- Comté d'Angers
-
Comté d'Anjou
Histoire > Moyen Âge > Anjou < France < Europe
Le comté d'Anjou émerge de l'histoire au Xe siècle en conséquence de la dislocation du royaume carolingien. Il devient l'une des plus importantes principautés françaises aux XIe et XIIe siècles. En 1204, le roi de France Philippe Auguste met la main sur le comté. Celui-ci retrouve une certaine autonomie à partir du règne de saint Louis en tant qu'apanage. L'Anjou est érigé en duché au début de la guerre de Cent Ans.
Sommaire
Naissance du comté d'Anjou (Xe siècle-1160)
L'Anjou faisait partie de l'honneur des Robertiens - les ancêtres des Capétiens. Peu à peu, les vicomtes d'Angers, représentés par Ingelger, s'émancipent de leur tutelle, comme d'ailleurs leurs voisins, les vicomtes de Blois. En 958, Foulque II le Bon se déclare « comte par la grâce de Dieu ».
Le comté d'Anjou est alors centré sur le pagus d'Angers mais le comte Foulque Nerra (987-1040) ne tarde pas à assujettir les régions voisines. Au sud, il met la main sur le Loudunais face aux prétentions du duc d'Aquitaine, à l'est il s'installe à Vendôme et dans le Gâtinais. Au nord, il vassalise le comté du Maine et à l'ouest celui de Nantes. Ce qui provoque une lutte d'influence avec les ducs de Normandie. Mais les principaux ennemis des comtes d'Anjou sont les comtes de Blois-Chartres. L'infatigable Foulques Nerra leur enlève Saumur en 1026 puis son successeur le comté de Tours en 1040/1044.
Au plus tard, dès 1006-1007, des agents comtaux, les prévôts, sont installés pour administrer les terres et percevoir les revenus. C'est une innovation précoce qui sera ensuite copiée par le roi de France. Afin de consolider la possession ses conquêtes, Foulque Nerra construit d'importants donjons en pierre : Loches, Langeais et Montbazon.
La crise châtelaine (1060-1067)
Cet essor est arrêté par la mort du comte Geoffroy II Martel. Le comté est partagé entre ses deux neveux : Geoffroi le Barbu et Foulque le Réchin. Les deux ne tardent à s'affronter.
Ce duel a pour conséquence la prolifération des châteaux. Certains châtelains s'emparent des forteresses publiques si bien que les deux compétiteurs doivent désormais compter avec eux. À noter que cette « crise châtelaine » (Dominique Barthélemy) touche aussi d'autres régions françaises.
En 1067, Foulque le Réchin parvient finalement s'imposer comme comte mais son pouvoir s'étend sur un territoire restreint par rapport à son oncle Geoffroy II Martel.
Montée en puissance d’une principauté (1067-1144)
Foulque le Réchin tente de restaurer le pouvoir comtal mais c'est surtout à partir de 1100 que l'Anjou rétablit progressivement sa puissance. Foulque V le Jeune devient comte du Maine en 1109/1110 puis roi de Jérusalem. Il nomme aux évêchés d'Angers et du Mans. La justice comtale reçoit les plaintes de l'Église et fait plier les seigneurs rebelles. Avec le duché de Normandie, l'Anjou est la principauté la plus importante du nord-ouest de la France. Le fils de Foulque, Geoffroi Plantagenêt, épouse Mathilde, la fille du duc de Normandie et roi d'Angleterre Henri Ier Beauclerc. Devenu comte, Geoffroy conquiert le duché de Normandie pour le compte de sa femme.
L’insertion dans l'empire Plantagenêt (1144-1204)
Le fils de Geoffroy et Mathide, Henri II, a un destin extraordinaire puisqu'il devient comte d'Anjou, du Maine, duc de Normandie et d'Aquitaine et roi d'Angleterre. L'Anjou se retrouve au sein d'un vaste ensemble, l'Empire Plantagenêt.
L'ampleur de ce territoire, qui chevauche la Manche, oblige Henri II Plantagenêt à disposer de représentant au sein de chaque État qu'il contrôle. En Anjou, il s'en remet au sénéchal. À partir de 1165, c'est ce personnage qui préside la curia comtale. Son pouvoir grandit : il acquiert bientôt un « domaine » propre prélevé sur celui du comte. Il reçoit en 1187 la garde du Trésor conservé à Chinon puis la garde des châteaux (1199).
L’insertion dans le domaine royal capétien à partir de 1204
En 1202, le roi de France Philippe Auguste prononce la commise (confiscation) des fiefs continentaux appartenant à Jean sans Terre. Poussée par Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou, une majorité de la noblesse angevine se rallie au Capétien. En 1204, le comté d'Anjou entre donc dans le domaine royal français ainsi que le comté du Maine et le duché de Normandie. Dix ans plus tard, Jean sans Terre tente de récupérer les territoires perdus mais il est battu en terre angevine, à la Roche-aux-Moines. Par le traité de Paris (1259), son fils Henri III renonce à ses prétentions sur la Normandie, l'Anjou, la Touraine et le Poitou.
Saint Louis confie l'Anjou à son frère Charles. Le comté devient ainsi un apanage pour des cadets, donnant naissance à deux dynasties d'Anjou qui s'étendront en Europe comme comtes de Provence, Naples ou roi de Hongrie). La première dynastie finit par monter sur le trône de France en la personne de Philippe VI de Valois. La seconde est inaugurée par le roi Jean le Bon (1350-1364) qui constitue en faveur de son fils Louis un nouvel apanage centré sur l'Anjou.
Le comté d'Anjou est érigé en comté-pairie en 1297, puis en duché en 1360.
Voir aussi
Liens internes
- Anjou - Liste des comtes et ducs d'Anjou - Ingelgeriens - Plantagenêts - Première maison capétienne d'Anjou - Seconde maison capétienne d'Anjou.
- Liste historique des comtés français
Bibliographie
- Dominique Barthélemy, L’Ordre seigneurial. XIe ‑ XIIe siècle. Nouvelle histoire de la France médiévale, Le Seuil, Paris, 1990.
- Portail de l’Anjou et de Maine-et-Loire
Catégories : Histoire des Pays de la Loire | Comté français | Anjou médiéval
Wikimedia Foundation. 2010.