- Conseil Représentatif Des Associations Noires De France
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Conseil représentatif des associations noires de France
Conseil représentatif des associations noires de France Création 26 novembre 2005 Type association reconnue d'intérêt général président Patrick Lozès Personne(s) clé(s) Louis-Georges Tin, Michel Wieviorka Site web lecran.org Le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) est une fédération d'associations françaises. Elle a notamment pour objet d'établir un bilan chiffré des discriminations en France et de « rétablir une égalité réelle et non théorique » entre les citoyens français.
En 2009, le CRAN déclare fédérer 120 associations et fédérations d'associations dans son réseau[1].
Historique
Le Conseil représentatif des associations noires de France est créé le 26 novembre 2005 à l'Assemblée nationale par une soixantaine d'associations, notamment des représentants des Africains et des Antillais vivant en France[2]. L'idée de cette fédération remonte à un colloque « Les Noirs en France : anatomie d'un groupe invisible » organisé le 16 février 2005 à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)[3],[4].
La nouvelle organisation est présidée par la personnalité politique et le militant associatif Patrick Lozès, qui sera réélu en 2008[5]. L'ex-porte-parole des Verts Stéphane Pocrain, la députée de Guyane Christiane Taubira, le chanteur camerounais Manu Dibango ou encore l'ancien président de SOS Racisme Fodé Sylla sont présents lors de la constitution du CRAN[2].
Mi-2009[précision nécessaire], son porte-parole est Louis-Georges Tin et Claudine Tisserand en est la vice-présidente[6].
États généraux des populations noires
En avril 2006, le CRAN organise les premiers « États généraux des populations noires », à la Maison de la Mutualité à Paris, en présence de personnalités politique comme Patrick Devedjian ou Roselyne Bachelot de l'UMP [7].
« Il faut trouver un terme plus heureux que celui de « discrimination positive ». Nous sommes d'accord sur le fond. Il n'y a plus que l'expression à travailler »« Je suis une fervente apôtre de la discrimination positive, à condition qu'on ne la confonde pas avec les quotas, ce qui n'a rien à voir. […] Il faut que l'espace politique se réapproprie la question noire par exemple en rendant visible la représentation noire dans la représentation nationale. […] La discrimination positive est au cœur de l'engagement de Nicolas Sarkozy. »En avril 2007, une deuxième édition des États généraux est organisée avec la participation du socialiste Dominique Strauss-Kahn qui se prononce en faveur des « statistiques de la diversité » pour mieux évaluer les discriminations pesant sur les minorités visibles[8].
« C'est une bonne chose […] on ne traite un problème que quand on accepte de le regarder en face. […] Il faut nommer la réalité des problèmes si on veut agir contre les discriminations […] en matière de représentation politique, le petit pas en avant fait pour les beurs n'existe absolument pas pour les Noirs. »Dîners annuels
En janvier 2006, sur le modèle du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le CRAN tient son premier dîner annuel[9]. Plusieurs personnalités politiques sont présentes, dont l'adjointe à la mairie de Paris Clémentine Autain (apparentée communiste) et Stéphane Pocrain. En outre, le secrétaire national des Verts, Yann Wehrling, la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet ainsi que la secrétaire générale adjointe de l'UMP, Roselyne Bachelot ont enregistré des messages diffusés au cours de la soirée.
En février 2009, le quatrième dîner annuel du CRAN, organisé dans les salons du Cercle Républicain, accueille comme invité d'honneur Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et à l'égalité des chances. Inauguré par Chloé Mortaud, Miss France 2009, il accueille les interventions de Yazid Sabeg, Marek Halter, Roger Karoutchi, secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, Dominique Paillé, conseiller auprès du président de la République et porte-parole de l'UMP, Éric Besson, ministre de l'Immigration, Sandrine Mazetier, secrétaire nationale à l'immigration du PS, Christophe Caresche, député PS de Paris, et Mickaël Marie, secrétaire national adjoint des Verts[10].
« Ce qui manque en France, ce n'est pas la solidarité, la générosité, c'est le courage politique, déclare le président du CRAN. Les jeunes des minorités visibles sont en France vus par les politiques, au mieux comme des fardeaux, au pire comme des ennemis […] Songez que nous aspirons encore, en 2009, à l'égalité promise en 1789. […] Quand on pense qu'on se félicite des 30 000 reconductions à la frontière ! En fait, on se tire une balle dans le pied ! »Conseil scientifique
En mars 2007, le CRAN se dote d'un conseil scientifique de vingt membres, placé sous la présidence du sociologue Michel Wieviorka, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Le bureau de ce conseil scientifique est complété par les historiens Elikia Mbokolo et Pap Ndiaye[12],[13].
Idées
Réfutant tout engagement partisan mais se positionnant « dans le combat contre les discriminations et pour le devoir de mémoire », le CRAN se veut, selon son président en 2005[14], « un reflet des couleurs de la France ».
Pour le CRAN, il n'existe ni « race », ni « ethnie » ni « communauté » noire en France : l'organisation refuse donc l'utilisation des termes « statistiques ethniques » ou « statistiques ethno-raciales » et s'oppose résolument à toute forme de communautarisme[15].
Constitué sur le modèle de la National Association for the Advancement of Colored People (association nationale pour l'avancement des gens de couleur) aux États-Unis, le CRAN se dit ouvert à toutes les personnes désireuses de lutter contre les discriminations en France, quelles que soient leurs croyances, leur religion, leur genre, leur sexualité, ou leur couleur de peau[15].
Le CRAN s'inspire[réf. souhaitée] de cette lettre envoyée par Albert Einstein à l'intellectuel noir William Edward Burghardt Du Bois en octobre 1931 :
« Cela semble un fait universel que les minorités, en particulier les minorités qui sont reconnaissables à cause de leurs différences physiques, sont traitées par les majorités comme des classes inférieures. Mais le plus tragique, cependant, ce ne sont pas les désavantages économiques et sociaux que subissent automatiquement les minorités, mais le fait qu'elles intériorisent les préjugés de la majorité, et qu'elles finissent par se considérer elles-mêmes comme inférieures. On peut lutter contre ce mal terrible par l'union et l'éducation des consciences au sein des minorités, qui leur permet d'aller vers l'émancipation. L'effort résolu des Noirs américains dans ce sens mérite toute notre reconnaissance et toute notre aide. »— Albert Einstein dans une lettre envoyée à William Edward Burghardt Du Bois le 29 octobre 1931[16]
Prises de position
Débat sur la définition de la colonisation
En septembre 2006, le CRAN et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples demandent le retrait de l'édition 2007 du dictionnaire Le Petit Robert. Ils jugent deux définitions « colonialistes » car elles mettent l'accent sur l'effet « positif » de la colonisation d'un point de vue économique[17].
« Colonisation : […] Mise en valeur, exploitation des pays devenus colonies. voir colonialisme, impérialisme. »— Dictionnaire Le Petit Robert, édition 2007
« Coloniser : […] Faire de (un pays) une colonie. Coloniser un pays pour le mettre en valeur, en exploiter les richesses »— Dictionnaire Le Petit Robert, édition 2007
Ces deux définitions n'ayant pas changé depuis les années 1960, les deux associations suggèrent d'adopter une vision plus objective de la colonisation, en intégrant toutes les recherches effectuées depuis cette époque.[réf. souhaitée]
Le directeur éditorial des éditions Le Robert, Alain Rey, répond qu'il faut tenir compte des autres définitions sur le sujet présentes dans le dictionnaire.[réf. souhaitée] La définition « colonisation » renvoit ainsi vers l'entrée « impérialisme » qui décrit une « politique d'un État visant à réduire d'autres États sous sa dépendance politique, économique ou militaire ».
« Qu'était la colonisation de nouvelles terres sinon l’exploitation, la mise en valeur de ses richesses, au bénéfice des colons ? Au-delà de ça, si on n’a pas le droit de parler des côtés positifs d’une chose qui est globalement négative, c’est une forme de révisionnisme ! »— Alain Rey[précision nécessaire]
Il envisage cependant d'ajouter aux définitions contestées une citation du poète et homme politique Aimé Césaire[réf. souhaitée] :
« On me parle de progrès, de "réalisations", de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d'eux-mêmes. Moi, je parle de sociétés vidées d'elles-mêmes, des cultures piétinées, d'institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d'extraordinaires possibilités supprimées. On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemin de fer. Moi, je parle de milliers d'hommes sacrifiés au Congo-Océan. Je parle de ceux qui, à l'heure où j'écris, sont en train de creuser à la main le port d'Abidjan. Je parle de millions d'hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la danse, à la sagesse. Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme. »— Aimé Césaire dans Discours sur le Colonialisme[18]
Le premier Baromètre TNS Sofrès des discriminations à l'encontre des populations noires de France
En janvier 2007, le CRAN publie en partenariat avec l'institut TNS Sofrès le 1er baromètre des discriminations frappant les populations noires de France. Le Parisien en fait sa « une ». Le sondage révèle que plus d'un tiers des Noirs de France (37%) estime que les discriminations dont ils sont victimes se sont aggravées depuis un an. « Si l'on additionne, écrit Le Parisien, ceux des Noirs qui se disent victimes de « discriminations raciales » dans leur vie quotidienne « souvent, de temps en temps ou rarement », on obtient un pourcentage inquiétant : 56 %. »[19].
L'institut TNS Sofrès, après avoir interrogé au total plus de 13 000 personnes, estime que les Noirs de France en âge de voter (âgés de plus de 18 ans), seraient presque 2 millions en France. Le CRAN évalue, quant à lui, le nombre de Français noirs, toutes catégories d'âge confondues, à un nombre compris « entre 3 et 5 millions de personnes. » [19].
« Nous avons respecté la stricte légalité, explique à cette occasion Brice Teinturier, directeur de TNS-Sofres. C'est la première fois qu'une enquête de ce type est réalisée auprès des populations noires. Combien y a-t-il de Noirs en France ? Personne ne le sait avec précision puisque la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) interdit de constituer des fichiers à partir de données ethniques. Jusqu'à présent, les statistiques publiques recensent les individus en fonction de leur nationalité ou en s'appuyant sur la notion d'immigration. Mais la couleur de la peau n'est pas un critère utilisé. Nous avons respecté la stricte légalité puisque aucun fichier n'a été constitué »[19].
Une plaque pour Baba Traoré
En septembre 2008, le CRAN obtient du maire de Joinville-le-Pont, Olivier Dosne, et du président du Conseil général du Val-de-Marne, Christian Favier, le droit d'apposer sur le Pont de Joinville une plaque à la mémoire de Baba Traoré.
Baba Traoré, 29 ans, sans papier de nationalité malienne, s'est noyé dans la Marne le 4 septembre 2008 après avoir sauté du pont, pour échapper à un contrôle de police. Il avait peur d'être expulsé de France, où il était venu pour donner un rein à sa sœur, gravement malade. L'opération s'était déroulée avec succès[20].
La plaque est dévoilée le 6 septembre 2008, en présence de la sœur de Baba Traoré, Maïmouna Traoré, et de nombreux officiels, représentants d'associations et citoyens[21].
La réforme des concours administratifs
Selon le CRAN, les nouveaux migrants et leurs enfants sont discriminés sur le plan culturel à l'entrée dans la fonction publique. La raison en serait le trop haut niveau de culture générale demandé pour réussir les concours administratifs.
Le CRAN propose, donc, que les concours administratifs soient recentrés sur les compétences strictement professionnelles des futurs agents de la fonction publique, et non sur un niveau de culture générale qui est sans rapport avec les postes qu'ils auront à exercer par la suite.
Cette proposition est reprise le 2 décembre 2008 par le secrétaire d'État à la Fonction publique, André Santini, qui annonce dans les colonnes du Figaro son intention de refonder les concours administratifs dès 2009, en diminuant la part de la culture générale dans les épreuves[22].
« Ces épreuves ont été dévoyées et servent maintenant à coller les candidats, par ailleurs bien trop nombreux, explique André Santini. On leur pose des questions trop académiques et ridiculement difficiles qui n'indiquent rien de leurs réelles aptitudes à remplir un poste (…) Elles éliminent tous ceux qui n'ont pas ces codes, souvent hérités du milieu familial. C'est une forme de discrimination invisible. Or la fonction publique doit jouer son rôle d'ascenseur social, d'intégration et se montrer à l'image de la population. »[23]".
Le Secrétaire d'État à la Fonction publique signe avec la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations), une « charte de l'égalité » qui va dans ce sens[22].
Le débat anime les colonnes du Figaro et se muscle sur le plateau de l'émission Ce soir ou jamais, animé par Frédéric Taddéi, le 5 décembre 2008[24].
Le journaliste Yvan Rioufol, chroniqueur au Figaro, s'oppose vigoureusement à cette proposition. Il dénonce un « coup de boutoir porté à la douce France » et « un retour vers les savoirs et la culture élitiste ». « Il est urgent, déclare Yvan Rioufol, que la conscience européenne, qui a porté si haut la civilisation, retrouve « une estime de soi ou une juste fierté ». »[25].
Le journaliste littéraire Pierre Assouline explique, quant à lui, sur son blog que : « Ceux qui soutiennent la culture générale dans ce type de concours ne le font dans l’idée de coller un futur pompier sur la bataille de Lépante (…) Il ne s’agit pas de refaire « Questions pour un champion » mais de posséder un niveau de langue minimum appuyé sur des connaissances (…) de faire lire La Princesse de Clèves pour enrichir notre langue à tous dans les rapports quotidiens entre administrés. »[26]."
« Il me semble simplement que vous confondez le rôle de l’école et le rôle des concours de la fonction publique, leur répond Patrick Lozès. Le rôle de l’école est d’apprendre à tous nos enfants, le maximum et le meilleur y compris La Princesse de Clèves. Le rôle d’un concours est de sélectionner efficacement les candidats les plus aptes à exercer une fonction précise. »[25]
Les plus virulents opposants à cette réforme sont les militants du Front National, comme le régionaliste alsacien et ancien député FN Robert Spieler, qui décerne à André Santini, « la palme du crétinisme ministériel »[27].
Les statistiques de la diversité
Le CRAN se bat pour la mise en place en France des « statistiques de la diversité ». Ces statistiques, explique le CRAN, seraient calculées sur une base « autodéclarative, facultative, anonyme et sans constitution de fichiers », basées sur le « ressenti d'appartenance ». Le processus serait visé par la CNIL.
Selon un sondage réalisé pour le CRAN par l'institut CSA en avril 2009, cette proposition recueille l'assentiment de 65% des Français et elle est majoritaire parmi les adhérents de l'ensemble des partis politiques à l'exception du FN et du MNR[28].
Le terme de « statistiques ethniques » est récusé par le CRAN, qui le juge raciste et discriminatoire, « le concept d'ethnie n'ayant aucune validité dans le contexte français »[29],[30].
Pour le CRAN, les statistiques de la diversité « sont le seul instrument de mesure possible des discriminations indirectes, qui constituent les discriminations les plus criantes et les plus graves, en particulier pour ce qui concerne les écarts salariaux et les inégalités dans les évolutions de carrière qui sont ce que l'on appelle le « plafond de verre ». »[31].
En février 2007, une tribune signée notamment par Jean-François Amadieu, sociologue, Patrick Weil, historien, Dominique Sopo, président de Sos Racisme, et Samuel Thomas, vice-président de Sos Racisme, s'oppose aux statistiques proposées par le CRAN. Intitulée "Engagement républicain contre les discriminations", elle est publiée par le quotidien Libération. Les auteurs considèrent que "pour évaluer les discriminations en raison des origines et pour mesurer les progrès réalisés, il faut disposer de données statistiques", mais que "les informations actuellement disponibles permettent [déjà] de constituer de telles données". La tribune cite les testings à l'entrée des boîtes de nuit et les statistiques basées sur le prénom. "Les discriminations en raison des origines, du handicap, du sexe, de l'âge, de l'apparence physique ou encore du lieu de résidence font déjà l'objet de mesures précises", expliquent les auteurs[32]
En réponse à cette tribune paraît en mars 2007, dans les colonnes du quotidien Le Monde, une pétition en faveur des statistiques de la diversité, lancée par un groupe de chercheurs en sciences sociales, dont Philippe Bataille, sociologue, Eric Fassin, sociologue, Nonna Mayer, chercheuse à Sciences Po et Laurent Mucchielli, sociologue. "Première assertion erronée de la pétition : nous disposerions actuellement des statistiques dont nous avons besoin pour mesurer les discriminations, écrivent les auteurs. [Or] le constat du manque de statistiques et de leur caractère inadapté pour mettre en évidence les discriminations est établi de manière unanime par les chercheurs qui mènent des analyses quantitatives sur ces questions et par une succession impressionnante de rapports officiels, du Haut Conseil de l’intégration à la Cour des comptes (…) On sait que près du tiers des parents d’origine maghrébine donnent des prénoms "français" ou "internationaux" à leurs enfants"[33],[34].
Le Conseil scientifique du CRAN organise, le 5 octobre 2007, en partenariat avec l'Institut national de l'audiovisuel (INA) et le CADIS (CNRS-EHESS), le premier colloque sur le sujet : « Statistiques de la diversité, une question majeure, la représentation de la diversité développée selon une triple approche, « Passé-présent », « Faire des statistiques » et « Logement-Entreprise-École-Médias » ».
Dans sa déclaration d'ouverture, le président du Conseil scientifique du CRAN, Michel Wieviorka, déclare : « En publiant dans le Parisien (daté du 31 janvier 2007) les résultats d’un sondage (TNS-Sofres) sur les Noirs de France et les discriminations dont ils sont victimes, le CRAN a suscité un débat où se sont opposés, en termes parfois très polémiques, tenants et adversaires des « statistiques ethniques » (…) Si de telles questions méritent examen (…) c’est aussi parce qu’elles touchent aux fondements mêmes de nos conceptions du vivre-ensemble (…) l’idéal républicain est en cause, non pas pour les valeurs qu’il implique, mais parce que les institutions de la République peinent à en réaliser les promesses. »
Michel Wieviorka précise que, « dans bien des domaines », « des données sont [déjà] collectées et diffusées, qui appartiennent au registre des « statistiques de la diversité ». » Il cite, par exemple, les travaux « déjà anciens » de Sergio Della Pergola et Doris Bensimon ou ceux « plus récents » d’Erik Cohen, qui « s’efforcent depuis longtemps de chiffrer la population juive de France, et d’en mesurer, par exemple, les valeurs ».
Il évoque en conclusion l'importance de ces questions pour : les entreprises, « pour des raisons de pur rapport au marché », c'est-à-dire les nécessités du marketing et de la publicité ; les directions des ressources humaines des entreprises ; le logement social[35].
Le combat pour une plus grande diversité aux élections
Le CRAN se bat pour une meilleure représentation des minorités visibles parmi les candidats aux élections nationales et européennes.
D'après l'AFP : « La France métropolitaine est actuellement représentée à Strasbourg et Bruxelles par deux élus d'origine maghrébine et un Antillais sur 78. Un chiffre qui peut passer à « 6 ou 7 », après les élections du 7 juin 2009. « Il y a une évolution par rapport aux dernières élections mais elle est trop faible pour être significative », observe le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), Patrick Lozès. M. Lozès note cependant que de nombreux candidats de la diversité figurent sur les listes en position non-éligible. »[36], [37].
Critiques et controverses
Pour le Collectif Dom, une organisation concurrente du CRAN, mais dont l'objet est limité aux populations de l'Outre-Mer, qui l'écrit dans une tribune parue le 29 avril 2006, signée par Patrick Karam, alors président du Collectif Dom, le CRAN « porte la haine entre Noirs et Blancs » et « favorise la montée du Front National et la popularité des discours xénophobes » par « un message de haine raciale et de confrontation »[38].
Pour le Front national, le CRAN a pratiqué une stratégie d'entrisme communautariste lors de certaines élections politiques[39].
Le CRAN est également la cible des partisans de l'humoriste Dieudonné, qui classent Patrick Lozès et Louis-George Tin parmi les « anti-Dieudonné » et même parmi les « chasseurs de Dieudonné »[40] en raison des prises de position du CRAN condamnant à de nombreuses reprises les propos de Dieudonné et du refus du CRAN de l'accueillir lors de ses États généraux annuels[41].
Annexes
Notes et références
- ↑ (fr) « Accueil » sur le site officiel du CRAN, consulté le 23 juin 2009
- ↑ a et b (fr) Blandine Grosjean, « Les Noirs de France solidaires montent un Cran », Libération, 28 novembre 2005
- ↑ (fr) « Conférence-debat : Les Noirs en France: anatomie d'un groupe invisible 3 » sur le site officiel du Cercle d'action pour la promotion de la diversité en France, 26 mai 2005
- ↑ (fr) interview de Louis-Georges Tin par Renaud Pila, « Le CRAN, le visage noir de la France » sur le site officiel de LCI, 28 novembre 2005
- ↑ (fr) Dépêche de l'Agence France-Presse, « Patrick Lozès réélu président du Cran » publiée sur le site officiel du quotidien Le Figaro, 24 novembre 2008
- ↑ (fr) « Notre Bureau » sur le site officiel du CRAN, consulté le 28 juillet 2009
- ↑ (fr) « Les responsables de l'UMP aux états généraux du CRAN : « la discrimination positive est au coeur de l'engagement de Nicolas Sarkozy» » sur le site officiel de l'Observatoire du communautarisme, 30 avril 2006.
- ↑ (fr) D.H. (avec agence), « DSK voudrait des "statistiques de la diversité" » sur le site officiel de LCI, 7 avril 2007
- ↑ (fr) Jean-Baptiste de Montvalon (avec Agence France-Presse), « Polémique sur la date de commémoration de l'esclavage » sur le site officiel du quotidien Le Monde, 28 janvier 2006
- ↑ (fr) « Dîner annuel du CRAN » sur le blog de Patrick Lozès, sur le site de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, 6 février 2009
- ↑ (fr) Laurent Terrisse, « 4ème dîner annuel du CRAN au Cercle Républicain, jeudi 5 février 2009… » sur le blog de l'agence LIMITE, 9 février 2009
- ↑ (fr) « Le CRAN se dote d'un Conseil scientifique » sur le blog de Patrick Lozès, sur le site officiel de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, 19 mars 2007
- ↑ (fr) « Le Conseil Scientifique du CRAN » sur le site officiel du CRAN, consulté le 23 juin 2009
- ↑ (fr) Mourad Ouasti, « Création du Conseil représentatif des associations noires » sur afrik.com, 28 novembre 2005
- ↑ a et b (fr) « Immigration, intégration et représentation des minorités : forum avec Patrick Lozès » sur le site officiel de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, 17 janvier 2006
- ↑ (fr) « Construisons ensemble la Maison des Noirs » sur le blog de Patrick Lozès sur le site officiel de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, 8 avril 2007
- ↑ (fr) [1] « Colonisation - Le Cran et le Mrap lancent la guerre des dictionnaires » sur le site officiel de LCI, 5 septembre 2006
- ↑ (fr) Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, éditions Présence africaine, 1950 (réimpr. 1989) (ISBN 2-7087-0531-8), p. 23-24
- ↑ a , b et c http://www.volcreole.com/forum/sujet-30223-15.html
- ↑ http://patricklozes.blogs.nouvelobs.com/archive/2008/08/29/baba-traore-sauve-des-eaux-de-l-oubli-pour-devenir-un-symbol.html
- ↑ http://www.joinville-le-pont.info/article-22585552.html
- ↑ a et b http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/11/27/01016-20081127ARTFIG00790-la-culture-generale-chassee-des-concours-administratifs-.php
- ↑ http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/11/29/01016-20081129ARTFIG00739-nous-avons-atteint-les-limites-d-un-elitisme-sterile-.php
- ↑ http://www.dailymotion.com/video/x7n423_culture-generale-un-moyen-de-discri_news
- ↑ a et b http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2009/05/-quand-la-france-seveillerale.html
- ↑ http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/12/02/dehors-la-culture-generale/
- ↑ http://robert-spieler.hautetfort.com/archive/2008/12/02/concours-administratifs-reaction-de-robert-spieler-aux-propo.html
- ↑ http://www.csa-fr.com/dataset/data2009/opi20090423-les-francais-les-minorites-visibles-et-les-discriminations.pdf
- ↑ http://patricklozes.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/03/16/les-fameuses-ethnies-francaises.html
- ↑ http://www.youtube.com/watch?v=O6FwFRAvvYQ&hl=fr
- ↑ http://desirsdavenirparis5.over-blog.com/article-29628752.html
- ↑ http://www.communautarisme.net/Engagement-republicain-contre-les-discriminations_a909.html
- ↑ (fr)"Statistiques contre discriminations", Le Monde, 13 mars 2007
- ↑ "Statistiques contre discriminations Pour combattre les inégalités "ethniques", les chercheurs ont besoin d’instruments de mesure fiables", le texte de la pétition sur le site d'Islam & Laïcité
- ↑ (fr)Publications INA, 5 octobre 2007
- ↑ (fr)Dépêche de l'AFP, 22 mai 2009, sur le site du Matin de Genève
- ↑ (fr)Mediapart "L'UMP, mauvais élève de la diversité selon le CRAN", 29 mai 2009, par Charlotte Rouault
- ↑ (fr)http://www.bondamanjak.com/brèves/1263-collectifdomcranla-guerre-tribale-aura-t-elle-lieu-.pdf
- ↑ (fr)Blog de l'Union des patriotes, 11 février 2008
- ↑ (fr)Site des partisans de Dieudonné
- ↑ (fr)Blog officiel de Patrick Lozès
- (fr) Joan Tilouine, « Le CRAN accro des sondages », Bakchich, 24 juillet 2007
Article connexe
- National Association for the Advancement of Colored People (association nationale pour l'avancement des gens de couleur) aux États-Unis
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