- Chemin de fer de campagne
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Chemin de fer militaire
Les chemins de fer militaires sont une application des trains et voies ferrées au monde militaire. Ils peuvent prendre plusieurs formes, qui dépendent des besoins et des époques.
De par l'importance stratégique des voies de circulation que sont les voies ferrées, tant par leur capacité de transport que par leur tracé en site propre, les chemins de fer ont, dès leur création, fait l'objet d'une attention particulière de la part des forces armées. Les chemins de fer sont donc des agencements stratégiques et tactiques de la plus haute importance. Ils peuvent être utilisées par exemple pour concentrer en quelques heures, sur un point menacé ou important de la frontière, des divisions ou masses nécessaires à réfréner l'avance ennemi. Elles sont des lignes d’approvisionnements des bases d’opérations, et, quand c’est possible, de la partie de la ligne d’opérations située entre la base et l’armée. Cela a fait dire au Konprinz « Le camion français a vaincu le chemin de fer allemand »[citation nécessaire], en référence à l'organisation logistique de la Voie Sacrée durant la bataille de Verdun.
Sommaire
Utilisation classique
Le chemin de fer a été utilisé dans son application courante de moyen de transport dès les années 1850. Il sert au transport des troupes et du matériel sans adaptation particulière, bien qu'il existe des wagons adaptés aux transport de blindés, gérés par les régiments du train. Certaines gares[Où ?] sont équipées d'un « quai militaire », destiné à charger le matériel militaire sur les wagons. La gare de Metz construite en 1905 par les autorités allemandes comprenaient des quais militaires en vue de l'offensive d'aout 1914 selon le Plan Schlieffen.
En France, l'organisation des transports ferroviaires en temps de guerre était sous la responsabilité conjointe du ministère des transports et du Ministère de la guerre qui mettait également ses moyens, dont le 5e régiment du génie, à la disposition du ministère des transports. Ces dispositions mise en place sous le Second Empire[1] tendaient à unifier les conditions de transports. En mai 1887, l’exploitation de la ligne Chartres - Orléans est confiée à un détachement permanent de sapeurs des chemins de fer pour parfaire l’instruction des cadres et sapeurs en matière d’exploitation de ligne et de traction[2]. .
Le chemin de fer représentait un moyen essentiel dans les plans de mobilisation de la défense nationale dans le cadre d'une armée de conscription. Le plan de mobilisation était, jusqu'en 1981, sous la responsabilité du Ministre des Transports[réf. souhaitée].
En France, les trains de permissionnaires ramenaient les conscrits chez eux lors des permissions et assuraient le retour aux casernes à la fin de celles-ci. Dans la nuit du 12 au 13 décembre 1917, un train de permissionnaires venant du front italien déraille à Saint-Michel-de-Maurienne en Savoie faisant entre 425 (bilan officiel) et 800 victimes selon les sources. La catastrophe ferroviaire de Saint-Michel-de-Maurienne fut l'une des plus grandes catastrophes ferroviaires de tous les temps[3],[4].
Chemin de fer de campagne
Étudiés en Europe à partir de 1870, les chemins de fer de campagne ont été conçus pour la logistique des armées en temps de guerre, aussi bien sur le terrain que dans les places fortes, à une époque où les camions n'existent pas encore.
Ces trains à voie étroite, entièrement modulaires, furent prévus pour porter du matériel, des passagers ou de l'armement ; certains portant même des canons sur voie ferrée (voir Artillerie sur voie ferrée). La voie est découpée en coupons transportables et son installation peut de faire plus rapidement qu'une ligne classique, afin de réagir aux conséquences des actions d'une campagne militaire.
En France
En France fut étudié le système Péchot à voie de 60 centimètres d'écartement. La ligne Maginot fut également équipée en voie de 60 à partir de sa construction en 1920, notamment grâce à des tracteurs électriques.
Autres chemins de fer de campagne
Plusieurs systèmes similaires furent étudiés par l'armée Allemande, à voie de 60, 70 et 75 centimètres d'écartement, et employés sur tous les fronts, et par les États-Unis, avec les wagons Pershing à voie de 60.
Trains blindés
Train blindé polonais comportant deux wagons d'artillerie encadrant un wagon de transport blindé et une locomotive blindée.Les trains blindés sont conçus pour assurer des fonctions de commandement, soutien et protection sur des voies ferrées en zone de conflit. Armés le plus souvent, ils peuvent être incorporés aux trains classiques ou bien l'ensemble du train peut-être lui-même blindé et devenir une arme à part entière, contrôlant la voie et ses alentours et assurant sa sécurité, ou se comportant comme une pièce d'artillerie mobile[5]
Certains trains blindés complets peuvent transporter des troupes et des blindés, destinés à combattre ou poursuivre les assaillants[6], ou des wagons transportant le matériel destiné à réparer un éventuel sabotage de la voie.
Artillerie sur voie ferrée
L'artillerie sur voie ferrée a été créée afin d'utiliser des canons de gros calibre à une époque où les solutions sur route ne permettent pas de transporter des masses importantes. Les canons sur rail permettaient de tirer des calibres importants. L'artillerie lourde sur voie ferrée a majoritairement été employée en 1914-1918 et 1939-1945.
Les premiers locotracteurs diésel ont été mis au point pour cette application[réf. souhaitée], car produisant bien moins de fumée que les locomotives à vapeur et donc plus discret à l'approche du front. Les Forges et Aciéries de St Chamond ont ainsi produit deux séries : des locomotives à deux bogies moteur, type BB, et des locotracteurs à deux essieux, tous deux basés sur le système Crochat.
Génie ferroviaire
Le génie militaire est parfois consacré au domaine ferroviaire. Il s'agit alors de remettre en état ou exploiter les capacités de transport d'une ligne de chemin de fer sur une zone de conflits ou en cas de catastrophe majeure. Le génie ferroviaire n'a rien à voir avec les régiments du train, qui désignent la logistique militaire.
En France, le génie ferroviaire dépend principalement du 5e régiment du génie.
Références
- ↑ Décrets impériaux de 1856 et suivantes
- ↑ Les chemins de fer et l'armee apres 1870, Cercle Généalogique des Cheminots, 2008
- ↑ Article souvenir du Dauphiné Libéré (1900-1930)
- ↑ Document de Mémorial-GenWeb http://memorial-genweb.org/html/documents/St-Michel-de-Maurienne.pdf
- ↑ Les trains blindés, 1826-1989 de Paul Malmassari, Heimdal, 1994, (ISBN 2902171609 et ISBN 978-2902171606)
- ↑ Voir la séquence de l'attaque du train blindé dans le film de René Clément, La Bataille du rail (1946).
Articles connexes
- Chemin de fer
- Chemin de fer militaire (France)
- Voie étroite
- Voie métrique
- Liste des chemins de fer à voie métrique de France
- Meusien
- Train blindé de la Légion étrangère
- Decauville
- Liste de constructeurs ferroviaires
Systèmes militaires
Chemins de fer militaires préservés
Régiments de chemins de fer militaire
Liens externes
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