Champ de repos

Champ de repos

Cimetière

Cimetière rural en Norvège, à côté de la tour horloge de l'église Heim kirke
Le cimetière d'Upernavik, au Groenland. Le sol ne pouvant être creusé, les cercueils sont déposés en surface puis recouverts de pierres ou de ciment. Les tombes sont décorées avec des fleurs artificielles.

Un cimetière est un terrain public et sacré où, après une cérémonie, l’on enterre les morts d'un même groupe humain dans des tombes individuelles ou lignagières où leur souvenir est généralement signalé par un monument, des symboles ou des inscriptions.

Dans les pays occidentaux, depuis le début du XIXe siècle, les cimetières sont divisés en concessions cadastrées auxquelles on accède par des allées. Chacune est louée ou vendue à une personne ou à une famille, qui peut y construire une tombe ou un caveau. Une concession dite « à perpétuité » pouvait être donnée ou vendue à une famille, mais la perpétuité devient rare en raison du manque de place dans et autour des villes.

Certains cimetières donnent l’impression de reproduire la ville avec ses quartiers riches et ses quartiers pauvres. Dans certains pays, les familles dépensent des sommes considérables pour construire des tombes en forme de maisons, construites avec plus de soins que les vraies, par exemple à Madagascar. Les fosses communes, longtemps prévues pour les morts sans famille et les indigents, sont maintenant réservées aux personnes non identifiées tuées lors de catastrophes ou d’épidémies importantes.

Selon les cultures et les époques, les cimetières, comme les tombes d’ailleurs, sont plus ou moins monumentalisés et sacralisés. Le culte catholique est caractérisé par des tombes de pierre, imposantes et ornées de symboles parfois complexes. La fin du XXe siècle en France et dans plusieurs pays européens a découragé l’expression de la nature dans les cimetières : pierres de marbre, caveaux de béton fabriqués artisanalement, puis industriellement sont alignés entre allées de schistes ou de graviers souvent chimiquement désherbées. Les fleurs en plastique, en céramique ou peintes sur les émaux jouxtent des bouquets le plus souvent déposés lors de la fête des défunts, le 2 novembre (à ne pas confondre avec la Toussaint (1er nov.), fête des saints qui ont marqué l’histoire chrétienne). Il existe des exceptions, dont le cimetière du Père-Lachaise à Paris où les arbres et d'autres végétaux sont très présents, et qui est plus visité que de nombreux jardins parisiens. Les haies et arbustes taillés au cordeau ou les gazons très entretenus caractérisent les cimetières militaires.

Parfois cependant la nature est présente. Dans certaines régions, l’if (plante symbolique de l'immortalité) ou le lilas commun (plante importante pour les gitans) sont présents dans le cimetière. Certains cimetières sont presque complètement recouverts d'herbe, comme dans les pays anglo-saxons, où les allées et les tombes sont plantées de gazon dont n'émergent que des stèles ou des croix verticales. Cette formule est adoptée par les cimetières musulmans en Europe du nord, en Europe de l’est ou en d’autres pays. Certaines communes entretiennent une flore favorable aux papillons et aux oiseaux afin qu’ils égayent le lieu.

Le cimetière peut poser des problèmes sanitaires et environnementaux.

Sommaire

Premiers cimetières

Cimetière bouddhiste (Tokyo)

Le culte des morts est réputé caractéristique de l'espèce humaine. La mise en terre des morts en des lieux dédiés est apparue très tôt dans la préhistoire, bien avant l'invention de l'écriture, avec des constructions particulières (tumulus, nécropole) pour les chefs ou les personnalités religieuses, souvent enterrés avec nombre d'objets symboliques (dont symboles de richesse). Pour cette raison, depuis l'antiquité les tombes et les cimetières ont souvent été pillés.

Cimetières de l'antiquité

Dans la civilisation égyptienne antique, le culte des morts était tel qu'une organisation très complexe s'est mise en place, conduisant à la création de cimetières souterrains gigantesques : les nécropoles.

Voir l'article catacombes à Rome.

Dans la Gaule romaine, les cimetières étaient aménagés en dehors des villes (des remparts lorsqu'ils existaient). On trouvait des cimetières d'incinération et d'inhumation.

Du Moyen Âge à nos jours

Avec le développement du christianisme, les cimetières étaient gérés par les paroisses. La plupart des cimetières étaient et restent encore souvent implantés à proximité immédiate d'un lieu de culte (églises, temples, etc.), ils sont considérés comme une terre sainte. De ce fait, les personnes excommuniées (selon les époques: les suicidés, les comédiens) n'avaient plus droit d'être enterré au cimetière : leur corps était enterré sans cérémonie religieuse aux portes de la ville, dans une fosse commune.

En France, les cimetières sont devenus des propriétés communales où tous les habitants ont le droit d'élire sépulture. Il ne leur est pas permis d'y établir des zones confessionnelles. Les différentes confessions des défunts peuvent être manifestées par des cérémonies et des rites, et, sur les tombes par des symboles ou des inscriptions religieuses, philosophiques ou politiques.

De nos jours, et sous la pression foncière, on cherche à récupérer l'espace utilisé en centre-ville par certains cimetières, et à déplacer vers l'extérieur des villes ces lieux de recueillement et de souvenir. D'autres pratiques funéraires comme la crémation se présentent comme permettant de réduire l'emprise au sol (sur 10 m² on loge 4 à 6 cercueils, contre 200 urnes), mais en termes d'empreinte écologique le bilan de la crémation peut être réévalué.

L'inhumation[1] fait l'objet en France d'une réglementation très précise.

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Cimetières militaires

Les deux guerres mondiales ont laissé tant de soldats morts (sans parler des victimes civiles) qu'il a été nécessaire de réaliser des cimetières provisoires, puis spécifiquement militaires. En général, ils ont été reconstitués après avoir déterré les restes de cimetières provisoires.

Ils consistent souvent en simples quadrillages réguliers de tombes individuelles identiques uniquement repérées par une croix chrétienne (ou autre motif conforme à la confession religieuse du soldat inhumé), sans allées, mais où le gazon omniprésent permet d'aller dans toutes les directions. Le nom est gravé sur la pierre, ainsi que la date de la mort, quand ils sont connus.

Les cimetières du Commonwealth sont entretenus par le même organisme depuis la fin de la Guerre, et avec les mêmes standards de gestion dans tous les pays.

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Mythe du cimetière des éléphants

Un mythe existe qui nous fait croire que les éléphants, sentant la mort venir, quittent le groupe pour aller dans un « cimetière des éléphants ». Or, ce comportement n'a jamais été attesté. Il arrive que l'on retrouve plusieurs ossements au même endroit, mais cela s'explique par diverses raisons (attaque, famine, accident, maladie, etc.).

Le mythe du « cimetière des éléphants » a été popularisé par l'écrivain Henry de Monfreid, et le chanteur Eddy Mitchell.

Notes et références

  1. Aline Cheynet de Beaupré, « La concession à perpétuité », in Droit de la famille, 2006, p. 15.

Voir aussi

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Liens internes

Liens externes

Bibliographie

  • Michel Lauwers, Naissance du cimetière. Lieux sacrés et terre des morts dans l'Occident médiéval, Paris, éd. Aubier, 2005, (ISBN 2700722515).

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Voir « cimetière » sur le Wiktionnaire.

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