- Boïens
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Les Boïens (Boii en latin) sont un peuple d’Europe centrale qualifié de celtique que l'on retrouve établis en plusieurs régions d'Europe continentale. Leur nom semble signifier « Les terribles ». Le mot allemand qui désigne les Boïens est Boier et en néerlandais boer (allemand bauer et danois bonde) signifie « paysan » ou « fermier ».
Ce peuple, dont l'origine n'est pas clairement établie, aurait donné son nom à l'actuelle Bohême de boio et du proto-germanique haimaz, « domicile ». Il a largement essaimé et on le retrouve en Gaule dans la région de Sancerre et dans tout le bas-Allier, ainsi qu'aux alentours d'Arcachon. Strabon a écrit Les Boiens, à leur tour, s'étant vu chasser par les Romains de leurs demeures, se transportèrent dans la vallée de l'Ister (Danube) ; ils vécurent là mêlés aux Taurisques et en lutte perpétuelle avec les Daces jusqu'à ce que ceux-ci les eussent exterminés, et les terres qu'ils occupaient et qui faisaient partie de l'Illyrie se trouvèrent alors abandonnées comme de vagues pâturages aux troupeaux des nations voisines.[1] La langue des Boïens n'est pas connue.
Sommaire
En Gaule
Il semble qu'on puisse distinguer au moins deux groupes ;
- les Boii entre l’Elaver (Allier) et la Liger (Loire), dont le territoire répond à une partie du Bourbonnais. Tiennent leur origine du fait que la tribu des Boïens, ayant accompagné la migration des Helvètes et battus par César en -58, au nombre de 32 000 guerriers, ont été confiés aux Eduens (Bourgogne) qui les installent dans cette région. C'est sur ce territoire qu'est située Gorgobina, ville qui, selon Jules César, résiste à Vercingétorix pendant la Guerre des Gaules[2].
- les Boïates de l'Aquitaine, dont le territoire est le ci-devant pays de Buch en Gascogne, doivent être une autre branche (arrivée avec la migration teutone de -110 ?).
En Italie
Au début du IVe siècle av. J.‑C., une partie du peuple boïen émigre en Italie, où il s'installe dans la région de Bologne en Émilie-Romagne.
Ces Boïens y construisirent un ensemble de cités dont la capitale était Felsina. Les Boii avaient au nord les Lingons, au sud l'Apennin qui les séparait de l'Étrurie. Ils furent soumis par les Romains en -193. Plusieurs nécropoles ont été fouillées au Monte Bibele, à Monterenzio Vecchio et à Casalecchio di Reno.En Germanie
Les Boii donnèrent leur nom à la Bohême (Boiohemum), d'où ils furent chassés par les Marcomans ; puis ils vinrent occuper la Bavière et/ou la Pannonie[réf. nécessaire], ou ils s'assimilèrent à des occupants germains pour former un nouveau peuple : les Bavarii ou Boioaria. Les Tolisboii ou de Galatie étaient sans doute aussi des Boii.
Boiorix (roi des Boïens) un des chefs cimbres est un nom dérivé de Boïen ainsi que Boiodorum (fort des Boïens, auj. Passau) en Allemagne.
Notes et références
- Strabon, Géographie, V, 6
- César, B.G. VII, 9 et 12
Articles connexes
Sources
- Albert Grenier, Les Gaulois, Petite bibliothèque Payot, Paris, 1970, (ISBN 2-228-88838-9)
- Stephan Fichtl, Les Peuples gaulois, IIIe-Ie siècles av. J.-C., éditions Errance, Paris, 2004, (ISBN 2-87772-290-2)
- Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6)
Source partielle
Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Boïens » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
Catégories :- Peuple gaulois
- Peuple italique
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