Cambriene

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Cambrien

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< Protérozoïque | Cambrien | Ordovicien >
-540 à -490 millions d'années
EarlyCambrianGlobal.jpg La terre au début du Cambrien
Taux de O2 atmosphérique
(et par rapport à l'actuel)
 % vol[1]
(%)
Taux de CO2 atmosphérique
(et par rapport à l'actuel)
ppm[2]
( fois plus)
Température moyenne
(et par rapport à l'actuelle)
°C (°C de plus)[3]



Le Cambrien, qui s'étend de -542 ± 0.3 à -488.3 ± 1.7 million d'années, est la première des six périodes du Paléozoïque.

Sommaire

Origine de la dénomination

Le nom Cambrien a été introduit en géologie par Adam Sedgwick en 1835. Ce nom dérivé de Cambria, le nom latin du Pays de Galles, où les terrains de cette période affleurent particulièrement bien.


En 1831, Sedgwick et son collaborateur, Roderick Murchison, débutèrent leurs travaux sur la stratigraphie du Pays de Galles nordique. Sedgwick débuta ses recherches par le bas de la section et Murchison le dessus.

Faune du Cambrien

Sedgwick appela la couche de roche inférieure le cambrien et Murchison le Silurien les formations supérieures généralement plus fossilifères. Par la suite leurs sections se rejoignirent, et chacun proclamait les roches intermédiaires pour leurs systèmes, jusqu'à en devenir une polémique répandue. Ce n’est que quarante ans plus tard que, Charles Lapworth nomma Ordovicien les couches intermédiaires.

Biostratigraphie

Le Cambrien est le seul système n'ayant pas encore de biostratigraphie établie à l'échelle mondiale à cause du fort endémisme de la faune. Par vote en décembre 2004 de l'ISCS (International Sub-commission on Cambrian Stratigraphy), le Cambrien a été divisé en quatre séries et dix étages en vue de remplacer les termes anciens de Cambrien inférieur, moyen et supérieur. Les divisions sont en cours de définition, aussi les séries et étages ont provisoirement un numéro. Les travaux devraient aboutir d'ici 2009.

Les limites actuellement définies ou pressenties, sont présentées ci-après :

  • les séries 1 et 2 correspondent approximativement aux anciennes notions de Cambrien inférieur et de Géorgien. La base du Cambrien (542 Ma), qui est aussi celle de la série Terre-neuvien (série 1) et de l'étage Fortunien (étage 1), est marquée par la première apparition (FAD, First appareance datum) de la trace fossile Trichophycus pedum. Comme le nom le laisse entendre, le GSSP est pris à Terre-Neuve au Canada. L'étage 2 est marqué par l'apparition des archéocyathes et des "Small shelly fossils". Le Terre-neuvien représente près de la moitié du Cambrien en âge. La base de la série 2 (524 Ma), et de l'étage 3, est marquée par l'apparition des trilobites, probablement la famille Fallotaspididae. L'étage 4 est marqué par l'apparition du trilobite Olenellus au Laurentia ou des Redlichiidae au Gondwana.
  • la série 3 correspond approximativement aux anciennes notions de Cambrien moyen et d'Acadien. Selon toute vraisemblance, l'étage 5 sera basé sur la FAD du trilobite Oryctocephalus indicus, avec un âge d'environ 513 Ma. Le Drumien (étage 6) est basé sur la FAD du trilobite Ptychagnostus (Acidusus) atavus, le Guzhangien (étage 7) sur la FAD du trilobite Lejopyge laevigata.
  • la série 4, maintenant appelée Furongien, correspond approximativement aux anciennes notions de Cambrien supérieur et de Potsdamien. Sa base, ainsi que celle de l'étage Paibien (étéage 8) est fixée par GSSP à 501 Ma par la FAD du trilobite cosmopolite Glyptagnostus reticulatus. L'étage 9 est basé sur la FAD du trilobite Agnostotes orientalis, et le nom de Gonggirien est pressenti. Enfin, l'étage 10 est basé sur la FAD du trilobite Lotagnostus americanus. Les limites de ces deux étages semblent faire consensus et devraient être approuvées prochainement.
  • La base de l'Ordovicien, et donc la limite supérieure du Cambrien, est marquée par la FAD du conodonte Iapetognathus fluctivagus, dont le GSSP est aussi pris à Terre-Neuve, au Canada.

Climat

Le climat chaud éleva le niveau des mers.

Le Cambrien dans le Monde

Les terrains cambriens affleurent particulièrement bien de par le monde, et sont présents sur tous les continents. En Amérique du Nord, on rencontre le cambrien au Canada, Groenland, États-Unis et Mexique. En Amérique du Sud, on le trouve en Argentine et en Uruguay. En Afrique, il est particulièrement bien représenté au Maroc, en Algérie, et vraisemblablement en Libye et en Égypte par forage. On le signale aussi en Guinée. En Europe, il se rencontre au Portugal, Espagne, France, Royaume-Uni, Irlande, Belgique, Norvège, Suède, Danemark (blocs glaciaires erratiques), Estonie, Allemagne, Italie, Pologne et en Tchéquie. En Asie, on le rencontre en Jordanie, Arabie saoudite, Oman, Turquie, Iran, Afghanistan, Kazakhstan (et vraisemblablement les autres états plus à l'est…), Russie (Sibérie), Mongolie, Chine, Corée, Inde, Vietnam, Malaisie. On le rencontre aussi en Australie, Nouvelle-Zélande et sur le continent Antarctique.

Le Cambrien en France

Le Cambrien est bien représenté en France, dans la Montagne Noire, les Pyrénées, mais aussi en Normandie (Carteret, vallée de l'Orne), les Cévennes, dans de petits affleurements dans les pays de la Loire (Sillé-le-Guillaume,Puihardy, Sigournais, Cléré-sur-Layon), et enfin dans les Ardennes. La découverte de fossiles cambriens en France date de 1888, quand J. Bergeron trouva des débris de trilobites en Montagne Noire. Cette découverte eut un grand retentissement dans le milieu géologique français, car les faunes cambriennes (la "faune première" comme l'appelait Barrande), avaient alors été découvertes un peu partout en Europe, sauf en France. Comme il a été évoqué précédemment, il n'y a pas de biostratigraphie établie de façon mondiale, aussi existe-t-il de nombreuses échelles locales, en attendant que toutes soient corrélées. Une biostratigraphie existe pour le sud de l'Europe (France, Espagne, Italie), qui s'applique aussi partiellement en Allemagne, en République tchèque, au Maroc et en Turquie.

  • Cambrien inférieur : il contient les étages Cordubien, Ovétien, Marianien et Bilbillien, tous définis en Espagne.
  • Cambrien moyen : il contient les étages Léonien, Caesaraugustien et Languedocien.

Chacun de ces étages contient de nombreuses biozones, basées sur les archéocyathes puis sur les trilobites.

Les terrains cambriens de France appartiennent à plusieurs domaines ayant chacun une histoire paléogéographique disctincte. La montagne Noire et les Pyrénées sont des restes appartenant à la marge continentale du Gondwana, alors que les affleurements plus au nord appartiennent à un ensemble de micro-continents coincés lors de l'orogenèse hercynienne.

Stratigraphie du Cambrien français

Dans les Pyrénées, les terrains cambriens forment une épaisse série de plusieurs km, constituant la majeure partie de la chaîne. La stratigraphie n'est pas définitive et vient d'ailleurs de faire l'objet d'une révision. La partie supérieure du Groupe de Canaveilles (Formation de Cabrils) constitue la base du Cambrien. Le Groupe de Jujols (Formations d'Evol et de Jujols) constitue ensuite le Cambrien et probablement l'Ordovicien inférieur. L'ensemble est une puissante série détritique schito-gréseuse, avec des intercalations de carbonates.

Dans la Montagne Noire, la stratigraphie est particulièrement représentative.

  • La Formation de Marcory, dont la base est Protérozoïque terminale et le sommet Cambrien inférieur, est constituée par une épaisse série de schistes et grès verts-bruns sombres pour une épaisseur voisine de 1000 m. Des intercalations calcaires sont connues, notamment dans le Minervois. Elles correspondent à un régime deltaïque.
  • La Formation de Pardailhan est un régime d'alternances entre des bancs gréseux, et des barres de calcaires, ces dernières devenant de plus en plus dominantes. Son épaisseur est très variable, pouvant aller jusqu'à 250 m.
  • La Formation de Lastours montre l'établissement d'une plateforme carbonatée. Epaisseur allant jusqu'à 500 m.
  • La Formation du Pont de Poussarou précède l'effondrement de cette plateforme, et voit le passage au Cambrien moyen.
  • La Formation de la Tanque montre l'effondrement de la plateforme, et l'ennoiement par un régime d'alternance schisto-calcaire, avec une teinte lie-de-vin caractéristique.
  • La Formation de Coulouma est constituée de schistes versicolores (rouge, vert, jaune, bleu…). Epaisseur de 50 m environ.
  • La Formation de Ferrals est constituée de barres quartzitiques, correspondant à un évènement régressif important. Epaisseur allant jusqu'à 250 m.
  • La Formation de la Gardie est constituée à la base par des schistes puis par des grès.
  • le passage à la Formation du Val d'Homs est parfois confus, mais marqué par l'intercalation d'épisodes calcaires dans une série schisteuse parfois importante. Ces deux formations font plusieurs centaines de mètres.

La limite supérieure du Cambrien n'est pas reconnue avec précision et fait l'objet de travaux en cours.

Paléobiologie

Les principaux sédiments du Cambrien révèlent l’extension de mers peu profondes recouvrant des plates-formes continentales. Son début fut marqué par la brusque multiplication de nouveaux groupes d’animaux et notamment d’animaux à parties dures, connue sous le nom d'explosion cambrienne. Leur apparition reste l’un des grands mystères de l’histoire fossile et elle a donné lieu à bien des hypothèses. On a mis en avant les modifications du climat et l’activité accrue des prédateurs ou encore les sels marins favorisant l’absorption de substances chimiques et le dépôt de couches dures sur la peau. Mais il est également vraisemblable que le développement de squelettes externes ait été une réaction adaptative à la formation de nouvelles niches écologiques. Il pouvait s’agir d’organismes des grandes profondeurs s’acclimatant aux habitats des eaux profondes, mais aussi d’une évolution vers des espèces capables d’exploiter des ressources alimentaires nouvelles.

Les métazoaires minuscules à coquilles (environ 1 à 5 mm) et à faible diversité, les SSF. (Small Shelly Fossils), sont largement répandus dans le monde (Australie, Inde, Chine, Mongolie, Sibérie, Iran, Amérique du Nord, Europe, etc.). Cette apparition et celle de la faune édiacarienne, à partir de 565 Ma, représentent 2 pulsations majeures qui caractérisent l'émergence des animaux macroscopiques à la fin du Néoprotérozoïque et au Cambrien inférieur, suivie par "l'explosion cambrienne". Au Cambrien basal apparaissent Anabarites, Protohertzina et mollusques primitifs. Rapidement au fil du temps les organismes à squelettes et à membres distincts deviennent de plus en plus abondants. Au Tommotien (530-527 Ma), de nouveaux phyla sont recensés : Brachiopodes et Porifères (récifs d'Archéocyathes), Lapworthella, et de nombreux phyla à corps mou. À l'étage Atdabanien (527-525 Ma), surgissent les Arthropodes (dont les Trilobites qui vont dominer le Cambrien) et des Echinodermes primitifs. Au Cambrien moyen, la faune de Burgess Shale (vers 520 Ma) sera composée d'animaux à corps mou et d'animaux à parties dures. La plupart des phyla modernes marins y sont représentés (sauf les Bryozoaires). On en décompte environ 37 parmi lesquels des Porifères, Annélides, Priapulides, Onychophores, Mollusques, Arthropodes, Cœlentérés, Echinodermes, Chordés et de nombreux phyla éteints à corps mou. On estime peut être à une centaine le nombre de phyla apparus au Cambrien. La diversification se situe au niveau des phyla et non des genres (environ 400 genres au Cambrien pour 1500 à l'Ordovicien). Le Cambrien ressort ainsi plus comme un période d'essais évolutifs intenses, de radiation des métazoaires et de diversification des lignées que comme une période de spécialisation. La radiation cambrienne des métazoaires constitue un des évènements des plus importants de l'histoire de la vie avec l'apparition de la plupart des plans d'organisation associés aux innovations les plus essentielles des organismes vivants (squelettes minéralisés, intestins, mâchoires, branchies, yeux, etc.). Les causes proposées de "l'explosion cambrienne" peuvent être classées en deux catégories:

  1. Les causes intrinsèques : la flexibilité génétique, la complexification des gènes des métazoaires, l'existence de niches écologiques, l'apparition de la prédation.
  2. Les causes extrinsèques : modifications de l'environnement, composition chimique des océans (carbone, soufre), variations du niveau des nutriments, phosphogenèse, formations calcaires, augmentation du taux d'oxygène dans l'atmosphère et les océans.

Les débuts des archives fossiles

Les coquilles dures se fossilisent mieux que les corps mous ; c’est pourquoi les roches de cette époque sont remplies de fossiles. La vie animale du cambrien a été extraordinairement variée.

À Burgess Shale, qui était autrefois sous la mer et qui forme aujourd’hui une partie des Rocheuses canadiennes, on se rend compte de ce qu’était la vie. En ce lieu, des milliers de petits animaux bizarres et à coquilles ont été engloutis dans un glissement de limon boueux qui les a parfaitement conservés. Encore plus surprenant : le site contient également des animaux à corps mou qui se fossilisent rarement.

Dans les roches du Cambrien, on peut observer que de nombreux ancêtres d’animaux vivant aujourd’hui venaient tout juste d’apparaître. C’étaient les mollusques à coquille et à tentacules qui ont évolué jusqu’à nos palourdes et nos bigorneaux, et les Arthropodes aux pattes articulées qui sont devenus les crabes, les crevettes et les homards. Les étoiles de mer, les oursins, les coraux, les éponges, sont également apparus à cette époque. Ils augmentèrent sensiblement le nombre des familles connues et modifièrent la composition des communautés vivant sur les fonds marins.

La vie sur la terre ferme

La vie sur terre n'est représentée que par des micro-organismes en fait marins, probablement des lichens (symbiose d'une algue et d'un champignon).[réf. souhaitée]

Voir aussi


Notes

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