- Contrebasses
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Contrebasse
La contrebasse est un instrument grave de la famille des instruments à cordes.
Elle peut se jouer en frottant les cordes avec l'archet (arco) ou en les pinçant avec les doigts (pizzicato). La contrebasse est très utilisée en musique classique, au sein des orchestres symphoniques, et en jazz où elle fait partie de la section rythmique. La contrebasse est également utilisée dans les autres styles comme le blues, le bluegrass, le rock and roll, le psychobilly, le rockabilly et le tango.
Les essences de bois utilisées pour la construction des contrebasses sont variables, mais on retrouve généralement de l'épicéa pour la table, de l'érable, de l'ébène pour la touche. Certains contreplaqués sont parfois utilisés, généralement pour les instruments d'étude. On trouve aussi des contrebasses récentes en fibre de carbone.
Jusqu’à une époque récente, l’appartenance de la contrebasse à la famille des violes ou à celle du violon était un sujet de débat, débat qui trouvait son origine dans des considérations organologiques, musicologiques et même étymologiques erronées, remontant au XIXe siècle. Les recherches qu’a menées Paul Brun[1], contrebassiste à l’Orchestre national de Lille, qui font aujourd’hui autorité dans le monde entier, ne laissent plus guère de place au doute : c’est bien à la famille du violon qu’appartient la contrebasse, même si un certain nombre de violes de gambe contre-basses, transformées par suppression des frettes et modification du chevillier (pour passer de six cordes à cinq ou quatre), et qui sont parvenues jusqu'à nous, ont pendant longtemps contribué à accréditer la thèse inverse.
Le répertoire contemporain est particulièrement abondant : acoustique, avec électronique, ou théâtre musical.
Sommaire
L'instrument
Elle possède généralement quatre cordes accordées en quartes (mi, la, ré et sol, du grave vers l'aigu). On peut trouver parfois une cinquième corde de do (école française), accordée une tierce sous le mi (soit une octave plus bas que la note la plus grave du violoncelle); ou encore un do à la quarte supérieure de la corde de sol ( accord utilisé quelquefois dans le jazz). La tessiture de la contrebasse atteint alors 4 octaves, du do 0 au do 4. D'autres écoles préfèrent accorder cette 5ème corde en si, pour des raisons de facilité des positions. Certains orchestres symphoniques rendent obligatoire l'usage de la contrebasse à 5 cordes. En effet, seule celle-ci permet d'avoir le registre le plus grave du 16 pieds (appelé ainsi par référence aux flûtes d'orgue produisant ce registre), indispensable pour jouer certaines partitions telles qu'elles sont écrites, sans avoir à transposer.
La contrebasse est le plus grand (elle mesure entre 1,60 m et 2,05 m) et le plus grave des instruments de la famille des cordes frottées, avant l'octobasse. À la différence des autres instruments de la famille (violon, alto, violoncelle,octobasse), qui s'accordent en quintes, elle s'accorde aujourd'hui en quartes, essentiellement pour des raisons de facilité de doigté. C'est Cherubini, directeur du Conservatoire de Paris, qui imposa en 1832 l'accord en quartes en usage dans les pays germaniques. Jusque là, l'accord qui avait généralement prévalu en France pour la contrebasse était l'accord en quintes[2].
Histoire de la contrebasse
L'apparition de la contrebasse remonterait à 1620[réf. nécessaire], succédant au violone et à la contrebasse de viole, mais elle ne fut introduite dans l'orchestre qu'au milieu du XVIIe siècle. Initialement, elle doublait les parties des violoncelles à l'octave inférieure, puis elle s'émancipa, et les contrebasses obtinrent progressivement dans les orchestres leur propres partitions dans la période romantique.
Archets
Il y a deux types d'archet qui sont utilisés avec la contrebasse. L'archet français est semblable aux archets des autres instruments de la famille du violon (violon, alto, et violoncelle). L'archet allemand est moins long, et il est tenu d'une façon différente (rappelant l'archet de la basse de viole). L'archet allemand est beaucoup plus vieux que l'archet français. L'archet français n'était que peu utilisé avant les années 1800, avant qu'il fût adopté par le virtuose italien Giovanni Bottesini. La plupart des archets sont taillés et fabriqués dans un bois du Brésil appelé Pernambouc. La couleur varie du marron clair au noir.
Cordes
Avant le milieu du XXe siècle, les cordes de contrebasse étaient généralement faites de boyau, mais depuis ce temps, les cordes en métal ont largement remplacé les cordes en boyau, car elles tiennent mieux l'accord, et sont moins fragiles que ces dernières. De nos jours, l'usage des cordes en boyau est principalement restreint aux contrebassistes actifs dans les domaines de la musique baroque, du rockabilly, du blues traditionnel, du bluegrass, et du jazz traditionnel.
La transition du boyau au métal a aussi influencé l'évolution de la technique de l'instrument, car les cordes en métal peuvent être plus proches de la touche que les cordes en boyau, ce qui les rend plus faciles à jouer. De plus, elles peuvent être jouées dans des positions plus hautes sur les cordes graves, sans sacrifice au niveau de la sonorité. La méthode classique de contrebasse du XIXe siècle de Franz Simandl n'utilise pas la corde de mi grave dans les positions les plus hautes, car avec les cordes en boyau à une grande distance de la touche, le son n'était pas clair dans ces positions aiguës. Cependant, avec les cordes en métal modernes, les contrebassistes peuvent jouer avec un son clair dans les positions aiguës sur les cordes graves de mi et de la.
Modes de jeux
A l'instar des autres instruments graves, la contrebasse est riche d'une grande diversité de timbres et de manière de jouer ( modes de jeux ).
Exemple audio de modes de jeu :*[1]
Variantes de contrebasses
Contrebasses électriques
Il existe des contrebasses électriques (souvent noté par le sigle EUB, soit en anglais electric upright bass), différentes des guitares basses. Les contrebasses électriques ressemblent un peu à la contrebasse, mais elles se débarrassent souvent du grand corps en bois comme résonateur. À la place, l'instrument se sert d'un micro ("pickup" en anglais) qui est branché à un amplificateur. Sans le grand corps, les contrebasses électriques sont plus faciles à transporter, et il est plus facile d'accéder aux notes aigues. Les contrebasses électriques sont souvent utilisées par les musiciens du jazz-rock ou fusion, comme Medeski, Martin et Wood, et Les Claypool.
Contrebasses en composite
Dès 1986, des contrebasses entièrement en matériaux composites à base de fibres de carbone (sauf la touche, le chevalet et l'âme qui sont en bois), les contrebasses COSI (pour "Composite String Instruments") sont sorties de l'atelier français du luthier composite Jean-Claude Lagarde. Contrebasses acoustiques, ayant les mêmes propriétés que les contrebasses en bois quant à l'évolution du son (une contrebasse jouée n'aura pas le même son qu'une contrebasse neuve), elles sont plus légères et plus robustes du fait du matériau utilisé. Les changements de température et d'hygrométrie auront un effet quasi nul sur la structure de la contrebasse.
De 1986 à nos jours, Jean-Claude Lagarde a élargi la gamme des contrebasses en carbone: Tout d'abord en fabriquant des contrebasses de toutes tailles, de la 16ème à la contrebasse 5 cordes. Puis en créant la "CHASE" (du nom d'une poursuite en jazz):une nouvelle gamme de contrebasse en matériaux composites à base de fibres de carbone, issue de ses recherches et de son travail avec les musiciens.
Trés controversées à leur naissance, les avis des musiciens sur les contrebasses en carbone semblent connaître aujourd'hui une reconnaissance internationale: anonymes ou réputés, de nombreux musiciens de tout style en ont adopté... au moins une! D'autant que l'option "démontable" répond au vieux rêve des contrebassistes voyageurs. voir le site du luthier [2]
Il existe également des contrebasses dont le dos et les éclisses, voire tout le corps, sont en composite carbone. Le luthier Patrick Charton a également fabriqué une contrebasse avec un manche démontable et réglable, ce qui la rend tout à fait adaptée au transport. D'autant plus que la tension exercée sur l'âme est modifiable, pour parer par exemple aux brusques changements de température. Cette contrebasse moderne est nommée C21 : voir le site du luthier [3]
Le livre "Lutherie composite", paru en 2007, éd. "Connaissances et savoirs", [4] a été le premier ouvrage a aborder ce sujet.
Contrebassine
Les premiers musiciens de jazz dans le XIXe siècle [réf. nécessaire] utilisaient la "contrebassine" ou la poubelle-basse, un "instrument premier" constitué d'une bassine ou une poubelle (comme caisse de résonance), d'un manche à balai et d'une corde à linge.
Surnom
Familièrement, les musiciens appellent la contrebasse "la grand-mère". On remarque que comme beaucoup d'autres instrument à cordes (guitare, violoncelle, basse et oud), elle est associée à une personne de sexe féminin... Ce sobriquet de mère-grand semble avoir pour origine un disque qui fit les beaux jours de la pédagogie musicale dans les années 1950-1960, Piccolo, Saxo et Compagnie, qui racontait l'histoire d'une aimable famille dont les membres n'étaient autres que les instruments de l'orchestre symphonique... Dans cette histoire, la belle voix grave de Mamie était celle de la contrebasse !
Grands concertos et autres pièces pour contrebasse
Concertos de Dragonetti, Bottesini, Vanhal, Dittersdorf, Koussevitzky.
De nombreux concertos et pièces pour violoncelle sont transposées pour la contrebasse, tels les Suites pour violoncelle de Bach...
"L'éléphant", pièce du Carnaval des animaux de Saint-Saëns : ce mouvement est comique ; le thème, lent, est tenu par la contrebasse, soutenue par des accords de piano. On note un nombre important de modulations à partir de mi bémol majeur. Ce morceau est une parodie de la "Danse des sylphes" d'Hector Berlioz (extrait de La Damnation de Faust), qui passe de très aérienne dans sa version originale à pachydermique dans le morceau de Saint-Saëns.
Quintettes avec contrebasse op.39 de Luigi Boccherini ; quintettes pour quatuor à cordes et contrebasse d'Antonin Dvorak et Darius Mihaud ; quintette pour hautbois, violon, viole, violoncelle et contrebasse en si mineur d'Antonin Rejcha ; quintette "La truite" de Franz Schubert (écrit pour piano, volon, alto, violoncelle et contrebasse) ; quintette pour hautbois, clarinette, violon, alto et contrebasse de Sergueï Prokofiev.
Pièces pour contrebasse seule
- Suite de Marcel Bitsch
- Sonate de David Ellis
- Suite dans un mode ancien de Hans Fryba (XXe siècle)
- Hommage à Bach, Julien-François Zbinden
- "Serenade" de Hans Werner Henze
- "San Biagio 9 Agosto ore 1207, Ricordo per un contrabbasso solo" de Hans Werner Henze
- "Kadenza" pour contrebasse solo de Teppo Hauta-Aho
Répertoire contemporain
- Samuel Adler
- Georges Aperghis
- Ana-Maria Avram
- Luciano Berio
- Philippe Boivin
- Aldo Brizzi
- Sylvano Bussotti
- Elliott Carter
- John Cage
- Mario Davidovsky
- Gualtiero Dazzi
- James Dillon
- Jacob Druckman
- Pascal Dusapin
- Brian Ferneyhough
- Renaud Garcia-Fons
- James Giroudon
- Philip Glass
- Ramon Gonzalez Arroyo
- Fernando Grillo
- Sofia Gubaidulina
- Karim Haddad
- Pierre-Alain Jaffrenou
- Pierre Jodlowski
- Tom Johnson
- Oliver Knussen
- Michael Levinas
- Lowell Liebermann
- Bruno Maderna
- Martin Matalon
- Vincent Persichetti
- Horatiu Radulescu
- Kaija Saariaho
- Giacinto Scelsi
- Salvatore Sciarrino
- Bright Sheng
- Christian Wolff
- Charles Wuorinen
- Iannis Xenakis
Contrebasse et jazz
La contrebasse est beaucoup utilisée dans le jazz. Elle est surtout utilisée en pizzicato (en pinçant les cordes) plutôt qu'avec l'archet. Elle a un rôle à la fois rythmique et harmonique. Jouer une walking-bass consiste à improviser sur la ligne de basse écrite sous forme d'accords, une note en général sur chaque temps. Cette forme de jeu est utilisée la plupart du temps, bien que parfois la contrebasse tienne le thème (Paul Chambers) ou un riff récurent. On la trouve dans la plupart des formations, du trio piano, contrebasse, batterie, au big-band.
Avant 1917, année du premier enregistrement de jazz[3], la contrebasse coexiste avec le tuba (ou occasionnellement un saxophone basse) et souvent les bassistes savaient jouer des deux instruments[4]. En effet, il existe des photographies d'orchestres avec une contrebasse datées de la fin du XIXe siècle, notamment l'orchestre de Buddy Bolden photographié en 1895[5]. Cependant, le tuba, plus sonore, sera préféré pour les enregistrements, et il faut attendre le 22 juin 1925 pour le premier enregistrement d'une contrebasse dans un orchestre de jazz[6]. Cette évolution dure jusqu'en 1932-1933 où la contrebasse devient dominante, grâce à sa capacité à marquer le tempo de façon légère et dynamique[7].
En jazz classique, des instrumentistes comme Ray Brown, Jimmy Blanton, Scott LaFaro, Paul Chambers, Charles Mingus, Slam Stewart lui ont donné ses lettres de noblesse.
En jazz rock on lui préfère la basse électrique, plus véloce, et permettant plus d'effets.
Les styles de rock comme rockabilly et psychobilly ont aussi ses adeptes de la contrebasse. Dans le style de rockabilly, il y a Lee Rocker contrebassiste des Stray Cats. Aux États-Unis et en Angleterre, il y a des groupes psychobilly (un mélange de punk, rock, et rockabilly) comme Tiger Army qui utilisent la contrebasse.
Contrebasse historique
Groupe de contrebasses
L'orchestre de contrebasses ([5]) est un groupe constitué de six contrebasses, utilisant tous les registres de jeu possibles de l'instrument.
Voir aussi
Liens utiles
- contrebasse.com
- blog sur la contrebasse
- historique sur les instruments à corde frotées dans la rubrique "instruments"
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Double bass ».
- ↑ Brun, Paul, Histoire des contrebasses à cordes, Paris, La Flûte de Pan, 1982. – Brun, Paul, A New History of the Double Bass, Villeneuve d'Ascq, chez l'auteur, 1989.
- ↑ Brun, Paul, Histoire..., op. cit.
- ↑ Hélène Balse, L'évolution du rôle de la contrebasse dans le jazz jusqu'en 1960, Université Paris 4 La Sorbonne (mémoire de maîtrise de musique), Paris, 2003. [(fr) lire en ligne (page consultée le 24 mars 2008)]
- ↑ Dick Spottswood, notes du coffret de CD How Low Can You Go? - Anthology of the String Bass (1925-1941), 2006, Dust-to-Digital
- ↑ Hélène Balse, op. cit.
- ↑ Dick Spottswood, op. cit.
- ↑ Hélène Balse, op. cit.
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