Colonel Borremans

Colonel Borremans

Le Colonel Borremans (connu également sous le nom de Van den Elsken) avait fondé une unité de volontaires, les Chasseurs de Bruxelles, lors de la révolution belge, un coup d'État qui, en 1830, a mené à la séparation du Royaume-Uni des Pays-Bas des provinces du Sud et donc à la naissance de l'actuel état belge. Borremans a participé aux tentatives des orangistes à mettre fin aux actes des putchistes.

Sommaire

Les "Chasseurs de Bruxelles"

Borremans, un fils de brasseur, âgé de 26 ans, originaire des alentours du Vieux Marché aux Grains au centre de Bruxelles, avait, sous la dénomination de « Chasseurs de Bruxelles », rassemblé autour de lui au cours des troubles du mois d'août 1830 et lors du prélude aux combats du 24 septembre, un groupe de - à peu près - 200 volontaires. Les Chasseurs trouvèrent abri dans la caserne des pompiers du quartier du Vieux Marché aux Grains. Ce groupe, ayant participé aux combats du 22 et 23 septembre et au combat du parc de Bruxelles, où l'armée du Royaume-Uni des Pays-Bas avait trouvé refuge, a été reconnu le 27 septembre par le Gouvernement provisoire de Belgique des rebelles en tant que « troupes régulières ». Il s'agit de la première unité d'infanteristes incorporée dans la nouvelle armée. Le même jour, cette unité fut complétée par 200 volontaires de la région d'Ath. Borremans fit rapidement carrière à la tête de ce corps : le 28 septembre, il fut promu chef de bataillon et le 5 octobre lieutenant-colonel. Entretemps, le corps avait acquis la dénomination officielle de « Chasseurs de Bruxelles », en comptant à peu pres 450 hommes groupés en six compagnies et un état-major. Les Chasseurs portèrent un uniforme réglementaire qui consistait d'une sarrau bleue, un ruban lombaire, et un béret de police noir avec cocarde tricolore. Le 1er novembre, le Gouvernement provisoire promulguait un décret instituant le 1er Régiment de Chasseurs à Pied, dont les Chasseurs de Bruxelles de Borremans constituaient le noyau. Le décret fut sanctionné par le Congrès national, organe législatif provisoire ayant pour tâche l'élaboration d'une nouvelle constitution ; cela se produisit à l'occasion de la première séance du 10 novembre. Ce n'est que le 25 février 1831 que Borremans, devenu colonel, obtint le commandement effectif de ce méli-mélo groupé dans deux batallions, qui s'était accru jusqu'à compter à peu près 950 d'agitateurs. Bruxelles devenait le siège principale de cette malheureuse bande, censée sécuriser la ville et y maintenir l'ordre.

Résistance orangiste

Lorsqu'il était devenu clair que le Gouvernement provisoire et le Congrès national, constitués par les rebelles des Pays-Bas méridionaux après avoir renversé le régime légitime dans cette partie du Royaume, étaient incapable d'obtenir quelque crédibilité que ce soit, ni auprès de la presse, ni auprès des intrigants intimidateurs français qui firent beaucoup de fracas à la tribune lors des séances du Congrès, et au fond de la rédaction d'une nouvelle constitution et de la candidature du Duc de Nemours, fils du nouveau roi de France, Louis-Philippe, auprès de la royauté « belge », l'orangisme ne pouvait que croître considérablement dans les Pays-Bas méridionaux. Les orangistes se construisaient un réseau afin de rétablir le régime légitime ; un réseau où figuraient, parmi d'autres, l'ancien ministre Pierre Louis Joseph Servais van Gobbelschroy, l'industriel Liègeois John Cockerill, le commandant des troupes du Gouvernement Provisoire à Bruges Ernest Grégoire, le chef de la garde civique le baron Emmanuel d‘Hoogvorst et son frère Joseph, Charles Morel et les généraux Goblet et van der Smissen. Confronté à l'incapacité de la nouvelle administration, le colonel Borremans décide de rejoindre le réseau de résistants.

Pour les orangistes le signal de la révolte avait été donné par l'acte du ministre rattachiste Alexandre Gendebien visant à ériger, le 23 mars 1831, jour de sa démission, une Association Nationale - coterie orientée vers la France qui, si elle n'arriverait malgré toutes ses intrigues pas à obtenir l'annexion par la France, envisageait tout de même de réduire les Pays-Bas méridionaux de fait à un état satellite du Royaume de Louis-Philippe. L'Association tenait une réunion le 24 mars au Vauxhall du parc de Bruxelles. Le réseau orangiste avait decidé d‘envoyer, comme une des mesures à prendre pour la libération du pays, le colonel Borremans, chef des Chasseurs et bruxellois par sa naissance, aux estaminets pour y recruter des partisans afin d'embrouiller, avec leur soutien, la réunion de l'Association. Le colonel s'était montré assez imprudent en plaidant pour le retour du Prince d'Orange, le futur Guillaume II des Pays-Bas, et s'avérait impuissant contre la rhétorique vide mais épatante des dirigeants de l'Association. Abandonné par sa force de persuasion, lui et ses adhérents retournèrent brédouille.

L'intervention militaire n'avait pas encore eu lieu à ce moment-là ; le colonel Borremans devrait, le soir du lendemain, trouver des sympathisants dans son quartier du Vieux Marché au Grains, prêts à soutenir l'insurrection. Le colonel semblait encore sous le coup du débâcle du jour précédent. En un instant de désespoir, il se rend à la police instaurée par le nouveau gouvernement, ce qui évidemment n'arrangeait pas les orangistes. L‘envoyé extraordinaire des Anglais, Lord Ponsonby, conseillait alors aux orangistes d'annuler l'intervention. Un bon nombre de membres du foyer de résistance se seraient évadés, mais le colonel Borremans fut cité en justice et condamné, le 31 mai 1831, par la Haute Cour militaire. Il fut rayé des rangs de l'armée pour cause de « non-dénonciation d'un complot contre la sécurité de l'état belge ». Sa condamnation donnera encore lieu à des émeutes anti-orangistes. Le régiment même fut transféré vers Alost-Termonde. Borremans, ayant toujours nié les accusations, fut gracié lors du mariage de Léopold Ier qui, entretemps, avait accepté le trône du Royaume de Belgique. Borremans fut relâché en septembre 1832.

Sources

Bibliographie

  • K. van Overmeire, Het verloren vaderland (La Patrie perdue), Brussel : Egmont, 2005 (nl)

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Colonel Borremans de Wikipédia en français (auteurs)

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