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Pierre Bénichou
Pour les articles homonymes, voir Bénichou.Pierre Bénichou, né le 1er mars 1938 à Oran en Algérie, est un journaliste français.
Sommaire
Biographie
Pierre Bénichou[1] passe son enfance à Oran en Algérie dans une famille juive de sensibilité agnostique. Son père, professeur de philosophie, dirige le cours privé le plus important de la ville, et sa mère est la sœur de Georges Dayan, meilleur ami et collaborateur de François Mitterrand. Arrivé à Paris à 11 ans, il est élève au Lycée Lamoricière, puis au lycée Condorcet, avant de s'inscrire à la Sorbonne, qu'il délaisse pour s'orienter vers le journalisme.
D'abord stagiaire à France Soir, il entre comme rédacteur à Paris Jour en 1959. Deux ans plus tard, il est engagé comme grand reporter à Jours de France. Situé politiquement à gauche, il refuse toutefois de s'opposer aux partisans de l'Algérie française. Dès 1963, il préfère rejoindre comme rédacteur en chef adjoint Adam, un mensuel pour hommes axé sur l'art de vivre et la mode. Le rachat du titre par Claude Perdriel en juin 1966 et sa transformation en Nouvel Adam lui permettent d'en prendre la rédaction en chef. Il y reste un an à peine, car Jean Daniel et Claude Perdriel l'appellent au Nouvel Observateur. Cependant, l'hostilité de la rédaction de l'Obs aux prises de position de ce personnage atypique -il se définit lui-même comme un « antigaulliste de droite et de gauche »- retarde son arrivée, et il doit attendre l'automne 1968 pour intégrer l'hebdomadaire, en tant que rédacteur en chef adjoint. Il tente alors de relancer la rubrique Notre Epoque, dont Katia D. Kaupp et Jean-Francis Held avaient fait les beaux jours. Il écrit lui même des articles au rythme d'un par mois environ, durant les deux premières années. Son action ne portant pas vraiment ses fruits, il passe la main à Olivier Todd à la rentrée 1970. Toujours rédacteur en chef adjoint, il se révèle alors brillant dans la réécriture et la confection de titres. Il effectue aussi épisodiquement des interviews ou des portraits, comme celui de François Mitterrand.
À partir de 1971, il écrit rarement plus de trois articles par an, principalement des hommages nécrologiques, et quelques articles sur des sujets de société (prostitution masculine, comportement sexuel des Français, etc). En novembre 1972, il publie dans « Les temps modernes » une enquête sur la prostitution et le masochisme introduite par Gilles Deleuze. Il donne aussi la parole à Bernard Kouchner lors du drame du Biafra, ou à Nicole Gérard sur la condition carcérale.
Promu rédacteur en chef en décembre 1978, il pratique l'interview indiscrète où son interlocuteur perd pied, à l'exemple de Federico Fellini. Ami de Françoise Dolto -qu'il fait découvrir aux lecteurs du Nouvel Obs-, il est aussi proche de Coluche[2]. À l'intérieur de la rédaction, il soutient la cause de François Mitterrand dans la course à l'investiture de 1981. Après le départ d'Hector de Galard en 1985, il devient directeur adjoint sans changer fondamentalement de fonctions. Directeur délégué en 1996, il se met progressivement en retrait de la rédaction ; il a aujourd'hui le titre de conseiller de la direction.
Radio et télévision
Il fait ses débuts à la radio aux côtés de ses amis Jean Yanne, Jacques Martin et Carlos aux Grosses Têtes de Philippe Bouvard sur RTL. Depuis 1999, il est chroniqueur chez Laurent Ruquier sur Europe 1 dans l'émission On va s'gêner. De 2002 à 2007, on le voit régulièrement à la télévision dans On a tout essayé sur France 2, puis dans On n'a pas tout dit (2007-2008). De 2001 à 2003, il travaille également avec Michel Drucker dans Vivement dimanche prochain.
Il s'essaie à la comédie en 2004 en interprétant le premier rôle de la pièce Grosse Chaleur de Laurent Ruquier, mise en scène par Patrice Leconte.
Pierre Bénichou se définit comme ambigu, parlant de ses collègues mâles au féminin pour mieux les mettre en boîte, et aime tempérer ses allures de macho par des phrases de ce genre : « Pendant les années 60 ? J'étais jeune fille ! ». Il se montre particulièrement virulent envers Paul Wermus et Gérard Miller, et pousse aussi des « coups de gueule »[3].
Durant ces émissions, il manie l'humour et l'ironie pour dénoncer, à sa manière, le racisme et les extrémismes politiques.
Dans l'émission de Laurent Ruquier, On va s'gêner, il est l'un des chroniqueurs les plus populaires. Par exemple, durant l'émission du 11 décembre 2008, les chroniqueurs étaient choisis par un vote des auditeurs, et Pierre Bénichou obtint le plus de voix.
Distinctions
Pierre Bénichou est officier de la Légion d'honneur et a obtenu le prix de la Fondation Mumm en 1994.
Citations
- « Tu devrais te raser quand tu me parles, même de loin tu me piques »
- « Tu sais moi au fond je t'aime, c'est pour ça que j'aimerais que tu sois moins con » (à Paul Wermus)
- « Je suis bougon par mon père et de mauvais poil par ma mère »
- « Le seul qui peut dire qu'il a baisé Giscard, c'est Mitterrand ! »
- « J'aime ta mémoire car tu n'as jamais oublié d'être con » (à Steevy Boulay)
Anecdotes
Pierre Bénichou est supporter de l'équipe de football de l'Olympique de Marseille.
Notes et références
- ↑ "c'est un nom berbère dans lequel ben est une arabisation de aït (= le fils). Il renvoie à la tribu des Aït Ishou, vers Meknès", [1]
- ↑ Dans la chanson de Coluche Misère, le Pierre Bénichou crédité pour la musique est bien le sujet de l'article
- ↑ Pierre Bénichou pousse un coup de gueule contre un cablo-opérateur et contre les renseignements téléphoniques.
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
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