- Charles Lecuve
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Charles Lecuve Charles Lecuve, vers 1902.Naissance 20 août 1857
Vexaincourt, VosgesDécès 24 août 1914 (à 57 ans)
Celles-sur-Plaine, VosgesNationalité Française Profession industriel Autres activités maire d’Allarmont (Vosges) Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur Charles Lecuve, né le 20 août 1857 à Vexaincourt (1857-1914), industriel et maire d’Allarmont (Vosges). Il a été pris comme otage et fusillé par l’armée allemande au début de la Première Guerre mondiale.
Sommaire
Maire d'Allarmont
Charles Louis Lecuve, né le 20 août 1857 à Vexaincourt, (Vosges) est le quatrième fils de Pierre Lecuve (1830–1869), instituteur à Vexaincourt et de Marie Bart, originaire de Bionville, (Meurthe-et-Moselle) qui eurent sept enfants. Devenu exploitant forestier et menuisier, Pierre Lecuve s’installe à Allarmont.
Avec son frère Paul Lecuve, industriel, Charles Lecuve poursuit et développe l’activité de la société familiale, créant notamment une première scierie à La Neuveville, près de Raon-l'Étape (Vosges) en 1888 puis plusieurs autres[1]. La scierie de La Hallière à Celles-sur-Plaine, appartenant au groupe familial, est devenue un écomusée, classé monument historique par arrêté du 30 mars 1978 ; elle a été totalement détruite par un incendie volontaire en décembre 2001 et devrait être reconstruite[2].
Charles Lecuve participe à la création de la Société du Chemin de fer de la Vallée de Celles, qui construit puis exploite entre 1907 et 1935 la Ligne de la vallée de Celles, chemin de fer à voie métrique et d’une longueur de 24 km, qui dessert la vallée de la Plaine, entre Raon-l’Étape et Raon-sur-Plaine ; la ligne, exploitée ensuite par la Compagnie de Chemins de fer Secondaires (CFS), ferme en 1950[3].
Charles Lecuve est élu maire du village d’Allarmont en 1912. Il est le frère d’Alphonse Lecuve, contre-amiral, ainsi que d’Émile Lecuve (1855-1924), employé des chemins de fer et maire de Brouvelieures (Vosges)[1].
La Première Guerre mondiale dans les Vosges
Les combats d’août 1914
À partir du 10 août 1914, suite à la déclaration de guerre de l’Allemagne, les troupes de la 13e division d’infanterie de l'armée française occupent les cols des Vosges. Du 14 au 19 août, les militaires français lancent un mouvement offensif en direction de la plaine d’Alsace alors occupée. Ils occupent Schirmeck (Bas-Rhin) le 17 août.
Mais, à partir du 19 août, l’armée doit se replier. Le 21 août, elle abandonne les villages de la haute vallée de la Plaine, se retirant par le Donon et la vallée de la Plaine sur la Meurthe, vers Raon-l'Étape. Les 23 et 24 août, des combats ont lieu à Celles et Badonviller. Le 25 août, les combats se déroulent vers Raon-l'Étape.
Une partie des habitants quittent la vallée de la Plaine (Vosges et Meurthe-et-Moselle)[4].
Les otages de 1914
À Luvigny, l'abbé Pierre Buecher et le conseiller municipal Pierre Bolle sont arrêtés le 23 août et fusillés à Raon sur Plaine. À Vexaincourt, le maire Sayer et Charles Batelot sont fusillés en représailles de la découverte d'un fusil dans une grange ; le village est incendié et 63 maisons sur 105 sont brûlées.
À Allarmont, le maire Charles Lecuve et le curé l'abbé Alphonse Mathieu sont arrêtés le 24 août sous le prétexte de coups de feu tirés par la population ; ils sont fusillés le même jour à Celles-sur-Plaine au carrefour de la Soye[5].
Dans d’autres communes de Lorraine, des fusillés civils sont aussi recensés : 70 morts à Nomény près de Nancy le 20 août, 11 morts à Badonviller, 51 exécutions à Fresnois-la-Montagne le 23 août, 24 à Longuyon. Dans les Ardennes, on dénombre 12 fusillés à Maubert-Fontaine, 10 à Thin-le-Moutier, 42 à Margny. Dans l’Oise, le maire de Senlis et 6 habitants sont fusillés le 2 septembre…
Selon les historiens irlandais, John Horne et Alan Kramer il y aurait eu environ 500 victimes civiles en France[6].
Hommage
Charles Lecuve a été décoré, à titre posthume, de l'ordre de la Légion d'honneur. Une rue d’Allarmont porte le nom de Charles Lecuve[7].
Une stèle commémorative est érigée sur le lieu où l'abbé Alphonse Mathieu et Charles Lecuve ont été fusillés à Celles-sur-Plaine.
Voir aussi
Sources
- Horne (J.) et Kramer (A.), German atrocities, 1914, A history of denial, Yale University Press (New Haven and London), 608 p., 2000.
- Sadoul (Louis), Les Drames de la Vallée de Celles (août et septembre 1914), Le Pays Lorrain, Nancy, 14 pages, 1928
Articles connexes
- Les Otages, film de Raymond Bernard (1939), avec Saturnin Fabre, Charpin, Dorville, Pierre Larquey.
Liens externes
Références
- Martine et Joseph Scwindenhammer, Descendance de Pierre Alphonse Ligori Lecuve, Lyon, juin 2006, dactyl.
- Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain : Le Pays lorrain, Volume 83, 2002
- P. Moinaux : Chemin de fer de la vallée de Celles (1907-1950), in Bulletin de la société philomatique vosgienne, LXXXV, 1982
- Louis Sadoul : La Guerre dans les Vosges (le Donon, la Chipotte, Raon-l'Étape, la Chapelotte, Le Pays Lorrain, Nancy, 1922, 73 pages
- Louis Sadoul : Les Drames de la Vallée de Celles (août et septembre 1914), Le Pays Lorrain, Nancy, 14 pages, 1928
- J. Horne et A. Kramer : German atrocities, 1914, A history of denial, Yale University Press (New Haven and London), 608 p., 2000
- Benoit Willot : La ligne des Vosges n’a pas toujours été bleue, Joinville-le-Pont au jour le jour, 24/08/2007
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