- Château de Peyrepertuse
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Château de Peyrepertuse
Château de Peyrepertuse et son enceinteNom local Castèl de Pèirapertusa Début construction Xe Fin construction XIIIe Destination actuelle ruines Protection Classé MH (1908)[1] Coordonnées [2] Pays France Région historique Roussillon Région Languedoc-Roussillon Département Aude Commune Duilhac-sous-Peyrepertuse Géolocalisation sur la carte : France
modifier Le château de Peyrepertuse (en occitan Castèl de Pèirapertusa) est un château dit « cathare »[3] situé dans le département de l'Aude en région Languedoc-Roussillon.
Il est le centre du micro-pays et de l'ancienne seigneurie du Peyrepertusès (en occitan Pèirapertusés) qui veut dire Pierre percée[4].
Sommaire
Géographie
Le château est situé sur la commune de Duilhac-sous-Peyrepertuse département de l'Aude en région Languedoc-Roussillon dans les Corbières. Il se trouve sur une crête calcaire à près de 800m d'altitude, en haut d'une colline qui sépare Duilhac du village de Rouffiac-des-Corbières, dominant garrigue et vignes. Position stratégique qui permet à la fois de voir loin dans les différentes vallées qui l'entourent, de contrôler les cols ou de communiquer des signaux au château de Quéribus un peu plus au sud.
La vue du château depuis Duilhac (au sud) est impressionnante grâce à la falaise de 30 à 40 mètres sur laquelle le château est posé. L'entrée principale se trouve du côté nord, mais à l'époque des Cathares un passage secret permettait après un chemin étroit derrière un gros éperon rocheux de rentrer dans le château par une échelle amovible. Aujourd'hui la poterne du passage secret est fermée mais le chemin est toujours là (le passage derrière l'éperon est exceptionnel) et on peut terminer l'ascension par une voie d'escalade.
Histoire
Le château fait partie des "Cinq fils de Carcassonne" avec les châteaux de Quéribus, Puilaurens, Termes et Aguilar, tous situés en haut de pitons rocheux "imprenables". Il est surnommé la Carcassonne céleste car c'est le plus grand des cinq châteaux et qu'il était aussi vaste que Carcassonne[5]
Le site a été occupé à l'époque romaine dès le début du premier siècle avant Jésus-Christ, comme l'ont montré des fouilles récentes. En 806 apparaissent les premières mentions du château dans l'Histoire. Il est alors catalan et s'appelle Perapertusès. Il appartient au comte de Besalú, une petite ville située en Catalogne entre Figueres et Olot, dans un texte de 1020. La première mention du château date de 1070
Il passe ensuite dans le comté de Barcelone en 1111, puis dans le vicomté de Narbonne. A partir 1180, le comte de Barcelone, Alphonse II devenu roi d'Aragon s'émancipe de sa vassalité au roi de France. La zone devient de facto une frontière.
À l'époque de la croisade contre les Albigeois, il est le fief de Guillaume de Peyrepertuse qui, ne voulant pas faire sa soumission, fut excommunié en 1224. Ce dernier se soumet après l'échec du siège de Carcassonne, et le château devient une possession française en 1240. En 1242, Saint-Louis décide de le renforcer et de lui ajouter une deuxième partie, le donjon "Sant Jòrdi", situé plus en hauteur sur la crête; le donjon Sant-Jordi est alors construit en 1250-51 et on réaménage le Donjon Vieux ainsi que l'église Sainte-Marie qui existait antérieurement. La situation est confuse dans cette région jusqu'à la signature du traité de Corbeil en 1258 laissant libre la Catalogne et le Languedoc. Il fixe aussi la frontière juste au sud du château de Peyrepertuse. Celui-ci, comme ses voisins, les châteaux de Puylaurens et Quéribus, est une des forteresses royales reconstruites à la fin du XIIIe siècle pour défendre la frontière contre le royaume d'Aragon puis l'Espagne jusqu'au XVIIe siècle.
En 1355, le château est remis en état de défense et Henri de Transtamare, prétendant au trône de Castille, défait à Navarette, est autorisé par le roi de France Charles V à s'y réfugier. En 1542, Jean de Graves, seigneur de Sérignan, s'empare du château au nom de la Réforme, mais est pris et exécuté.
Une garnison est maintenue jusqu'à la Révolution française même si la citadelle n'avait plus trop de valeur depuis l'annexion du Roussillon en 1658. Le château est déclassé comme place frontière lors du Traité des Pyrénées en 1659 et la forteresse sera ensuite abandonnée, ayant perdu son intérêt stratégique. Peyrepertuse reste occupé par une faible garnison commandée par un officier subalterne jusqu'à la Révolution française, pendant laquelle il est abandonné. Vendu comme Bien National en 1820, ses ruines subsistent jusqu'à aujourd'hui. La première campagne de consolidation du monument commence en 1950.
De nos jours
Ses ruines accueillent aujourd'hui près de 100 000 visiteurs par an. Elles dominent de 800 m les vignobles de la région et le village de Duilhac (vignoble des Corbières).
On y accède par une route qui s'arrête juste en dessous de la falaise sur un parking, les visiteurs peuvent ensuite utiliser un chemin (environ un quart d'heure) pour faire le tour du château par l'est et rentrer par l'entrée principale côté nord. Même si le château est en ruine, la plupart des murs sont encore debout, certaines pièces sont encore bien conservées (notamment la chapelle fortifiée dans le Bas-Château).
Pour les courageux et les randonneurs, un sentier de grande randonnée part du village de Duilhac (prendre la route du château sur quelques centaines de mètres avant de prendre à droite un petit chemin qui coupe les lacets). Il s'agit d'une variante du sentier cathare.
Par temps d'orage ou de grand vent, la montée est fortement déconseillée et souvent interdite pour protéger les visiteurs de la foudre et des glissades dangereuses dans l'escalier Saint-Louis, qui relie l'ancien château au donjon, déjà fort glissant par beau temps.
La falaise de calcaire est propice à l'escalade et les voies aboutissent toutes ou presque dans l'enceinte, au grand plaisir des grimpeurs qui terminent leur ascension sous le regard des touristes spectateurs.
Description
Le château mesure 300 mètres de long et 60 mètres de large dans sa plus grande largeur. L'entrée se trouve au nord et tout le reste du château est inaccessible de par les falaises qu'il surplombe. Tout le château est entouré de remparts soigneusement accrochés en haut des à-pics. Mais la muraille de la partie nord plus accessible est plus imposante que celle de la partie sud qui est composée de pentes très abruptes. Il est composé de deux esplanades à l'est et à l'ouest. Celle de l'est est bordée d'une courtine de 120 mètres de long jalonnée par deux tours de plan semi-circulaire. Cette enceinte "basse" a conservé son chemin de ronde formé de dalles reposant sur des corbeaux. Le côté sud est défendu par l'à-pic de la falaise. L'angle nord-ouest abrite la porte d'entrée. On peut observer sur cette esplanade le château primitif du comte de Besalù et la chapelle du XIIe siècle[6]. Une ancienne citerne d'eau est visible près du château primitif.
Le donjon vieux est formé de l'église Sainte-Marie, de style roman, et d'un logis, constitué de deux pièces voûtées superposées. Quatre citernes alimentaient le château.
Sur l'esplanade ouest se dresse le château plus récent perché sur le roc Sant Jòrdi. Il fut construit sur l'ordre du roi Saint-Louis en 1242 pour renforcer la forteresse. Pour y accéder, un escalier dit de Saint-Louis assez vertigineux monte le long de la paroi du roc. Le "donjon de Sant Jòrdi" est un château avec son propre système de défense capable de résister aux assaillants ayant réussi à accéder à la forteresse et possédait sa propre chapelle dans le donjon, la chapelle Sant-Jordi (Saint-Georges) à nef unique.
Les ruines du château ont été classées monument historique le 19 mars 1908.
Références et Bibliographie
- Notice no PA00102673, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Géoportail et Google Maps Coordonnées trouvées sur
- l'article détaillé. Le terme « château cathare » est incorrect ou au moins discutable, cf
- Châteaux fantastiques de Henri-Paul Eydoux, tome 1, page 39, chez Flammarion imprimé en 1969
- C'est pas sorcier "Carcassonne : une cité au temps des chevaliers !"
- Châteaux fantastiques de Henri-Paul Eydoux, tome 1, page 44, chez Flammarion imprimé en 1969
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- Le site officiel du château
- Peyrepertuse sur cathares.org
- Un site de topo des voies d'escalade
- Article et photos sur le château Peyrepertuse
- Photographies de la forteresse de Peyrepertuse
Bibliographie
- Henri-Paul Eydoux - Châteaux des pays de l'Aude - pp.173-181, dans Congrès archéologique de France. 131e session. Pays de l'Aude. 1973 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1973
Carte des châteaux cathares Catégories :- Château fort
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- Monument historique de l'Aude
- Monument historique classé en 1908
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