguent trois grands scénarios de sortie de crise :, un scénario en V où la reprise suit immédiatement la dépression, un scénario en U, où après une période de dépression plus longue que dans le cas précédent, la croissance redémarre; un scénario en W où après la crise une (voire des) petite reprise suivie de rechute peut survenir avant une véritable sortie de la dépression.

En juin 2009, Daniel Cohen[95] dans un article du Monde met en garde contre le danger de croire que la crise est finie. Il rappelle que pour l'OCDE et le FMI la croissance devrait rester négative jusqu'à la fin 2009.

Nouriel Roubini dans un article Des Échos du 18 Août 2009, indique qu'après avoir cru à un scénario en U, il pencherait actuellement pour un scénario en W.

Pierre-Antoine Delhommais, dans un article du Monde du 6-7 septembre 2009 intitulé « La crise de 1929 n'aura pas lieu », estime que les gouvernements et les autorités monétaires en pratiquant des politiques actives de demande, en ne recourant pas à des mesures protectionnistes et en pratiquant une politique de facilités monétaires, ont évité les erreurs commises durant la Grande Dépression de 1929. Aussi, il pense que le spectre d'un scénario à la 1929 peut être écarté.

Bibliographie

Notes et références

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  15. Les deux chiffres précédents viennent de l'article de Yves Bourdillon, Les Nations unies redoutent une nette aggravation de la crise alimentaire, Les Echos du 27 janvier 2009
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  30. Cité dans l'article de Pierre de Gasquet
  31. a  et b Pierre-Antoine Delhommais, "2009 : Rose bonbon gris foncé ou noir ?", Le Monde des 7 et 8 décembre 2008
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  35. Sandra Moatti, Ibid, p.14
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