- Charles-Lambert Doutrepont
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Charles-Lambert Doutrepont (ou Charles-Lambert, chevalier d'Outrepont à partir de 1808, né à Herve le 16 septembre 1746, mort à Paris le 5 mars 1809) est un homme politique et avocat originaire des Pays-Bas autrichiens. En 1770, il devint avocat au Conseil souverain de Brabant. Il était anticlérical et joséphiste. En 1784, il défendit la politique de Joseph II dans le domaine de l'empêchement du mariage. Il prit part à la révolution brabançonne et se rallia au parti vonckiste (il rêvait alors d'une République belge). En mars 1790, il faillit se faire tuer lors des émeutes statistes.
Après l'invasion française, il fut élu représentant provisoire du peuple de Bruxelles et fut envoyé en 1792 à Paris pour protester contre le décret sur l'administration révolutionnaire française des pays conquis. Il se rallia finalement à l'annexion par la France, car il considérait que c'était le seul moyen de démocratiser les Pays-Bas du Sud. En l'an III, il devint membre de l'administration centrale et supérieure de la Belgique. Il fit partie de la commission chargée de découper les Pays-Bas autrichiens et la principauté de Liège en départements. En frimaire an IV, il fut nommé commissaire du Directoire près les tribunaux de la Dyle. Il démissionna de cette fonction en ventôse an V pour devenir professeur de législation à l'école centrale du département de la Dyle. Il fut également envoyé au congrès de Rastadt comme commissaire chargé de poursuivre la liquidation de la dette de la Belgique. Il fut le représentant de ce département au Conseil des Cinq-Cents, où il fut envoyé le 24 germinal an VI, par 44 suffrages sur 61 votants. Il y défendit la liberté de presse. Doutrepont se montra favorable au coup d'État de Bonaparte. Il fut nommé le 11 germinal an VIII juge au tribunal de cassation, membre de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII et reçut le titre de chevalier de l'empire le 2 juillet 1808.
Il est l'auteur de divers ouvrages. Son Essai historique sur l'origine des dîmes (1780) sera traduit ensuite en plusieurs langues. Il écrivit Discours sur l'autorité du droit romain dans les Pays-Bas (1782) pour le concours de l'Académie et obtint l'accessit. Dans Qu'allons nous devenir ? (1789), il plaidait pour la disparition des constitutions provinciales, pour l'uniformisation administrative de toute la Belgique et l'établissement d'une assemblée nationale. Ses quelques ouvrages de droit furent tous mis à l'index. Un de ces ouvrages était consacré à la question du mariage et il y défendait la primauté du mariage civil. Il défendait ainsi les thèses de son maître Josse Le Plat, professeur à Louvain.
Charles-Lambert Doutrepont était riche : il payait 2 210 livres d'impôt foncier en l'an VII.
Source
- Jacques Logie, Les magistrats des cours et des tribunaux en Belgique, 1794-1814, Librairie Droz, Genève, 1998 (ISBN 260000291X) [lire en ligne], p. 91-92.
- Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Bourloton, Paris, 1889 [lire en ligne], s.v. Outrepont.
- Antoine-Vincent Arnault et al., Biographie nouvelle des contemporains, Librairie historique, 1822 [lire en ligne], s.v. Doutrepont.
Catégories :- Personnalité politique belge
- Personnalité belge du XVIIIe siècle
- Avocat belge
- Membre du Conseil des Cinq-Cents
- Naissance en 1746
- Naissance à Herve
- Décès en 1809
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