- John Cage
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John Cage John Cage (deuxième en partant de la gauche) avec Merce Cunningham (à sa gauche) en 1972Nom de naissance John Milton Cage Naissance 5 septembre 1912
Los Angeles
États-UnisDécès 12 août 1992
New York
États-UnisActivité principale compositeur
Style Musique contemporaine, et expérimentale
Activités annexes philosophe, poète, plasticien John Milton Cage Jr est un compositeur, poète et plasticien américain, né le 5 septembre 1912 à Los Angeles et mort le 12 août 1992 à New York.
Sommaire
Biographie
Élève de Schönberg, John Cage s'est illustré comme compositeur de musique contemporaine expérimentale et comme philosophe. Il est également reconnu comme l'inspirateur du mouvement Fluxus, du groupe espagnol ZAJ et des expérimentations musicales radicales qui accompagnaient les chorégraphies de la Merce Cunningham Dance Company. Il y a d'ailleurs occupé la fonction de directeur musical puis de conseiller musical jusqu'à sa mort en 1992.
En 1935, faute de place pour pouvoir utiliser des instruments de percussions pour les besoins d'une œuvre destinée à accompagner une chorégraphie de Syvilla Fort, Cage crée sa première pièce pour piano préparé. Cette idée lui a en fait été suggérée par Henry Cowell, dont il fut l'élève en 1934, et qui faisait déjà de nombreuses expériences dans ce sens depuis les années 1910 (The Banshee, 1917). Cage fut très influencé par le livre New Musical Resources écrit par Cowell avec l'aide d'un professeur de Stanford à partir des leçons du professeur Charles Seeger.
Cage composa de nombreuses pièces pour piano préparé dont les Sonates et interludes, où le pianiste doit insérer de manière précise entre certaines cordes du piano des objets divers comme des boulons ou des gommes servant à en transformer le son.
L'étrangeté de ses compositions laisse transparaître l'influence du compositeur Erik Satie, auteur en son temps incompris de compositions très originales, comme les ésotériques Gnossiennes ou les très sobres et célèbres Gymnopédies. Cherchant à épurer sa musique, il eut la particularité d'écrire ses œuvres sans ponctuation musicale, laissant au pianiste comme seules indications des descriptions d'atmosphère au lieu des traditionnelles nuances.
L'une des œuvres les plus célèbres de John Cage est probablement 4′33″, un morceau où un(e) interprète joue en silence pendant quatre minutes et trente-trois secondes. Composée en trois mouvements devant cependant être indiqués en cours de jeu, l'œuvre a été créée par le pianiste David Tudor. L'objectif de cette pièce est l'écoute des bruits environnants dans une situation de concert. Cette expérimentation découle de l'importance qu'accordait John Cage à la pensée de Henry David Thoreau. Ce dernier relate dans son « Journal » qu'il est plus intéressant d'écouter les sons de la nature, le son des animaux et le glissement furtif des objets animés par les éléments naturels par le vent que la musique préméditée par l'intention d'un compositeur[1]. 4′33″ découle aussi de l'expérience que Cage réalise dans une chambre anéchoïque dans laquelle il s'aperçut que "le silence n'existait pas car deux sons persistent" : les battements de son cœur et le son aigu de son système nerveux. Comme le dit Yōko Ono, John Cage « considérait que le silence devenait une véritable musique ». À partir de cette période, toutes les compositions de Cage seront conçues comme des musiques destinés à accueillir n'importe quel son qui arrive de manière imprévue dans la composition. Cage prétendait que l'une des composantes les plus intéressantes en art était en fait ce facteur d'imprévisibilité où des éléments extérieurs s'intégraient à l'œuvre de manière accidentelle[2]. Il considérait la plupart des musiques de ses contemporains «trop bonnes car elles n'acceptent pas le chaos»[3]. À partir de cette époque, il compose des musiques uniquement fondées sur le principe d'indétermination en utilisant différentes méthodes de tirage aléatoire dont le Yi-king. Le mot « aléatoire » doit s'entendre chez John Cage, en anglais, comme chance et non pas random.
Le travail de John Cage s'appuie sur la recherche et l'expérimentation. Il fut lauréat du Prix de Kyōto en 1989. Après son divorce en 1948, John Cage a partagé sa vie durant 50 ans avec le chorégraphe Merce Cunningham[4].
Quelques œuvres
- First Construction in Metal (1939)
- Imaginary Landscape No. 1 (1939)
- Living Room Music (1940)de l'extrait story texte de gertrude STEIN
- Credo In Us (1942)
- Four walls (1944)
- Music for Marcel Duchamp (1947)
- Sonates et interludes (1948)
- Music of Changes (1951)
- 4'33 (1952)
- Radio Music (1956)
- Fontana Mix (1958)
- Cartridge Music (1960)
- Variations II (1961)
- 0'00 (4'33" No.2) (1962)
- Cheap Imitation (1969)
- HPSCHD (1969)
- Branches (1976)
- Litany for the Whale (1980)
- Ryoanji (1983)
- But What About the Noise of Crumpling Paper (1985)
- Europeras 1 & 2 (1987)
- Organ²/ASLSP (As Slow As Possible) (1987)
- Four6 (1992)
- Trio Seven Woodblocks
- Solo n°43 (Songsbooks-1970)
Quelques musiques de film
- Toutes ces belles promesses de Jean-Paul Civeyrac
- À travers la forêt de Jean-Paul Civeyrac
- Music for Marcel Duchamp (1947) est utilisé dans la bande-son du film Shutter Island de Martin Scorsese (2010)
Autres activités
- Passionné de mycologie, il fonda la New York Mycological Society.
Bibliographie
- Silence, trad. Monique Fong, Denoël, coll. Lettres Nouvelles, 1970 et 2004.
- Correspondance avec Pierre Boulez, Christian Bourgois, 1991.
- John Cage par John Cage, Textuel, 1998.
- Conversations avec John Cage, Richard Kostelanetz, trad. Marc Dachy, Éditions des Syrtes, Paris 2000.
- Pour les oiseaux : Entretiens avec Daniel Charles, L'Herne, 2002.
- Je n'ai jamais écouté aucun son sans l'aimer : le seul problème avec les sons, c'est la musique, trad. Daniel Charles, La Main courante, 2002.
- Journal : comment rendre le monde meilleur (on ne fait qu'aggraver les choses), Héros-Limite, 2003.
- Une année dès lundi : Conférences et écrits, trad. Christophe Marchand-Kiss, Textuel, 2006.
- Bischoff, Ulrich (Hg.): Kunst als Grenzbeschreitung: John Cage und die Moderne, cat. exhib. Staatsgalerie moderner Kunst, München 1991
- John Cage, théoricien de l'utopie, Antonia Rigaud, Harmattan, 2006.
Liens externes
- (fr) John Cage sur le site de l'Ircam.
- (en) Site général et très complet sur John Cage.
Références
- Esther Ferrer et André Éric Létourneau, Actes du colloque «Création en milieu contraint», Biennale de Paris, Musée du Quai Branly, Paris, 2009 Conversation entre
- Esther Ferrer et André Éric Létourneau, Actes du colloque « Création en milieu contraint », Biennale de Paris, Musée du Quai Branly, Paris, 2009 Conversation entre
- Entretien avec John Cage réalisé par Nathalie Laure, Radio de Radio-Canada, 1988
- http://www.tetu.com/actualites/culture/le-choregraphe-merce-cunningham-est-mort-15160
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