Corps du Christ

Corps du Christ

Eucharistie

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Le terme Eucharistie (en grec ancien εὐχαριστία / eukharistía, « action de grâce ») désigne, pour les chrétiens, la célébration ou le mémorial de la mort et de la résurrection de Jésus de Nazareth, à travers la proclamation de la Bible et à travers une action de grâce qui culmine avec le partage des éléments eucharistiques - le pain et le vin - qui sont, pour les chrétiens, le corps et le sang du Christ, offert en sacrifice sur la croix et ressuscité. L’Eucharistie est, pour les catholiques, l’actualisation de ce sacrifice. Elle se fonde sur la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres.

Le premier terme pour désigner l’eucharistie fut « la fraction du pain », terme employé trois fois dans le Nouveau Testament, plus cinq fois comme verbe.

L’Eucharistie est aussi communément appelée communion, mot de même signification que le mot cène, mais d’origine latine (cena, le repas du soir, de communis, « commun »). Abusivement, le mot « eucharistie » est employé pour désigner les éléments eucharistiques ; or l’eucharistie n’est pas une chose, mais une action et un sacrement.

L'Eucharistie est un sacrement pour la quasi-totalité des Églises chrétiennes.

Sommaire

Fondements bibliques

La célébration de la Pâque juive

L’origine biblique de l’Eucharistie se place dans le contexte de la Pâque juive, fête commémorant la sortie d’Égypte par les Hébreux (livre de l’Exode). Cette fête s’étalait normalement sur 7 jours. Aujourd’hui, ce lien est rappelé chaque année à l’occasion de la liturgie pascale : les liens entre ces deux fêtes sont donc forts et actuels.

C’est pendant cette fête que Jésus va instituer l’eucharistie : Le premier jour des pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus : Où veux–tu que nous te préparions le repas de la Pâque ? (Matthieu 26:17 et Marc 14:12 )

La Cène

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Pour la tradition chrétienne, l’Eucharistie fut instituée par le Christ le soir du Jeudi Saint, dans le cadre d’un repas pascal qui allait prendre un sens nouveau. Les Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc, Luc) rapportent le récit de l’institution, qui est prononcé par le prêtre ou un pasteur dans toute célébration de l’eucharistie (sauf chez les Assyriens) :

La nuit même où il fut livré, il prit le pain, et en rendant grâce il le bénit, il le rompit et le donna à ses disciples, en disant : « Prenez, et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous. »
De même, à la fin du repas, il prit la coupe (le Saint Calice), et en rendant grâce il la bénit, et la donna à ses disciples, en disant : « Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi. »

Le repas eucharistique est répété par le Christ ressuscité devant les pèlerins d’Emmaüs et la fraction du pain devient une pratique régulière de l’Église primitive.

Mémorial de la rédemption

La longue prière dans l'évangile de Jean (ch. 17), dite "prière après la Cène" consacre le lien entre le geste du mémorial, institué par le Christ lors de la Cène, et la mort sur la croix qui va suivre : Il donne à cette mort son sens, un sens cosmique, celui d’un sacrifice rédempteur pour toute l’humanité.

Par ce lien, la répétition de la Cène devient le support par lequel l’effet du sacrifice est en permanence actualisé et rendu présent dans le monde.

Le pain de vie dans l’Évangile

L’Eucharistie est à la fois un sacrement et un sacrifice. Le « Discours du Pain de Vie » (Évangile selon Jean, 6, 30-40) indique la signification et l’importance de l’Eucharistie dans la vie chrétienne :

Ils lui dirent alors : « Quel signe fais-tu donc, pour qu’à sa vue nous te croyions ? Quelle œuvre accomplis-tu ? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit : Il leur a donné à manger du pain venu du ciel. »
Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, non, ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain qui vient du ciel ; mais c’est mon Père qui vous le donne, le pain qui vient du ciel, le vrai ; car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. » Jésus leur dit : « Je suis le pain de vie. Qui vient à moi n’aura jamais faim ; qui croit en moi n’aura jamais soif».

Signification

Faisant une lecture littérale des paroles de l’institution, à la lumière du Discours du Pain de Vie (cf. ci-dessus), toutes les Églises chrétiennes, à l’exception des disciples de Zwingli (protestants libéraux et certains évangéliques) professent la présence réelle du Christ, en son corps et son sang, sous les apparences (« espèces ») du pain et du vin. C’est la doctrine de la transsubstantiation. Cette doctrine a été élaborée au cours du Moyen Âge. Elle a été déclinée de différentes manières à partir du XVIe siècle.

L’Eucharistie est à la fois un repas, commémorant la Sainte Cène du Jeudi Saint et anticipant le « banquet des noces de l’Agneau » promis dans le livre de l’Apocalypse — et, pour les catholiques, les orthodoxes, les anglicans, l'Église de Suède et pour les autres Églises de la Communion de Porvoo, le mémorial ou l’actualisation de l’unique sacrifice du Christ, qui a offert son corps et versé son sang sur la croix.

Articulation sacramentelle

La célébration eucharistique superpose généralement trois aspects importants de la vie spirituelle:

  • Spécifiquement, le caractère propre de la Messe réside dans l’actualisation du sacrifice du Christ accomplie par un prêtre. C’est par la Messe que l’Église répond à l’ordre du Christ, « faites ceci en mémoire de moi », et rend manifestement présente dans le monde la présence éternelle de ce sacrifice.
  • Le cadre général est celui d’un moment de prière collective, comme le sont les offices de la liturgie des heures. À ce titre, l’assemblée prie et chante, et entend lectures et commentaires.
  • Enfin, la Messe est l’occasion d’administrer aux fidèles qui y assistent un sacrement, le sacrement de communion. C’est au sens strict ce sacrement que désigne le mot « eucharistie ».

Mémorial du sacrifice du Christ

Cette liturgie a pour finalité de manifester, concrètement et dans l’instant présent, la présence éternelle du sacrifice du Christ. La messe, en tant que célébration liturgique, peut se définir comme étant la participation de l’Église au sacrifice rédempteur de la nouvelle et éternelle Alliance, que le Christ offre à son père, dans la consécration du pain en son corps et du vin en son sang.

En évoquant cette présence du Christ éternel, la messe catholique est célébrée "Ad laudem et gloriam nominis sui, ad utilitate quoque nostram, totiusque ecclesiae suae sancte" (Pour la louange et la gloire de son nom, pour notre bien, et celui de toute sa sainte église) : comme une action de grâce et de louange à Dieu, qui a sa légitimité propre, mais également comme offrande propitiatoire, c’est-à-dire qui permet d’introduire les demandes de l’assemblée auprès de Dieu, d’une manière qui lui rappelle son engagement à agir favorablement pour le salut spirituel de son peuple.

Consécration

Dans la Messe catholique, l’actualisation du sacrifice se traduit par la consécration du pain et du vin, qui deviennent le corps et le sang du Christ ; cette transformation porte le terme de transsubstantiation (le pain et le vin changent de substance et non de nature). Sur le plan liturgique, la messe trouve son accomplissement dans le mémorial eucharistique et la prière d’épiclèse, son sommet dans la doxologie finale accompagnée de l’élévation, et sa conclusion dans la communion sacramentelle du célébrant aux deux espèces, de sorte que, par cette dernière, l’Église reçoive la communication du Saint-Esprit en vue de l’édification de son unité par la rémission des péchés.

Communion

La messe catholique est ainsi liée au sacrement de la Communion, où les fidèles sont conviés à partager le corps et le sang du Christ sous la forme du pain et du vin. Il ne peut pas y avoir de messe sans communion, puisque le prêtre communie nécessairement, mais la communion des fidèles n’est pas obligatoire. Inversement, la communion est possible en dehors de la messe (typiquement, pour la communion des malades), mais les espèces sont nécessairement consacrées au cours d’une messe.

La communion est un sacrement, c’est-à-dire le signe visible d’une réalité spirituelle : l’effet que la passion du Christ a produit dans le monde, le sacrement de l’eucharistie le produit dans l’homme. Selon cette religion, l’eucharistie nourrit et fait grandir dans le fidèle suffisamment disposé les vertus "théologales", c’est-à-dire les vertus dont la croissance ne dépend pas de l’action de l’homme, mais de l’œuvre de Dieu : la Foi, l’Espérance et la Charité.

Aspects pratiques

L’hostie qui est consacrée est un pain fait de farine de blé sans levain. Aussi, les hosties se conservent bien et prennent peu d’espace. Il est également possible d’utiliser du pain levé si l’on manque d’hosties (excepté à la période de Pâques). Depuis plusieurs siècles, l’Église catholique utilise du vin blanc, le vin rouge risquant de tacher les linges blancs[1].

La communion est valable sous l’une ou l’autre des espèces, ou sous les deux, et peut toujours être effectuée sous chacune de ces trois formes. Concrètement, pour des raisons pratiques, la communion se limite usuellement au pain, sous forme d’hostie. La communion au sang du Christ, sous forme de vin, est plus compliquée et soulève des questions d’hygiène (boire avec le calice les uns après les autres). Cependant, cette communion au vin est rétablie pour les fidèles dans certaines cérémonies à caractère particulièrement exceptionnel (mariage, confirmation, etc.).

Après la communion, le prêtre doit finir le vin et procéder à une purification des récipients vides pour en éliminer les traces de matière consacrée. S’il reste des hosties, elles peuvent être placées dans un ciboire recouvert enfermé dans le tabernacle. Excepté dans une petite boîte (la custode réalisée généralement dans un métal précieux) spéciale pour la communion des malades ou le Saint-Sacrement destiné à l’adoration, il est rigoureusement prohibé de faire sortir une hostie consacrée de l’église où elle se trouve. Si le prêtre ne peut placer les hosties consacrées dans le tabernacle, il faut qu’il les mange (ou les fasse manger à des fidèles).

Controverses

Au Moyen Âge

La question de la réalité de l’eucharistie, c’est-à-dire de la présence physique du corps et du sang du Christ, est soulevée dès le Moyen Âge. Les réalistes, qui défendent cette idée (comme Paschase Radbert dans son De partu Virginis) se voient opposer les résistances des symbolistes (comme Ratramne de Corbie).

Le débat se durcit au XIe siècle. Bérenger de Tours affirme, en se référant à saint Augustin, qu’une présence « intellectuelle » s’ajoute au pain et au vin sans se substituer à eux[2]. Il trouve l’opposition de théologiens comme Lanfranc de Pavie, qui défendent l’idée d’un changement de substance : la « transsubstantiation » telle qu’on l’appelle à partir du XIIe siècle, puis au IVe concile de Latran (1215).

Au XIIIe siècle naît la fête du "Corps du Christ" ou "Saint-Sacrement", l’office en est composé par Thomas d'Aquin, et alors seulement est généralisée la pratique d’élever l’hostie et le calice pour les montrer aux fidèles. Cette place croissante se traduit aussi dans les hérésies, par l’excès (hosties magiques) comme par la contestation (pétrobusiens, cathares, lollards, hussites).

Au moment de la Réforme

C’est le concile de Trente qui a explicité et officialisé pour l’Église catholique romaine le dogme de la transsubstantiation, en réaction contre les thèses protestantes qui étaient discutées à cette époque.

Au moment de la Réforme protestante, l’aspect sacrificiel de la messe a été rejeté par certains réformateurs. Le dogme a été contesté et la célébration dominicale a pris un sens plus ou moins différent dans les diverses confessions protestantes. D’autres, comme Laurentius Petri (Suède) et Thomas Cranmer (Angleterre) l’ont bien conservé et enseigné.

Les luthériens ont gardé l’essentiel de la liturgie catholique mais ont redéfini le dogme, parlant de consubstantiation (sous l’apparence du pain et du vin, il y a simultanément la réalité du corps du Christ et du pain, respectivement du sang du Christ et du vin).

À la suite de Zwingli notamment, les premiers réformés ont contesté plus radicalement la messe, l’eucharistie, n’y voyant qu’un geste symbolique ; dès lors, la lecture et l’explication de la Parole de Dieu (la Bible) prit une place beaucoup plus centrale dans la célébration dominicale. La « Sainte Cène » (du grec κοινός / koinos, « commun », d’où : repas pris en commun ou du latin cena, repas du soir ) n’est pas célébrée tous les jours, ni même tous les dimanches.

Jean Calvin, pour sa part, et les Églises réformées et évangéliques qui le suivent, confessent dans le sacrement la présence réelle du Christ qui le préside, mais sur un monde spirituel (par l’action du Saint-Esprit) et non pas matériel. Les Églises réformées, de nos jours, tendent vers une célébration hebdomadaire de la Cène.

Eucharistie et œcuménisme aujourd’hui

Dans toutes les confessions chrétiennes, on perçoit mieux aujourd’hui le lien avec les traditions juives de reconnaissance envers les œuvres de Dieu, et particulièrement dans les bénédictions pendant le repas, notamment celle du shabbat (pain et vin). Cette origine commune et d'intenses discussions théologiques ont permis de remettre en perspective les pratiques de chacun. Un document essentiel fut publié en 1982, par la commission théologique du Conseil oecuménique des Eglises (Foi et Constitution), à laquelle toutes les Eglises et communautés chrétiennes participent: le document s'intitule Bapteme - Eucharistie - Ministere[3].

Catholicisme et orthodoxie

Catholiques et orthodoxes partagent la même doctrine au sujet de l’Eucharistie et reconnaissent mutuellement la validité de sa célébration dans l’une et l’autre Église. Il y a des différences dans la liturgie (communion sous une ou sous deux espèces, etc.) et dans les formes de dévotion (processions du Saint-Sacrement : pratique courante dans le catholicisme, non dans l’orthodoxie), ainsi que dans le vocabulaire (les catholiques parlent plutôt de « sacrement », les orthodoxes de « mystère »). L’intercommunion est possible dans les cas de nécessité exprimés dans le canon 844 du Droit Canon de l’Église romaine.

Réforme

De même, et malgré des divergences secondaires, les réformés et les luthériens sont, en Europe du moins, en pleine communion, et partagent sans problème l’Eucharistie et leurs pasteurs.

Le désaccord est profond entre les catholiques et les protestants, et les termes utilisés n’ont pas toujours la même signification.

Les points de désaccord

La question de la Présence réelle (dans le sens, où la célébration affecte la substance du pain et du vin) demeure un point d’achoppement majeur, avec des conséquences multiples qui rendent inenvisageable pour l’Église catholique romaine l’intercommunion entre protestants d’une part et catholiques et orthodoxes de l’autre. Même si la recherche actuelle des théologiens permet d'envisager de nouvelles manières de rendre compte d'un mystère [4], on bute sur des difficultés quasi insurmontables en raison des formulations médiévales héritières de la métaphysique classique. Dans plusieurs pays, les divergences n'empêchent pas des actions communes, ainsi que des prières communes, sans célébration du sacrement de l'eucharistie. La semaine de l'unité en janvier permet chaque année des échanges de chaire entre communautés, des moments de prière en commun, et des rapprochements.

De plus, des divergences au sujet du sacerdoce (sacerdoce ministériel réservé aux hommes ou non, qui doivent être prêtres ordonnés ou non) et de l'organisation ecclésiastique (succession apostolique) élargissent le fossé sur la question de la présidence du sacrement.

Symbolisme biblique de l’Eucharistie

Signification de l’agneau (1)

Jésus est l’Agneau décrit par le chapitre 53 du prophète Isaïe (verset 5 à 7) : Mais il était transpercé à cause de nos crimes, Écrasé à cause de nos fautes ; Le châtiment qui nous donne la paix est (tombé) sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie ; Et l’Éternel a fait retomber sur lui la faute de nous tous. Il a été maltraité, il s’est humilié Et n’a pas ouvert la bouche, Semblable à l’agneau qu’on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent ; Il n’a pas ouvert la bouche.

Ces versets recouvrent de nombreux parallèles avec la vie de Jésus :

  • Mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt, il sortit de l’eau et du sang. (Jean 19:34)
  • Il nous donne la paix : Car il a plu (à Dieu) de faire habiter en lui toute plénitude et de tout réconcilier avec lui–même, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. (Colossiens 1:19-20)
  • Nous étions errant comme des brebis : Moi, je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. (Jean 10:11) et Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule et en eut compassion, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger ; et il se mit à les enseigner longuement. (Marc 6:34 )
  • Semblable à l’agneau  : Le lendemain, il vit Jésus venir à lui et dit : Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. (Jean 1:29)

Signification de l'agneau (2)

Le second passage le plus connu est l'association faite avec le sacrifice du fils d'Abraham : Dieu dit : Prends donc ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va–t’en dans le pays de Moriya et là, offre–le en holocauste sur l’une des montagnes que je t’indiquerai. … L’ange dit : N’étends pas ta main sur le jeune homme et ne lui fais rien ; car j’ai reconnu maintenant que tu crains Dieu et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. Abraham leva les yeux et vit par derrière un bélier retenu dans un buisson par les cornes ; alors Abraham alla prendre le bélier et l’offrit en holocauste à la place de son fils. (Genèse 22:2, 12-13)

  • Le fils d'Abraham est l'image du fils de Dieu : Voici : tu deviendras enceinte, tu enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très–Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. (Luc chapitre 1, verset 31 et 32). C'est d'ailleurs à cause de cette seule affirmation qu'il sera crucifié : Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi, et selon la loi, il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. - (Jean 19:7).
  • Le bélier que trouve Abraham devient l'Agneau de Dieu : Le lendemain, il vit Jésus venir à lui et dit : Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. (Jean 1:29)
  • Mais cette mort mène à la résurrection : Jésus commença dès lors à montrer à ses disciples qu’il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. (Matthieu 16:21) mais que l'on retrouve aussi dans (Matthieu 20:19 - Luc 9:22 - Luc 13:32 - Luc 18:33 - Luc 24:46).

Signification du sang

Le sang des béliers servait de signe pour épargner les hébreux lors de la délivrance et de la sortie d'Égypte : Quand l’Éternel traversera l’Égypte pour frapper et qu’il verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, l’Éternel passera par–dessus la porte et ne laissera pas le destructeur entrer dans vos maisons pour (vous) frapper. (Exode 12:23).

Ce même sang permet la relation avec Dieu via le Christ : C’est pourquoi Jésus aussi, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. (Hébreux 13:12)

On pourra rapprocher 'hors de la porte' avec l'injonction de Dieu pour la pâques : Car les corps des animaux dont le sang a été offert pour les péchés dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur, sont brûlés hors du camp. C’est pourquoi Jésus aussi, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Sortons donc hors du camp pour aller à lui, en portant son opprobre. (Hébreux 13:11-13)

Signification de l'Égypte

Jésus et ses disciples (tous juifs) ont donc naturellement fêté cet événement tout en lui donnant un sens plus profond (pour les chrétiens), car assimilant la sortie d'Égypte à la délivrance définitive de la désobéissance à Dieu (une des significations du mot péché) : Et leurs cadavres (resteront) sur la place de la grande ville, qui est appelée dans un sens spirituel Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. (Apocalypse, chapitre 11, verset 8)

Bibliographie

  • Eucharistia. Encyclopédie de l’Eucharistie. Sous la dir. de Maurice BROUARD. Paris, Cerf, 2002.
  • Robert Cabié, L’Eucharistie. Paris 1983 (collection L’Église en prière 2).
  • Arnaud Join-Lambert, Guide pour comprendre la messe, 250 p. Paris, Mame 2002.
  • Josef-Andreas Jungmann, Missarum Sollemnia. Explication génétique de la messe romaine. Trad. revue et mise à jour d’après la 3e éd. allemande. Paris 1952–1956 (collection Théologie 19-21).
  • Pierre Jounel, La messe hier et aujourd’hui. Paris 1986.
  • Ghislain Lafont, Eucharistie. Le repas et la parole. Paris 2001.
  • Enrico Mazza, L’Action eucharistique. Origine, développement, interprétation. Paris, Cerf, 1999 (collection Liturgie 10).
  • René Prophète, Mémoire, Sacrifice, Présence réelle, langages eucharistiques, 276p., Ed. Profac Lyon, 2000.
  • Max Thurian, Le Mystère de l’eucharistie. Une approche œcuménique. Paris 1981 (collection Foi chrétienne).
  • Maurice Vloberg, L’Eucharistie dans l’art, 2 vol, tome 1 ill. 142p., tome 2 ill. 317p., Ed. Arthaud, 1946.

Notes et références

  1. Pierre-Marie Gy, Le vin rouge est-il préférable pour l’Eucharistie ?, dans : Liturgia et Unitas. Études liturgiques et œcuméniques sur l’Eucharistie et la vie liturgique en Suisse. In honorem Bruno Bürki. Ed. par M. KLÖCKENER – A. JOIN-LAMBERT. Fribourg – Genève 2001, p. 178-184.
  2. Dominique Poirel, article "Eucharistie" du Dictionnaire du Moyen Âge, Paris, PUF, 2002
  3. FOI ET CONSTITUTION, Baptême - Eucharistie - Ministère. Paris – Taizé 1982
  4. Par exemple les catégories de signes et symboles, cf. Arnaud Join-Lambert, Célébrer les sacrements : action et langage prophétique, in : Précis de théologie pratique. Éd. Gilles Routhier – Marcel Viau. Bruxelles – Québec – Paris, 2e éd. augmentée, 2007 (collection Théologies pratiques) p. 551-562

Annexes

Articles connexes

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Voir « eucharistie » sur le Wiktionnaire.

Liens externes

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