- Château de Clermont (Loire-Atlantique)
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Château de Clermont
façade nordPériode ou style style Louis XIII Début construction XVIe siècle Fin construction XVIIe siècle Destination initiale Habitation Protection Inscrit MH (14/11/1941) Coordonnées Pays France Région historique Bretagne Région Pays de la Loire Département Loire-Atlantique Commune française Le Cellier Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
Géolocalisation sur la carte : France
modifier Le château de Clermont, construit entre 1643 et 1649, se situe sur la commune du Cellier[1], dans le département français de la Loire-Atlantique. Inscrit monument historique le 14 novembre 1941[2], il est connu pour avoir été la propriété de l'acteur Louis de Funès (décédé en 1983), dont ce fut la dernière résidence.
Sommaire
Histoire
XVIIe - XIXe siècles
Le château de Clermont a été édifié au lendemain de la victoire de Rocroy (19 mai 1643), où celui qui sera appelé plus tard le « Grand Condé » et qui ne portait alors que le titre de duc d'Enghien, sauva le trône de Louis XIV enfant et mérita une immense faveur. Il reflète l'enthousiasme d'une période remplie de gloire. Le château fut construit en son temps pour les Chenu de Clermont, famille de grands administrateurs militaires. René Chenu, le père (1599 - 1672) fut longtemps gouverneur des places fortes d'Oudon et de Champtoceaux qui commandaient le cours de la Loire en amont. Hardy Chenu, son fils (1621 - 1683) fut conducteur et visiteur général des fortifications, villes, châteaux et places fortes de Bretagne[3].
Ces Chenu étaient des féaux, des vassaux des princes de Condé, qui possédaient de nombreux biens dans l'Ouest de la France et ce cas de sujétion, si fort sous l'Ancien Régime, se doublait d'une vive amitié personnelle. René Chenu était le contemporain et le fidèle allié d'Henri II de Bourbon, prince de Condé. Les dates de naissance et de décès d'Hardy Chenu coïncident peu ou prou à celles du Grand Condé, dont il fut le gentilhomme de chambre. Une tradition bien affirmée veut que l'un de ces Chenu, le père ou le fils, ait dans un combat sauvé la vie de son seigneur de Condé, qui voulait lui manifester sa reconnaissance. En tout cas, la construction de Clermont, dont les proportions ont quelque chose de grandiose, témoigne des munificences princières[3].
Durant la Révolution française, ce château tombe entre les mains des troupes républicaines. Le baron Antoine des Jamonières, propriétaire du château, le vend en 1854, après le décès de ses parents, au comte Lareinty-Tholozan, lequel le rétrocède en 1860 à la famille Nau de Maupassant[3] qui, malgré son homonymie, n'a aucun lien de parenté apparent avec l'écrivain Guy de Maupassant.
Le château des Nau de Maupassant (1860-1963)
Le château devient tour à tour la propriété de
- 1860-1880 : Léon Nau de Maupassant (1810-†1880), qui épouse le 18 mai 1859 à la basilique sainte-Clotilde à Paris, Mélanie-Élisabeth de Hübner (1834-†1908).
- 1880-1908 : Mélanie-Élisabeth de Hübner (1834-†1908), son épouse
- 1908-1941 : Charles Nau de Maupassant (1866-†1941), son fils, qui épouse le 19 octobre 1912 à Paris, Marie Barthélémy (1884-†1963).
- 1941-1963 : Marie Barthélémy (1884-†1963), son épouse, sans postérité
Le château de Louis de Funès (1967-1983)
Louis de Funès et son épouse, née Jeanne Barthélemy, se rendaient souvent en vacances au domaine de Clermont, alors propriété du « comte » Charles Nau de Maupassant[4]. L'épouse de Charles Nau de Maupassant, née Marie Barthélémy, était la tante de Jeanne de Funès. Le couple Nau-Barthélémy n'ayant pas eu de postérité, Jeanne Barthélémy épouse de Funès hérite d'une partie du château en indivision en 1963. Le couple de Funès fait l'acquisition de l'intégralité du château en 1967, alors inhabité depuis six ans[5].
Le domaine comporte alors 30 pièces, 365 fenêtres, d'importantes dépendances, un parc de 30 hectares. Passionné de botanique, l'acteur y cultive une roseraie. Il réside en ces lieux jusqu'à son décès survenu en 1983. Sa famille ne pouvant entretenir un tel bâtiment, elle le vend en 1986, trois ans seulement après la mort de l'acteur, à l'association pour le développement des alternatives à l'hospitalisation (l'ADAH)[6].
Non classé, le bâtiment a fait l'objet de transformations.
Le château depuis 1986
L'ADAH se rend donc propriétaire des lieux en 1986 et le restera jusqu'en 2005. Elle s'occupe de personnes handicapées atteintes de trouble mentaux. Les logis extérieurs sont transformés en ateliers : couture, taille de pierre, menuiserie, blanchisserie, afin d'occuper les patients. Une autre partie est transformée en salle de restaurant, une autre encore en salle des arts où ont tenues les manifestations artistiques du centre (théâtre, exposition atelier arts plastiques lors des portes ouvertes et manifestations musicales classiques extérieures) et une partie de la bâtisse est réhabilitée en un restaurant et une salle pour l'organisation de divers évènements (mariages, congrès,...). Dans les jardins, l'association conserve la roseraie de Louis de Funès pour l'utiliser comme atelier d'horticulture jusqu'en 2005.
En 2005, un entrepreneur immobilier rachète le château pour le transformer en une quarantaine de logements privés. A la fin de l'été 2009 les premiers résidents emménagent dans les appartements, sans que le chantier soit totalement achevé.
Description
Dans ses grandes lignes, le château est resté intact depuis les années de sa construction, pendant la régence d'Anne d'Autriche et de la minorité de Louis XIV. Sa façade sud, qui domine la Loire et offre une vue panoramique sur le pays des Mauges et le vignoble du Muscadet (pays du Loroux), est toujours telle que la montre une aquarelle d'époque de la Collection Gaignières conservée au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale de France. Quant à la façade nord à laquelle mène une avenue ombragée perpendiculaire à la rue de Clermont qui mène au bourg du Cellier distant d'un kilomètre environ, elle est demeurée encadrée dans ses ailes d'origine. Le château comporte près de 366 fenêtres et 20 pièces : il est entouré d'un parc de 3 hectares et de 17 hectares de vignes[3].
La chapelle privée du château date du XVIIe siècle, la grange du XIXe siècle[3].
Architecture
Le château de Clermont offre les trois grandes caractéristiques du style Louis XIII :
- appareillage de briques et de pierres d'une teinte rose qui adoucit les lignes d'un tracé sévère
- toitures d'ardoises de divers corps de logis distinctes et indépendantes les unes des autres
- pavillon central servant de cage à l'escalier d'honneur, surélevé d'un attique et dominant les autres constructions.
A l'origine, ce pavillon central était surmonté d'un lanternon où se trouvait sans doute une cloche pour sonner l'alerte en cas de besoin[3].
Face au visiteur, venu par la grande avenue et qui s'apprête à traverser les douves sèches qui précèdent la cour d'honneur, les deux ailes se terminent au premier plan par deux pavillons carrés et jumeaux que l'on peut qualifier de pavillons d'accueil[3].
Les ailes
Sur les côtés, les deux ailes renferment des pièces de servitude : chambres pour le personnel, remises, écuries, serres, tout cela placé directement sous l'œil du maître. A la jointure avec le corps principal se trouvent, à droite les cuisines, à gauche la chapelle, dont l'autel a conservé son beau retable d'origine. Au milieu des ailes s'ouvrent des passages voûtés qui conduisent à droite aux jardins, à gauche à la cour de ferme. Leurs deux claires entrées allient commodité et rupture de la monotonie des lignes. Une galerie s'étire au premier étage de l'aile droite[3].
Les ailes de Clermont sont très différentes de celles des châteaux du début du XVIIe siècle. Jusqu'en 1624 en effet, ils étaient conçus avec des ailes de même hauteur ou presque que le corps principal, si bien que leur cours d'honneur offraient un aspect clos et fermé. On y sentait l'antique besoin de se protéger. Le Rocher-Portail, près de Fougères, est un rare témoin intact de ce genre d'architecture[3].
Clermont est l'un des derniers châteaux à présenter encore des ailes rattachées au corps principal de logis. Elles sont cependant très allégées, réduite de hauteur et italianisées, ce qui est naturel à l'époque où tant d'architectes français font leur instruction à Rome et en Vénétie. Il est en effet édifié avant 1650, année à partir de laquelle, sous l'impulsion des constructeurs de Vaux-le-Vicomte, les corps principaux des châteaux se détacheront des ailes et adopteront définitivement pour la plupart un plan dans lequel François Mansart à Beaumesnil s'est montré précurseur[3].
Mélange de styles
Il est curieux d'observer que, dans un plan qui, à l'époque, fut très moderne, l'architecte de Clermont a maintenu, tant sur la façade nord que sur la façade sud des tourelles d'encorbellement et que, du côté de la Loire, il a utilisé des mâchicoulis comme points d'appuis pour les hautes toitures de ses pavillons d'angles. Ce sont là des éléments de styles antérieurs au XVIIe siècle mais qui, dans le cas présent, se marient dans un harmonieux ensemble[3].
Personnalités ayant habité le château
- Émile Souvestre,
- Marie Dorval,
- William Turner,
- Jules Sandeau
- Hélene et René-Guy Cadou
- Louis Germain David De Funes de Galarza, plus connu sous le nom de Louis de Funès
Notes et références
- rue de Clermont en direction du village de Vandel, à 27 km à l'est de Nantes
- Notice du château de Clermont, sur la base Mérimée, ministère de la Culture. Consulté le 23 septembre 2009
- Vieilles maisons françaises, n°49, juillet 1971 Jean de la Robrie, extrait de
- La famille Nau avait obtenu de relever le nom de Maupassant pour en éviter l'extinction, et usait par abus du titre de comte (titre de fantaisie, selon Pierre-Marie Dioudonnat, Simili-Nobiliaire français, Sédopols, Paris, 2002, article « Nau de Maupassant »).
- Louis de Funès : Ne parlez pas trop de moi, les enfants !, Le Cherche midi, chapitre 9
- Château de Clermont - De célèbres propriétaires..., www.lecellier.fr. Consulté le 17 octobre 2010
Voir aussi
Lien externe
(fr) Le château de Clermont sur le site de la commune du Cellier
Catégories :- Château de la Loire-Atlantique
- Monument historique de la Loire-Atlantique
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