- Coopérative d'entrepreneurs
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Une coopérative d'entrepreneurs (on dit aussi Coopérative d’Activités ou Coopérative d'Activités et d'Emploi) est - soit une SCOP - soit une société coopérative à responsabilité limitée (SCRL) qui propose une alternative à la création d'entreprise classique à toute personne souhaitant se mettre à son compte pour vivre de son savoir-faire.
L'idée : créer son emploi salarié au sein d'une entreprise que l'on partage avec d'autres entrepreneurs (plutôt que de créer sa propre entreprise isolée...)
Sommaire
Historique
La première coopérative d'entrepreneurs est née en 1995 à Lyon, avec pour objectif de sécuriser la démarche entrepreneuriale de personnes créant leur propre emploi (éventuellement à défaut d'en trouver un...). Il s'agissait à l'origine de simplement permettre le test « grandeur nature » et le développement d'une activité économique sans nécessité de constituer une entreprise juridiquement autonome ni perte des droits sociaux. Au sein de la coopérative d'entrepreneurs, le porteur de projet apprend ainsi son métier d'entrepreneur sur le tas, en bénéficiant d'un accompagnement pragmatique, adapté à ses besoins, et en se libérant des questions administratives, fiscales ou comptables qui sont mutualisées.
Petit à petit, ce cadre initial s'est renforcé dans le sens d'une plus grande mutualisation et de l'appropriation de ces entreprises par leurs membres (chaque entrepreneur-salarié a vocation à devenir associé de la SCOP). Aujourd'hui, les coopératives d'entrepreneurs constituent une nouvelle forme d'entreprise et le fer de lance de l'idée d'entrepreneuriat collectif.
Confidentiel à l'origine, le concept s'est rapidement développé en France (il existe en 2007 plus de soixante-dix Coopérative d'Activités et d'Emploi (CAE) en France métropolitaine et dans les DOM) mais aussi en Belgique (une demi-douzaine de coopérative) ou encore au Maroc, en Suède et au Québec. Plusieurs projets sont à l'étude ou en cours de constitution ailleurs dans le monde.
Le concept attirant les entrepreneurs de tous horizons, des coopératives d'activités de filières voient le jour. Ces coopératives spécifiques à des filières professionnelles répondent au besoin d'adhésion à des conventions collectives spécifiques, aux obligations relatives à la sécurité (syndicats) ou encore réglementations spécifiques. C'est ainsi que se sont développées, en plus des structures généralistes, des CAE dédiées au services à la personne, au bâtiment, aux métiers de l'art et de la culture.
Fonctionnement pratique
Tout porteur de projet est susceptible d'être accueilli au sein d'une coopérative d'entrepreneurs à condition que son activité puisse être techniquement intégrée. Il bénéficie immédiatement d'un accompagnement visant à mettre sur les rails son activité commerciale et économique sous sa propre marque (accompagnement gratuit, co-financé par différents partenaires publics ou issus de l'économie sociale).
Dans un premier temps, le porteur de projet va pouvoir développer son activité sans perdre ses droits sociaux et adapter ses revenus et ses charges dans la durée. Pour cela, dès ses premières facturations, il signe avec la CAE un contrat de travail (CDI à temps variable) et commence à se salarier au sein de la CAE grâce à la signature d'une convention d'accompagnement entre l'entrepreneur solidaire et la coopérative généraliste ou spécialisée (de 3 mois renouvelables une fois) grâce à son propre chiffre d'affaires. L'accompagnement dans la durée vise à développer progressivement l'activité (et donc le salaire provenant de cette activité) jusqu'à parvenir à un revenu stable et conséquent. L'entrepreneur-salarié peut dès lors devenir associé de la CAE. À tout moment, il peut aussi quitter la Coopérative d'Activités et d'Emploi afin de poursuivre son activité dans le cadre d'une entreprise qu'il aura créée ou non.
Chaque entrepreneur-salarié contribue à la mutualisation des frais de fonctionnement administratif (gestion de son activité, comptabilité et traitement des salaires) de la CAE par une participation prélevée mensuellement (entre 7 à 10 %) le plus souvent calculé à partir de son chiffre d'affaires ou bien de sa marge brute (selon l'importance de la part d'achat-revente rentrant dans son chiffre d'affaires), à cela il faut ajouter le coût mutualisé de l'assurance couvrant l'activité (15€ à 60€/mois selon l'activité). Les réussites individuelles consolident le collectif ; en retour, la réussite collective dynamise les réussites individuelles. Le développement économique de la coopérative permet ainsi aux entrepreneurs-salariés, notamment aux associés, de mutualiser un nombre croissant de charges et d'accueillir parmi eux de nouveaux porteurs de projets.
Pour tous au sein d'une coopérative d'entrepreneurs, il s'agit de se créer collectivement de la sécurité (économique, humaine, sociale, financière...) et des droits (représentation du personnel, couverture sociale...) en partageant le cadre entrepreneurial et en mutualisant les compétences.
Voir aussi
Liens externes
- Coopérer Pour Entreprendre
- COPEA, Association nationale des coopératives d’activités
- Les CAE, site de la confédération nationale des SCOP (Coopératives d'activités)
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