- Académie de la Carpette anglaise
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L’Académie de la Carpette anglaise est une académie parodique, décernant chaque année depuis 1999 un prix dit d’« indignité civique » à un membre des élites françaises qui, selon son jury, s’est distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglais en France et dans les institutions européennes au détriment de la langue française.
Sommaire
Organisation, objectif et activités
Parmi les membres de cette académie figurent notamment Angelo Rinaldi de l’Académie française, Christine Clerc, Anne Cublier, Yves Frémion, Paul-Marie Coûteaux, Claude Duneton et Dominique Noguez. Elle est présidée par Philippe de Saint Robert, président de l’Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française.
Ce prix a été créé en 1999 par quatre associations de défense et de promotion de la langue française :
- Association pour la sauvegarde et l'expansion de la langue française, ASSELAF qui publie la revue Lettre(s),
- Avenir de la langue française (ALF),
- Défense de la langue française (DLF),
- Le Droit de Comprendre (DdC).
Selon l’Académie de la Carpette anglaise, ce prix « distingue plus spécialement les déserteurs de la langue française qui ajoutent à leur incivisme linguistique une veule soumission aux puissances financières mondialisées, responsables de l’abaissement des identités nationales, de la démocratie et des systèmes sociaux ».
Selon cette définition, ce prix n’est pas une manifestation de chauvinisme, mais une manifestation de promotion de la langue française en contre-pouvoir à la promotion de la langue anglaise là où la langue française pourrait être jugée légitime et de respect de la diversité culturelle, en particulier au sein de l’Union européenne, face à la culture « unique » d’origine « anglo-saxonne ».
Depuis 2001, a été institué un « prix spécial du jury » qui distingue les personnalités de l'élite européenne ou internationale qui collaborent activement à la propagation de la langue anglaise dans les institutions européennes ou internationales.
Les lauréats du prix de la carpette anglaise
- 1999 : Louis Schweitzer, PDG de Renault, pour avoir imposé l’usage de l’anglo-américain dans les comptes rendus des réunions de direction de son entreprise (juste devant Claude Allègre, sélectionné pour avoir déclaré à La Rochelle, le 30 août 1997, « Les Français doivent cesser de considérer l’anglais comme une langue étrangère »).
- 2000 : Alain Richard, ministre de la Défense, pour avoir obligé les militaires français à parler anglais au sein du Corps européen alors qu’aucune nation anglophone n’en fait partie.
- 2001 : Jean-Marie Messier, PDG de Vivendi Universal, pour avoir systématiquement favorisé l’anglais comme langue de communication dans ses entreprises.
- 2002 : Jean-Marie Colombani, directeur de la publication du Monde qui publie sans la moindre réciprocité, et à l’exclusion de toute autre langue, un supplément hebdomadaire en anglais tiré du New York Times.
- 2003 : le Groupe HEC, dont le directeur général, Bernard Ramanantsoa, a déclaré en décembre 2002 : « Dire que le français est une langue internationale de communication comme l’anglais prête à sourire aujourd’hui ».
- 2004 : Claude Thélot, président de la Commission du débat national sur l’avenir de l’école, pour avoir considéré « l’anglais de communication internationale » comme un enseignement fondamental, à l’égal de la langue française, et avoir préconisé son apprentissage par la diffusion de feuilletons américains en version originale sur les chaînes de la télévision française.
- 2005 : France Télécom, opérateur de téléphonie présidé par Didier Lombard, pour la mise en place de services et produits aux dénominations anglaises (« Business Talk, Live-Zoom, Family Talk... »), désigné par huit voix contre quatre pour Yves Daudigny, président du conseil général de l'Aisne pour sa campagne publicitaire en anglais « L'Aisne, it's Open ! ».
- 2006 : Le Conseil constitutionnel pour « ses nombreux manquements à l'article 2 de la constitution qui dispose que la langue de la République française est le français » et pour avoir « déclaré le protocole de Londres sur les brevets conforme à la Constitution, permettant ainsi à un texte en langue anglaise ou allemande d'avoir un effet juridique en France. »
- 2007 : Christine Lagarde, ministre de l'Économie, pour avoir quelquefois communiqué en langue anglaise avec ses services, à tel point que, selon le Canard enchaîné, celle-ci serait surnommée « Christine The Guard ».[réf. incomplète]
- 2008 : Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche pour avoir déclaré que le français était une langue en déclin et qu'il fallait briser le tabou de l'anglais dans les institutions européennes, ainsi que dans les universités françaises, en rendant obligatoire l'enseignement intensif de cette langue (ce qui est notamment contraire au traité de l'Élysée de 1963)[1].
- 2009 : Richard Descoings, directeur de l’Institut d’études politiques de Paris, pour imposer des enseignements uniquement en langue anglaise dans certaines filières proposées, et pour correspondre en anglais avec le lycée français de Madrid.
- 2010 : Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste (et ses conseillers en communication), pour leur recours systématique à des slogans anglo-saxons (du "care" à "What would Jaurès do ?").
Lauréats du prix spécial du jury à titre étranger
- 2001 : La société Lego, fabricant danois de jouets pour enfants, qui présente ses produits en France et dans le monde uniquement en anglais sous les expressions « explore being me », « explore together », « explore logic » et « explore imagination »
- 2002 : Romano Prodi, président de la Commission européenne pour l’affaire de l’étiquetage en anglais des produits alimentaires, et l’imposition de l’anglais comme langue unique de négociation pour l’élargissement européen.
- 2003 : Pascal Lamy, élu pour son utilisation systématique de l’anglais dans ses fonctions de commissaire européen, au mépris des règles communautaires.
- 2004 : Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, élu pour avoir présenté en anglais la politique de l’établissement devant le Parlement européen de Strasbourg et avoir déclaré lors de sa prise de fonction « I am not a Frenchman ».
- 2005 : Josep Borrell, président du Parlement européen, pour avoir avantagé l'anglais lors d'une session de l'assemblée parlementaire euro-méditerranée qu'il venait de présider à Rabat au Maroc sans prévoir la traduction des documents de travail.
- 2006 : Ernest-Antoine Seillière, président du BusinessEurope (ex-UICE, Union des industries de la communauté européenne), pour avoir prononcé un discours en anglais au Conseil européen à Bruxelles en mars 2006.
- 2007 : La police de Genève, pour avoir diffusé une publicité intitulée United Police of Geneva.
- 2008 : Eurostat, service des statistiques de la Commission européenne, qui diffuse depuis avril 2008 sa publication Statistiques en bref uniquement en anglais, renonçant aux langues allemande et française.
- 2009 : Jean-Louis Borloo, ministre d'État, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer, pour avoir signé, le traité de l’IRENA (Agence internationale de l'énergie renouvelable /International Renewable Energy Agency) dont la seule langue de travail est l’anglais, en invoquant l’urgence, alors que cinq pays importants ne l’ont toujours pas signé.
- 2010 : Paul Kagamé, président de la République du Rwanda, pour avoir imposé dans son pays le passage du français à l’anglais comme langue officielle et comme langue de l’enseignement, et pour avoir quitté l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) pour adhérer au Commonwealth.
Voir aussi
Notes et références
- communiqué 2008 Voir le
Articles connexes
- Impérialisme culturel, Impérialisme linguistique
- Politique linguistique, Politique linguistique de la France, Politique linguistique de l'Union européenne
Liens externes
- Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française ;
- Avenir de la langue française ;
- Défense de la langue française ;
- Francosphère Mexique-France.
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