Chemin de fer de La Réunion

Chemin de fer de La Réunion
Chemin de fer de La Réunion
Ligne de Saint-Benoît à Saint-Pierre
via Saint-Denis et Le Port
Ti Train à la Grande Chaloupe
Ti Train à la Grande Chaloupe
Pays Drapeau de France France
Historique
Mise en service 1882
Fermeture 1976
Caractéristiques techniques
Longueur 124 km
Écartement Voie métrique (1,000 m)
Schéma de la ligne
La sortie d'un tunnel ferroviaire à Saint-Denis à la fin du XIXe siècle.

Le chemin de fer de La Réunion est un ancien chemin de fer côtier de l'île de La Réunion, désormais département d'outre-mer français dans l'océan Indien. Construite à compter de 1878, son unique ligne quasi circulaire reliait Saint-Benoît à Saint-Pierre en passant par Saint-Denis et Saint-Paul, permettant ainsi le transport rapide[réf. souhaitée] jusque vers les ports des chargements de cannes et de sucre qui était autrefois assuré par des mules. Il cessa complètement de fonctionner en 1976[réf. souhaitée] à l'exception de quelques autorails, en exploitation touristique à la Grande Chaloupe.

Le chemin de fer de la Réunion a été remis à l'honneur en 2005 avec le projet de tram-train de La Réunion, avorté en 2010[1].

Sommaire

La première Compagnie du chemin de fer et port de La Réunion

Carte du tracé du chemin de fer de la Réunion.

C'est au XIXe siècle que la construction d'un chemin de fer à la Réunion se fait ressentir de manière urgente : la nécessité d'acheminer les personnes et les marchandises se fait plus pressante.

La Compagnie du chemin de fer et port de La Réunion a pour charge, par une convention approuvée en 1877[2], d’exécuter les travaux de construction du chemin de fer et du port commandés par l’État. Elle a obtenue une garantie de recette annuelle de 192 500 francs d'une durée de 99 ans, qui néanmoins entre dans le partage des bénéfices, de l'exploitation, entre la Compagnie et l'État.

Le relief difficile retarde la réalisation du chemin de fer qui mobilisera de nombreux ouvriers. Au terme d'importants efforts, c'est une liaison de 126 kilomètres qui est mise en service le 20 février 1882[2]. Le tracé comporte des stations ou haltes à Saint-Benoît, Saint-Denis, La Grande Chaloupe, Saint-Paul, Saint-Leu, Étang-Salé les Bains, Saint-Pierre. Les dépenses ont légèrement dépassées les devis initiaux, mais en 1883 on constate que les recettes d'exploitation couvrent les frais.

Pour le port la compagnie connaît à partir de 1883 de graves difficultés liées à la découverte d’un banc de roches constituant un mur d’une trentaine de mètres d’épaisseur enchâssé dans un terrain très dur et traversant l’avant-port de part en part. Elle connait alors d’important problème financier dû à la nécessité de faire face à cet imprévu majeur des travaux qui provoque des dépenses nettement supérieures aux prévisions. Pour faire face elle présente au Ministère de la Marine et des Colonies un projet de convention qui permettrait d’injecter de nouveaux fonds dans le projet, le ministre accepte la demande par la convention du 26 mai 1883[2], mais elle doit être validée par les Chambres. Après des discussions longues et difficiles notamment lors de l’examen par les députés, un nouveau cadre financier est proposé à la Compagnie. Elle réussit le 14 février 1886 à faire entrer un navire de guerre et quatre grands navires dans le bassin intérieur du port[précision nécessaire].

La compagnie entama l’exploitation qui continua en 1887, les recettes du port et du chemin de fer s’élevèrent à un million de Francs[réf. souhaitée], équilibrant les dépenses d’exploitation mais ne permettant pas à la compagnie de payer à l’État la part des recettes brutes qui lui revenait d’après la convention. Le port n’avait reçu alors qu’un quart du trafic de l’île : « On ne change pas en quelques mois des habitudes séculaires, et les Marines, encouragées par la situation précaire de la Compagnie qui était connue, ont essayé de soutenir une lutte que la force des choses condamne à une fin prochaine » dira le directeur dans un rapport en 1887[réf. souhaitée]. La Compagnie informe alors le ministère qu’il lui serait impossible de continuer l’exploitation au-delà du 1er janvier 1888. L’État prononcera alors, par arrêté ministériel du 2 décembre 1887, la déchéance de la Compagnie du Chemin de Fer et du Port de La Réunion, ruiné par le coût des travaux et l’absence de bénéfices de fonctionnement. Le CPR devient alors propriété de l’État de 1888 à 1950[réf. souhaitée].

Cette aventure ferroviaire a duré 80 ans puis va progressivement péricliter. Au fil des ans, des tronçons vont être fermés en raison du coût élevé dû à l'entretien (déraillements fréquents dus à l'étroitesse des voies, endommagement des infrastructures lors des cyclones) et en raison du développement du réseau routier qui s'intensifie (entre autres, route du littoral). En 1976, les 11 km restant entre St Denis et la Possession sont supprimés.

Le Ti train lontan aujourd'hui

L'association de sauvegarde

Il survit sur une petit tronçon de quatre kilomètres grâce à l'implication de personnes ne comptant ni leur énergie ni leur temps[non neutre]. En janvier 1988[réf. souhaitée], l'association du Ti Train Lontan[3] voit le jour et perdure encore aujourd'hui grâce au dévouement de Messieurs Gérard Chotard, Eric Boulogne et Patrick Labonté[réf. souhaitée].

C'est à la gare de la Grande Chaloupe qu'ils ont élu domicile. Dans un premier temps, il leur a fallu rapatrier le matériel disséminé dans toute l'île. Cela n'a pas été une mince affaire car il y avait un autorail à Étang-Salé[réf. souhaitée], un autre aux archives départementales à Saint-Denis[réf. souhaitée], une locomotive à vapeur à la bibliothèque départementale[réf. souhaitée], une voiture de voyageur à Sainte Suzanne[réf. souhaitée]. Six mois seront nécessaires pour y parvenir[réf. souhaitée]. Le projet a été rapidement soutenu par le conseil régional de la Réunion et la commune de Saint Denis, mais jamais celle de La Possession alors que le siège social est sur cette commune[réf. nécessaire].

La rénovation des voies et des autorails a été fortement stimulée par l'implication du Ti Train dans un projet artistique, celui d'Emmanuel Genvrin et de la troupe Vollard, créateur du spectacle "Le Pervenche, chemin de fer"[réf. souhaitée]. Il fallait donc que tout soit en état de fonctionnement pour acheminer les spectateurs de St Denis au Port. Il y eut 130 représentations sur cinq ans et 24 000 personnes transportées[réf. nécessaire]. A ces années d'intenses activités ont succédé celles où le Ti Train est resté en sommeil lorsqu'il a fallu que les ponts soient restaurés. Cela ne devait durer que 6 mois mais en fait, 3 ans se sont écoulés avant de ne pouvoir rouler à nouveau[réf. souhaitée].

Quel avenir pour le Ti train ?

Les projets ne manquent pas et le souhait de voir le Ti Train parcourir à nouveau l'itinéraire La Grande Chaloupe/St Denis reste envisagé. Le problème réside dans l'entretien des voies. Les quatre kilomètres que le Ti Train empruntent sont aujourd'hui déjà, bien difficiles à entretenir pour les gens de l'association alors ajouter sept kilomètres pour aller jusqu'à St Denis semble irréaliste sans aides financières ou humaines plus conséquentes[réf. souhaitée]. On aurait pu rêver d'une extension du trajet vers le littoral mais lorsque les voies de chemin de fer ont été démantelées dans les années 1950, les gens se sont appropriées les terrains[réf. souhaitée].

Il n'en reste pas moins que le lieu de la Grande Chaloupe avec le lazaret à côté, vit toujours au rythme du Ti Train et attire autant les gens[réf. souhaitée]. Aujourd'hui encore, des spectacles y sont régulièrement programmés[4], il suffit d'appeler pour réserver et ainsi il sera possible de parcourir ce bref périple sur le seul itinéraire ferroviaire restant de la Réunion.

Éléments remarquables du patrimoine ferroviaire

Les deux derniers ponts en aval de la ravine des Colimaçons vus depuis la tour d'observation de Kélonia, à Saint-Leu.

De nombreuses gares sont encore visibles sur le tracé de l'ancienne voie du chemin de fer.

Parmi ces bâtiments, la gare de la Grande Chaloupe, petit bâtiment caractérisé par sa haute toiture à débord destinée à abriter les voyageurs. La halte comprend un quai de voyageurs, une fosse à piquer avec une voie de garage et une voie d’évitement avec les leviers manuels des aiguillages. Un logement et un hangar sont greffés derrière le quai et abritent une locomotive Schneider datée de 1885 et un car « courant d’air ». Le bâtiment de la gare fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 22 octobre 1998[5].

La locomotive à vapeur Schneider (Locomotive à vapeur n° 8 030T à voie métrique. Schneider constructeur Schneider et Cie du Creusot), 1878.) est visible aussi sur ce site. Elle est abritée dans une partie du tunnel côté Saint-Denis. La locomotive est classé au titre objet des Monuments historiques par arrêté du 26 avril 1994[6].

D'autres gares toujours visibles sont la gare de L'Étang-Salé, la gare de Saint-Denis, la gare de Saint-Leu, la gare de Saint-Pierre et la gare de Sainte-Suzanne. Par ailleurs, de nombreux ouvrages d'art sont encore visibles dans l'île.

Notes et références

  1. « La Région confirme l'abandon du tram-train », dans Le Quotidien de La Réunion, 31 mai 2010 [texte intégral (page consultée le 30 juin 2010)] 
  2. a, b et c « Chemin de fer et port de la Réunion », article dans le Journal des chemins de fer du 26 juillet 1884. Site Gallica, Journal des chemins de fer et des progrès industriel, 1884, pp.482-483 lire (consulté le 30 juin 2011).
  3. Jacqueline Dallem, « Le ti train lontan, à faire absolument ! », dallems, 18 septembre 2010. Consulté le 30 novembre 2010
  4. ASSOCIATION TI'TRAIN LONTAN, Le Petit Futé. Consulté le 29 novembre
  5. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA97400025 » sur www.culture.gouv.fr.
  6. Notice no PM97400002, sur la base Palissy, ministère de la Culture

Biographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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