Course de la paix

Course de la paix

Course de la Paix

La Course de la Paix est une épreuve cycliste à étapes, créée en 1948. Organisée par les quotidiens des partis communistes polonais Tribuna Ludu et tchécoslovaque Rudé Právo, la course se dispute jusqu'en 1951 entre Varsovie et Prague (et vice-versa). En 1952, le journal Neues Deutschland, organe du Parti socialiste unifié d'Allemagne (le SED) se joint à l'organisation. Désormais, la Course de la Paix alterne ses départs et ses arrivées entre les trois capitales, Berlin, Prague et Varsovie. Les bouleversements survenus en 1989-1991 dans l'Est de l'Europe ont entraîné un changement profond de l'épreuve, devenue une course souvent oubliée dans les palmarès annuels du cyclisme.

Sommaire

La course emblématique des "pays de l'Est". 1948-1991

Officiellement reconnue par l'Union cycliste internationale (UCI) en 1954, cette compétition se veut trait d'union entre des peuples marqués par les traumatismes de la seconde guerre mondiale. Organisée en 1948 sous la forme de deux courses distinctes, Varsovie-Prague, Prague-Varsovie, elle se tient dans les conditions précaires de la reconstruction des deux pays organisateurs, Tchécoslovaquie et Pologne. Dès 1950, elle est utilisée comme outil de propagande pour la paix: elle prend pour symbole la colombe que l'artiste Picasso a créée pour le Mouvement des Partisans de la Paix. Cet oiseau orne le maillot du leader du classement général. D'abord fixée autour du Premier mai, fête des travailleurs, la date du départ fut repoussée en 1963. Les dates durant lesquels se dispute l'épreuve coïncident alors avec les cérémonies qui marquent l'anniversaire du 8 mai 1945 (victoire des alliés sur le nazisme). L'admission de la RDA parmi les organisateurs consacre cette volonté affichée de réconciliation entre les pays et les peuples naguère ennemis.

Cependant les événements politiques qui se déroulent dans les pays sous influence soviétique interfèrent à plusieurs reprises sur la compétition. En 1969, première année de la Normalisation en Tchécoslovaquie après l'invasion soviétique d'août 68, la course évite Prague, du fait de l'opposition de la fédération cycliste tchèque, qui n'admet pas d'organiser une course "sous la botte" de l'occupant russe. L' "État d'urgence" décrété en Pologne après 1981 change plus encore l'atmosphère de la Course. À la même époque l'emprise du cyclisme soviétique, emmené par des champions de grande valeur, tel Sergei Soukoroutchenkov, écrase la course.

Les rivalités entre les équipes des pays de l'Est avec celle de l'Union soviétique prennent souvent l'allure de revanche, par coureurs interposés, sur la domination politique de l'URSS. C'est ainsi que sont vécus les exploits des cyclistes polonais dans les années 1970, en particulier les quatre victoires de Ryszard Szurkowski (1970, 1971, 1973, 1975) ou la victoire du tchèque Vlastimil Moravec en 1972. Celui-ci l'emporte finalement à Varsovie avec 2 secondes d'avance sur le soviétique Nejlubin. C'est le plus faible écart jamais enregistré entre les deux premiers, mais c'est tout un peuple qui triomphe. De même les deux victoires de l'allemand de l'est Gustav-Adolf Schur, en 1955 et 1959, prennent valeur pour la RDA de consécration de son existence en tant qu'État. La victoire au Classement général par équipes prend, pour les fédérations concernées, une valeur équivalente, sinon plus, que le classement final individuel. À cet égard, la domination soviétique est nette:

Le poids politique du "grand frère" soviétique atteint l'organisation de la course elle-même au début des années 1980. À l'instar du Tour de France, les organisateurs font prendre l'avion aux coureurs pour des départs de la Course hors de ses frontières naturelles. Ainsi, par deux fois la Course de la Paix, au nom de l'Amitié entre les peuples, délocalise ses deux premières étapes en URSS. En 1985, c'est de Moscou qu'elle prend son envol. L'année suivante le départ est donné à Kiev. L'expérience s'arrête là. Faut-il y voir le signe remarqué par la presse, l'Humanité comprise, du désintérêt du public russe ou ukrainien ? Ou plutôt est-ce le fait que le cyclisme soviétique n'ait pu s'imposer individuellement au terme de ces deux éditions remportées l'une par le polonais Lech Piasecki et l'autre par l'Allemand de l'Est Olaf Ludwig ? En 1987, la course reprend son parcours traditionnel entre les trois capitales. L'année 1988 enregistre sans doute une fracture interne naissante en Tchécoslovaquie: le départ est donné à Bratislava, capitale de la partie slovaque du pays.

En 1989 se déroule la dernière édition de la course sous les régimes politiques hérités de la guerre froide. En 47 heures 30 minutes et 43 secondes l'Allemand Uwe Ampler y remporte un troisième succès consécutif, significatif de l'apogée atteinte dans le domaine sportif par la RDA. Ce pays remporte d'ailleurs aussi en cette année charnière le classement par équipes de la Course de la Paix. Le second de l'épreuve est aussi originaire de RDA. Quant au troisième, il s’agit de Zenon Jaskuła de Pologne. Alors inconnu, Jaskuła remporte quelques années plus tard une étape du Tour de France, la première remportée par un Polonais.

La Course de la Paix, après la chute du Mur

Depuis 1990, la Course de la Paix se dispute dans le cadre de pays sortis du giron soviétique. Diminuée dans son kilométrage, l'édition 1991 est la dernière à relier Prague à Varsovie. C'est aussi l'année de la dernière victoire d'un ressortissant de l'URSS. L'épreuve a ensuite perdu de son audience en tant que compétition internationale. De plus, la Course de la Paix était jusqu'alors une des rares fenêtres qui permit aux coureurs "amateurs" de l'est européen de s'illustrer au delà de leurs frontières. La démocratisation en Pologne, en Tchécoslovaquie et en Allemagne réunifiée a ôté à la course tout aspect propagandiste. Son caractère particulier dans le calendrier cycliste disparait en même temps que les champions de l'est sont admis dans les équipes professionnelles. Nombres de ceux qui ont débuté sur les routes entre Varsovie, Prague et Berlin, font une carrière honorables dans le cyclisme en voie de mondialisation après 1990. La Course de la Paix reste disputée par des équipes en sélections nationales jusqu'en 1995. Lors de cette 48e édition, le français Damien Nazon l'emporte à 4 reprises au final d'étapes.

La chute du Mur de Berlin n'a cependant pas mis fin à la domination sur la course des coureurs issus de l'ancienne partie est de l'Allemagne. Le symbôle de cette continuité en est la victoire en 1998 de Uwe Ampler, ultime vainqueur sous le maillot de la RDA, et fils du lauréat de 1963, Klauss Ampler. Les deux autres vainqueurs allemands sont aussi issus des écoles du cyclisme de la RDA. Jens Voigt, futur maillot jaune du Tour de France vient d'un club de Berlin-est. Steffen Wesemann s'adjuge 5 bouquets finaux, devenant le recordman au nombre des victoires, dans un contexte bien différent de celui de ses devanciers. Issus aussi de l'ancienne République Démocratique allemande sont les animateurs de la Course Bert Dietz et Danilo Hondo, comme le futur vainqueur du Tour de France, Jan Ullrich, qui participe à l'édition de 1994, au terme de laquelle il est placé 12e du classement final.

Déclassée au rang de courses internationales secondaires, la Course de la Paix, qui gardait sa vocation à franchir les frontières se cherchait depuis 2000 des parcours nouveaux. Elle sort des anciens territoires de l'Est, prenant son envol de Hanovre en 2000, puis de Bruxelles en 2004. En 2005, la Course n'est pas disputée. Elle reprenait en 2006, en tentant un nouveau départ international en Autriche. Dans la tourmente du dopage qui secoue le sport en général et le cyclisme particulièrement, la Course de la Paix n'est pas épargnée. En 2002, le vainqueur final à Varsovie, terme de la course, le polonais Piotr Przydzial est déclassé peu après, pour dopage. Son second, le tchèque Ondrej Sosenka, "sur tapis vert", est déclaré vainqueur. Il ne dépare pas le palmarès de l'épreuve: quelques mois plus tard Sosenka bat le record du monde de l'heure...

La Course de la Paix n'est plus disputée depuis 2006, il semble qu'un chapitre du Cyclisme sur route soit définitivement clos. L'appellation subsiste cependant, et c'est un sigle où figure le symbôle de la Paix, la colombe blanche sur fond bleu, qu'une épreuve réservée aux cyclistes juniors est organisée en République tchèque et poursuit, à niveau modeste, la mythique Course de la Paix.

Bilan des victoires individuelles par nations

Le bilan des victoires individuelles entre 1948 et 1991, dernière année d'existence de l'URSS, devenue CEI, contraste avec celui dressé précédemment pour les équipes.

Depuis 1992, en 14 éditions de la Course, l'Allemagne réunifiée l'emporte à 7 reprises.

La France, ses journalistes, ses coureurs, et la Course de la Paix

Organisée dans l'orbite politique des partis communistes de l'Europe de l'Est, la Course de la Paix ne rallie à ses débuts que des coureurs appartenant à la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT). Cette fédération omnisport se situe dans la mouvance de la CGT et du PCF. Durant l'Occupation, son secrétaire général Auguste Delaune a été fusillé par les allemands. En 1949, l'équipe de France FSGT remporte le classement par équipes, et quatre de ses membres occupent les premières places du classement général, derrière le vainqueur tchèque Jan Vesely. L'année suivante est constituée une équipe de "Polonais de France". L'un d'eux, Klabinski remporte deux étapes et termine second à Prague au terme de l'épreuve. C'est au sein de cette équipe des Polonais de France que le futur champion du Monde et quintuple champion de France, Jean Stablinski s'lllustre en 1952, remportant deux étapes et terminant troisième du classement général final.

La reconnaissance officielle de la Course de la Paix par l'UCI provoque l'effacement des sportifs de la FSGT. En 1954 deux équipes françaises figurent parmi les concurrents, venus de 24 pays. Pour l'équipe de la FFC (Fédération française de cyclisme), Fernand Picot termine quatrième au classement final, après avoir remporté une étape, tandis que les Polonais de France engrangent 3 victoires d'étapes. Ces débuts français prometteurs ne sont cependant pas suivis d'autres exploits les années suivantes. Il semble que, pour d'autres raisons que sportives, la Course de la Paix soit délaissée par la FFC qui n'y envoie que des équipes de "seconds couteaux".

Aux débuts des années 1950, le seul journal français qui envoie un reporter suivre la course est l'Humanité. Le spécialiste est Emile Besson, qui tente de valoriser les faibles performances des français et dénonce l'ostracisme de la Fédération. Jusqu'à 1989, le quotidien communiste et le magazine dominical l'Humanité-Dimanche consacrent chaque mois de mai quelques colonnes de leurs rubriques sportives à relater les exploits du "Tour des amateurs", ou de "la plus belle épreuve du monde". À partir de 1961, en alternance avec Jean-Guy Modin, Emile Besson popularise aussi cette course dans les colonnes du Miroir du cyclisme. En 1955, l'agence France-Presse délègue sur la course un de ses journalistes,Robert Descamps. Lui aussi collabore ensuite à Miroir du cyclisme : il documente le mensuel de ses archives dans la rubrique "encyclopédique". Le quotidien sportif L'Équipe, fait suivre un temps la Course de la Paix par Albert Baker d'Isy, mais ne s'intéresse réellement à cette épreuve que dans la période des années 1960, pendant laquelle s'illustrent sur les routes de la "Paix" quelques coureurs français. Les autres années, il ne livre de cette course que les résultats des étapes et du classement.

Lorsqu'à partir de 1961 est organisé par L'Équipe le Tour de l'Avenir, la référence à la Course de la Paix est fréquente dans la presse sportive. Le nom même de ce Tour de France des amateurs, se référant à "l'Avenir", est de la même connotation que l'épreuve vouée à "la Paix" : les frontières géographiques sont évacuées, formellement tout au moins, pour des valeurs intemporelles. Les organisateurs d'ailleurs n'ont de cesse que de faire participer à l'épreuve hexagonale les coureurs de l'Est. La Pologne est la première à répondre dès 1961 à l'invitation. En 1963, le but est près d'être atteint: une équipe soviétique de premier plan, où figurent le vainqueur de l'édition 1961 de la Course de la Paix Yuri Melichov et le champion olympique Viktor Kapitonov, est au départ. Les cyclistes soviétiques sont sans doute désarçonnés par le profil montagneux de l'épreuve : Melichov remporte 3 étapes au sprint, mais le meilleur au classement général pointe à la 17e place. Kapitanov termine 19e. L'expérience esr renouvelée en 1966. Une seule étape est remportée par un soviétique ( Vladimir Urbanowitch) mais Alexandre Dochljakov se classe parmi les 10 premiers : il est 9e au final. Après une troisième tentative décevante en 1968, soldée par une victoire d'étape, il faut attendre 10 années, pour que la fédération cycliste d'URSS renoue avec les routes de "l'Avenir", en envoyant en France son équipe première, sous la houlette de Viktor Kapitonov, devenu directeur sportif. La victoire de Sergei Soukoroutchenkov conclut cette participation. C'est une autre histoire.

1952-1965, de Jean Stablinski à Jean-Pierre Genet, les rares exploits français

Au seuil de l'année 1966, le bilan des participations françaises est maigre: une victoire d'étape en 1949 ( Riegert, pour l'équipe FSGT ), sept victoires d'étapes pour les Polonais de France ( 2 en 1950 de Klabinski, 2 en 1952 avec Jean Stablinski et Kuznicki, 1 en 1953 de Pawlisiak, 2 encore en 1954 de Klabinski ), six victoires d'étapes pour les équipes de la FFC.

  • 1954: Fernand Picot (11e étape: Pardubice-Brno)
  • 1956: Pierre Gouget (5e étape: Dresde-Karl Marx-Stadt)
  • 1958: Raymond Mastrotto (7e étape: Berlin-Leipzig)
  • 1962: Christian Pailler (6e étape: Karlovy Vary-Prague)
  • 1963: Jean-Pierre Genet (4e étape: Bratislava-Braska Bistrica
  • 1965: André Desvages (7e étape: Pardubice-Otrokovice)

Au classement général les performances françaises étaient rares. Pour chaque édition, la liste du premier d'entre-eux fait souvent émerger de futurs coureurs du Tour de France:

  • 1952: Jean Stablinski, 3e (équipe des Polonais de France)
  • 1953: Pawlisiak, 5e (équipe des Polonais de France)
  • 1954: Fernand Picot, 4e
  • 1955: Pierre Gouget, 23e
  • 1956: Camille Le Menn, 14e
  • 1957: Joseph Boudon, 7e
  • 1958: Raymond Mastrotto, 14e, solide pyrénéen qui est ultérieurement plusieurs fois classé parmi les meilleurs du Tour de France.
  • 1960: Henri Duez, 25e
  • 1962: Henri Carton, 21e
  • 1963: Jean-Pierre Genet porte le maillot de leader durant 2 étapes, avant d'être contraint à l'abandon. Il sera ultérieurement un des équipiers de Raymond Poulidor et portera le maillot jaune du Tour de France.
  • 1964: Yves Gougault, 32e
  • 1965: Gérard Swertvaeger, 22e

Les années fastes: Bernard Guyot, Jean-Pierre Danguillaume, Marcel Duchemin

Lorsqu'il est sélectionné en 1966 pour la Course de la Paix par Robert Oubron, le directeur technique de l'équipe de France, Bernard Guyot fait figure de vainqueur possible. Il a remporté de multiples succès dans les courses "amateurs" en France et sa participation à la Course des 3 capitales est considérée comme le marche-pieds vers une carrière professionnelle. Il n'est âgé que de 20 ans cependant et peut paraître un peu "tendre" face aux amateurs d'État des pays de l'Est. Il est leader d' une équipe de France comprenant André Desvages, Raymond Riotte, René Grenier, La forest. Dès le troisième jour de course, Bernard Guyot, vainqueur de l'étape contre-la-montre, s'empare de la première place du classement général. Il y reste jusqu'au terme de l'épreuve, à Berlin. Il devance le russe Dochljakov de 1' 39, et l'allemand de l'Est Peschel de 3' 45. Son coéquipier André Desvages emporte la huitième étape et la France termine quatrième du Classement par équipe. La presse sportive est louangeuse, et compare déjà Bernard Guyot à Jacques Anquetil. En fait la carrière du natif de Savigny-sur-Orge, ne sera pas pas à la hauteur de ce début.

En 1967, seul Henri Heintz sauve l'équipe de France, marquée par trois abandons. Parmi ceux ci, on relève celui du coureur Marcel Duchemin, dont c'est la première participation à la Course de la Paix. Il avait néanmoins gagné la 9e étape, contre-la-montre (Leipzig-Halle). Heintz qui remporte également la cinquième étape (contre-la-montre) et porte le maillot de leader durant 1 étape, termine 7e du classement final.

Lors de l'édition 1968, à nouveau un français figure parmi les 10 premiers à l'arrivée de la course : Serge Pacary pointe à la 7e place, alors que Marcel Duchemin termine 42e.

L'équipe de France qui s'aligne en 1969 au départ de Varsovie ne vient pas jouer les utilités. Elle comprend l'ancien champion du Monde des "amateurs" 1965, Jacques Botherel, et d'autres éléments de valeur, tels Charles Rouxel, qui termine 7e, Daniel Ducreux, 28e, Michel Roques, 24e après avoir gagné la dixième étape à Eisenhüttenstadt. Surtout le leader des tricolores, Jean-Pierre Danguillaume, arrive à contenir les assauts d'un concurrent polonais appelé à un avenir brillant, Ryszard Szurkovski. Danguillaume remporte la onzième étape (Güben-Cottbus), s'empare de la première place et triomphe finalement à Berlin. Son second, Szurkovski, est à 42 secondes. Le troisième, l'allemand de RDA Dieter Gonschorek, est à moins de 2'. La France se classe quatrième au Classement par équipes. Deux victoires en quatre ans: les français sont devenus des rivaux sérieux pour les coureurs de l'Est.

Pourtant l'année 1970 est celle d'une désillusion pour le leader des tricolores Marcel Duchemin. Vainqueur de deux étapes, la 7e (Plock-Wlokamer) et la 13e entre Halle et Leipzig, toutes deux contre-la-montre, il n'est devancé au classement final que par Ryszard Szurkovski. L'écart entre les deux coureurs est de 1 minute 32 secondes. Mais il résulte du jeu des bonifications, bien assimilé par le champion polonais, puisqu'il avait encaissé plus de 5 minutes là où le français n'avait gagné que 2 minutes...

Victoires d'étapes des français de 1966 à 1970:

  • 1966: Bernard Guyot (3e étape: Tonvald - Harrachov, c.l.m.), André Desvages (8e étape, circuit autour de Varsovie)
  • 1967: Henri Heintz (5e étape: Slavno-Koszalin ), Marcel Duchemin (8e étape: Leipzig-Halle, c.l.m.)
  • 1969: Daniel Ducreux (7e étape: Wroclaw-Poznan ), Michel Roques (10e étape: Swiebodzin-Eisenhüttenstadt), Jean-Pierre Danguillaume (11e étape: Guben-Cottbus, c.l.m.)
  • 1970: Marcel Duchemin (7e et 13e étapes, c.l.m.)

Les Français, des années 1970 à 2006

Après ces années glorieuses, les équipes de France ne connaîtront plus guère de succès. En 1975, la France est même absente de la compétition, pour des raisons extra-sportives. Au tableau de chasse depuis 1971, dix victoires d'étapes :

Malgré tout certains coureurs français réalisent de bonnes performances au classement général final. Un inconnu fait d'utiles classes avant une carrière fracassante, Laurent Fignon.

Les coureurs des pays "occidentaux" dans la Course de la Paix

Le Danemark

Durant les premières années de la Course, les coureurs du Danemark Danemark sont les meilleurs compétiteurs, triomphant 4 fois au classement final individuel, et se plaçant à 2 reprises à la seconde place du classement par équipes ( en 1950 et 1953 ). En 1953, les coureurs danois réalisent le doublé, 1er et 2e, avec Christian Pedersen et Hans Andresen. VWilly Emborg, Kay Allan Olsen, Christian Pedersen, Hans Andresen et Eluf Dalgaard remportèrent chacun une étape. La montée en puissance du cyclisme des pays de l'Est européen et la présence de bons coureurs amateurs belges et hollandais ne permettent plus, après 1954 de performances notables des coureurs issus de la péninsule danoise. Néanmoins Wagner Bangsborg réalise une performance intéressante en 1960 en terminant à la 4e place finale, puis en 1961, année où il termine 5e. Hormis une victoire d'étape de Ole Hojlund, en 1968, le cyclisme danois ne fait guère parler de lui jusqu'aux années 1990.
Après 1991, les coureurs professionnels danois viennent participer à la Course de la Paix au sein de leur équipe de "marque" habituelle.

  • en 1998, Bjarne Riis termine 5e de l'épreuve.
  • en 2001, Jakob Piil renoue la tradition et triomphe au classement final, après avoir remporter une étape. Il achevait l'épreuve de 2003 à la 4e place.

Le Royaume-Uni

En 1952 les coureurs du Royaume-Uni Royaume-Uni triomphent lors de l'arrivée finale à Prague dans les 2 classements. L'équipe remporte le classement général par équipes, un challenge très convoité, et le coureur écossais Jan Steel prend la première place du classement individuel. 3 autres coureurs britaniques se placent parmi les 10 premiers de cette édition 1952. Par la suite, c'est Stanley Brittain qui après accomplit l'exploit de figurer sur le podium final en deux occasions: 3e en 1955, il se hisse à la 2e place en 1957 au terme de l'épreuve à Varsovie, après avoir emporté deux étapes. Par la suite, le rôle des coureurs du Royaume-Uni fut plus faible. Jan Steel et Stan Brittain seront sélectionnés pour défendre les couleurs britanniques dans le Tour de France, disputé par équipes nationales jusqu'en 1961.

La Belgique

Le rôle des sélections nationales de la Belgique Belgique est de premier plan à partir de 1952. Le premier et seul triomphe belge au classement général individuel n'intervient qu'en 1967, année de la victoire finale sur le parcours Varsovie-Berlin-Prague, de Marcel Maes. Une victoire non usurpée, un écart de 5 minutes le séparant de son second. Mais depuis plusieurs années les compétiteurs belges frôlaient la victoire et nombre d'entre eux montaient sur un marche du podium final.
De plus au classement par équipes, la Belgique réalisait des performances notables: 3e en 1956, 2e en 1960 et 1963. Les coureurs belges trouvèrent dans la Course de la Paix un terrain propice à l'expression de leurs qualités de rouleurs et de sprinters.

1952-1971, nombreuses étapes et "places d'honneur"

  • 1952 - 4e du classement final à Prague, Gustave Verschueren avait remporté la 1re étape, disputée autour de Varsovie. Son coéquipier Raymond van Hoven enlève l'étape Leipzig-Karl Marx-Stadt (Chemnitz).
  • 1953 - 7e place finale pour Louis van Schil, et une victoire d'étape pour Albert Eloot.
  • 1954 - 3e au classement final, René Van Meenen remporte deux étapes, Cottbus-Berlin, et Brno-Tabor.
  • 1955 - 6e, Joseph Verhelst, vainqueur de 2 étapes, l'une à Dresde, l'autre lors de l'arrivée finale à Varsovie. Ses équipiers Maurice Boeckx et Maurice Van der Daele remportent chacun une étape.
  • 1956 - 8e, Joseph Bora.
  • 1957 - 4e, Louis Proost, qui enlèvent 3 étapes: Prague-Karlovy-Vary, Karlovy-Vary-Karl-Marx-Stadt ( Chemnitz )et Katowice-Lodz. Guillaume Van Tongerloo à Berlin et Willy Butzen à Katowice remportent chacun 1 étape.
  • 1958 - 3e, Joseph Hermans, tandis que René Vanderveken emportait la 9e étape, Karl-Marx Sdadt-Karlovy-Vary.
  • 1959 - 2e, René Vanderveken, par ailleurs vainqueur de la 2e étape, Berlin-Magdeburg. Roger Vindervogel remportait 2 étapes, l'une à Prague, l'autre à Katowice.
  • 1960 - Doublé belge aux meilleurs accessits du podium: 2e, Jean-Baptiste Claes, et Willy Vanden Berghen, 3e. Albert Covens emporte la 2e étape, Brno-Bratislawa.
  • 1962 - 4e, Roger de Breuker, qui emporte la 9e étape Gottwaldow-Ostrawa, tandis que son compatriote Ferdinand Bracke, futur recordman de l'Heure, triomphe lors de la 10e étape, Ostrawa-Opole. La Belgique est 5e du classement par équipes, derrière l'URSS, la Pologne, la RDA et la Hongrie. Ce classement reflette la place belge comme la meilleure des pays de l'Ouest européen.
  • 1963 - Nouveau doublé belge sur le podium final à Berlin: 2e, Auguste Verhaeghen, et 3e, Camille Vyncke. Victoire au classement par points de Marcel Haesseldonckx, qui porte le maillot de leader une journée, Verhaeghen le portant durant 5 jours et gagnant la 14e étape, Erfurt-Magdeburg. Parmi les coureurs sélectionnés dans l'équipe de Belgique il faut noter le jeune Guido Reybrouck, 32e du classement final, qui se fera un palmarès de "classiques" les années suivantes
  • 1964 - Victoires au classement final par points, au classement du meilleur grimpeur et triomphe lors de la 11e étape Karlovy-Vary-Liberec de Joseph Spruyt.
  • 1965 - 7e, Roger Swerts. Roger Spriet remporte la victoire dans la dernière étape, Torun-Varsovie.
  • 1966 - 4e, Willy Van Neste, qui gagne la 9e étape, Kutno-Poznan.
  • 1967 - 1er, Marcel Maes. Victoire d'étape de Jean-Marie Gorez, à Plzen. Marcel Maes est également 1er du classement des grimpeurs.
  • 1968 - 8e, Joseph Schroeters, vainqueur de 2 étapes, tandis que Noël Vantyghem remporte la 2e étape , Berlin-Halle.
  • 1969 - Deux victoires d'étape: Arthur Van De Vijver triomphe dans la 13e étape, Dresde-Gera, et Willy Scheers remporte l'étape suivante, disputée en circuit autour de la ville de Gera.
  • 1970 - Une étape pour François Lemmens.
  • 1971 - C'est une année faste pour l'équipe belge. Le coureur Marc Demeyer se hisse à la 4e place au classement final à Prague, après avoir emporté les étapes 5e, Szczecin-Berlin et 9e, Dresde-Zwickau. Classé 12e à l'issue de l'épreuve, Jean van de Wiele emporte le prix des meilleurs "grimpeurs". Trois autres routiers emportent chacun une étape: Ludo van der Linden la 2e, à Wloclaweck, Marcel Omloop la 3e à Poznan, et Guido Van Sweevelt la 13e à Liberec.

1972-2006, effacement

Après vingt années de participation glorieuse d'une équipe belge, où les meilleurs coureurs amateurs étaient sélectionnés, le rôle de l'équipe de Belgique tend vers l'effacement durant la période suivante. En 1972 aucune victoire d'étape, et le mieux classé des coureurs belges, Theo Dockx est 21e au classement final à Varsovie.

  • 1973 - René Dillen termine 8e, après avoir remporté l' étape de Wloclawek. Théo Dockx emporte aussi une victoire d'étape, entre Halle et Posdam.
  • de 1974 à 1978 - néant
  • 1979 - une victoire d'étape, celle de Benjamin Vermeulen à Neubrandenburg.
  • 1990 - Victoire d'étape de Mario de Clercq, à Plzen. 11e place au classement général de Bart Leysen.
  • 2001 - Victoire d'étape de Marc Streel.
  • 2006 - Victoire d'étape de Erwin Thijs.

Palmarès de la Course de la Paix

Année Parcours Vainqueur Étapes km
Individuel Nat. Équipe
1948 (1er) Varsovie - Prague August Prosinek Flag of SFR Yugoslavia.svg Pologne Pologne 5 872
1948 (1er) Prague - Varsovie Alexander Zoric Flag of SFR Yugoslavia.svg Pologne Pologne 7 1 104
1949 (2e) Prague - Varsovie Jan Veselý Flag of the Czech Republic.svg France France FSGT 8 1 259
1950 (3e) Varsovie - Prague Willi Emborg Flag of Denmark.svg Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie 9 1 539
1951 (4e) Prague - Varsovie Kaj Allan Olsen Flag of Denmark.svg Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie 9 1 539
1952 (5e) Varsovie - Berlin - Prague Ian Steel Flag of the United Kingdom.svg Royaume-Uni Royaume-Uni 12 2 146
1953 (6e) Prague - Berlin - Varsovie Christian Pedersen Flag of Denmark.svg Allemagne de l'Est RDA 12 2 232
1954 (7e) Varsovie - Berlin - Prague Eluf Dalgaard Flag of Denmark.svg Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie 13 2 033
1955 (8e) Prague - Berlin - Varsovie Gustav-Adolf Schur Flag of East Germany.svg Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie 13 2 176
1956 (9e) Varsovie - Berlin - Prague Stanisław Królak Flag of Poland.svg URSS Union soviétique 12 2 242
1957 (10e) Prague - Berlin - Varsovie Necio Christov Bulgarie Allemagne de l'Est RDA 12 2 209
1958 (11e) Varsovie - Berlin - Prague Piet Damen Flag of the Netherlands.svg URSS Union soviétique 12 2 210
1959 (12e) Berlin - Prague - Varsovie Gustav-Adolf Schur Flag of East Germany.svg Allemagne de l'Est RDA 13 2 061
1960 (13e) Prague - Varsovie - Berlin Erich Hagen Flag of East Germany.svg Allemagne de l'Est RDA 13 2 168
1961 (14e) Varsovie - Berlin - Prague Yuri Melichov Flag of the Soviet Union.svg URSS Union soviétique 13 2 371
1962 (15e) Berlin - Prague - Varsovie Gainan Saidschuchin Flag of the Soviet Union.svg URSS Union soviétique 14 2 397
1963 (16e) Prague - Varsovie - Berlin Klaus Ampler Flag of East Germany.svg Allemagne de l'Est RDA 15 2 533
1964 (17e) Varsovie - Berlin - Prague Jan Smolík Flag of the Czech Republic.svg Allemagne de l'Est RDA 14 2 211
1965 (18e) Berlin - Prague - Varsovie Guenadi Lebediev Flag of the Soviet Union.svg URSS Union soviétique 14 2 309
1966 (19e) Prague - Varsovie - Berlin Bernard Guyot Flag of France.svg URSS Union soviétique 14 2 301
1967 (20e) Varsovie - Berlin - Prague Marcel Maes Flag of Belgium.svg Pologne Pologne 16 2 298
1968 (21e) Berlin - Prague - Varsovie Axel Peschel Flag of East Germany.svg Pologne Pologne 16 2 172
1969 (22e) Varsovie - Berlin Jean-Pierre Danguillaume Flag of France.svg Allemagne de l'Est RDA 15 2 030
1970 (23e) Prague - Varsovie - Berlin Ryszard Szurkowski Flag of Poland.svg Pologne Pologne 15 1 976
1971 (24e) Varsovie - Berlin - Prague Ryszard Szurkowski Flag of Poland.svg URSS Union soviétique 14 1 895
1972 (25e) Berlin - Prague - Varsovie Vlastimil Moravec Flag of the Czech Republic.svg URSS Union soviétique 14 2 025
1973 (26e) Prague - Varsovie - Berlin Ryszard Szurkowski Flag of Poland.svg Pologne Pologne 18 2 083
1974 (27e) Varsovie - Berlin - Prague Stanisław Szozda Flag of Poland.svg Pologne Pologne 14 1 806
1975 (28e) Berlin - Prague - Varsovie Ryszard Szurkowski Flag of Poland.svg URSS Union soviétique 13 1 923
1976 (29e) Prague - Varsovie - Berlin Hans-Joachim Hartnick Flag of East Germany.svg URSS Union soviétique 15 1 974
1977 (30e) Varsovie - Berlin - Prague Aavo Pikkuus Flag of the Soviet Union.svg URSS Union soviétique 13 1 556
1978 (31e) Berlin - Prague - Varsovie Alexander Awerin Flag of the Soviet Union.svg URSS Union soviétique 13 1 847
1979 (32e) Prague - Varsovie - Berlin Sergei Soukoroutchenkov Flag of the Soviet Union.svg URSS Union soviétique 14 1 796
1980 (33e) Varsovie - Berlin - Prague Youri Barinov Flag of the Soviet Union.svg URSS Union soviétique 15 2 095
1981 (34e) Berlin - Prague - Varsovie Charkit Zagretdinov Flag of the Soviet Union.svg URSS Union soviétique 15 1 887
1982 (35e) Prague - Varsovie - Berlin Olaf Ludwig Flag of East Germany.svg Allemagne de l'Est RDA 13 1 946
1983 (36e) Varsovie - Berlin - Prague Falk Boden Flag of East Germany.svg Allemagne de l'Est RDA 12 1 899
1984 (37e) Berlin - Prague - Varsovie Sergei Soukoroutchenkov Flag of the Soviet Union.svg URSS Union soviétique 11 1 689
1985 (38e) Prague - Moscou - Varsovie - Berlin Lech Piasecki Flag of Poland.svg URSS Union soviétique 12 1 712
1986 (39e) Kiev - Varsovie - Berlin - Prague Olaf Ludwig Flag of East Germany.svg URSS Union soviétique 15 2 138
1987 (40e) Berlin - Prague - Varsovie Uwe Ampler Flag of East Germany.svg Allemagne de l'Est RDA 14 1 987
1988 (41e) Bratislava - Katowice - Berlin Uwe Ampler Flag of East Germany.svg URSS Union soviétique 13 2 008
1989 (42e) Varsovie - Berlin - Prague Uwe Ampler Flag of East Germany.svg Allemagne de l'Est RDA 12 1 927
1990 (43e) Berlin - Slušovice - Bielsko-Biała Jan Svorada Flag of the Czech Republic.svg Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie 11 1 595
1991 (44e) Prague - Varsovie Viktor Rakjinsky Flag of the Soviet Union.svg Pologne Pologne 9 1 261
1992 (45e) Berlin - Karpacz - Mladá Boleslav Steffen Wesemann Flag of Germany.svg Allemagne Allemagne 9 1 348
1993 (46e) Tábor - Nový Bor Jaroslav Bílek Flag of the Czech Republic.svg République tchèque République tchèque 9 1 342
1994 (47e) Tábor - Trutnov Jens Voigt Flag of Germany.svg République tchèque République tchèque 9 1 354
1995 (48e) Č. Budějovice - Oberwiesenthal - Brno Pavel Padrnos Flag of the Czech Republic.svg Pologne Pologne 10 1 379
1996 (49e) Brno - Żywiec - Leipzig Steffen Wesemann Flag of Germany.svg Telekom Allemagne Allemagne 10 1 703
1997 (50e) Potsdam - Żywiec - Brno Steffen Wesemann Flag of Germany.svg Telekom Allemagne Allemagne 11 1 629
1998 (51e) Poznań - Karlovy Vary - Erfurt Uwe Ampler Flag of Germany.svg Mróz Pologne Pologne 10 1 591
1999 (52e) Znojmo - Plzeň - Magdebourg Steffen Wesemann Flag of Germany.svg Mróz Pologne Pologne 10 1 613
2000 (53e) Hanovre - Kudowa-Zdrój - Prague Piotr Wadecki Flag of Poland.svg Nürnberger Allemagne Allemagne 10 1 608
2001 (54e) Łódź - Plzeň - Potsdam Jakob Piil Flag of Denmark.svg Telekom Allemagne Allemagne 10 1 611
2002 (55e) Č. Budějovice - Chemnitz - Varsovie Ondřej Sosenka Flag of the Czech Republic.svg Mróz Pologne Pologne 10 1 470
2003 (56e) Olomuc - Walbrzych - Erfurt Steffen Wesemann Flag of Germany.svg CCC Polsat Pologne Pologne 9 1 552
2004 (57e) Bruxelles - Wroclaw - Prague Michele Scarponi Flag of Italy.svg T-Mobile Allemagne Allemagne 9 1 580
2006 (58e) Linz - Karlovy Vary - Hanovre Giampaolo Cheula Flag of Italy.svg Unibet 8 1 283

Les autres classements

Comme toutes les grandes courses disputées par étapes, d'autres classements que le "général" permettent l'animation de l'épreuve et la mise en valeur d'autres coureurs. Ces classements annexes n'existent que depuis 1956, année de création d'un prix des meilleurs grimpeurs, et 1962, quand est institué un classement par points, ou prix de la combativité. Des maillots distinctifs sont attribués au leader de ces prix. D'autres classements et maillots distinctifs pour les leaders de ces classements sont créés mais l'inflation de ceux-ci et leur création tardive ( après 1978 ) ne permet pas de dégager une vision d'ensemble.

Prix du meilleur grimpeur

Classement par points (combativité)

Classement combiné (1978 - 1997 )

De 1978 à 1997, un autre classement, distingué par un maillot blanc, est mis en place. Il est établi sur le mode du "combiné", dont les points sont attribués d'après les autres classement.
Le premier lauréat de ce classement est Aavo Pikkuus URSS Union soviétique qui l'emporte en 1978 et 1979; Olaf Ludwig Allemagne de l'Est RDA remporte ce classement à 6 reprises: en 1980, 1981, 1982, 1983, 1984, et 1986. Lech Piasecki Pologne Pologne, le cumule avec sa victoire au temps en 1985. Viennent ensuite deux coureurs qu'aucun autre classement n'a distingué: le champion du monde des "amateurs" Üwe Raab Allemagne de l'Est RDA, en 1987 et 1989; et Djamolidin Abdudjaparov URSS Union soviétique, en 1988. Jan Svorada Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie le joint à sa victoire en 1990, et Erik Zabel Allemagne Allemagne, le cumule à sa victoire aux points, en 1992. En 1993, 1994 et 1995, ce classement met en évidence Frantisek Trkal République tchèque République tchèque. En 1996 et 1997, il confirme la victoire de Steffen Wesemann Allemagne Allemagne.

Les meilleurs réalisateurs en victoires d'étapes

Une statistique peut être faite portant sur les meilleurs réalisateurs quant aux victoires d'étapes, durant les 58 éditions de la Course de la paix:

La Course de la Paix en philatélie

L'épreuve cycliste phare des pays de l'Est, jusqu'en 1989, a donné lieu à un accompagnement philatélique qui vaut d'être remarqué. Il est comparable, par les cachets à date spéciaux et les oblitérations à celui du Tour de France et du Tour d'Italie. Mais du point de vue de l'émission de timbres, la philatélie ayant trait à la Course de la Paix dispose d'une production plus abondante, sur la période allant jusqu'à la fin des régimes "socialistes". En effet, seule course internationale à être organisée par plusieurs pays, chacun des trois États a émis ses propres timbres poste, en particulier au cours des 10 premières années de la compétition.

Dès 1948, la Pologne émet un timbre poste, au graphisme symbolique: une roue de bicyclette à laquelle sont attachés, flottant sous le souffle d'un vent commun, les drapeaux des deux pays organisateurs, la Tchécoslovaquie et la Pologne. Les polonais récidivent en 1952 pour célébrer l'agrandissement de l'aire géographique de la course à l'Allemagne de l'est. Placés sous le signe de la colombe de la Paix, et sous un bandeau énumérant les trois journaux qui chapeautent la compétition, Trybuna Ludu, Neues Deutschland, Rude Pravo, deux coureurs rivalisent, alors qu'au premier plan sont représentés les blasons des trois capitales que la course relie, Varsovie, Berlin et Prague. Tout y est… De leur côté, les administrations postales de la RDA et de la Tchécoslovaquie émettent un timbre pour marquer le même événement. Jusqu'en 1957, chaque année, Pologne et République Démocratique Allemande continuent l'émission de plusieurs vignettes philatéliques à la gloire des coureurs de la "Paix". La poste de Prague est plus chiche en ce domaine: deux timbres seulement, en 1953 et 1956. Mais elle produit des cartes postales prétimbrées, des entiers postaux: une série de 8 cartes, par exemple est imprimée en 1956, illustre par des photos la neuvième Course de la Paix.

L'année 1957 marque un tournant. Le dixième anniversaire de la Course de la Paix est commémoré, outre celles des trois pays traversés, par deux autres administrations postales. Celle de Roumanie émet deux timbres: sur l'un d'eux se détache sur fond azur une colombe blanche perchée sur un guidon de vélo. Celle d'URSS tire un timbre plus classique, mettant en scène des coureurs en plein effort. Mais les années suivantes, seuls les anniversaires multi quinquennaux sont accompagnés d'émissions philatéliques en timbres poste ou en entiers postaux. Par contre perdurent les oblitérations spéciales qui permettent aux collectionneurs de suivre chaque année la course d'étapes en étapes. Comme les cachets premiers jours, elles sont apposées sur des enveloppes richement illustrées, où le graphisme de la production polonaise est souvent remarquable.

Liste des émissions de timbres poste portant sur La Course de la Paix.

  • Pologne Pologne - 1948: 1 . 1952: 1 . 1953: 3 . 1954: 2 . 1955: 2 . 1956: 2 . 1957: 2 . 1962: 3 . 1967: 1 . 1972: 1 . 1977: 1 . Entiers postaux ( sous forme de cartes postales prétimbrées), (liste incomplète): 1959: 1 . 1971: 1 . 1997: 1 .
  • Allemagne de l'Est RDA - 1952: 1 . 1953: 3 . 1954: 2 . 1955: 2 . 1956: 2 . 1957: 1 . 1962: 3 . 1967: 2 . 1977: 3 .
  • Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie - 1952: 1 . 1953: 1 . 1956: 1 . 1957: 2 . 1962: 1 . 1967: 1 . 1977: 4 . Entiers postaux ( cartes postales prétimbrées ): 1956: 6 . 1957: 9 . ( enveloppe ): 1988: 1 .
  • URSS Union soviétique - 1957: 1 . 1986: 1 . 1987: 1 . Entiers postaux ( enveloppes ): 1985: 1 . 1987: 1 .
  • Roumanie Roumanie - 1957: 2 .

Sources & références

  • Claude Sudres : Dictionnaire international du cyclisme, 1993.
  • Pierre Chany : L'année du cyclisme. Editions Calmann-Lévy. Les éditions annuelles de ce livre fournissent le palmarès des étapes de la Course de la Paix de 1974 à 1989.
  • Les cahiers de l'Équipe: Cyclisme magazine, N° 13, avril-mai 1962. Palmarès de 1948 à 1961 de la Course de la Paix, pages 112-113.
  • site allemand (http//www.friedensfahrt-info), site en langue allemande très renseigné, mais qui "oublie" les exploits des coureurs soviétiques.
  • site anglais (htpp//www.cyclingwebsite.net)

Cet article se référencie pour les 25 années où le magazine couvrait la Course de la Paix ( de 1960 à 1985 ) aux contributions des journalistes Émile Besson, Paul Denize, Paul Zilbertin, Jean-Guy Modin, Yves Bordenave, publiées dans Miroir du cyclisme chaque année, au printemps. En particulier :

  • numéro 5, mai 1961: De Varsovie à Prague, via Berlin, Kapitanov, Eckstein, Schur, etc... accueillent les meilleurs jeunes occidentaux dans la XIVe Course de la Paix. ( avec le palmarès et le parcours 1961 )
  • numéro 19, juin 1962: Trust soviétique dans la Course de la Paix, avec une photo du vainqueur, Gainan Saidschuchin, et une autre photo où le futur professionnel Henk Nijdam côtoie le vainqueur de l'année précédente, Yuri Melichov et le sprinteur-rouleur Anatoli Tcherepovitch. L'auteur de l'article Paul Zilbertin est journaliste du sport travailliste à l'Humanité.
  • numéro 32, juin 1963: L'élève Klaus Ampler s'est hissé au niveau du maître Gustav Schur. ( Émile Besson )
  • numéro 45, juin 1964: Un article de Paul Denize, titré sur le Tour de l'Avenir 1964 est pour un tiers... consacré à la Course de la Paix. Présentation du vainqueur Jan Smolik.
  • numéro 73, juin 1966: Course de la Paix, Tour de l'avenir, Bernard Guyot visera le doublé. ( article de Claude Parmentier.
  • numéro 86, mai 1967: Paix-Mir-Friden-Pokoj-Pax. La Course de la Paix a vingt ans... Un article de 3 pages signé Émile Besson.
  • numéro 87, juin 1967: Ce numéro suivant est plus discret: rien sur la Course, mais il faut noter que l'article de Marc Jeuniau, le journaliste belge du Miroir du cyclisme, bien que consacré aux 2 équipes belges du Tour de France est illustré d'une photo de Marcel Maes: Marcel Maes, vainqueur de la Course de la Paix, sera peut-être le successeur de...Sylvère.
  • numéro 100, juin 1968: Numéro historique... 100 ans de vélo. 3 pages sont dédiées aux "Amateurs", illustrées de photos de la Course de la Paix. Cent ans de vélo, mais ce n'est qu'un commencement. Vingt-et-un ans et pourtant La Course de la Paix est riche d'un merveilleux passeé. ( article de Jean-Guy Modin, journaliste sportif à l'Humanité.
  • numéro 101, juin 1968: deux pages signées par Jean-Louis Modin présentent le déroulement de la 21e Course de la Paix. Axel Paschel le vainqueur sympathique, Karel Vavra, le second, Jan Magiera, le troisième, Gainan Saidschuchin, le quatrième, qualifié de "Darrigade soviétique" sont présentés aux lecteurs de façon vivante. Un allemand " de l'Est", un tchécoslovaque, un polonais, un soviétique, un quarté idéal qui n'oublie ni les pays organisateurs, ni la tutélaire Puissance voisine.
  • numéro 113, mai 1969
  • numéro 141, juin 1971
  • numéro 172, juin 1973
  • numéro 256, août 1978, dans la partie "encyclopédie".

Voir également les articles réguliers de Émile Besson dans le quotidien français l'Humanité au moment de la compétition. L'un d'eux retrace la place de la presse française dans la Course de la Paix. Tous mettent en avant "l'approndissement de l'amitié" entre les coureurs et les peuples qu'engendrerait la Course de la Paix:

  • l'Humanité, 9 mai 1977: Le Tour des amateurs, en 30 ans, la Course de la Paix a acquis ses lettres de noblesse.
  • l'Humanité-Dimanche, 7 mai 1983, lors de la 36e Course : La plus belle épreuve du monde démarre dimanche à Varsovie.

Les années où L'Équipe délègue un journaliste sur la Course, l'information est plus diversifiée. Ainsi en 1981, Robert Pajot s'attache à présenter les vainqueurs d'étapes et le vainqueur final de cette 34e édition. Qui est Zagretdinov , titre t-il lors de l'arrivée finale à Varsovie. Mais le titre de l'article principal constate sur 5 colonnes: Les Soviétiques sont trop forts. Face à eux , l'allemand ( de l'Est, certes, mais ...)Ludwig fait front. Le vocabulaire guerrier, fréquent dans le Sport, rappelle inconsciemment entre Berlin, Prague et Varsovie des réalités et des passés moins fraternels que ce qu'en écrivent les journalistes du Miroir du cyclisme. En 1982 l'envoyé spécial du quotidien sportif français est Patrick Chêne, futur suiveur du Tour de France pour la Télévision française. Le 24 mai 1982, le titre de sa chronique de fin de course est : Ludwig... mais aussi Saudé. L'un est le vainqueur final à Berlin, l'autre est 58e. Mais il vient de gagner la dernière étape !

La Course de la Paix trouve écho dans les brochures et revues éditées en français par les différents comités de la République Démocratique Allemande, chargés de populariser les réalisations du régime: le fait que Gustave Schur, deux fois vainqueur de la Course soit sportif et député au Parlement est mis en avant avec constance. L'Écho d'Allemagne, transformé en RDA Réalités tient une place non négligeable, dans ce dispositif "germano-allemand". Ainsi:

  • L'Écho d'Allemagne, avril 1973: une page est consacrée à la XXVIe course de la Paix. A cette date le magazine note que depuis 1948, 2 500 coureurs venant de 35 pays ont participé au moins une fois à la Course de la Paix. Au sein de cet ensemble, 1 561 coureurs ont participé deux fois et plus. (article signé A. Klimentschewski ).
  • RDA Réalités, juillet 1983: une page titée Le rêve de Coubertin rend compte d'une exposition berlinoise d'oeuvres artistiques sur le Sport, réalisée à la demande du Ministère de la culture. reproductions d'oeuvres illustrent l'article. L'une est un tableau de Bert Haller; Gustav-Adolf Schur. Le champion tient une barre d'un supposé navire, où la présence d'un vélo en fond de tableau semble incongrue. Mais l'important est dans ce champion revêtu du maillot de l'équipe de la RDA, dont le regard fixe le spectateur et l'avenir.
  • La RDA et le sport, brochure périodique du gouvernement Est-allemand, N° 3/ 1976/ une page présente Thomas Huschke, coureur de la Course de la Paix et champion du monde.
  • La RDA et le sport, 1980: une photo pleine page veut illustrer l'amitié sportive germano-soviétique. Vainqueurs de la Course de la Paix autrefois, responsables du sport aujourd'hui: Victor Kapitanov et Gustav-Adolf Schur.

Pour les émissions philatéliques:

  • Jacek Kaplowski, Ryszard Rzepko: Wyscig Pokoju 1948 - 1972. Biblioteka filatelisty, Polski zwiazek filatelistow, Varsovie, 1973.

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