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Claude-Philibert Barthelot de Rambuteau
Claude-Philibert Barthelot, comte de Rambuteau, né à Mâcon (Saône-et-Loire) le 09 novembre 1781, mort à Charnay-lès-Mâcon (Saône-et-Loire), le 11 avril 1869, est un haut fonctionnaire de la première moitié du XIXe siècle.
Il a été conseiller d'État, pair de France et surtout préfet de la Seine de 1833 à 1848. C'est à ce titre qu'il a mis en place les premiers éléments de la transformation de Paris qu'allait achever le préfet Haussmann sous le Second Empire.
Sommaire
Carrière
Rambuteau est tout d’abord administrateur du Premier Empire. Nommé chambellan de Napoléon Ier en 1809, comte d'Empire en 1810, préfet du Simplon en 1813 (qu'il doit fuir en pleine nuit le 26 décembre par les cols alpins) puis de la Loire en 1814.
Rambuteau doit beaucoup à l’Empire. Sous les Cent-Jours, il est au service de l'Empereur et, après Waterloo, destitué par la seconde Restauration, il se retire en Bourgogne pendant 12 ans. Il écrit dans ses Mémoires : « Je trouvai un grand intérêt à suivre l'Empereur au conseil d'État … C'était la grande école de gouvernement, si j'ai valu quelque chose depuis, c'est à cette école que je l'ai dû. »
En 1827, il est élu, en Saône-et-Loire, député de l'opposition libérale (contre les Ultra-royalistes favorables à Charles X), et réélu en juin 1830.
La Monarchie de Juillet lui permet de déployer ses talents ; en 1833, Louis-Philippe le nomme préfet de la Seine.
Préfet de la Seine
Dans se première adresse à Louis-Philippe, le préfet Rambuteau déclare :
« Dans la mission que Votre Majesté m'a confiée, je n'oublierai jamais que mon premier devoir est de donner aux parisiens de l'eau, de l'air et de l'ombre » (Mémoires).
Son mandat est marqué par la mise en œuvre des théories hygiénistes. Un an avant sa nomination, en 1832, une épidémie de choléra a ravagé Paris. Rambuteau estime que les rues étroites, tortueuses et insalubres du centre de Paris favorisent le développement de la maladie. Il lance le percement d'une voie de 13 mètres de largeur, ce qui constitue une nouveauté dans le centre de la capitale : la rue Rambuteau, qui recevra le nom du préfet dès 1839.
Sous son mandat, l'Arc de Triomphe est terminé et le projet de la grande avenue des Champs-Élysées voit le jour. Le pouvoir de l'administration reste cependant limité par les règles d'expropriation.
Une loi "d'expropriation pour cause d'intérêt public" du 3 mai 1841 s'efforçe d’adapter ces règles. Cette loi reste toutefois favorable aux propriétaires, toujours largement indemnisés grâce à un jury attentif à les défendre.
Appliquant sa devise « de l’eau, de l’air, de l’ombre », Rambuteau fait moderniser le réseau des égouts et construire de nombreuses fontaines, dont certaines sont encore en fonction dans les jardins publics. Passionné d’horticulture, il installe l’arbre dans la rue : il développe les espaces verts et la plantation d'arbres le long des avenues. Il généralise l'éclairage au gaz : à son arrivée aux affaires, la ville comptait 69 becs de gaz (réverbère à gaz qui a rendu obsolète l’utilisation des réverbères à huile), à son départ, 8 600.
Son nom est aussi attaché aux vespasiennes qu'il a fait installer sur les voies publiques.
Malgré le vote de la loi d'expropriation de 1841, qui a permis la réalisation de certains travaux d'urbanisme, Rambuteau n'a pas eu les moyens qui permettront plus tard à Haussmann de mener à bien les grands travaux dont il a montré la voie.
Citation
Article « Comte de Rambuteau », de H. Fisquet dans « Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours », publiée par Firmin Didot Frères, 1862 :
« M. de Rambuteau renouvela la face de Paris. Les vieilles rues furent rendues plus praticables ; cent vingt kilomètres d'égouts furent remaniés, les boulevards nivelés, les quais et Ies places plantés d'arbres, et l'éclairage au gaz fut presque partout substitué aux lanternes de M. de Sartine. Vingt-sept boulevards extérieurs furent commencés; on modifia et décora les places de la Concorde, et de la Bastille; les Champs-Elysées se couvrirent d'hôtels. Des terrains incultes et des marais, dans les faubourgs du Temple, Saint-Martin et Montmartre et dans le clos Saint-Lazare, se transformèrent en quartiers salubres et aérés. Parmi les édifices restaurés ou construits, il faut citer l'Hôtel-de-Ville, la Sainte-Chapelle, Notre-Dame-de-Lorette, la Madeleine, Saint-Vincent-de-Paul, le Collège de France, le grand hôpital Lariboisière, les prisons modèles de La Roquette et de Mazas, les fontaines Cuvier, Richelieu et Saint-Sulpice, etc. »
Anecdote
Rambuteau, à l'orthographe approximative, qui, venu voir une dame de la haute société et ne la trouva pas chez elle, y laissa une carte ainsi libellée : "Je suis Venus en personne", ce qui l'étonna grandement du fait de la corpulence du préfet... (cité par Octave Aubry, ds "L'impératrice Eugénie").
Livre
- Comte de Rambuteau, Mémoires publiés par son petit-fils. Paris, Calmann-Lévy, 1905
Document
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