- Collège Cévenol
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Collège Cévenol Généralités Création 1er octobre 1938 : l’Ecole Nouvelle Cévenole fondée par André Trocmé et Édouard Théis Pays France Académie Clermont-Ferrand Coordonnées Adresse Chemin de Luquet
43400 Le Chambon-sur-LignonSite internet www.lecevenol.org/ Cadre éducatif Réseau Protestant, Enseignement laïque, Type Enseignement privé Pouvoir organisateur Association Unifiée du Collège Cévenol - AUCC Président M. Claude Le Vu Directeur M. Philippe Bauwens Niveau 4° à Terminale Formation EL, S, L, STG Options Section Européenne Anglais (dès la 4è), Français Langue étrangère, Tennis Etude, Section Rugby, Section Judo Langues étudiées Anglais, Allemand, Espagnol, Italien, Latin Localisation Géolocalisation sur la carte : France
modifier Le Collège Cévenol, aujourd'hui Collège-Lycée Cévenol International, est un établissement privé sous contrat d'association de notoriété internationale, installé au Chambon-sur-Lignon. Il accueille aujourd'hui en externat et internat des élèves d'origine locale, régionale, nationale et internationale. Fondé par des protestants, marqué par les traditions locales de la résistance à toutes formes d'oppression [1], le Collège Cévenol s'est toujours efforcé de promouvoir une éducation à la non-violence et au respect de l'autre au sein d'une collectivité diversifiée [2].
Sommaire
Histoire du Collège Cévenol
L’École Nouvelle Cévenole
C’est en 1938 que, pour la première fois, le pasteur André Trocmé parla de la création d’un collège secondaire au Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire au cours d’un synode régional de l’Église réformée, à Montbuzat (Araules) les 23 et 24 mai. Dès sa conception initiale le projet s’appuie sur quelques fondamentaux : lutter contre l’exode rural et le dépérissement du Chambon, permettre aux enfants des paroisses protestantes du Plateau de faire de bonnes études secondaires, expérimenter de nouvelles voies pédagogiques dont les écoles publiques pourraient profiter, fonder un établissement où des élèves et des enseignants de pays divers se rencontreraient et apprendraient à se connaître. Avec le soutien d'Édouard Théis, la première rentrée a lieu en septembre 1938 avec 4 professeurs et 18 élèves dans une salle annexe du temple.
L’accueil des réfugiés
En 1941, le Chambon semble relativement protégé sur sa montagne. De nombreuses institutions s’emploient à faire sortir les enfants des camps de réfugiés espagnols du midi de la France. Pour les accueillir, une première pension d’enfants réfugiés, les Grillons, est ouverte à l’initiative du pasteur André Trocmé. Puis s’ouvrent la Maison des Roches (Fonds Européen de Secours aux étudiants), la Guespy et Faïdoli (Secours Suisse aux enfants) et le Côteau Fleuri (Cimade). D’autres réfugiés suivent bientôt, et notamment de nombreux enfants juifs qui y sont cachés et protégés avec les autres. André et Magda Trocmé, Édouard et Mildred Théis (tous professeurs ou directeurs du collège), Roland Leenhardt (futur directeur alors pasteur à Tence), seront consacrés bien plus tard « Juste parmi les nations ». La notoriété de l’École Nouvelle Cévenole, sa situation protégée et la bienveillance de la population y attirent de nombreux élèves issus des zones tourmentées. Le nombre d’élèves passe ainsi de 40 en 1939 à 150 en 1940, 250 en 1941, 300 en 1942, 350 en 1943.
La construction du Collège
En 1945 est créée l’Association du Collège Cévenol. À l’initiative de Carl et Florence Sangree est parallèlement fondée aux États-Unis l’association des Amis Américains du Collège Cévenol dont les fonds contribueront grandement à la création du site définitif du Collège. En 1946, la ferme de Luquet est acquise avec ses terrains. Sur le modèle des camps du service civil international, des camps de travail de jeunes s’y installent chaque été. Ils bâtissent les premières « baraques » de l’internat, chalets préfabriqués démontés et offerts par la Suède. En 1951 et 1952, ils effectuent les travaux de terrassement du futur bâtiment scolaire, le Batisco, inauguré à la Pentecôte 1953. À l’été 56, ils sont encore très nombreux à bâtir le stade, quasiment à la main et dans des conditions de vie toujours très modestes. En 1957, sont bâtis les ateliers pour l’enseignement scientifique, technique et artistique. Et à la Pentecôte 1959, l’internat des filles, le Milflor, est inauguré à son tour.
Une pédagogie de la non-violence
Porté par des idéaux de paix et de non-violence, le Collège Cévenol fut bien différent des autres. Mixte, trente ou quarante ans avant beaucoup d’autre, il avait également pour caractéristique de n’avoir ni portes, ni murs, ni grilles. Les élèves étaient invités à se responsabiliser eux-mêmes. La disponibilité et la motivation des professeurs et du personnel permettaient un dialogue constant, en cours, mais aussi en activités extra-scolaires. Conseil d’élèves, journal interne, radio locale, foyer, furent mis en place bien avant les revendications lycéennes de 1968. Le débat politique interne était sollicité et d'éminentes personnalités sont venus y enseigner ou y conférer : Paul Ricœur, Lanza del Vasto, ... «C’est ainsi que j’enseignai la philosophie au Collège Cévenol qui avait abrité tant d’enfants juifs et qui restait marqué par les idéaux internationalistes et pacifistes de ses fondateurs. Ainsi se trouva relancé pour longtemps mon vieux débat intérieur concernant «l’homme non violent et sa présence dans l’histoire» - débat dont l’origine remontait aux découvertes que j’avais faites comme enfant concernant les injustices et les mensonges de la Première Guerre Mondiale. Mon enseignement au Collège Cévenol s’étendit de 1945 à 1948… L’achèvement de mes deux thèses au printemps 1948 annonça notre départ du Chambon-sur-Lignon. J’y avais beaucoup travaillé en dépit de la modestie des moyens de recherche ; nous avions partagé l’existence simple d’une communauté fraternelle. La naissance d’un quatrième enfant avait mis pour nous le sceau de la vie sur un après-guerre qui hésitait encore sur le seuil de la Guerre froide.» [3]
Le Collège Cévenol est membre de la Coordination française pour la Décennie pour la promotion de l’éducation à la non-violence.
Le contrat avec l’État
En 1971, l’établissement passe sous contrat d’association avec l’État. Sa situation financière ne lui permet plus d’assumer sa situation. Il y perd ses classes de sixième-cinquième et un peu de son indépendance pédagogique. Il conserve néanmoins son caractère propre et surtout retrouve ses effectifs. De 350 en 1971, il passe vite à 500 et s’y maintient jusqu’au début des années 1990. Son mode de gouvernance associatif n’en génère pas moins et toujours des tensions entre direction et administrateurs. La situation se dégrade à nouveau et en 1997, le Collège est en cessation de paiement. Depuis, il se rétablit doucement.
L’Association Unifiée du Collège Cévenol
C'est depuis la fondation une association qui gère l'établissement. Aujourd'hui propriétaire du domaine (16 hectares), l’Association unifiée du Collège Cévenol associe tous les bénévoles qui contribuent encore à maintenir en vie l’intention initiale. Son conseil d’administration, présidé par Claude Le Vu, ancien élève, est notamment constitué de membres de droit tels que la Fédération protestante de France, le Mouvement international de la Réconciliation, l’Église réformée du Chambon, les Amis Américains, l’Association des Anciens.
Le Collège aujourd’hui
L'enseignement
De la quatrième à la terminale, le collège-lycée prépare au BEPC et aux baccalauréats général et technique. Il possède une section européenne, une section tennis-étude et une section judo.
L’international
30 nationalités différentes en moyenne cohabitent sur le campus. L’éducation à la rencontre de l’autre est l'un des fondements du Collège Cévenol. Des relations suivies et appariements existent avec les établissements suivants :
- Liceo Valdese de Torre Pellice (Italie, école associée à l'UNESCO)
- Concord Academy (États-Unis)
- Lycée Edmond-Maurice-Edmond de Rothschild de Tel Aviv (Israël)
- Lycée El Palmeral (Espagne)
- Lycée de langue de Hradec Králové (République tchèque)
Quelques anciens
- Christophe Allwright, comédien et auteur ;
- Émile Blessig, homme politique ;
- Pierre Bénichou, journaliste ;
- Robert Benoît, acteur et metteur en scène ;
- Gérard Bollon, enseignant et documentaliste ;
- Jacques Boré, avocat au Conseil d'État et à la Cour de cassation, membre de l´Institut de France ;
- Jean-François Boulagnon, enseignant, pédagogue ;
- Jean-Jacques Bourdin, journaliste ;
- Jean-Louis Cheminée, volcanologue [4];
- Paul Dopff, cinéaste ;
- Alexandre Grothendieck, mathématicien ;
- Jean Hatzfeld, journaliste, écrivain ;
- Daniel Isaac, professeur d'histoire ;
- Guy Lagache, journaliste ;
- François Lavondès, conseiller d´État[5] ;
- Jean Mascolo, réalisateur ;
- Paul Nahon, journaliste ;
- Franck Pavloff, écrivain ;
- Olivier Philip, préfet ;
- Pierre Péchin, humoriste ;
- Paul Ricœur, enseignant et philosophe ;
- Gilles Roussi, artiste[6] ;
- Jérôme Savary, metteur en scène, comédien, dramaturge ;
- Simon Schakhine, écrivain[7] ;
- Richard Seaver, éditeur ;
- Delphine Seyrig, actrice (L'Année dernière à Marienbad, Baisers volés, Le Charme discret de la bourgeoisie, etc.) ;
- Robert Storr, conservateur, critique et peintre ;
- Élizabeth Teissier, astrologue, journaliste, écrivain ;
- Georges Vajda, enseignant.
L'Association des Anciens du Collège Cévenol
Le caractère particulier de cet établissement a soudé entre elles les générations successives d’élèves, enseignants, personnels et parents. Beaucoup d’anciens demeurent au Chambon-sur-Lignon, soit d’origine, soit par adoption. Compte tenu du caractère international de son recrutement, beaucoup plus encore sont dispersés de par le monde. Une rencontre de plusieurs centaines d'entre eux a lieu tous les cinq ans au Collège à la Pentecôte[8]. L'ACCC, l'Association des anciens du Collège Cévenol, présidée par Laurent Pasteur, rassemble plusieurs centaines de personnes très attachées au devenir de cet établissement.
Notes et références
- Dès juin 40, les fondateurs du Collège (Trocmé et Theis) engagent les professeurs et les chambonnais "d’opposer à la violence exercée sur leur conscience, les armes de l’Esprit". Cette vaste entreprise de désobéissance civile a toujours tenu au Collège Cévenol une place prépondérante (objection de conscience et engagement dans divers mouvements pour la paix).
- Le triptyque éducation non-violente, internationale, pour la paix est constitutif du projet éducatif du Collège Cévenol depuis sa création. Pour plus de détails voir l’article de Philippe Merlant Oasis ou Campus : Le collège protestant de Chambon-sur-Lignon dans le numéro 42 de la Revue Autrement cité ci-dessous
- Paul Ricœur. Réflexion faite. Autobiographie intellectuelle (1995)
- Cf. Volcanologie
- Notices biographiques dur le site de l'Association Georges Pompidou
- Cursus de Gilles Roussi
- Site de Shakin Nir
- Rencontre 2014
Ouvrages de référence
- Édouard Théis, 30 ans d’histoire du Collège Cévenol, Collège Cévenol, 1968
- Histoires des débuts du Collège Cévenol, Fondation André Trocmé, 1975
- Olivier Hatzfeld, Le Collège Cévenol a cinquante ans : petite histoire d'une grande aventure, Collège Cévenol, 1989
- Jeanne Merle d'Aubigné, Violette Mouchon, Émile C. Fabre, Les clandestins de Dieu : Cimade 1939-1945, Fayard, 1968
- Philippe Merlant, Oasis ou Campus : Le collège protestant de Chambon-sur-Lignon, Revue Autrement N°42, 1982
- Une liste complète d'ouvrages de référence a été établie et se trouve sur cette page : Collège Cévenol et Chambon-sur-Lignon
Liens externes
Catégories :- Lycée d'Auvergne
- Histoire du protestantisme
- Association ou organisme lié à la non-violence
- Internat français
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