Charles-Philippe d'Orléans, duc d'Anjou

Charles-Philippe d'Orléans, duc d'Anjou

Charles-Philippe d'Orléans

Charles Philippe Marie Louis d’Orléans, qui porte le titre de courtoisie controversé de « duc d’Anjou », est né le 3 mars 1973 à Paris, dans le 15e arrondissement. C’est un membre de la Maison d'Orléans, un « grand maître » de l’une des deux factions rivales de l’« ordre de Saint-Lazare ». Il a participé à une émission de télé-réalité quotidienne, Je suis une célébrité, sortez-moi de là !.

Sommaire

Famille

Charles-Philippe d’Orléans est le fils aîné de Michel d’Orléans (1941), « comte d'Évreux [N 1] », et de son épouse Béatrice Pasquier de Franclieu (1941).

À sa naissance, l’enfant reçoit le prénom de Charles-Philippe en souvenir d'un cousin éloigné de son père, le prince Charles-Philippe d’Orléans (1905-1970), « duc de Nemours », qui a soutenu ses parents lors de leur mariage, interdit par le « comte de Paris »[1].

Par son père, Charles-Philippe est le petit-fils d'Henri d'Orléans (1908-1999), « comte de Paris » et prétendant orléaniste à la couronne de France. Il est donc le neveu du prétendant orléaniste actuel, Henri d'Orléans (1933), « comte de Paris » et « duc de France ».

Le 21 juin 2008, Charles-Philippe d'Orléans épouse, à Évora, au Portugal, Diana Álvares Pereira de Melo (1978), « duchesse de Cadaval » et lointaine cousine du prétendant à la couronne de Portugal, dom Duarte Pio de Bragance[2].

Biographie

Études et carrière

Charles-Philippe d'Orléans passe son enfance et une partie de son adolescence en Espagne, où ses parents sont établis depuis 1973. Tout comme ses sœurs, il est d'abord élève au Lycée français de Madrid, où il côtoie son cousin éloigné, le prétendant légitimiste à la couronne de France, Louis de Bourbon, « duc d'Anjou »[3]. Puis, il part effectuer ses études secondaires en France, au collège de Juilly et au lycée Charlemagne, à Paris[1].

Après son baccalauréat, Charles-Philippe entreprend des études en sciences politiques et en relations internationales, en France et en Suisse. Une fois diplômé, il commence sa carrière au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et sa première mission se déroule pendant la crise du Rwanda, en 1994. Il est alors l'un des responsables de la presse et de la mise en place d'infrastructures logistiques dans les camps de réfugiés de Kigali[4].

Militaire de carrière pendant plus de huit ans, il travaille ensuite à la Direction des Relations extérieures puis est nommé attaché de presse au ministère de la Défense[4].

En 2001, Charles-Philippe obtient le poste d’attaché de presse de la présidence française de l’Union européenne pour le compte du ministère des Affaires étrangères. Puis, en 2003, il quitte le ministère de la Défense pour reprendre des études de troisième cycle au CELSA[4] et participer à la création d'une agence de conseils en intelligence économique et études politico-militaires[5], à Neuilly-sur-Seine.

« Grand maître » d’une branche de l’« ordre de Saint-Lazare »

Article connexe : Ordre de Saint-Lazare.
Armoiries de Charles Philippe d'Orléans en qualité de grand maître de l'« Ordre de Saint-Lazare », obédience de Boigny-Orléans.

Au printemps 2004, Charles-Philippe présente sa candidature au titre de grand maître lors d’un Chapitre général de l’ordre de Saint-Lazare qui se tient à Toronto. Il n’y recueille cependant que 10% des suffrages face à son adversaire, le duc de Séville. Malgré cet échec, il accepte de prendre la tête des chevaliers qui avaient voté en sa faveur. Ainsi, le 11 septembre 2004, il est élu, au château de Blois, 49e grand maître de l’ordre[4] par les chevaliers dissidents. Cette désignation donne ainsi naissance à l’obédience dite « de Boigny-Orléans » (par rapport à l’obédience réunie dite « de Malte et de Paris ») de l'ordre de Saint-Lazare.

Le 12 septembre 2004, Charles-Philippe est installé « grand maître » de l’« obédience de Boigny-Orléans » dans la cathédrale d'Orléans, en présence d'autorités religieuses, civiles et militaires, françaises et européennes. Sa désignation est reconnue par le cardinal László Paskai, primat émérite de Hongrie, qui accepte de devenir « protecteur spirituel » de l'« ordre »[4]. Néanmoins, cette reconnaissance va à l'encontre de l'avis du Patriarcat grec melkite, protecteur historique de l'ordre depuis 1841. L'événement est par ailleurs critiqué par les partisans du prétendant légitimiste, Louis de Bourbon, « duc d’Anjou »[N 2].

Michel d'Orléans, « comte d'Évreux »

Malgré tout, l’élection de Charles-Philippe n’est pas une surprise puisqu’il est dans la tradition de l’« ordre » d’avoir pour chefs des descendants des anciens rois de France. L'« obédience de Boigny-Orléans » est ainsi placée « sous la Haute Protection » d’Henri d’Orléans, « comte de Paris », « duc de France » et « chef de la Maison royale de France » pour ses partisans[6]. Par ailleurs, Michel d’Orléans, père de Charles-Philippe, a été, entre 1969 et 1970, « coadjuteur » de son cousin, Charles-Philippe d’Orléans (1905-1970), « duc de Nemours », lui-même 46e « grand maître » de l’« ordre de Saint-Lazare ». Après la mort du « duc de Nemours », Michel d’Orléans a en outre assuré l’intérim à la tête de l’« ordre », et cela jusqu’en 1973[7].

Actions caritatives

Charles-Philippe d’Orléans est largement investi dans le domaine humanitaire. Il est ainsi le fondateur de l'association Hannusia-France-Ukraine, dont le but est de récolter des fonds pour acheter, entre autres, des médicaments et des instruments chirurgicaux destinés aux deux hôpitaux pour enfants victimes de la catastrophe de Tchernobyl de la ville de Lviv[8].

Devenu « grand maître », il s’est engagé dans la lutte contre les mines antipersonnelles au Cambodge[9] et travaille activement sur la problématique de l’eau. Avec son épouse, le prince s’est ainsi rendu en Éthiopie, où il a signé, en tant que chef de l’« ordre », un accord de partenariat avec le HCR pour développer dans le pays des projets d’accessibilité à l’eau en faveur des réfugiés[10].

Sur TF1

Entre le 14 et le 27 avril 2006, Charles-Philippe d’Orléans participe à l’émission de télé-réalité quotidienne (et diffusée en première partie de soirée) Je suis une célébrité, sortez-moi de là !, présentée par Jean-Pierre Foucault et Christophe Dechavanne. Selon le prince, sa candidature est motivée par la volonté de recueillir des fonds destinés aux activités humanitaires de l’« ordre de Saint-Lazare »[11]. Mais il est éliminé la veille de la finale du jeu et sa fondation n’est donc pas récompensée.

Démêlés avec la justice

Le 7 novembre 2006, Charles-Philippe est interpellé et placé en garde à vue à Paris dans le cadre d'une affaire de déstabilisation économique touchant le laboratoire pharmaceutique clermontois Théa[12].

Le lendemain, il voit sa garde à vue prolongée de 24 heures pour être transféré au SRPJ de Clermont-Ferrand dans la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 novembre puis est mis en examen pour « faux et usage de faux, dénonciation calomnieuse et usurpations d'identité »[13]

Finalement, le 14 avril 2008, le Parquet de Clermont-Ferrand requiert contre Charles-Philippe d'Orléans un renvoi devant le tribunal correctionnel[14].

Distinctions diverses

Titulatures et controverses

  • « Altesse royale » : le mariage, en 1967, de Michel d'Orléans avec Béatrice Pasquier de Franclieu n'ayant pas été autorisé par Henri d'Orléans (1908-1999), « comte de Paris », les enfants qui en sont issus (dont Charles-Philippe) ne pouvaient porter le prédicat d'« Altesse royale » et étaient considérés comme n'appartenant pas à la « maison de France » jusqu'en 1999[N 3]. Néanmoins, le 24 juin 1999, le nouveau prétendant orléaniste, Henri d'Orléans (1933), « comte de Paris et duc de France », a entendu « réparer [...] les injustices commises contre [ses] frères Michel et Thibaut [ainsi que leurs descendants], sans pour autant défaire les avantages donnés précédemment »[N 4]. En conséquence, Charles-Philippe use désormais du prédicat d'« Altesse royale », mais son oncle Jacques d'Orléans et ses descendants mâles ont le pas sur son père, Michel d'Orléans (pourtant jumeau aîné de Jacques), sur lui-même et sur son jeune frère, François, dans l’« ordre de succession » tel qu'établi par l’actuel « comte de Paris »[15].
  • « Prince » : de même et pour la raison précisée ci-dessus, Charles-Philippe d'Orléans portait jusque-là le seul titre de « comte Charles-Philippe d’Évreux »[N 5] ainsi que le prévoyait l'« acte de collation » du défunt « comte de Paris » disposant que « les descendants mâles aînés [de Michel d'Orléans] porteront, après la mort de leur père, le titre de Comte d’Évreux ; les cadets celui de Comte N. d’Évreux [16] », sans qualification de prince. Depuis 1999, le nouveau prétendant orléaniste lui reconnaît cependant le titre de « prince d'Orléans » et la qualification de « petit-fils de France »[17].
  • « Duc d'Anjou » : le 8 décembre 2004, Charles-Philippe reçoit de son oncle Henri d'Orléans (1933) le titre de « duc d’Anjou ». Il s’agit là d’une « promotion » controversée puisque le titre est traditionnellement porté - sans plus de reconnaissance par les autorités françaises ou espagnoles - par les aînés des Bourbons depuis près d'un siècle, et que Louis de Bourbon l'a repris à la mort de son père en 1989. La famille de l’aîné des Capétiens et ses fidèles ont d'ailleurs protesté publiquement à la suite de cette attribution[18].
  • « Duc (consort) de Cadaval », titre étranger et irrégulier[N 6], par son mariage avec Diana Álvares Pereira de Melo, « duchesse de Cadaval ».
  • En conclusion, à l'état civil, Charles-Philippe figure, comme tous les siens, sous le seul nom de famille de « d'Orléans ». En effet, les prédicats n'ont aucune existence légale en France, et seuls peuvent être vérifiés (et mentionnés dans les actes de l'état-civil) les titres de noblesse français réguliers. Or, en aucune manière, les titres ou la qualification de prince portés aujourd'hui par les membres des « familles ayant régné sur la France » n'appartiennent à cette catégorie juridique, et, ainsi que l'ont toujours indiqué les directeurs successifs des Affaires civiles et du Sceau, le garde des Sceaux ne saurait connaître de la question de leur « qualification »[N 7].

Décorations

Charles-Philippe d'Orléans est, entre autres, titulaires des décorations qui suivent :

Autres distinctions

Annexes

Œuvre

  • Charles-Philippe d'Orléans, Aurore de Trénarvan, Éditions Dualpha, Collection « À cette époque », Paris, 2005 (OCLC 57636926).

Bibliographie

  • (fr) Isabelle, comtesse de Paris, Mon bonheur de grand-mère, Robert Laffont, Paris, 1999. (ISBN 2221079973)
  • (fr) Isabelle, comtesse de Paris, L'Album de ma vie, Perrin, Paris, 2002. (ISBN 2262018324)
  • (fr) Philippe de Montjouvent, « Charles-Philippe Marie Louis d'Orléans » dans Le comte de Paris et sa descendance, Du Chaney Eds, Paris, 1998, p. 322-323 (ISBN 2913211003).

Liens internes

Liens externes

Notes

  1. Texte pris « en application de l’acte du 14 février 1967 et de celui du 10 décembre 1976 ». Philippe de Montjouvent, Le Comte de Paris et sa descendance, Éditions du Chaney, Paris, 1998, p. 312.
  2. Le 21 janvier 2005, la grand-mère de celui-ci, Emmanuelle de Dampierre, « duchesse douairière d'Anjou et de Ségovie », déclare ainsi que l'ordre de Saint-Lazare n'existe plus, de par la volonté de Louis XVI, qui l'aurait laissé s'éteindre « par le décès de ses membres et en ne les remplaçant pas ». Emmanuelle de Dampierre, « Apanage en débat » sur Royal artillerie.
  3. Collation du « comte de Paris » en date du 10 décembre 1976 (accordée En application de l’acte du 14 février 1967 et de celui du 10 décembre 1976). Philippe de Montjouvent, op. cit., p. 312.
  4. Il en avait émis le souhait, ainsi formulé, dans sa Lettre à mes fils, signée « prince Henri d'Orléans », 1990, citée par Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, Le Petit Gotha, Paris, 2002, p. 470.
  5. Il s'agissait là d'un titre réputé « de courtoisie », par opposition à celui dont usait son père : « Michel, comte d’Évreux », réputé quant à lui chef de cette éphémère « maison comtale d'Évreux »
  6. Titre irrégulier dit « de courtoisie » ayant été reconnu à son épouse par dom Duarte de Bragance, prétendant au trône de Portugal et chef de la maison de Bragance. Ce dernier n'étant pas une autorité souveraine, il ne peut octroyer aucun titre régulier.
  7. C’est ce qu’a montré le litige relatif au titre de « prince Napoléon » ouvert en 1997, opposant Charles Napoléon à son propre fils, Jean-Christophe Napoléon, designé, par testament daté du 27 mai 1996, comme son « successeur » par le « prince » Napoléon. Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, op. cit., p. 441.

Références

  1. a  et b Philippe de Montjouvent, « Charles-Philippe Marie Louis d'Orléans » dans Le Comte de Paris et sa descendance, Éditions du Chaney, p. 323.
  2. Point de vue n° 3086, p. 22-25
  3. Carmen Duerto, « Luis Alfonso de Borbón, Dos duques para el Ducado "fantasma" » dans El Mundo du 26 décembre 2004.
  4. a , b , c , d  et e « Parcours » sur le site officiel de Charles-Philippe.
  5. Ministère de la Défense
  6. Site de l'ordre de Saint-Lazare
  7. Dominique Frémy (dir.),« Ordres et Décorations » sur Quid.fr
  8. « Par-delà les ors des "Galas"… » sur Les Manants du Roi.
  9. « Cambodge : le Prince Charles-Philippe d’Orléans s’engage contre les mines antipersonnelles » sur Al Wihda
  10. « SAR le Prince Charles-Philippe d’Orléans, Duc d’Anjou, mène une délégation de l’ordre en mission humanitaire en Ethiopie » sur le site de l’Ordre de Saint-Lazare.
  11. Point de vue n° 3015, p. 28-31.
  12. Cyrille Louis, « Charles-Philippe d'Orléans placé en garde à vue » dans Le Figaro du 15 octobre 2007.
  13. « Charles d'Orléans devant ses juges » sur Intelligence online
  14. « Le duc d'Anjou en correctionnelle » sur RTL info du 22 avril 2008.
  15. « Succession dynastique dans la Famille royale de France » par le « comte de Paris et duc de France »..
  16. Philippe de Montjouvent, op. cit. , p. 312.
  17. Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, op. cit., p. 470.
  18. Emmanuelle de Dampierre, « Apanage en débat » sur Royal artillerie


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