- Abbaye de Saint-Hilaire (Ménerbes)
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Abbaye de Saint-Hilaire Présentation Culte Catholique romain Type Abbaye Style(s) dominant(s) Base romane avec évolutions gothiques Protection Monument historique Géographie Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Vaucluse Ville Ménerbes Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
modifier L'abbaye de Saint-Hilaire est située à quelques kilomètres de Ménerbes, commune française, située dans le département de Vaucluse et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Il s'agit d'un ancien couvent où Saint Louis s'arrêta en revenant de croisade.
L'abbaye fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 7 octobre 1975[1].
Sommaire
Accès
Situé en Vaucluse (84), à environ 40 km à l’Est d’Avignon (Gare TGV et autoroute A7, sortie Avignon sud), le long du versant nord du Luberon, Saint Hilaire est accessible depuis la route départementale 109 qui relie Ménerbes et Lacoste. Des panneaux indiquent l’entrée du chemin (400 mètres) qui descend à l’Abbaye, cependant il est conseillé de le faire à pied.
Histoire
L’ensemble conventuel a eu la chance de garder l’intégralité de ses bâtiments à travers les 8 siècles de son histoire religieuse et civile.
Sur un versant abrupt, face au Luberon, les Carmes, ermites venant du Mont Carmel en Palestine ont construit un couvent après leur première étape des Aygalades près de Marseille. Cet emplacement en limite des territoires des communes de Ménerbes et de Lacoste, n’est qu’à 8 km à vol d’oiseau de l'ancienne voie romaine la Via Domitia qui relie Cavaillon à Apt, c'est-à-dire le Rhône à la Durance vers l’Italie. Près d’une source, des grottes toujours utilisées dont on ne connaît pas l’origine ont abrité ces ermites avant qu’ils ne s’organisent en communauté et ne construisent leur chapelle, dortoir, salle capitulaire etc[2]. Dans le cloître est gravée la date de 1254 sur le mur de l’église.
Au XVe siècle, le couvent Carme accueillit à plusieurs reprises les réunions des Chapitres de la Province de Provence (1448 et 1472) ainsi que peut-être, le Général de l'Ordre, Jean Soreth. De ce siècle, datent les plus anciens documents attestant des conflits avec le clergé dû au refus du Prieuré de Saint-Hilaire de payer la dîme, dont il avait été exempté[2].
Le XVIe siècle est marqué par plusieurs périodes d’insécurité : l'installation vaudoise en 1540, la période de la Réforme en 1570 et l'occupation protestante de Ménerbes entre 1573 et 1578[2].
Avec la paix revenue, une communauté de Carmes revient vivre régulièrement et entreprend même la Réforme de l'Ordre dite "de Touraine" conservant leur nom de "Grands Carmes" qui les différencie des Carmes déchaussés (réforme de sainte Thérèse d'Ávila et de saint Jean de la Croix). Le Prieuré est rebâti partiellement en restreignant la superficie du cloître, en raison de la forte pente, pour permettre un vaste édifice face au Luberon[2].
Un tel essor attisa les convoitises : l'évêque de Cavaillon obtient en 1656 du pape Alexandre VII la suppression du couvent de Saint-Hilaire au profit de son "petit séminaire", très démuni. Le conflit dura plusieurs années et les Carmes, violemment expulsés, firent témoigner de nombreux habitants du terroir, notables et voisins. Ils en appelèrent au Roi Louis XIV, arguant de leur supposée fondation par son ancêtre illustre, le Roi Saint-Louis au retour de la Septième croisade avec comme preuve des témoignages issus de la mémoire collective. En 1660, le Prieuré est à nouveau régulièrement occupé par les moines[2]...
En 1664, après l'apparition de la Vierge survenue près de Goult, à 7 km de Saint-Hilaire, les Carmes participent à la fondation de Notre Dame de Lumières[2].
En 1778, en raison du trop faible nombre de religieux, les biens de Saint-Hilaire sont réunis à celui d'Avignon, puis sous la Révolution, en 1792, lors de la réunion des États pontificaux d'Avignon à la France, le prieuré de Saint-Hilaire est cédé à un particulier d'Avignon, fabricant de tissus imprimés[2].
1858, Les Bernardins de Sénanque achètent Saint-Hilaire, pour en faire une « grange », c'est-à-dire une exploitation agricole monastique. Ils firent quelques restaurations, comme la construction d'une galerie au sud du cloître et vendront l’ensemble, en 1864, à des agriculteurs[2].
Le tremblement de terre de 1909 provoque fissures et éboulements[2].
Un partage successoral divise le bâtiment en deux parties. Le cloître est séparé par un mur. L'exploitation agricole transforme le réfectoire en étable, le premier étage en grange et l'église devient un hangar avec une porte cochère ouverte dans le chevet[2].
En 1961, Monsieur et Madame René Bride, originaires de Reims en Champagne, acquièrent Saint-Hilaire. La restauration commence progressivement[3].
Par arrêté du 7 octobre 1975, l'ensemble est classé monument historique[2].
De nos jours
Gestion
L’abbaye de Saint-Hilaire est un édifice privé appartenant toujours à la famille Bride. Des travaux conséquents sous la direction des Monuments historiques ont permis de redonner à la chapelle son unité d’origine. Façades, toitures, cloître, salle du chapitre et réfectoire ont déjà été restaurés[3]. Le premier étage est habité.
La source n’a plus d’eau depuis 2000 tandis que 200 oliviers en terrasse témoignent d’une agriculture jadis plus importante dans le paysage.
Fréquentation
Les visiteurs ont toujours été nombreux mais la montée du tourisme en Luberon a augmenté la fréquentation de Saint-Hilaire. Malheureusement, l'intégration du site dans les zones des plans de risques des incendies l'a brutalement stoppé (accès voiture interdit), bien que l'accès piéton semble toujours possible[4]. Grâce à l'énergie de quelques bénévoles, certains évènements sont cependant autorisés[5].
Architecture du couvent
La pente relativement forte a imposé à l’édifice conventuel une partie troglodytique, une muraille et une tour lui donnant un aspect fortifié, et la construction de terrasses de culture (restanques). Autour du cloître, on retrouve disposés selon le plan cistercien classique, l’église et ses deux petites chapelles attenantes, la salle capitulaire et le chauffoir - scriptorium, l’hôtellerie, le réfectoire et la cuisine. Entre celle-ci et les grottes, une cour dite du chevet facilite la liaison entre l’édifice, les grottes, les appentis, avec le jardin des moines et la sortie vers les terres cultivées et les plantations d’oliviers. C’est le domaine de la pierre autant dans l’édifice qu’à l’extérieur. Des marques de maçons (tâcherons) sont présentent autant à l’extérieur qu’à l’intérieur sur les parois des chapelles.
La chapelle
L'église abbatiale est édifiée au milieu du XIIIe siècle. Son plan est simple : une nef rectangulaire fermée par un chevet plat à trois fenêtres gothiques se dressant au-dessus d’une niche géminée. La décoration est sobre, un arc en ogive terminé par un petit chapiteau décoré de plantes sculptées, quelques traces géométriques de peinture, une corniche noircie ceinture la liaison entre la voûte en berceau brisé et les murs, une porte romane, une porte gothique et une niche avec un lavabo de pierre. Deux chapelles attenantes, la première de style roman est la partie la plus ancienne (connue) de Saint Hilaire, faisant office de sacristie, tandis qu’une autre chapelle largement ouverte sur la nef est construite au XIVe et offre une croisée d’ogive résolument gothique. Sur un mur latéral, une peinture murale du XVe (trois croix) d’origine italienne n’a pas supporté les usages différents. Cette chapelle est sans doute l’œuvre d’un bienfaiteur. L’église peut accueillir une centaine de personnes.
Son acoustique est bonne à condition de se bien placer, c'est pourquoi, depuis sa restauration, plusieurs représentations y ont déjà été faites[6].
Le cloitre
Édifié une première fois avec au moins trois galeries au XIIIe siècle n’en a plus que deux par manque de place en raison de la pente au sud, au XVIIe, à la suite de la construction d’un bâtiment. Des chapiteaux du XIXe encore présents rappellent la tentative des Cisterciens lors de leur présence à Saint Hilaire de refaire une galerie.
La salle capitulaire
Cette belle salle sobre au plafond formé par deux voutes provençales et éclairées par des hautes fenêtres à meneaux ouvertes sur le Luberon abrite une exposition des photographies des visiteurs de Saint Hilaire.
Le réfectoire
Aujourd'hui, le réfectoire des moines offre une voute en berceau qui lui donne une allure de tunnel débouchant ouvrant sur le Luberon par une fenêtre à meneau. Elle fut durant des décennies une bergerie tandis que la cuisine était l’écurie du cheval. Les longues tables viennent d’un ancien couvent (Saint-Maurice) de Reims.
Le dortoir
On peut distinguer un premier dortoir du XIIe siècle correspondant à la galerie du cloitre Est relié par l’escalier à vis directement à l’église. Des chambres de taille différentes ont dû être créées ensuite. L’une d’elle située près de l’escalier a une belle porte sculptée correspondait peut-être à celle du prieur.
Les appartements privés
Les appartements privés couvrent la partie supérieure de l'ensemble. Pour y accéder, un superbe escalier à vis de style Renaissance.
Récompenses et labels
- Lauréat du concours "« Un patrimoine pour demain »créé par le magazine Pèlerin, édition 2005[7].
- Lauréat du prix Point de Vue et Carré Rive Gauche.
- Lauréat du prix Friends of Vieilles Maisons Françaises.
- Membre de la Demeure Historique[8].
Vie associative
En 2006, l'association à but non lucratif « Les amis de Saint-Hilaire » est créée. Elle a pour objectif principal de participer à la sauvegarde de l'édifice et de développer son rayonnement[9].
L'association est reconnue d'intérêt général.
Les alentours
Les jardins / le domaine
Les terrasses sur le Luberon participent de la réalité du site mais aussi de son histoire par les murs qui l’entourent encore. Pour un couvent mi-troglodyte et mi-fortifié, cette vaste surface à la sortie du cloître étonne comme d’ailleurs la colonnade (de futs épais) édifiée au XVIIIe siècle qui accompagne le visiteur à l’ombre de son jardin des vignes vers la sortie du couvent vers les restanques d'oliviers.
Un parcours fléché permet de parcourir une partie du domaine.
Le Luberon
L'abbaye est située dans le triangle d'or du Luberon dont l'économie locale tourne autour de l'agriculture, d'un tourisme relativement important et des métiers de l'immobilier (Maçons, paysagiste et autres artisans, agents immobiliers, etc.). Les cultures que l'on trouve immédiatement à proximité de l'Abbaye sont des vergers d'oliviers, plantés en réstanques, quelques cerisiers et des vignes. La commune produit des vins AOC Côtes-du-luberon. Les vins qui ne sont pas en appellation d'origine contrôlée peuvent revendiquer, après agrément le label Vin de pays d'Aigues[10]
Voir aussi
Bibliographie
: source utilisée pour la rédaction de cet article
- Patrick Ollivier-Elliott, Luberon, Carnets d'un voyageur attentif, Edisud (ISBN 2-85744-523-7)
Articles connexes
- Abbaye de Saint-Hilaire à Saint-Hilaire dans le département de l'Aude
- Hilaire de Poitiers (Saint-Hilaire)
- Le Parc naturel régional du Luberon
- Le triangle d'or du Luberon
Lien externe
- (fr) Le site officiel - histoire, architecture, etc.
Notes et références
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00082075 » sur www.culture.gouv.fr.
- (fr) Histoire de Saint-Hilaire
- (fr) Les travaux à Saint-Hilaire
- (fr) L'accès à Saint-Hilaire
- (fr) Les évènements à Saint-Hilaire
- Les Trois Messes basses". Carnet d'un figurant - Tournage pour France Télévisions. Voir "
- (fr) Lauréat "Un patrimoine pour demain" 2005
- (fr) demeure-historique.org
- (fr) L'association sur le site officiel
- Le label Vin de pays d'Aigues concerne les communes suivantes dans le département de Vaucluse : Ansouis, Apt, Auribeau, La Bastide-des-Jourdan, La Bastidonne, Les Beaumettes, Beaumont-de-Pertuis, Bonnieux, Buoux, Cabrières-d'Aigues, Cabrières-d'Avignon, Cadenet, Caseneuve, Castellet, Cavaillon, Cheval-Blanc, Cucuron, Gargas, Gignac, Gordes, Goult, Grambois, L'Isle-sur-la-Sorgue, Joucas, Lacoste, Lagarde-d'Apt, Lagnes, Lauris, Lioux, Lourmarin, Maubec, Ménerbes, Mérindol, Mirabeau, La Motte-d'Aigues, Murs, Oppède, Pertuis, Peypin-d'Aigues, Puget, Puyvert, Robion, Roussillon, Rustrel, Saignon, Saint-Martin-de-Castillon, Saint-Martin-de-la-Brasque, Saint-Pantaléon, Saint-Saturnin-d'Apt, Sannes, Saumane, Sivergues, Les Taillades, La Tour-d'Aigues, Vaugines, Viens, Villars, Villelaure, Vitrolles-en-Luberon.
Catégories :- Monument historique classé en 1975
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