Colonne Vendome

Colonne Vendome

Colonne Vendôme

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48° 52′ 03″ N 2° 19′ 46″ E / 48.867469, 2.329414 La colonne Vendôme est un monument parisien situé au centre de la place du même nom dans le Ier arrondissement de Paris. Au fil des années, elle reçut les noms de colonne d'Austerlitz, puis colonne de la Victoire avant de devenir colonne de la Grande Armée. Elle est communément appelée colonne Vendôme.

(M) Ce site est desservi par les stations de métro : MadeleineOpéra et Tuileries.

Sommaire

Description

La colonne

Colonne Vendôme de face en 2005
Colonne Vendôme de trois-quart dos en 2007

C'est une colonne de bronze de 44,3 mètres de haut et d'environ 3,60 mètres de diamètre moyen, posée sur un socle et surmontée par une statue de Napoléon Ier. Elle a été inspirée par la colonne Trajane située dans le forum Trajan à Rome. Cette inspiration va au-delà d’une simple ressemblance formelle, elle se nourrît de l'idée du cosmopolitisme d’Emmanuel Kant. Son fût, constitué de 98 tambours de pierre, est recouvert d'une chape coulée avec le bronze de 1200 canons pris aux armées russes et autrichiennes (chiffre sans doute propagandiste, les historiens dénombrent environ 130 canons pris à Austerlitz) et décorée, à la manière antique, de bas-reliefs représentant des trophées et des scènes de batailles. S'enroulant en continu jusqu'au sommet, cette spirale, longue de 280 m et composée de 425 plaques de bronze, a été dessinée par Pierre Bergeret et exécutée par une équipe de sculpteurs composée entre autres de Jean Joseph Foucou (six des bas-reliefs), Louis Boizot, Bosio, Bartolini, Claude Ramey, François Rude et Edme Gaulle, Corbet, Clodion et Ruxthiel. Un escalier intérieur permet d'accéder à une plate-forme située sous la statue sommitale. La statue visible de nos jours date du Second Empire. Elle est due au sculpteur Auguste Dumont et représente Napoléon Ier, en Caesar imperator, drapé dans un manteau court et portant pour attributs de sa gloire, le glaive, la victoire ailée et la couronne impériale de lauriers.

La base de la colonne Vendôme est en porphyre d'Algajola.

L'inscription dédicatoire, rédigée à la manière antique, est la suivante :

NEAPOLIO IMP AVG
MONVMENTVM BELLI GERMANICI
ANNO MDCCCV
TRIMESTRI SPATIO DVCTV SVO PROFLIGATI
EX AERE CAPTO
GLORIAE EXERCITVS MAXIMI DICAVIT

qui peut se lire : Napoléon empereur auguste, a consacré à la gloire de la Grande Armée, cette colonne, monument formé de l'airain conquis sur l'ennemi pendant la guerre d'Allemagne en 1805, guerre qui, sous son commandement, fut terminée dans l'espace de trois mois.[1]

La colonne Vendôme est directement inspirée de la colonne Trajane de la Rome antique qui elle est entièrement en marbre. On trouve aussi à Paris, dans le même style de monument, la colonne de Juillet sur la place de la Bastille.

Les trois statues de Napoléon

La statue d' Auguste Dumont .

La première statue de Napoléon en Césarfut réalisée par le sculpteur Antoine-Denis Chaudet (1763-1810). Plus importante commande du gouvernement au sculpteur, il y consacra ses dernières années avant de mourir d'épuisement. La statue fut coulée en 1808 et placée au sommet de la colonne le 5 août 1810. Descendue en 1814 elle est fondue en 1818. Seul le globe de la victoire fut préservé pour être plus tard installé sur la réplique de Dumont.

Sous la monarchie de Juillet une nouvelle statue de l'empereur, en petit caporal, par Charles Émile Seurre, (aujourd'hui dans la cour d'honneur de l'Hôtel des Invalides), est placée au sommet de la colonne le 28 juillet 1833, en présence de Louis-Philippe. L'effigie mesure 3,50 m de haut.

Napoléon III la fait remplacer par une copie de la première statue en empereur romain de Chaudet, réalisée par le sculpteur Auguste Dumont. C'est cette statue, restaurée en 1875, que l'on peut voir aujourd'hui. A la seule différence que Chaudet avait représenté l'Empereur tenant dans sa main gauche le globe de la victoire et son épée dans sa main droite tandis que Dumont a montré Napoléon tenant son épée de la main gauche et le globe de la victoire provenant de l'ancienne statue de Chaudet dans sa main droite.

Histoire de la colonne

La place Vendôme, voulue par Louis XIV, est dessinée par Jules Hardouin-Mansart et comportait en son centre une statue équestre du Roi-Soleil. La place était baptisée place Louis le Grand. En 1792 les révolutionnaires détruisirent la statue, symbole du pouvoir royal.

Le Napoléon de Seurre, aujourd'hui aux Invalides, surmonta la colonne sous la Monarchie de Juillet et la Deuxième République.

C'est en 1800 qu'un décret envisage la construction d'une colonne, au chef-lieu de chaque département, et dédiée aux braves du département. À Paris, une colonne nationale sur la place de la Concorde, dédiée à la Nation et une départementale sur la place Vendôme furent décidées le 20 mars (29 Ventôse an VIII), par Bonaparte Premier Consul. La colonne nationale ne vit jamais le jour, celle projetée sur la place des Piques (pl. Vendôme) eut un début d'existence : Lucien, frère de Napoléon Bonaparte et ministre de l'Intérieur, posa la première pierre du monument le 14 juillet 1800 ( 25 Messidor An VIII). Sans aboutir, l'idée fut reprise en 1803 par le Premier Consul qui confirma l'érection d'une colonne place Vendôme « à l'instar de celle élevée à Rome, en l'honneur de Trajan », ornée de 108 figures des départements montées en spirale et surmontée de la statue de Charlemagne ». D'abord dédié à la Gloire du Peuple Français, la colonne deviendra rapidement à la gloire de Napoléon Ier. Mais la construction fut lente et il fallut attendre 1805 et la fonte de 1200 canons pris à l'ennemi (au total 180 t.) pour que le projet, relancé par Vivant Denon, avance. Achevée en 1810 et dédiée à la gloire des armées victorieuses, la colonne fut baptisée colonne de la Grande Armée. Une statue de Napoléon en Caesar par le sculpteur Antoine-Denis Chaudet (1763-1810) fut placée au sommet.

En 1814 la statue fut enlevée par les troupes alliées occupant Paris et remplacée par un drapeau blanc fleurdelysé pendant la Restauration. En 1818, elle fut fondue pour réaliser la statue équestre de Henri IV sur le Pont Neuf.

Sous la monarchie de Juillet une nouvelle statue de l'empereur, en petit caporal, par Charles Émile Seurre, (aujourd'hui aux Invalides), est placée au sommet de la colonne le 28 juillet 1833, en présence de Louis-Philippe, soucieux de capter à son profit un peu de la gloire de l'Empire.

Napoléon III, estimant que cette précieuse statue était en péril au sommet de la colonne, la fit déposer et remplacer en 1863 par une copie de la première statue en empereur romain de Chaudet, réalisée par le sculpteur Auguste Dumont.

La statue de Napoléon à terre en 1871

Mais l'épisode le plus dramatique survient en 1871, lors de l'insurrection de la Commune de Paris. Le peintre Gustave Courbet adresse une pétition au gouvernement de Défense nationale le 14 septembre 1870 demandant « à déboulonner la colonne, ou qu'il veuille bien lui-même en prendre l'initiative, en chargeant de ce soin l'administration du Musée d'artillerie, et en faisant transporter les matériaux à l'hôtel de la Monnaie ». Il n'a en fait que l'intention de la faire reconstruire aux Invalides. Mais l'insurrection de la Commune de Paris prend le pouvoir et cette fois les objectifs sont autres :

« La Commune de Paris, considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de force brute et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à l’un des trois grands principes de la République française, la fraternité, décrète : article unique - La colonne Vendôme sera démolie. ».

Courbet, entraîné dans la tourmente ne peut se déjuger et, un peu malgré lui, portera historiquement la responsabilité de la destruction de la colonne.

Le 16 mai 1871, la colonne est abattue, non sans mal, devant une foule en liesse. Les plaques de bronze sont récupérées.

Chute de la colonne Vendôme de André Adolphe Eugène Disderi (1819 - 1889)

Après la chute de la Commune, le nouveau président de la République, le maréchal de Mac-Mahon, décide au mai 1873, de faire reconstruire la Colonne Vendôme aux frais de Courbet (soit plus de 323 000 francs selon le devis établi). Courbet obtient de payer près de 10 000 francs par an pendant 33 ans, mais meurt avant d'avoir payé la première traite.

Notes et références

  1. Traduction contestée avec un humour ravageur par Alexandre Dumas dans l'une de ses célèbres causeries: http://www.dumaspere.com/pages/biblio/chapitre.php?lid=m1&cid=29

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