- Charles-François-Dominique de Villers
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Charles-François-Dominique de Villers, né le 4 novembre 1765 à Boulay-Moselle, mort le 26 février 1815 à Göttingen, est un littérateur français.
Fils d'un receveur particulier des finances, il entra à neuf ans au collège des Bénédictins de Saint-Jacques de Metz, où il demeura jusqu'à l'âge de quinze ans. Aspirant en 1780, il fut admis l'année suivante, non sans difficulté, à l'école d'artillerie. Nommé second lieutenant au régiment de Toul le 1er septembre 1783, il partit pour Strasbourg, où il fut incorporé au régime d'artillerie de Metz, s'intéressa au magnétisme et commença à publier des essais[1]. Partisan de la Révolution à ses débuts, il évoula progressivement vers l'hostilité, publiant des pamphlets contre la suppression des couvents et contre le serment civique. En 1792, il émigra et servit quelques mois dans l'armée des princes, avant de s'établir en Allemagne jusqu'à sa mort, à Lübeck d'abord, où il séjourna plusieurs années, puis à Göttingen, où il occupa la chaire de littérature française et se lia avec les principaux savants de l'Allemagne.
À partir de 1798, il collabora au Spectateur du Nord, journal fondé par Jean Louis Amable de Baudus, imprimé à Hambourg puis à Brunswick, auquel il donna des articles sur Kant et l'ensemble de la littérature allemande[2].
En 1801, il publia à Metz La Philosophie de Kant ou principes fondamentaux de la philosophie transcendantale, dont la préface comparait la culture française, présentée comme brillante et légère, à la culture allemande, décrite comme plus grave et plus scientifique. En octobre 1803, il rencontra dans cette ville Mme de Staël, avec laquelle il entretenait déjà une correspondance amicale et à qui il fut très utile dans ses études sur la littérature germanique. En 1804, son Essai sur la Réformation de Luther lui valut de se voir décerner un prix par l'Institut[2].
Il fit également paraître une Érotique comparée, ou Essai sur la manière essentiellement différente dont les poètes français et allemands traitent l'amour en 1807 et un Coup d'œil sur l'état actuel de la littérature ancienne et de l'histoire en Allemagne en 1809[1].
Mais sa sympathie pour l'Allemagne ne se bornait pas à la littérature ; il défendit constamment les intérêts de ces pays contre ceux de sa propre patrie. Lors de la réunion des villes hanséatiques à la France, il publia un pamphlet si audacieux contre cette mesure, que le maréchal Davout le fit arrêter et conduire à Cassel. Loin d'être récompensé par l'étranger qu'il défendait si bien (1814), il se vit enlever sa chaire par le souverain restauré de Hanovre.
Publications
Son principal ouvrage est l‘Essai sur l’esprit et l'influence de la réformation de Luther (1804, in-8°), en réponse à une question proposée par l'Institut, qui le couronna. Ce livre a été traduit en plusieurs langues. L'auteur y attribue à la réformation de Luther l'accroissement des lumières, l'amélioration dé l'instruction publique, le progrès des sciences morales et l'introduction d'un nouveau système de droit public en Europe.
On doit encore à Charles Villers : Philosophie de Kant ou Principes fondamentaux de la philosophie transcendantale, (1801, 2 vol. in-8°), exposé de la théorie du philosophe de Koenigsberg, qu'il représente comme le législateur du monde.
Source
Grand dictionnaire universel du XIXe siècle
Notes et références
- ISBN 2711618382). Charles de Villers, Le Magnétiseur amoureux: Précédé de La polémique du magnétisme animal et suivi de Documents sur l'histoire du mesmérisme (présentation de François Azouvi), Vrin, 2007, 263 pages, pp. 15-23 (
- ISBN 2701013410). Jean-Marie Mayeur, François Laplanche, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Éditions Beauchesne, 1996, 678 pages, p. 665 et alii (
Catégories :- Écrivain français du XVIIIe siècle
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