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SS Californian (1902)
Californian Type : cargo transatlantique Histoire Lancement : 26 novembre 1901 Voyage inaugural : 31 janvier 1902 Statut : torpillé le 9 novembre 1915 Caractéristiques techniques Longueur : 136 m Maître-bau : 16 m Capacité : 47 passagers Tonnage : 6 223 tjb Propulsion : Une machine à vapeur à triple expansion Vitesse : 12 nœuds Autres caractéristiques Équipage : 55 hommes Chantier : Caledon Shipbuilding & Engineering Company, Dundee, Écosse Armateur : Leyland Line Pavillon : Royaume-Uni Le SS Californian est un cargo transatlantique appartenant à la compagnie Leyland Line. Mis en service en 1902, il est aujourd'hui connu pour s'être trouvé à proximité du lieu du naufrage du Titanic et ne pas être venu à son secours dans la nuit du 14 au 15 avril 1912. Si le commandant du navire, Stanley Lord, a longtemps été blâmé pour cette non-intervention, il est aujourd'hui prouvé que le cargo n'aurait pas pu arriver sur les lieux du désastre à temps. Le Californian a ensuite poursuivi son service avant d'être torpillé par un sous-marin allemand durant la Première Guerre mondiale.
Sommaire
Histoire
1901 - 1912 : construction et carrière
Le Californian est construit dans les chantiers navals Caledon Shipbuilding & Engineering Company de Dundee en Écosse. Son lancement a lieu le 26 novembre 1901, puis la mise en état du navire se poursuit en cale sèche. Si le navire est initialement prévu pour le transport de coton[1], le rachat de la Leyland Line par l'International Mercantile Marine Company de John Pierpont Morgan entraîne des modifications. La superstructure est agrandie pour permettre d'installer dix-neuf cabines assez luxueuses, permettant de transporter 47 passagers[2]. Il s'agit d'une disposition courante au sein de l'IMM qui permet de faire traverser l'Atlantique aux passagers pressés[3].
Le navire est en outre pourvu de quatre mâts et d'une cheminée de couleur rose à manchette noire. Deux chaudières doubles alimentent en vapeur la machine à triple expansion du navire qui lui permet d'atteindre une vitesse moyenne de 12 nœuds. Le navire est également pourvu d'embarcations de sauvetage pour 218 personnes, soit deux fois la capacité du navire à pleine charge[4]. Les cabines se trouvent dans la superstructure. L'équipage réside à tribord et les passagers à bâbord. Ils disposent d'une salle à manger et d'un fumoir[5].
Après des essais en mer fructueux le 23 janvier, le Californian entame son voyage inaugural le 31 janvier 1902 entre Dundee et la Nouvelle-Orléans, pour le terminer le 3 mars. Par la suite, il effectue des traversées transatlantiques, transportant généralement une trentaine de passagers en plus de sa cargaison[1]. En 1902, le navire est affrété par la Dominion Line pour cinq traversées[5].
Avril 1912 : le naufrage du Titanic
Le Californian quitte Liverpool le 5 avril 1912 pour Boston sous le commandement de Stanley Lord. Il ne transporte aucun passager[3]. Le 14 avril, dans la journée, il avertit une première fois le Titanic, qu'il précède, de la présence de glaces. Dans la soirée, Lord, fait stopper les machines et immobiliser le cargo, piégé par les glaces à 22 h 20[6]. À 22 h 55, l'opérateur radio Cyril Evans avertit une nouvelle fois le Titanic du danger. Mais Jack Phillips, l'opérateur du Titanic, lui demande alors violemment de se taire car il est en communication avec Cape Race, devant rattraper le retard pris dans l'envoi de messages personnels suite à une panne des appareils, la veille. Finalement, à 23 h 30, Cyril Evans, qui est le seul opérateur radio à bord du Californian, éteint la radio pour aller se coucher, ce que fait également le commandant Lord à minuit[7]. À 23 h 40, le Titanic heurte un iceberg.
À bord du paquebot qui commence à couler, les officiers et de nombreux passagers aperçoivent les lumières d'un navire dont ils attendent en vain le secours. De plus, l'opérateur Jack Phillips ne reçoit aucune réponse à ses appels. Le capitaine Edward Smith ordonne alors à Boxhall de lancer des fusées de détresse et de communiquer avec le navire grâce à des lampes morse. Les fusées sont aperçues par Herbert Stone, premier lieutenant du Californain[8]. Mais les lumières du Titanic ayant disparu, il pense que le navire a poursuivi sa route.
À 3 h 20, Stone aperçoit à nouveau ce qu'il pense être des signaux de détresse. Il s'agit en réalité de tirs de fusées provenant du Carpathia venu secourir les naufragés. À 4 h 30 le commandant Lord se lève, et fait réveiller Evans. Ce dernier allume sa radio et est averti du naufrage. À 6 h 00, Lord fait remettre les machines en marche pour se diriger vers le lieu du drame. Après avoir contourné les glaces, avec de grandes difficultés, il finit par atteindre le Carpathia à 7 h 45.
Après le Titanic
Stanley Lord, accusé d'avoir manqué à son devoir en ne secourant pas le Titanic, est licencié par la Leyland Line après les commissions d'enquête. Quant au Californian, il poursuit sa carrière, puis est torpillé durant la Première Guerre Mondiale, le 9 novembre 1915, par un sous-marin allemand au sud-ouest de Ténare en Grèce. Le naufrage fait une victime.
Polémique
L'attitude de Stanley Lord lors du naufrage du Titanic a prêté à polémique. Plusieurs questions se posent en effet : Lord pouvait-il savoir que le Titanic coulait avec les éléments dont il disposait ? Le Californian aurait-il pu rejoindre le Titanic à temps ? L'enquête entraîne une autre question. Y avait-il un autre navire dans les parages cette nuit là ? En effet, Lord soutient que le navire qui a été aperçu depuis son navire était trop loin pour être le Titanic[1]. Ainsi, deux camps s'affrontent pendant de nombreuses années, les « Lordistes » s'opposant à ceux qui considèrent Lord comme coupable de n'avoir pas agi.
Accusations portées
À son arrivée à Boston dans la nuit du 18 au 19 avril 1912, Lord est accueilli par de nombreux journalistes, et est considéré, pour peu de temps cependant, comme un héros comparable à Arthur Rostron, le capitaine du Carpathia[9]. Cependant, le témoignage d'un soutier du Caifornian, Ernest Gill, change tout. En effet, celui-ci donne une interview au Boston American, dans laquelle il explique avoir aperçu un grand navire qui tirait des fusées la nuit du naufrage. Pour lui, le navire ne peut-être que le Titanic[10]. Interrogé par la commission d'enquête américaine, Lord déclare avoir en effet vu un navire, cependant, il s'agit selon lui d'un cargo qui a stoppé pendant une heure avant de s'éloigner. Il déclare également que le Titanic se trouvait à une vingtaine de miles du Californian, tandis que le cargo qu'il a vu était à environ cinq miles. De plus, selon lui, le navire était de taille comparable à celle du Californian, ce qui ne correspond pas à la description du Titanic[4]. La commission d'enquête ne cherche cependant pas à en savoir plus sur le navire en question[11].
Lord n'est jamais lavé des accusations portées contre lui de son vivant. Il faut attendre la découverte de l'épave pour que la position exacte du Titanic soit déterminée. Ceci donne raison à Lord, qui est réhabilité en 1992 par le Bord of Trade[12].
L'hypothèse du Samson
On sait aujourd'hui que le Californian se trouvait à une trentaine de kilomètres du Titanic, et était donc trop loin pour que ses marins puissent l'apercevoir[5]. On se demande donc quel fut le mystérieux navire qui fut aperçu autant par l'équipage du Titanic que par celui du Californian, avant de disparaître. De nombreuses hypothèses ont été émises, dont la plus probable (depuis 1962) concerne le Samson, un navire de pêche norvégien qui croisait dans la zone au cours de cette même nuit. Son équipage ne prit conscience du naufrage qu'un mois plus tard, lorsque le consul de Norvège en Islande leur apprit la nouvelle[1].
Notes et références
- ↑ a , b , c et d (fr) Le S.S. Californian et le Samson, le Site du Titanic. Consulté le 5 août 2009
- ↑ (en) Titanic and The Californian, Titanic-Titanic.com. Consulté le 5 août 2009
- ↑ a et b Gérard Piouffre, Le Titanic ne répond plus, Larousse, 2009, p. 20
- ↑ a et b (en) Mark Chirnside, The Olympic-class ships : Olympic, Britannic, Titanic, Tempus, 2004, p. 309
- ↑ a , b et c (en) Californian, The Great Ocean Liners. Consulté le 13 août 2009
- ↑ Gérard Piouffre, Le Titanic ne répond plus, Larousse, 2009, p. 22
- ↑ (fr) Chronologie d'un naufrage, le Site du Titanic. Consulté le 5 août 2009
- ↑ (en)Liste de l'équipage du Californian, Encyclopedia Titanica. Consulté le 5 août 2009
- ↑ Gérard Piouffre, Le Titanic ne répond plus, Larousse, 2009, p. 263
- ↑ Gérard Piouffre, Le Titanic ne répond plus, Larousse, 2009, p. 268
- ↑ Gérard Piouffre, Le Titanic ne répond plus, Larousse, 2009, p. 270
- ↑ Beau Riffenburgh, Toute l'histoire du Titanic, Sélection du Reader's Digest, 2008, p. 55
Voir aussi
Liens internes
Bibliographie
- Gérard Piouffre, Le Titanic ne répond plus, Larousse, 2009
- Beau Riffenburgh, Toute l'histoire du Titanic, Sélection du Reader's Digest, 2008
Liens externes
- (fr) Le site du Titanic
- (en) Titanic and The Californian sur Titanic-Titanic.com
- (en) Californian sur The Great Ocean Liners
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