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Curare
Curare Général No CAS No EINECS PubChem Apparence solide Propriétés chimiques Formule brute C37H42Cl2N2O6 Masse molaire 681,645 g∙mol-1
C 65,19 %, H 6,21 %, Cl 10,4 %, N 4,11 %, O 14,08 %,Écotoxicologie DL50 0,14 mg/kg (souris, i.v.)
0,5 mg/kg (souris, s.c.)
3,2 mg/kg (souris, i.p.)[1]Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. Le curare est une substance extraite de certaines lianes d'Amazonie, notamment Chondodendron tomentosum et Strychnos toxifera , qui provoque une paralysie des muscles. Il est utilisé par certains Amérindiens et Aborigènes comme poison pour enduire les flèches.
Sommaire
Historique
C’est au décours d’une expédition en Guyane que Lawrence Keymis mentionna vers 1596 un poison appelé ourari [2]. Au XVIIIe siècle, José Gumilla nomma le curare et décrivit ses effets : les sud-Amérindiens en enduisaient les flèches qu'ils lançaient avec une sarbacane pour chasser. Le gibier était empoisonné par paralysie musculaire quelques instants après avoir été touché, ce qui évitait d'effrayer les autres cibles potentielles. La consommation de la viande restait possible, le curare n'étant pas actif en cas d'ingestion [3]. C'est Charles Marie de La Condamine qui en rapporta les premiers échantillons connus, en 1745.
Harold Randall Griffith (1894 – 1985) et Enid Johnson utilisent en 1942, l'intocostrin, préparation commerciale à base de Chondodendron tomentosum, pour provoquer un relâchement musculaire lors d'une anesthésie générale[4].
Dès 1943, Oscar Wintersteiner et James Dutcher isolèrent la d-tubocurarine de cette même plante [5].
Pharmacologie
Par extension, un curare désigne un médicament aux propriétés curarisantes, utilisé en anesthésie pour provoquer un relâchement musculaire. Dans ce cas, le patient est sédaté en même temps, souvent par un morphinique, car les sensations provoquées par le curare sont très angoissantes si le patient en est conscient. Les indications pour l'administration d'un curare sont :
- faciliter l'intubation trachéale ;
- diminuer le tonus musculaire pour faciliter une intervention chirurgicale ;
- faciliter la ventilation mécanique (éviter asynchronie patient-ventilateur)
- supprimer les contractures musculaires par exemple dans la sismothérapie.
Curare dépolarisant
Le seul curare dépolarisant utilisé couramment en milieu hospitalier est la succinylcholine (Anectine, Celocurine). Sa fixation aux récepteurs de l'acétylcholine entraîne une dépolarisation prolongée du muscle. Les fasciculations (spasmes musculaires) qu'elle entraîne sont la cause de douleurs musculaires au réveil du patient (courbatures).
Médicament Famille chimique Délai d'action Durée d'action Suxaméthonium ester 30 à 60 secondes 6 à 11 min Curare non dépolarisant
C'est le cas de la quasi-totalité des bloqueurs neuromusculaires. Leur fixation aux récepteurs de l'acétylcholine n'entraîne pas de dépolarisation du muscle.
Médicament Famille chimique Délai d'action Durée d'action Mivacurium benzylisoquinoline 2 à 4 min 15 à 25 min Rapacuronium aminostéroïde 1 à 2 min 15 à 25 min Rocuronium aminostéroïde 90 secondes 30 à 40 min Vécuronium aminostéroïde 3 à 5 min 30 à 40min Atracurium benzylisoquinoline 3 à 4 min 30 à 40 min Cisatracurium benzylisoquinoline 4 à 5 min 40 à 60 min Tubocurarine benzylisoquinoline 100 s > 50 min Pancuronium aminostéroïde 3 à 5 min > 120 min Action
Les curares n'agissent que sur les muscles striés (biceps, triceps mais pas sur le cœur ou l'estomac). Ils agissent en bloquant les récepteurs d'acétylcholine, ce qui empêche les muscles de se contracter.
Effets indésirables
Les curares sont parmi les substances utilisées en anesthésiologie qui exposent au plus grand risque de réaction allergique grave. La paralysie qu'ils entraînent rend l'assistance respiratoire indispensable, et l'impossibilité de réaliser cette dernière peut entraîner des conséquences dramatiques. L'utilisation de ces médicaments est réservée aux praticiens ayant reçu une formation en anesthésie et en réanimation.
Références
- ↑ (en) « Curare » sur ChemIDplus, consulté le 26 août 2009
- ↑ Bisset NG. War and hunting poisons of the New World. Part 1. Notes on the early history of curare. J Ethnopharmacol. 1992;36:1-26.
- ↑ Vellard J. Histoire du curare, Gallimard, Paris, 1965.
- ↑ 1 Griffith HR, Jonhson E. The use of curare in general anesthesia. Anesthesiology 1942; 3: 418–20.
- ↑ Wintersteiner, O.; Dutcher, J. D. Curare Alkaloids from Chondodendron Tomentosum . Science, 1943, 97, 2525, pp. 467-470
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