- Bouzey
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Dombrot-sur-Vair
Dombrot-sur-Vair Administration Pays France Région Lorraine Département Vosges Arrondissement Neufchâteau Canton Bulgnéville Code Insee abr. 88141 Code postal 88170 Maire
Mandat en coursJacques Defer
2008 - 2014Intercommunalité Communauté de communes de Bulgnéville entre Xaintois et Bassigny Démographie Population 251 hab. (2006) Densité 28 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 310 m — maxi. 399 m Superficie 9,04 km² Dombrot-sur-Vair est une commune française, située dans le département des Vosges et la région Lorraine.
Géographie
Dombrot-sur-Vair, village à l'est de l'autoroute A31 E21, est situé à mi-chemin entre La Neuveville-sous-Châtenois (au nord) et Saint-Remimont (au sud) et ne doit pas être confondu avec un autre du même département, Dombrot-le-Sec, symétriquement opposé à Contrexéville, plus au sud.
La commune de Dombrot-sur-Vair (anciennement "Bouzey"), dans le canton de Bulgnéville et l'arrondissement de Neufchâteau, est un village qui s’étend dans la vallée du Vair sur une longueur approximative de 1 200 m, appuyé par ses extrémités sur deux coteaux de peu d'élévation. Son altitude (mentionnée en 1889 par l'instituteur) est de 325 m. Malgré quelques habitations éparses, il présente quatre agglomérations distinctes dont les noms ont subi quelques altérations ou changements depuis le siècle dernier. Ce sont, en allant du midi au nord et par ordre d’importance :
- le quartier de l’église ;
- la rue de Vaux (anciennement la Brovière) ;
- la Serrière (anciennement la Poirière) ;
- la rue du Saint (autrefois rue de la Belle Croix).
Cette dernière seule se trouve sur la rive droite du Vair, se reliant à la rue de Vaux par un pont de reconstruction récente en 1907. Enfin à deux kilomètres environ, vers Houécourt, se trouve le moulin de la Gravière qui eut autrefois son importance comme moulin banal destiné aux habitants de la seigneurie et faisant partie d’une seigneurie distincte, celle du Ban de Velay.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité 1971 1988 René Pierre 1989 2014 Jacques Defer Démographie
La décroissance de la population (typique de l'exode rural) fut déjà mentionnée en 1889 par l'instituteur, auteur de la monographie locale). La commune ne compte plus de nos jours que la moitié environ (254 habitants en 1999) du nombre relevé (496) lors du recensement de 1866. Avec 363 habitants en 1886, ce furent donc un tiers des villageois qui "émigrèrent" en 20 ans.
Évolution démographique (Source : INSEE[1]) 1792 1866 1886 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 environ 500 496 363 234 240 240 255 237 247 254 251 Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes Histoire
Depuis son origine, le village a dû porter le nom de Bouzey. Les plus vieux documents le présentent comme terre de nom et d’arme du Chevalier de Bouzey, mais à raison de divers partages de la Seigneurie et pour éviter à l’antique famille du seigneur le désagrément d’avoir dû comparsionner dans la terre de son nom et d’armer, le Duc de Lorraine Léopold, par lettre patente du 20 janvier 1715, changea le nom du village d’ailleurs très rapproché, qui jusque là s’était appelé, l’un Dombrot (Dombrot-le-Sec) et l’autre Bouzey. L’ancien Bouzey dut dès lors porter le nom de Dombrot, et le nom de Bouzey fut donné au village appelé aujourd’hui Dombrot-le-Sec. Ces changements furent-ils acceptés avec empressement par les populations ? Il est permis d’en douter. Longtemps les noms primitifs furent maintenus ; aujourd’hui encore dans le langage populaire, la localité continue de s’appeler Bouzey, en patois "Bougeye".
A la Révolution, l’abolition du vestige de la féodalité étant regardée comme une mesure de salut public, les noms d’origine seigneuriale durent disparaître. Les deux villages, qui une première fois avaient fait échange de nom, durent s’appeler l’un et l’autre "Dombrot". La proximité du lieu pouvant amener la confusion dans les actes administratifs, il fut convenu que celui-ci serait désigné sous le nom de Dombrot-sur-Vair et l’autre Dombrot-le-Sec, par une raison basée sur leur position géographique. Concernant l’étymologie de chacune de ces dénominations, voici l’origine probable du premier Dombrot, Dom nouveau préfixe joint au nom du patron Brice. Ne trouve-t-on pas dans le voisinage bon nombre d’appellations identiques : Dom-Martin, Dom-Julien, Dom-Vallier, Dom-Rémy. Quant au premier Bouzey, la tradition est unanime à l’attribuer au mot "boue", c’est une opinion que semble justifier la nature de son sol.
Les Curés
Liste des curés successifs Période Identité Notes 1674 Louis de Vaucouleurs curé de "Bouzey", nommé ensuite à Saint-Remimont. 1677 Dieudonné Mangeot 1689 Philippe Simonin avant 1760 Simonin Alors "ancien curé", est signalé à La Neuveville-sous-Châtenois,
à propos de l'exécution du testament d'une veuve.Les données antérieures et/ou intermédiaires ne sont pas connues. 1750 – église primatiale
(développement à "revoir")
La maison de BOUZEY
Administration avant la révolution
Officier de l’administration
Il faut savoir que l'organisation administrative de la communauté était rythmée : Tous les ans au mois de décembre, se tenaient les plaids annaux, au nom du haut et puissant seigneur du lieu. Sur la réquisition et sous la présidence du "juge-garde" assisté de son greffier, tous les habitants étaient rassemblés à une heure convenue sur la place publique, chacun était tenu de s’y rendre sous peine de 5 francs d’amende. Là sur la réquisition du procureur d’office, étaient rappelés à tous les règlements de police, puis il était procédé à la nomination locale des "officiers" qui prêtaient serment, séance tenante, de remplir leurs fonctions en conscience et avec justice. Voici en partie le texte des plaids annaux de 1749 :
- « Cejourd’hui 29 novembre 1749 au greffe de la Haute Justice de Dombrot ancien Bouzey, dix heures du matin.
- Au nom de l’Authorité du Haut et Puissant Seigneur, messire Jean Claude, comte de Bouzey, Prêtre Prélat Domestique de sa Sainteté, référendaires des signatures de Grâce et de justice, Conseiller prélat en la Cour Souveraine de Lorraine et Barrois, Grand Doyen de l’insigne église primatiale de Nancy, abbé commanditaire de Belchamp, seigneur usufruitier des terres et seigneurie de Dombrot et de Vellay, en tous droits de haute, moyenne et basse justice, et de haut et Puissant Seigneur, Messire Adhémar de Monteil de Brunière, Comte de Marsanne, Chevalier de l’Ordre militaire de Saint-Louis et de haute et puissante Dame Anne Dorothée, Comtesse de Bouzey, son épouse, Seigneur et Dame propriétaire des dites terres et seigneuries.
- Les plaids annaux de la haute Justice de Bouzey ont été tenus à la manière ordinaire par devant nous Jean Joseph LALLEMAND, avocat à la Cour, Juge Garde en la haute Justice, en présence de Claude BOUTON, greffier en icelle et à la réquisition de Messire Alexis POMMIER, procureur d’Office, après que tous les bans ont été avertis par le sergent de s’y trouvé à peine d’une amende de cinq francs contre chaque personne, et en présence desquels avons procédé à la création des officiers comme s’en suit ...
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- pour maire, continué, Antoine NOIROT
- pour lieutenant de maire, continué, Claude GRAVIER
- pour greffier, continué, Claude BOUTON
- pour sergent, continué, Pierre COLLIN
- pour bangard, continué, Jacques RENAUDE et Pierre MARTIN
- pour forestiers de l’affouage du Putaumont, Joseph RANCK et Jean EVRARD
- pour forestiers de l’affouage du Houfosse, Pierre DORGET et Jean Pierre MANŒUVRE
- pour gardes de cabaret Jean VELLOT et François NOIRTIN
- pour garde chasse et pêche, continué, Jean DORGET
- pour forestiers des bois seigneuriaux, pour surveillants des bangards, forestiers, garde chasse et pêche et de cabarets, continué, Pierre COLLIN et Joseph DELPORTE
- De tous lesquels officiers … »
On voit par là que la police locale est confiée à un grand nombre de fonctionnaires. Il n’y a plus lieu de s’étonner de la multitude de délits de toute nature, constatés dans les annales judiciaires.
Le Maire
Aucun document ne renseigne sur l’étendue des pouvoirs du Maire. On sait que pour certaines décisions, il est assisté des bans ou notables du lieu. À quoi est due cette qualification de notable ? Est-ce à l’instruction ou plutôt à la position de fortune ? Aucun registre de délibération des membres de la communauté ne figure aux Archives pour l’époque qui a précédé la Révolution.
Instruction avant la Révolution
L’instruction était donnée en principe par un maître d’école ou régent d'école, appelé à diriger les enfants des deux sexes. Engagé pour l’hiver seulement, c’est-à-dire, de la Saint-Martin à la Saint-Georges, le régent d’école installait sa classe dans une chambre louée par lui et qui lui servait en même temps d’atelier, car outre ses fonctions d'enseignant, de chantre et de sacristain, il se trouvait dans la nécessité, pour suppléer à ses maigres émoluments, d’exercer tantôt la profession de tailleur, tantôt celle de tisserand ou de cordonnier. Une grande table autour de laquelle s'installaient les enfants pouvant écrire, un tableau noir, quelques bancs autour de la salle pour les plus petits, voilà tout le mobilier des écoles primitives.
Liste des régents d'école successifs Date d'engagement Identité Remarques 1672 Pierre Noël Originaire de Sandaucourt. 1711 Claude Anthoine 1716 Pierre Mangin 1720 Jean Claude 1729 Joseph Mérel 1739 Jean Baptiste Ballard 1764 Joseph Huin Exerça dans la localité jusqu’à la Révolution.
Aucun de ses 8 ou 9 enfants ne s’établit dans le village.Les matières enseignées à l’école sont la lecture, l’écriture, le catéchisme et pour quelques uns le chant. Voici le plus ancien traité passé entre les habitants et un maître. En 1672, les habitants de Bouzey
- « traictent avec Pierre NOEL, jeune garçon de Sandaucourt, pour qu’il exerce les fonctions de Régent d’école, pendant un an à la Saint Martin, à la condition que chacun des dits habitants luy donneront un bichet de blé, savoir un imal pour l’eau bénite et l’autre pour ce qu’il sera de service et par les enfants qui iront à l’escole devant luy, luy donneront chacun par feu, deux carolin, scavoir pour ceux qui escrivent et qui apprennent leur plainchant et pour ceux qui ne feront que de dire leurs leçons, luy donneront un gros, et par chacun habitants, luy iront quérir un chair de bois, moyennant qu’il soit en charroy, et à chacun service hault qu’on célébrera, aura le quart du curé et pour les basses nul, et le logeront et porteront quitte et franc de toutes contributions, tant ordinaires qu’extraordinaires, hormis les frais d’église et de fontaine, et aussi sera obligé d’aller sonner les Ave Maria, soir et matin, et quand il sera nécessaire pour les nuées et pour la gellée il en sera obligé, et pour ce aura aussi de chacun logis une gerbe de bled, et une d’avoine, et de tout quoy de part et d’autre a été accordé, sans préjudice des droits ordinaires qu’ils ont du sieur Curé et pour meilleure assurance sont tous soubsignés et néantmoins est réservée la volonté du sieur Curé. »
Plus tard, dans ces sortes de traités, on trouve quelques modifications, en ce sens que l’instituteur, nommé par le curé, est ensuite agréé par les habitants. Puis, au lieu de lui fournir une ou deux voitures de bois de chauffage à prendre dans les bois communaux, ce sont les enfants qui sont chargés de livrer à tour de rôle, les bûches nécessaires au chauffage de la classe.
Développement de l’instruction
En feuilletant les registres paroissiaux de baptêmes, de mariages et de sépultures (antérieurs à ceux de l'état-civil), on verra que, vers la fin du XXVIIIe siècle, la majeure partie de la population se trouvait à peu près illettrée. C’est sans doute pour remédier à cet état de chose que dès 1754, monsieur le prélat de Bouzey, en vue de combattre l’ignorance, fonda des écoles gratuites à Dombrot, qu’il dota au moyen de revenus en argent et en nature. (Voir un peu plus loin transcription du texte de cette fondation dans ses dispositions essentielles !) En 1774, il versa au Monastère du refuge à Nancy une somme de 14 000 livres, sous l’obligation pour cet établissement de verser annuellement une somme de 400 livres au Maire de la seigneurie de Bouzey pour être employée en partie pour les écoles gratuites, et l’autre en faveur d’un bureau de charité à créer, le tout conformément à un règlement à faire par lui ou par le seigneur foncier, son neveu par alliance, époux de Anne Dorothée de Bouzey. Ces dispositions se trouvent développées dans l’acte authentique de 1754 passé devant Maître TRANCHOT, notaire au bailliage de Nancy. Cependant le 7 novembre 1755, le Monastère se libéra de cette rente en remboursant à Monsieur le Prélat le montant du dépôt de l’année précédente. Alors il écrivit au bas de l’acte de rétrocession ce qui suit :
- « Pour remplir l’intention que j’ay depuis long-temps, d’établir à Dombrot anciennement Bouzey des écoles gratuites et un bureau de Charité, et pour satisfaire à l’engagement que j’ay pris par le présent contrat du 7 novembre 1755, de consacrer de mon vivant à cet établissement où de faire donner après mamort, par ma succession pour ce même établissement jusqu’à la concurrence de 14 000 livres, en fonds de terres, contracts de constitution, ou bâtiment nécessaires, je déclare approuver, confirmer et rattifier la cession que j’ay faite dèsle 7 novembre 1755, date des contrats cy-dessus, au profit des écoles gratuites et bureau de Charité de Dombrot :
- 1. D’un gagnage situé dans cette terre du rapport actuel de huit paires, que j’ai acquis de Nicolas PETELOT et Anne JACQUINOT sa femme, par contract passé devant Me BILLECART le 7 février 1752, moyennant la somme de 2800 livres payée comptant.
- 2. D’un autre gagnage situé à Ménil-en-Xaintois du rapport annuel de deux paires et demi, rendues au dit Dombrot, que j’ai acquis de Michel HUOT et Barbe Nicole GRAND-MESSEIN sa femme, par contract passé devant Me LALLEMAND, notaire royal à Balléville
- 3. D’un capital de 450 livres portant rente au denier vingt, provenant d la vente que j’ay faite à François DELAURIER et Margueritte MOUGIN sa femme, par contract passé devant ledit LALLEMAND, d’une maison que j’avais précédemment acquise à Dombrot, le 3 avril 1755.
- 4. Je donne encore et transporte aux dites écoles et Bureau, la cession à moi faite devant Me BILLECART le 15 de ce mois, par le sieur Sébastien Antoine de Braux du contrat de 8 000 livres à leur du par l’Abbaye de Saint-Benoît, passé devant DELATTRE le 31 mars 1746, auquel de Braux, j’ay délivré comptant et de mes deniers la dite somme de huit mille livres le dit jour 15 de ce mois pour la dite cession ; toutes lesquelles sommes particulières reviennent à celle grosse de 12257 francs, laquelle jointe aux frais de contracts, controlle, sceau, prise de possession des deux gagnages, et à ce que coûtera la maison d’école passera surement et de beaucoup la somme par moy promise de 14 000 livres.
- Je me réserve au surplus pendant ma vie, la disposition des rentes et revenus des dits contracts et gagnages et la liberté de régler la manière dont je veux qu’il soit disposé de tout après ma mort. En foi de quoy j’ay signé à Nancy, ce 19 mars 1756. Le Prélat de Bouzey »
Le 31 mars 1756, par arrêt de la Cour souveraine de Lorraine, la dite fondation est approuvée et enregistrée pour être mise à exécution. En 1761, le Donateur fit bâtir de ses deniers la maison d’école occupée vers 1900 encore par l’instituteur et où se trouve la salle d’école des filles. Dès le principe les bâtiments étaient agencés de manière à suffire à la tenue des deux écoles et au logement de l’instituteur et de l’institutrice. Ce n’est qu’en 1833 que l’école des garçons a été transférée dans un autre local, l’ancienne salle trop petite, basse mal éclairée, humide, ne répondant pas à sa destination. Quant au règlement, on en ignore le motif, le fondateur remis ce soin à M. d’Adhémar de Marsanne, Comte de Bouzey son neveu par alliance, lequel après bien des difficultés en confia la rédaction à M. BALTHAZAR, notaire à Nancy en 1774. Cet acte, trop long pour être reproduit ici entièrement, énonce ces principales dispositions :
- « M. Alexandre d’Adhémar de Brunière de Monteuil, Comte de Marsanne, marquis d’Hudicourt, Ancien premier Gentilhomme de la Chambre de feue sa Majesté le Roi de Pologne, bailly d’épée du Bailliage de Nomény, seigneur de Dombrot, pour exécuter les intention du Prélat de Bouzey a dressé le présent règlement ; Monseigneur l’Evêque est supplié de l’approuver et agréer pour l’exécution de la fondation.
- 1. Le Juge Garde et procureur d’Office des seigneuries de Dombrot, sont chargés de veiller à l'exécution de la fondation et du présent règlement, assisteront aux assemblées et y présideront, auront voix délibératives, veilleront exactement à la conservation des héritages …etc.
- Art. 6 : L’intention de M. le Prélat de Bouzey aiant été qu’il se tienne dans la même maison deux écoles séparées, l’une pour les garçons et l’autre pour les filles, et qu’à cet effet, il y a deux salles construites dans la même maison, l’école pour les garçons sera toujours tenue dans la salle qui y est destinée, de la part du maître d’école, dont il tiendra la clef ; il sera chargé des réparations locatives de la même salle ; sans qu’il puisse prétendre y faire sa résidence, ny dans le surplus de la ditte maison, ny jouir d’aucune dépendance d’icelle. Le maître d’école, indépendamment de ce qu’il peut percevoir des habitants et communauté jouira du gagnage de Ménil-en-Xaintois, à commencer à la Saint-Martin prochaine, soit en grain, soit en argent, à son choix, dont le bail après celui actuel expiré, sera passé en sa présence par les Juge-Garde et procureur d’Office, le Maire et les notables, sous caution solidaire ; cette jouissance étant accordée au dit maître d’école, à charge par luy expressément d’apprendre les prières, le catéchisme, lire et à écrire aux enfants pauvres de Dombrot et ban de Vellay, selon l’état qui en sera dressé chaque année, par les sieurs Curé, le Maire et les notables, dont il sera remis un double audit Maître d’école, sans qu’il puisse exiger chose quelconque des dits enfants pauvres. Il demeurera en outre chargé d’acquitter les ceux des droits seigneuriaux et autres qui pourraient être affectés sur ce même gagnage.
- Art. 7 : L’établissement d’une maîtresse d’école pour les filles de Dombrot, a été l’objet principal de Monsieur le Prélat de Bouzey pour sa fondation, et le soulagement des pauvres. Le droit de la nomination de la maîtresse d’école pour les filles demeura à perpétuité réservé au seigneur du lieu et de Removille au dit Lieu, à charge par elle de se faire approuver par l’ordinaire. Elle sera tenu de tenir l’école pendant toute l’année, aux heures qui luy seront fixées, selon les saisons ; elle sera tenue d’apprendre gratuitement à toutes les filles indistinctement de Dombrot et du Ban de Vellay, leurs prières, le catéchisme, à lire et à écrire ; elle sera tenue pareillement d’apprendre aussi gratuitement aux filles pauvres à coudre, à filler, à tricoter ; lesquelles filles s’assembleront à cet effet dans la maison, soit dans la salle qui leur est destinée, soit dans sa chambre à son choix, à des heures différentes de celles qu’elle tiendra l’école, et leur fournira de la lumière en hyver et à ses frais, veillera à ce que les pères et mères et ceux chargés du soin de ces mêmes filles, en cas d’heure nocturne de leur sortie de la maison, à ce qu’elles soient accompagnées pour se retirer chacune à leur résidence. L’écolle se tiendra dans la même salle de la maîtresse d’école. Elle jouira d’un logement suffisant dans la même maison tel qu’il sera désigné par le Juge-Garde et le procureur d’Office du seigneur, de la cave, de l’écurie, du grenier et du potager, à charge d’entretenir ce qui sera destiné à son usage …
- Outre le logement, le potager et ce qui est marqué ci-dessus, la maîtresse d’école jouira des revenus du gagnage de Dombrot à commencer à la Saint-Martin prochaine, soit en grain ou en argent à son choix, dont le bail après celui actuel expiré sera passé en sa présence …
- 4. De la rente du capital de 450 livres dû par François DELAURIER et Margueritte MOUGIN sa femme, ou de la rente de ce qu’on récupèrera du prix de l’immeuble qui leur a été vendu et ce sans garantie à cet égard, ni recherche contre la sucession de Monsieur le Prélat de Bouzey
- 5. Enfin de la rente du prix des arrérages des canons des deux gagnages, scavoir de celui cy-dessus mentionné et de celui de Ménil-en-Xaintois, échus à la Saint-Martin 1762 jusque et y compris celui qui écherra à la Saint-Martin 1774, sur le prix des quels arrérages de canons sera prélevé ce qu’il faudra pour les réparations qui peuvent être à faire à la maison pour la mettre en état d’habitation et du surplus en former un capital au denier vingt à titre de constitution
- 8. Sur les arrérages de la rente du capital de 8 000 livres dû par l’Abbaye de Saint-Benoît-en-Voivre, courus depuis le 30 mars 1761 jusqu’à pareil jour de 1774 seront prélevés sur le montant d’iceux les frais de déboursés répétés par le sieur Curé de Dombrot pour raison de l’exécution de la fondation et ceux pour la mettre en vigueur, du surplus sera formé un capital selon l’article second par contrat de constitution, dont la rente ainsi que celle des 8 000 livres seront employés au soulagement des pauvres au profit desquels est la fondation. »
De ces articles essentiels du règlement, est extrait surtout ce qui concerne la dotation des écoles gratuites et du Bureau de bienfaisance. Le gagnage sis à Dombrot qui constitue la fondation précitée est d’après les anciennes déclarations de 42 jours de terres arables, soit environ 8 hectares et quelques parcelles de pré, dont la contenance n’est pas toujours déterminée. Le tout loué au détail, est aujourd’hui d’un rapport de 325 livres.
Les biens de la dite fondation furent exposés à quelles vicissitudes à l’époque de la Révolution. En vertu de la loi du 13 brumaire an II, les fondations relatives aux écoles devinrent biens nationaux. Celle qui concerne le village subit le sort commun. Le petit gagnage du Ménil-en-Xaintois fut totalement perdu pour les habitants, ainsi que les 400 livres de rentes annuelles constituées sur l’abbaye de Saint-Benoît de Voivre, par le dépôt d’un capital de 8 000 livres. Quant au gagnage de Dombrot, il n'a été conservé que grâce à la persévérance, aux pressantes instances des municipaux après du chef du district de Mouzon-sur-Meuse. Le 23 frimaire an III ou 13 décembre 1794, les biens fonds dudit gagnage furent loués à différents habitants par les soins des administrateurs du district. Enfin le 20 nivôse an V ou 9 janvier 1797, le Bureau de Charité était réorganisé sur de nouvelles bases, rentrant en possession, non seulement des immeubles confisqués temporairement, mais de divers capitaux formant un total de 11 486 francs. Depuis cette époque les divers revenus de cet établissement ont suffi pour l’entretien de l’école gratuite des filles et la rétribution de secours aux indigents, malades ou nécessiteux.
Agriculture, industrie, commerce avant la Révolution
Agriculture
Avant 1789, la population de Dombrot s’adonnait comme jusqu'à la Première Guerre mondiale à la culture du blé, de l’avoine. Essentiellement agricole donc, elle écoulait sur les marchés de Mirecourt et de Neufchâteau l’excédent de sa production. L’élevage du bétail était aussi pour elle une source de revenu. À différentes époques on trouve des règlements, des arrêtés particuliers concernant les oies, les porcs. En 1720, défense est faite aux habitants de nourrir plus de 12 oies par ménage et de les conduire dans les prés attendu que les déjections des oies dans l’herbe causent la mortalité du bétail. Le 7 octobre 1753, sur la demande des habitants, présentée par Joseph CHARPENTIER et Jean EVRARD pour les affouagistes du Putaumont, Jean Joseph LALLEMAND Juge Garde audit Dombrot, règle la glandée ainsi qu’il suit :
- « Le nombre de porcs à conduire à la glandée ne pourra pas être supérieur à 50 non compris ceux des Seigneurs et admodiateurs et ceux qu’il a droit d’y envoyer lui même en qualité d’admodiateur. »
Le prix de la journée de travail pour les ouvriers agricoles n’était pas supérieur à 15 sols outre la nourriture et pour les femmes de 8 à 10 sols.
Industrie et commerces
Il n’existait pas dans la localité d’autre industrie que celle du chanvre. Les travaux des champs n’occupant pas tous les bras, bon nombre de particuliers exerçaient, une grande partie de l’année, la profession de filassier ou chanvrier, activité toute particulière au village, et exercée de père en fils jusqu’au début du XXe siècle. Il n’y avait pas de commerce, si ce n’est celui du bétail, d’ailleurs peu important. Vers 1789, on y comptait deux débits de boissons, le même nombre que vers 1890-1900.
Voies de communication en 1907
- Les voies de communication :
Celles reliant Dombrot aux communes voisines étaient des plus défectueuses. Le chemin vers Sandaucourt, complètement abandonné depuis 1836, est aujourd’hui impraticable même comme chemin d’exploitation rurale, sur la plus grande partie de son étendue, présentant un sol accidenté, fangeux et raviné. Le chemin vers Laneuveville, rectifié vers 1840, n’était guère praticable pendant les temps pluvieux, traversé qu’il était par des ruisseaux qui gênaient considérablement la circulation, couvrant parfois la chaussée
- Ponts :
C’est en 1691 que fut construit sur le Vair, le premier pont en bois, reliant la rue de la Belle Croix, à celle de la Brovière (aujourd’hui rue de la Fontaine) lequel a été dans la suite remplacé par un ouvrage de plus de solidité. Voilà à peu prêt toutes les voies de communication dont pouvaient profiter nos anciens, ajoutons y un chemin vers Auzainvilliers, à l’état de sentier aujourd’hui tellement accidenté que je doute qu’il ait jamais été praticable pour les voitures. La route la plus à proximité était la route nationale no 66 traversant la vallée du Vair à Houécourt à 5 km de notre village.
Situation démographique de la commune avant la Révolution
En 1792, la population Dombrot était de 500 habitants environ, d’après un état de réquisition pour les armées, population bien supérieure à celle d’un siècle plus tard (du temps de la rédaction de la monographie de l'instituteur) qui ne compte que 363 habitants. On y remarquait des familles nombreuses se composant parfois de 7 ou 8 enfants qui presque tous se fixaient sur le sol natal, ou dans les localités voisines. Le courant d’émigration actuelle qui porte vers les villes, les individus souvent les plus robustes ou les plus intelligents n’existait pas alors au grand profit de l’agriculture et de l’industrie locale. Quant à l’instruction, elle laissait beaucoup à désirer, si nous en jugeons par les tableaux de mouvement de la population
1. Naissances de 1773 à 1782 inclus Registre de baptêmes
Nombre de naissances Nombre de parrains Nombre de marraines Ayant signé N’ayant pas signé Ayant signé N’ayant pas signé 121 110 11 58 63
La moyenne des naissances est donc de 12 tandis qu’aujourd’hui elle est de 7
2. Mariages de 1773 à 1782 inclus
année Nombre de mariages Nombre de mariés Nombre de mariées Ayant signé N’ayant pas signé Ayant signé N’ayant pas signé 1773 6 6 0 3 3 1774 4 4 0 3 1 1775 4 4 0 1 3 1776 4 4 0 0 4 1777 3 3 0 1 2 1778 6 5 1 1 5 1779 5 4 1 1 4 1780 4 4 0 0 4 1781 4 4 0 0 4 1782 1 1 0 0 1 total 41 39 2 10 31
3. Sépultures
Année Nombre de décès 1773 12 1774 4 1775 25 1776 9 1777 4 1778 20 1779 7 1780 7 1781 11 1782 8 total 107
Nous n’avons à la mairie aucun registre de délibérations, antérieur à 1789
Fiat à Dombrot sur Vair le 1er mars 1889 L’instituteur LEFEVRE
Curiosités
Vestiges d’antiquités
Traces d'habitations
A plusieurs reprises, et sur divers points du territoire de la commune, ont été faites des découvertes de tuiles plates épaisses, à rebords, dites "tuiles romaines", notamment au "Tiosselot".
- Au sommet d’un petit coteau dominant la rue de "la Brovière", des débris ainsi que des fondations, des pierres noircies, font présumer que là se trouvaient des habitations, où d’après la tradition devaient se trouver le Palais de Justice et le lieu d’exécution capitale.
- Au canton du "Ras" ou "Hasa" (dérivé de "Case"), le sol bouleversé offrant çà et là des démolitions, des dépressions et des tertres successifs semble attester que là aussi se trouvaient jadis des habitations.
- Vers le moulin de la Gravière, entre le canton de prairie dit "le Chaudron de Vellay" et le Moulin de la Gravière, des carriers ont découvert des fondations contre lesquelles se trouvait un squelette humain. Ces ruines doivent dépendre du groupe dont il reste seulement le Moulin de la Gravière et connu autrefois sous le nom de Vellay ou "Ban de Vellay "et qui devait avoir une certaine importance pour donner son nom à la Seigneurie spéciale du Ban de Vellay.
Couvent, Chapelle Saint Martin et Vieux Moulin
Sur une petite éminence, dominant la rive gauche du Vair en face du "canton du Courtisel" au lieu-dit "La Chapelle", existent des ruines considérables d’un couvent érigé, dit la tradition, par les Bénédictins de Metz et détruit vers le milieu du XVIe siècle. Un peu au dessous était bâti sur la rive gauche du Vair, un moulin qui a donné son nom au petit canton de Chenevière avoisinant le Vieux Moulin et détruit, dit-on, par la jalousie du propriétaire du moulin banal et seigneurial de la Gravière. Le moulin et une ferme voisine faisaient partie des biens que possédaient encore en 1527 les Bénédictins du Monastère de Saint-Martin. Quant à l’origine du couvent et à sa destruction, nul document ne peut renseigner d’une manière précise à cet égard. Toujours est-il qu’en 1587, les bâtiments du Monastère avaient dû disparaître, car le Moulin restant fut loué à bail, d’après un acte authentique intervenu entre un seigneur de Removille et Martin SINGUET, abbé commanditaire du monastère de Saint-Martin-devant-Metz, qui laissait à bail « son molin, molant farine, avec les autres biens et terres appartenant aux dits religieux Bénédictins sur le Ban de Bouzey, Houécourt, Laneuveville ».
C’est vers 1603 que toutes les dépendances de l’ancien monastère, ainsi que d’autres terres sur le Ban de Châtenois, Morelmaison et Laneuveville furent cédées au Chapitre de la Primatiale de Nancy, d’où est venu le nom de "Biens de la Prémanciale" que porte encore le canton avoisinant celui de la Chapelle. Sur les ruines de l’ancien couvent et à l’angle Est des bâtiments disparus, fut édifiée par la suite une petite chapelle dédiée à l’invocation de Saint Martin ainsi qu’un ermitage dont il reste quelques pans de mur, l’une et l’autre en grande vénération chez les anciens. On prétendait que dans les temps de grande sécheresse, il suffisait d’une procession à la chapelle de Saint-Martin pour obtenir la pluie à bref délai. La tourmente révolutionnaire renversa l’ermitage, saccagea la chapelle dont la cloche fut transférée à la chapelle de Belmont où elle se trouvait encore peu avant 1914. Cette chapelle n’a été démolie entièrement qu’en ? par un incendie attribué à des pêcheurs.
Château de Bouzey
Le reste d'une tour (d’environ 6 à 7 mètres d’élévation, adossé à un monceau de décombres et de ruines) sous laquelle on a découvert vers 1850 une vaste cave assez bien conservée, est tout ce qui subsiste de l’ancien manoir de Bouzey. La base de cette tour offre un vaste espace voûté qui servit de cave à Monsieur PERRIN, propriétaire vers 1885-1905, mais dont la destination devait être tout autre à l’origine. Compulser les anciens jugements relatifs aux condamnations correctionnelles permet de trouver cette mention : « Ledit NOIRTIN Quentin est condamné à huit jours de prison, et subira sa peine dans la tour du château. » Les murs de cette construction solidement bâtie en moellons d’échantillon, en plein mortier de chaux et de sable sur une épaisseur de 1 mètre 90 à 2 mètres et demi, offrent la plus grande solidité présentant vers l’est une sorte de meurtrière sans doute destinée à l’usage des armes à feu. Si on en croit la tradition, un chemin couvert partant du château avait une issue au milieu du bois du Putaumont. Quoiqu’il en soit, ce bâtiment devait être bien considérable, fortifié entouré d’un fossé d’enceinte, marqué par endroit par la dépression du sol. C’est ce castel que détruisirent vers 1634, les troupes françaises employées au siège de La Mothe, en raison de la part prise par Jean de Bouzey à la défense de l’indépendance lorraine. Outre cette antique demeure à proximité de l’église, les sires de Bouzey bâtirent à l’extrémité de la rue de Vaux, une autre demeure seigneuriale dont il reste encore deux pavillons, désignés sous le nom de Château. Était ce là la demeure de quelques membres de la famille ou bien était il destiné à remplacer celui qui avait été rasé par les envahisseurs ?Les renseignements recueillis à cet égard sont assez vagues. Le style de l’architecture en ferait remonter la construction vers 1640.
Autres antiquités
Furent trouvés dans la localité:
- vieilles monnaies à l’emplacement du Vieux Moulin
- une pièce d’argent au millésime 1694 derrière chez M. IRROY (contemporain de l'un ou l'autre des 2 auteurs des monographies),
- des poignées de sabres, des casques, des armes diverses et quantité de squelettes, au lieu dit Le Cougnot lors de la construction d’un hangar dans la propriété de Michel Pierrot, ce qui ferait présumer que le siège du château a coûté beaucoup d’hommes à l’ennemi.
Personnages célèbres
- Famille de Bouzey, seigneurs du lieu
Article détaillé : Maison de Bouzey.État des personnes avant la Révolution
Le Clergé
D’après les nombreux documents conservés tant au presbytère qu’à la mairie, Bouzey faisait partie du diocèse de Toul, doyenné de Vittel, bailliage de Neufchâteau, auparavant celui de Vosges. Le Chapitre de Remiremont y prélevait les dîmes pour les 2/3 et le curé du lieu pour l’autre tiers, à charge par le Chapitre d’entretenir un chapelle latérale à gauche du Chœur de l’Église, ce dernier devant être entretenu par le pasteur.
Les revenus ecclésiastiques pour l’époque étaient considérables :
- Le curé tirait le 1/3 des grosses et menues dîmes, sur les récoltes, blé, avoine, fruits, légumes, laine, poules, oies, canards et enfin sur tous les produits de la ferme
- Il avait la jouissance de biens considérables, connus sous le nom de "biens" (ou "bouvrot"), exempts d’impôts, cultivés par corvée. Chaque laboureur du lieu étant tenu de faire trois jours de charrue, aux époques convenables et sur réquisition de l’intéressé.
- Le casuel, les fondations nombreuses, les messes et offices rétribués par la communauté en vertu de conventions particulières.
Certains pasteurs, comme M. SIMONIN, admodiateur des biens du "bouvrot", s’appliquaient entièrement à l’exercice de leur ministère ; mais d’autres dirigeaient eux-mêmes leur exploitation, se livrant à l’élevage du bétail, ainsi qu’il est constaté par un procès verbal d’un bangar à la date de 1682 qui avait trouvé dans les champs d’avoine du Lutaumont 7 bêtes de haut poil appartenant à M. le Curé MANGEOT qui pour ce fait est condamné à l’amende.
La culture par corvée du "bouvrot"
C’est en 1674 qu’il est question pour la première fois de cette corvée imposée par le curé aux habitants du lieu. À cette époque, Louis de Vaucouleurs, curé de Bouzey ayant été appelé à la paroisse de Saint-Remimont, eut pour successeur Dieudonné MANGEOT qui, pendant son séjour à Bouzey, occupa l’activité des tribunaux. D’un caractère irascible et altier à en juger et par ses écrits et par les plaintes de ses administrés, il fut sans cesse en prise tantôt avec les seigneurs, tantôt avec les manants. A son arrivée, il débuta par faire condamner les habitants de la commune à rebâtir le presbytère qui, selon lui, n’était pas convenable pour recevoir et héberger les religieux qu’il avait à recevoir. Malgré le jugement même réitéré, les travaux réclamés ne furent exécutés qu’au temps de son successeur Philippe SIMONIN, en 1689 et défaut d’un logement restauré, il s’en prit aux bras de ses paroissiens et exigea la culture par corvée du biens du "bouvrot". En vain les malheureux déjà surchargés et de corvées et de redevances de toutes sortes présentèrent ils leur doléance, disant que « jamais dans la paroisse une semblable servitude eût été de règle ». Leurs représentants avouèrent bien avoir ouï dire d’anciens que, soixante ans auparavant, les terres étaient cultivées parfois gratis par les paroissiens, mais par acte de seule et libre volonté. Le Présidial de Toul, à qui l’affaire fut soumise, donna gain de cause au curé. Mais tout ne fut pas fini suivant ce document de 1679 :
- « supplient les Maire et habitants de Bouzey, visant que chaque année, ils sont obligés de faire chacun trois jours de charrues en trois divers temps à leur curé et ce pour ? de corvée, et luy de son chef à leur bailler à chacun un repas auparavant ce travail, et après à chacun une michette de pain, comme il s’est toujours pratiqué, à quoy les suppliants ayant satisfait de leur part, le sieur curé est refusant de satisfaire à la sienne. Ce considéré, ils demandent commission pour l’assigner. »
Malgré cette supplique, la michette fut supprimée et la corvée maintenue. La justice approuva les raisons de la défense qui allégua que si, dans certains lieux, au retour de la charrue, le laboureur reçoit une michette, c’est par pure libéralité, mais n’y a aucun droit, une corvée n’entraînant à aucune rétribution. Cette sentence ne fut pas au gré des demandeurs dont quelques uns sans doute se trouvèrent surchargés arbitrairement. Le 18 septembre 1678, onze d’entre eux firent rédiger et signèrent ce texte :
- « Touchant à ce que les paroissiens de Bouzey sont obligés à faire des corvées au sieur Curé de Bouzey, savoir : trois jours de charrue, verser, semer les blés et aux avoines, et comme est de coutume que les corvées se doivent faire tous ensemble et en les terres du Bouvrot du dit Bouzey, en y allant autrement, ça serait désordre et confusion ; tous les dits paroissiens ont fait ensemblement un esdit entre eux, qu’à l’avenir ils ne feront les dites corvées ensemblement. En cas qu’il n’en soit commandé que deux ou trois par le sieur Curé, il advertiront les aultres et s’y trouveront tous. Et sy le sieur Curé ne prétend faire travailler que ceux qu’il aura commandés, ils reviendront tous et ny seront obligés non plus que les aultres. Et sy il en prend quelques uns à partie, ils seront tous conjoints et amis et le défendront en fait communal et pour effectuer au présent motif ont de leur convention mis une boisson d’une pistolle aux contrevenants aulx profits des aultres paroissiens et tous les frais qui pourront en advenir, il sera aussi obligé de les payer. De tout quoy a été dressé le présent acte pour servir et valloir le cas échéant et pour assurance plus grande ils ont tous obligé tout un bien, subvenir à tout jugement. »
Le 4 février 1675, dix sept « manans et habitans de Bouzey faisant et représentant la plus grande et entière partie du corps de la communauté dilluy, se portant forts de leurs chonhabitants absents desquels ils promettent l’agrément et rattification établissent pour leur procureur général et spécial Demange REGNAULT et Claude BOUTON, leur donnant pouvoir et mandement de représenter leur dite communauté pour tous les jugements à dehors d’icelle pour répondre à toutes les affaires que leur pourra advenir par le sieur Curé tout à charge que à décharge et suivant leur conscience. » Malgré cet esprit de rancune de la part du pasteur en démêler en justice, la foi religieuse ne semble pas faiblir, les pratiques de dévotion sont en grand honneur à en juger d’après les traités onéreux consentis par les habitants de la Communauté et dont voici un échantillon en date du 30 novembre 1677 :
- « Cejourd’hui dernier novembre 1677 sont comparus Messire Dieudonné MANGEOT prêtre curé de Bouzey d’une part, les maire et habitants du même lieu d’aultre part, ont fait un traité et accord par ensemble qui s’ensuivent, sçavoir que le dit sieur Curé continuera les services de festes vouée en après dénommées de la St Sébastien, de la Translation de St Nicolas en May, de S Ro ? et de S Géra, de S Hubert, de Ste Anne à raison de vingt et un gros par service, tant messe que vespres que lesdits ? s’obligent par ces présentent à luy payer. Quant aulx offrandes, elles sont de dévotions et non d’obligation. Le tout du temps que nous serons audit Bouzey de part et d’autres, sans obligation aux successeurs pour les dites festes vouées. D’ailleurs ont accordé entre eux que ledit sieur Curé dira aussi et célébrera messe haute et requiem pour chacun lundi de chacune semaine pendant trois ans consécutifs à raison de 40 francs par an que les dits habitants s’obligent de luy payer par quartier. De plus pour les deux services sçavoir, l’un du lendemain, de la feste de St Denis, patron de la dite paroisse et du lendemain de la toussaint, accorde audit sieur Curé trois francs par chacun service moyennant quoy, le dit Curé relasche la moitié des offrandes pour aider à payer les dits services qui dureront et se continueront comme les dites festes vouées, et quant au tronc, ce qui se trouvera se partagera esgallement la moitié au dit sieur Curé et l’aultre au profit de l’eglise. Ce que les dites parties de part et d’autre ont promis. Et à l’instant les nommés et soussignés dessou ? aul nom de la dite communauté ont accordé au dit sieur MANGEOT, Curé douze francs pour fournir le vin pour dire la messe au nom et des charges des habitants qui sont obligés le dit accord pour trois ans consécutif. »
Dans ces stipulations, il n’est plus question des matines ni des processions qu’ils payaient bien malgré eux en 1675.
Nomination et étendue des attributions du curé
La nomination du curé appartient à l’Evêque de Toul, si l’on en juge d’après la pièce suivante nommant un prêtre du voisinage pour remplir les fonctions curiales de Bouzey pendant que Messire Dieudonné MANGEOT soutenait un grand procès contre les habitants au sujet de la possession ou de la jouissance d’un canton de prairie Le Bure.
- « Cejourd’hui 14° du mois de juin 1671 au lieu de Bouzey, Nous soussigné Estienne LAFOSSE Mayeur au dit Bouzey à l’assistance et présence de Blaise PARENT et Michel ESTIENNE greffier, certifions à tous qu’il appartiendra que suivant un pouvoir de Monseigneur l’illustrissime et révérendissime Evêque et Comte de Toul, donné à Messire Jean Anthoine MORISOT, prêtre et chapelain de la Chapelle de Saint Sébastien de Parey Saint Ouen, il s’est aujourd’hui transporté exprès ensuite au pouvoir du lieu de Bouzey pour y servir et faire les fonctions curiales dans la dite paroisse, ou estant ayant été demandé les clefs du tabernacle, et la clef des ornements, et ce au père du Sieur MANGEOT et à sa mère lesquels ont fait refus des dites clefs. »
Outre l’exercice de son ministère, le curé avait parmi ses attributions « la surveillance de l’école, la nomination du Régent d’école », par une sorte de traité dont nous donnerons plus loin un extrait. Il avait en outre sa place dans les assemblées communales, notamment lorsqu’il s’agissait de présenter aux bans du lieu les pauliers et décimateurs pour la levée des dîmes.
Ancienne église de Dombrot
Elle a dû disparaître en 1778 pour faire place à l’église actuelle. C’était à cette époque une vieille construction, sombre, humide, si délabrée qu’elle menaçait ruine suivant le rapport de l’architecte CARON de Neufchâteau, chargé de se prononcer sur l’urgence de la restauration ou de la reconstruction. Une tour massive supportée par 4 énormes pilastres séparait le Chœur de la nef principale. Au côté droit du Chœur se trouvait la chapelle édifiée par le Chevalier Christophe 1er de Bouzey et entretenue par ses descendants. À gauche la chapelle du Chapitre de Remiremont. De l’ornementation de ce vieil édifice, il nous reste quelques tableaux parfaitement conservés :
- un Saint Jean-Baptiste portant la date de 1613
- le saint sépulcre portant la date de 1621
Les Seigneurs de Bouzey
En remontant à l’époque la plus reculée, d’après les pièces et documents qui ont échappé à la destruction, cette terre appartenait à :
- Jean 1er de Bouzey, en 1304,
- Jean II, le 10 avril 1401,
- Nicolas, Vautrain II, Jean III et Guillaume de Bouzey, chacun pour un quart, le 26 février 1470.
La portion de Nicolas n’est jamais sortie de la maison Bouzey et, pour cette raison, s’est appelée en toute occasion "seigneurie du lieu". Les trois autres portions, par suite d’alliances ou d’héritages, ont formé plus tard 3 seigneuries distinctes : Removille, Lignéville et Dommartin.
La "seigneurie du lieu" passa successivement :
- par contrat de mariage, de Nicolas à Mengin (son fils) le 30 juin 1496,
- par ligne directe à Jean IV le 28 avril 1547,
- à François III, le 5 août 1567,
- à Christophe, le 6 novembre 1600.
Ce dernier fit rentrer dans sa maison les seigneuries de Removille, Lignéville et moitié de celle de Dommartin, et transmit ainsi les 3 quarts et demi des terres de son nom à Henri II de Bouzey (son fils), par contrat de mariage le 24 novembre 1629.
Après la mort de celui-ci, la terre de Bouzey revint par héritage à Antoine, qui en aliéna une partie et céda l’autre à son frère Joseph de Bouzey (père du Maréchal de Bouzey) qui possédait en outre la terre de Dombrot (Dombrot-le-Sec). Pour ôter à la maison de Bouzey (qui possédait la terre de Dombrot en totalité) le désagrément d’avoir des comparsonniers étrangers, le duc Léopold, par lettres patentes du 20 janvier 1715, registrées en la Cour Souveraine et à la Chambre des Comptes les 16 et 19 février, décida que les deux villages échangeraient leur nom :
- « Léopold, par la grâce de Dieu, duc de Lorraine et de Bar … à tous présent et avenir salut les Sujets de nos États qui ont le bonheur de se signaler dans les siècles par leur valeur et leur dévouement à leurs souverains ayant servi de modèle aux autres nations par leur fidélité à toute épreuve, les Ducs, nos prédécesseurs leur ont donné en tous temps des marques éclatantes de leur reconnaissance et n’ont laissé aucun des services qui leur ont été reniés sans sa juste récompense.
- Cette maxime de Justice et de Générosité est passée jusqu’à nous, comme par succession. Nous l’avons hérité de nos aïeux avec le sang et dès notre avènement à la couronne, nous avons eu un soin particulier de reconnaître le mérite de nos sujets et de faire rejaillir sur leur descendants la gloire et la récompense dues aux belles actions de leurs ancêtres.
- Dans ces vues nous avons mis en considération le zèle, la fidélité et attachement de notre très cher et féal sieur Nicolas Joseph Comte de Bouzey, lieutenant commandant une compagnie de chevau-légers de notre garde, et l’un de nos chambellans et nous avions en même temps rappelé en notre souvenir les services signalés que ses ancêtres auraient rendu aux Ducs nos prédécesseurs, et l’attention qu’ils auraient toujours eue de conserver dans leurs familles, par des alliances dignes d’eux, la pureté de leur ancienne noblesse, de laquelle nous aurions fait examiner les titres justificatifs par les sieurs (suivant les noms et qualité des quatre vérificateurs) lesquels en qualité de commissaire par nous nommés à cet effet auraient reconnu par un contrat de vente de plusieurs immeubles situés en la Seigneurie de Bouzey, passé le 10 avril 1401 par devant Robert, tabellion général en notre prévôté de Châtenois, que le sieur Jean de Bouzey, seigneur du dit lieu aurait épousé Damoiselle Marie de Beaufremont et qu'en l’année 1425, les sieurs Thiriet, Henri, Vautrin, Jean, Bougno et Malclerc de Bouzey, aussi seigneurs au dit Bouzey auraient été appelés dans les principales assemblées de la Noblesse de notre Province et bailliage de Vosges et y auraient le rang et séance comme gentilshommes de premier rang.
- Il aurait aussi apparu aux dits commissaires, par une sentence des assises de notre dite province de Vôge du 19 décembre 1435 par le testament du dit sieur Thiriet de Bouzey du 21 avril 1436, et par le partage des biens du 25 novembre. Avant comme aussi par deux autres titres des années 1473 et 1499 que le sieur Guillaume de Bouzey qui avait épousé Jeanne de Malain, et le sieur Liébaut de Bouzey marié à catherine de thuillières, étaient frères des dits Vautrin et Jean Bougno de Bouzey. Que Barbe de Bouzey aurait épousé le sieur Jacques de Savigny, seigneur de Monthureux, et que Catherine de Bouzey aurait été mariée au sieur René d’Anglure, vicomte d’Estôges et de Bassigny. Le sieur Nicolas de Bouzey, seigneur du dit Boouzey, du Ballion de Saint Elophe et de Brancourt voulant imiter ses ancêtres aurait épousé Didière de Barezey, dont il aurait eu le sieur Mengin de Bouzey, auquel il aurait inspiré ses sentiments, ce qui aurait été reconnu par l’alliance qu’il aurait contracté le 30 juin 1496 avec damoiselle Adeline de Salvan, fille du sieur Jeannon de Salvan, seigneur de Valleroy aux Saules, et de dame Adeline d’Autrey son épouse, le sieur Jean de Bouzey, seigneur de Dombrot et de Saint Germain, fils du dit Jean Bougno de Bouzey et petit fils de thiriet de Bouzey, les sieurs Georges de Savigny, Jean du Moustier et François de la Vaux, auraient assisté à la passation de leur contrat de mariage, par lequel il aurait été stipulé, qu’en considération d’une donation de dix huit mille francs de préciput qui aurait été faite à la dite Adeline de Salvan par ses pères et mères, les enfants qui naîtraient de leur mariage seraient tenus et obligés de porter les noms et armes de la Maison de Salvan, et ne pourraient reprendre celui et celles de Bouzey qu’en cas que la ligne collatérale de la Maison du dit Bouzey viendrait à s’éteindre, ce qui aurait été observé par le sieur Jean de Bouzey, leur fils, seigneur du dit Bouzey qui aurait commencé à porter le nom de Salvan, pour lors éteint, il aurait épousé damoiselle Antoinette de Montfleur, fille du sieur Georges de montfleur, seigneur de Fontenoy les Montbozon, et de dame Marguerite de Pauyette, et dans la passation de leur contrat de mariage du 28 juin 1547 ; ils auraient été assistés des sieurs Nicolas d’Autrey, seigneur de Pont, Jean et Pierre de Montangon, frères, seigneurs de Valleroy aux Saules, François de Bassompierre, seigneur du dit lieu, bailly de notre province de Vôge et de dame Marguerite de Dommartin son épouse, du sieur richard de mandres, seigneur d’Outremécourt et de Chaumont la Ville, et de dame Uguette de Voisey, dame en l’église d’Epinal, et tante de la dite Antoinette de Montfleur, de laquelle serait issu le sieur François de Salvan de Bouzey, seigneur du dit Bouzey qui après le décès de son père aurait eu pour tuteur le sieur Claude Antoine de Bassompierre, il aurait épousé le 3 août 1567, damoiselle Catherine de Thillières, fille du sieur Rémy de Thuillières, seigneur d’Ordimont et de dame anne de Sérocourt son épouse, dont il aurait eu le sieur Christophe de Salvan de Bouzey, seigneur du dit Bouzey, Bourbevelle, Saint Elopphe et du Ban de Velay, Conseiller d’État et Chambellan des feus Ducs Henri II notre bisaïeul maternel et Charles IV, notre très honoré grand oncle (qui soient en gloire) lequel en 1611 se serait joint au sieur François de Bouzey son cousin, seigneur de melley, alors demeurant en Champagne, contre les usurpateurs de son nom et au mois de septembre 1631 aurait été établi par le duc François II notre bisaïeul paternel pour présider aux assises de notre dite province de Vôge, en l’absence du sieur African de Bassompierre, marquis de Removille, conseiller d’État de notre bisaïeul maternel, Grand Ecuyer de Lorraine et Bailly de notre Province, lequel accompagnait notre dit grand oncle dans les premières campagnes qu’il faisait dans le royaume de Bohême. Il aurait épousé le 6 novembre 1600 damoiselle jolande de Jainville, fille du sieur Henry de Jainville et de dame barbe du Perray, seigneur et dame d’Avaigne et de Pulligny, et de ce mariage serait né le sieur Henry de Bouzey, seigneur du dit lieu, de Cleveland, Guerrepont et le ban de Vellay, lequel ayant hérité de biens et des titres de la maison de Thuillières et de Jaunville, et étant resté le seul mâmle de sa maison par le décès du sieur François de Bouzey, son frère, aurait cessé de porter le nom de Salvan, comme il lui aurait été permis par le Contrat de mariage du dit sieur Mengin de Bouzey et de la dite dame Adeline de Salvan, ses trisaïeux, étant formé de la main du dit sieur Christophe de Salvan Bouzey, son père, il n’aurait point dégénéré dans sa vertu, il aurait eu comme lui l’honneur de présider en assises de notre dite province de Vôge, dans lesquels en ménageant les intérêts du public, il aurait su maintenir les droits de son souverain, et lors de la guerre dont nos États auraient été affligés, sous le règne de notre dit Grand Oncle, il aurait été l’un des premiers à prendre les armes pour la défense de sa patrie, et aurait levé trois compagnies de cinq cent hommes d’Infanterie avec lesquelles il aurait fait tête à ses ennemis, qui désespérant de le pouvoir forcer dans les passages qu’il leur disputaient avec autant de fermeté que de valeur, se vengèrent sur le Château de Bouzey de la bravoure de son seigneur, et après l’avoir abandonné au pillage du soldat, en aurait rasé une partie jusqu’aux fondements, et fournirent dans cette ruine un monument de la gloire du dit sieur Henry de Bouzey, qui au mois de novembre 1629 aurait épousé damoiselle Anne de Condé, fille du sieur Daniel de Condé, seigneur de Clévelant et de Sivry, allié aux maison de Des Armoises et de Serrières, ? années 1486 et 1556 et de dame Marie de Neufchâtel, son épouse, dont il aurait eu le sieur Joseph de Bouzey, seigneur du dit Lieu, Ceintrey, Dombrot, Clévelant et du Ban de Vellay, lequel marchant sur les traces de son père, et sans appréhender la Confiscation de ses biens, aurait suivi la fortune de son légitime Souverain et n’aurait pu être arraché à ses devoirs que par l’autorité de notre dit Grand Oncle qui en 1660 l’aurait obligé de retourner dans sa patrie pour y prendre alliance avec damoiselle Marguerite Angélique de Condé, fille du sieur Jean François de Condé, seigneur de Clévelant et de dame Angélique de Franquemont, ci devant dame de Bousières qu’il aurait épousé en premières noces ; et le 26 avril 1672, il aurait aussi épousé en 2° noce damoiselle Thérèse de Franquemont, fille du sieur Georges Gabriel de Franquemont, seigneur de Trémois et de la terre de Pierrefite, et de dame Marguerite du Mallet, son épouse, il aurait eu du premier mariage damoiselle Marguerite de Bouzey, mariée à notre très cher et féal, le sieur Melchior, Comte de Lignéville et du St Empire, Conseiller en notre dit Conseil d’Etat, et Maréchal de nos Duchés de Lorraine et de Bar ; et de son second mariage serait issu le dit sieur Nicolas Joseph, comte de Bouzey, auquel et à ses autres enfants, il aurait communiqué jusqu’à son décès ses rares sentiments de Noblesse et de fidélité pour les porter à se donner entièrement à nous, ce qui nous aurait engagé à faire connaître à la postérité le souvenir qu enous voulons conserver de mérite de ses aïeux et la satisfaction que nous avons des services qu’à leur exemple il nous aurait rendus, et qu’il nous rend actuellement dans les emplois dont nous l’aurions honoré, avec tout le zèle et l’attachement que nous pouvons attendre de lui, et d’autant que nous aurions aussi considéré que la Maison de Bouzey, et de nom et d’armes très ancienne, illustre par elle même et alliée à plusieurs autres de nos États et des pays voisins, autant recommandables par leur antiquité que par les grands hommes qui en seraient sortis, nous aurions cru de voir la décorer par un nouveau lustre, afin de conserver sa dignité qui semble courir le risque d’être confondue avec des familles étrangères, comme elle aurait été en danger de l’être en 1580, si alors et dans les temps de la compilation de la coutume de notre Bailliage de Bassigny le sieur Jacques de Bouzey, frère dudit Christophe de Salvan de Bouzey, ne se fut opposé à l’usurpation de son nom, avec les sieurs de Lignéville, de Vaux et de Romain, dans le procès verbal qui en aurait été dressé par l’État de la Noblesse. Et comme par différents partages et par la vicissitude du temps, la terre et Seigneurie de Bouzey aurait été tellement démembrée, qu’il n’en reste aux anciens propriétaires que le nom et les armes avec une partie des droits seigneuriaux, ce qui dans la suite pourrait rendre équivoque leur nom et leur maison, nous avons estimé devoir remédier à cet inconvénient et ayant été informé que la terre et seigneurie de Dombrot, située dans l'étendue de notre prévoté de Darney, dépendante de notre dit Bailliage de Vosges, aurait été possédée, il y a environ trois siècle par la maison du dit Bouzey, le sieur Jean de Bouzey, fils du dit sieur Jean Bougno de Bouzey, en ayant fait ses reprises à René I Roi de Jérusalem et de Sicile, à Jean II, son fils et à Nicolas son petit fils, nos prédécesseur ? ainsi qu’il aurait apparu par les démembrements qu’il en aurait fournis le 10 novembre 1444, 8 juillet 1457, 7 janvier 1471, que le dit sieur Nicolas Joseph, Comte de Bouzey, en jouit encore actuellement et qu’il possède une partie considérable de haute, moyenne et base Justice des villages de Marey et de Gignéville, voisins et joignant les ban et finage du dit Dombrot. A ces causes et autre bonnes et justes, à ce nom mouvant, Nous de l’avis des gens de notre dit Conseil et de notre certaine science, pleine, puissance et autorité souveraine, avons éteint et supprimé, éteignons et supprimons par ces présentes les noms de Bouzey et de Dombrot, lequel nom de Bouzey avec ses armes, nous avons néanmoins rétabli et transféré, rétablissons et transférons au dit ci-devant appelé Dombrot, lequel nom de Dombrot, nous avons donné et donnons au village ci-devant connu sous le nom de Bouzey, et de notre même puissance et autorité souveraine, avons joint, uni et incorporé, joignons, unissons et incorporons, par ces dites présentes, à la terre et seigneurie ci-devant appelé Dombrot, et présentement nommée Bouzey, la vouerie d’Agéville, en dépendant et appartenant au dit sieur Nicolas Joseph, Comte de Bouzey, ensemble les portions des dites hautes, moyenne et basse justice de Marey et Gignéville, appartenances et dépendances, pour ne faire et composer à l’avenir qu’un seul et même corps de fief, mouvant et relevant de nous, à cause de nos dits Duchés de Lorraine et de Bar, sans pouvoir jamais être désunis, ni démembrés, et sans aucune mutative augmentation, ni accroissements de charges quelconques envers nous. Lequel fief nous avons érigé, élevé, illustré et décoré, érigeons, élevons, illustrons et décorons des nom, titre, dignité, rang et prééminence de Comté de Bouzey. Voulons entendons et nous plaît qu’il soit nommé et appelé tel, tant en jugement que dehors, qu’il ait pour armes celles de la Maison de Bouzey et telles qui ci-après elles sont empreintées, figurées et blasonnées, savoir, d’or au lion de sable, timbré du Lion et de l’Escu, issant d’un arme contourné, armé d’une couronne de Comte et couvert d’un bourrelet et lambrequin en métal et couleur du dit escu et pour support, deux lions au naturel. Et que les sieur Charles Antoine et Jean Claude de Bouzey, frères du dit sieur Nicolas Joseph, Comte de Bouzey, et les descendants de lui et d’eux, portent et jouissent du titre de Comte et de tous les mêmes honneur, droit, autorité et rang, prééminence, prérogative, privilèges et franchises dont sont accoutumés de jouir et user, prennent et doivent jouir de droit tous les autres ayant titres et qualités de Comtes et possèdent contés, créés et ériges par nous et par nos prédécesseurs d’eux … donné …. Le 20 janvier 1715. »
Que firent les seigneurs de Bouzey en 1431 lors de la bataille de Bulgnéville ? Peut-être prirent-ils une part très active aux hostilités. Du moins ils n’étaient pas insensibles aux maux de leur pays, puisque pendant la détention du Duc roi René en 1435, Vautrin de Bouzey, Bougno de Bouzey, Liébal de Bouzey et Henry de Bouzey se réunirent à Vautrin de Thuillières et à d’autres seigneurs dans l’assemblée des trois États de Lorraine à Nancy pour maintenir la paix dans le pays. Il est à supposer qu’ils ne manquèrent pas non plus de s’opposer comme ils purent aux entreprises de Charles le Téméraire. Les occasions ne manquèrent pas, par exemple en 1467, lorsque
- « le Comte ????? qui estoit bon lorrain, meit ensemble toutes les garnisons, leur allèrent tenir tous les chemins près de Domp Julien, comme le Maréchal de Boourgogne ses gens amenoit, Monsieur Le Livière, chef en estoit, s’en virent devisant que en Lorraine des ???? feraient durant le temps que en Lorraine seraient le Comte de Thierstein et tous les Seigneurs de Lorraine, ?? que d’eulx, ils approchaient, saillirent de leur embuche, la lame en arrest, tous en leurs endroits chargèrent dessus, come hardis lions, moultes en mirent à mort et de près aussy. »
Sur différents documents, on voit que les seigneurs étaient investis « de titres, rang, authorité, privilèges et franchises » selon l’usage de ce temps. En quoi consistaient ces privilèges ? Rien ne saurait en donner une idée plus précise que le texte des comptes et rôles présentés en l’année 1634 par les Mayeurs aux seigneurs du Lieu de Bouzey, du Ban de Vellay, de Lignéville, de Removille et de Dommartin. Les Seigneurs, par les comptes de l’année si soignés et si explicites, semblent avoir eu en vue de rétablir pour leurs intérêts un ordre de choses qu’il leur importe de rendre stable positif, clair. Voir d’autre part l’exposé précédant le détail des comptes :
- « Comptes, Rolle et déclaration que Poirson Claude, Claude Poirson et Didier Vincenot, Mayeurs à Bouzey d’illesque et appellé du lieu, de Removille, de Lignéville et de Dommartin font apportent et rendent à vous honoré Seigneur, Messire Christophe de Salvan et Bouzey, du Ban de Vellay, et Conseiller d’Estat de son Altesse et honoré Dame Yolande de Jainville votre épouse, et Dame des dits lieux, de tous et quelconques droits, hauteurs, pouvoirs, authorité seigneuriales, maisons, hommes, femmes, cens rentes, revenus et redevances, manants sujets, résidents, demeurant, dépendants des dites seigneuries, tant au lieu, ban et finage du dit Bouzey que circonvoisine, les dites seigneurie dites du Lieu et Removille et Lignéville et du Ban de Vellay appartenant entièrement, sans part d’autruy à vous mes Seigneur et Dame, et la dite seigneurie de Dommartin vous appartenant pour la moitié contre messeigneurs, les Duc de Croy et de Haurel pour l ‘autre moitié et ce de la charge et office des mayeurs et pour un an entier et complet …..
Suivent les privilèges et droits des dits seigneurs :
- Ils sont hauts Justiciers, moyens et bas et seigneurs fonciers sur tout le ban et finage.
- Droit de banalité au dit Bouzey, sur tous les résidents, sujets et manants pour la moitié des grains du moulin de la Gravière, situé en la seigneurie du ban de Vellay et « ce souls peines d’amende et confiscation »
- Droit d’instituer et établir des mayeurs en chaque seigneurie, pour l’administration de la communauté. Les mayeurs ainsi créés ont pouvoir, puissance et autorité sous celles des seigneurs, de choisir chacun deux hommes parmi les sujets de leur charge et office, l’un pour lieutenant ou eschevin et l’autre pour Doyen ou sergent, lesquels réunis au Mayeur ont pour attribution de rendre la justice entière et complète, en chacune des seigneuries, comme de mettre en ban, tous les fruits champêtres, d’exercer et d’instituer les messiers et bangards à la garde des fruits, les gardes des forêts, gardes des tavernes enfin les porteurs de paulx et dixmes
- Enfin la police locale est sous la haute autorité du seigneur.
- « Toutes permissions de faire tenir et lever, dancer et jeux et la maîtrise des ballets, à tenir les dances au jour de fête annale dudit Bouzey, se donne par mes dits Seigneurs et Dames ou leurs officiers de leur part et en leurs noms. Tous cris de fête annale dudit Bouzey et les défenses et prohibitions des ports d’armes, querelles, noises et débats se font de la part et au nom de mes dits Seigneur et Dame de Bouzey, et par les Doyens sergents de leur Justice d’icelle, avec expresse et spéciale déclaration qu’ils sont Seigneurs et Dames, hauts justiciers, moyens et bas dudit lieu et les défenses et prohibition, sur et à peine de l’amende envers mes dits Seigneurs et Dame et à leur volonté.
- En cas de mort et décès d’aucun ou d’aucuns des dits Seigneurs, Dames de Bouzey et seigneurie du lieu, de Removille, Lignéville et Dommartin, les dances ??? et ne se fait aucun avis de feste, l’an du deuil au dit Bouzey, et les cloches de l’église du lieu seront sonnées trois jours et trois nuits consécutifs et l’une après l’autre par les sujets, ou de leur part et à leur frais »
- C’est aussi le seigneur, ou ses officiers municipaux qui ont pouvoir autorité de créer, instituer et établir des tuteurs et curateurs aux enfants orphelins, mineurs, pour la conservation de leurs biens. Tous les sujets ??? ou indiviser et non partager sont obligés et attenus à tous guets et gardes des châteaux du Seigneur et des prisonniers, le cas échéant. Ils sont tenus et obligés de suivre la bannière des dits Seigneurs et Dames, pour défense et attaque, exécution criminelle.
- Toutes maisons, bâtiments, résidences et demeurances, les hommes, les femmes et tous en général habitants le ban ou finage du dit Bouzey sont indifféremment sujets des quatre seigneurs, selon et comme les habitations sont assises et situées.
- « S’ensuivent les maisons et sujets d’icelles seigneurie du lieu appartenantes à mes dits Seigneurs et Dame, seuls et sans part d’autrui. Toutes lesquelles maisons de la dite seigneurie, les propriétaires d’icelles sont tenus et obligés de les entretenir sans les laisser ruiner et y faire bornage sur et à peine de confiscation d’icelles.
- Premier, celles qui sont de teneures en la rue de l’Église et du Seigneurage et affouage des bois appelés du Létomont et abornés pour les tailles et qui se doivent payer par chacun an à Pâques Charnel et là la saint Rémy, chef d’octobre sur et à peine du double montant et doublant toujours et tous les jours depuis chacun des dits termes échus jusqu’à l’entier paiement et solution d’icelle….
Pour ceux qui possèdent des biens appelés teneures ou des maisons, ou même des terres, prés, chenevières sont tenus de payer chaque année une redevance, sans pouvoir laisser aller les maisons en ruine, ni les vendre, ni aliéner aucune pièce d'héritage sous peine de confiscation.
- Casualité, toutes les amendes et confiscations, des justices instituée dans les Seigneuries précitées, reviennent de droit au seigneur. Amendes pour infraction au ban établi sur les récoltes, amendes pour délits soit dans les bois, soit pour des animaux trouvés et gagés sur le ban et finage par les bangards jurés
- Corvée : chaque teneur et chaseau (maison) étant taillable et corvéable à merci, soit aux dits seigneurs, du lieu de Lignéville. Douze corvées « scavoir six de charrue, six de bras, ou 9 gros pour chacun des dites crouées, lequel plaît le mieux à mes dits Seigneur et Dame, chacune aussi deux pains de chiens »
- Affouage : Les sujets et manants de Bouzey répartis entre les quatre Seigneuries dites du lieu, de Lignéville, de Removille et de Dommartin, ainsi que du Ban de Vellay, n’étaient pas soumis, tant s’en faut aux mêmes traitements. Tandis que ceux de la seigneurie de Lignéville devaient par an, 12 jours de corvée, d’autres, ceux de la Seigneurie du lieu, par exemple, n’en devaient qu’un à la fenaison et l’autre à la moisson. Quelques-uns dans la même Seigneurie sont taillables à merci, tandis que d’autres ne sont que ? taillables. Mais où la différence de traitement est le plus remarquable c’est en ce qui concerne les affouages. Les sujets de la Seigneurie du Lieu de Bouzey prennent leur affouage dans les bois de Communauté dit du "Sutaumont", lesquels comprennent "le Sutaumont", "le Pré Mourot", "le Haut de Vaux" et le bois "l’Epoche", et cela sans aucune redevance. Les autres sujets au nombre de 50 feux environ tirent le bois nécessaire à leur usage, tant pour le chauffage que pour la construction, des bois dits d’acensement ou du "Honfosse", moyennant un cens ou une redevance de « 6 bichets d’avoine, mesure ancienne de Châtenois, comble, bonne graine, féale, à dire de bonnes gens, encore 2 bonnes poules, deux deniers et de deux pains de chiens, au jour de la fête de saint Martin d’hiver, par chacun an et perpétuellement, sur et à peine du double sur chacun des défaillants, ou d’être boutés et jettés ? des bois »
Détail de tous les revenus seigneuriaux pour l’année 1634 :
1. Seigneurie du Lieu :
- 3 tenures imposées pour 8 fr. 6 gr.
- 14 maisons imposées pour 35 fr. 8 gr.
- Différentes pièces de terre et de pré 128 fr. 5 gr.
- Droits de banalité du moulin 160 fr.
- Casualité, amendes 5 fr. 1 gr.
- total 336 fr. 20 gr.
2. Seigneurie du Ban de Vellay :
1er : « la Seigneurie du ban de Vellay comprend le moulin banal de la Gravière, les terres et pré d’un coté de la rivière qui sétendent le long de cette rivière avec pierre brocailles, pierres de taille, chauffour, plus de la moitié des grosses dismes sur le dit ban et d’autres sur le Ban de Bouzey, depuis le gros poirier, dit le Houc??? Sauvage à la Remilier Fontaine jusqu’au ruisseau de rainvaux, pour longueur et ppour largeur le pré d’un côté tout le long de la rivière et les bornes de Houécourt, seul le Chapitre de Saint Étienne sur et partout ces dites lieux, sont admodiés pour 12 ans à Demange THOUVENIN d’Attigny pour chacun an » 600 fr.
- L’embannie est admodiée pour 62 fr.
- Amende pour prises et confiscation 62 fr.
Deux autres gagnages, l’un pour 10 resaux de blé et autant d’avoine, l’autre admodié pour 5 resaux de blé autant d’avoine, ce qui avec les dismes et autres cens donne en deniers clairs 936 fr. 9 gros
- en chapons 7 fr. ½ gros
- En poules 22 fr. 0
- En blé 15 resaux
- En avoine 15 resaux
- En œufs 3
Enfin 1 gâteau le jour des Rois et fait 1 imal de fine farine, à fournir par le meunier de la Gravière
3. Seigneurie de Lignéville
Cette Seigneurie compte
- dans la rue de Belle Croix 11 maisons
- Dans celle de Vaux (y compris 3 teneures) 5 maisons
- Dans celle de Perrière 8 maisons
- Puis des droits sur un taverne 1
- En tout 25 maisons
La somme totale perçue est de 89 fr. 1 bl.
4. Seigneurie de Dommartin
Dans les comptes de cette Seigneurie, figurent les redevances de 12 affouagistes des bois d’ascensement. Ce qui fait pour toute recette
- en deniers clairs 84 fr. 10 gros
- En blé 4 resaux
- En avoine 29 resaux
- En poules 24
5. Seigneurie de Dommartin
Ici figure la location de la rivière pour 12 fr. 8 gr. Sur une partie du ban et finage puis les redevances des affouagiste d’ascensement Ce qui donne pour toute recette
- en deniers clairs 175 fr. 8 gros
- En blé 17 resaux
- En avoine 75 resaux
- En poules 53
- En chapon 14
- En oison 4
En sus de ces revenus perçus chaque année sur les sujets de la localité, au profit de la famille seigneuriale, cette dernière jouissait de biens immenses, francs d’impôts et admodiés ou loués à différents particuliers, puis les 2/3 des bois communaux actuels, savoir:
- Les bois du Houfosse
- Du chenois
- L’epoche
- Bois de la Dame
- De la Maye
Environ 225 ha
Pour ce qui concerne l’étendue des terres labourables, on relève au rôle de 1789, les déclarations suivantes
1er Admodiateurs de Monseigneur le Comte de Bouzey
- François DURAND tenant un gagnage de 50 jours par chaque saison
- Nicolas PIERROT tenant un gagnage de 20 jours par chaque saison
- Joseph PIERROT tenant un gagnage de 25 jours par chaque saison
- Denis MARCHAL tenant un gagnage de 30 jours par chaque saison
- Denis MARCHAL tenant un gagnage de 43 jours par chaque saison
- Claude BARRET tenant un gagnage de 36 jours par chaque saison
Total 204 jours
La primatiale avait aussi à chaque saison 42 jours Ce qui ferait pour les Seigneurs en bois 22 ha En terres labourables, pour les 3 saisons 120 ha Joignez à cela les prés chenevières Emplacement du château et dépendances 80 ha Au total 425 ha
Puis les biens de la Primatiale environ 30 ha Ce qui donne pour terres franches de taille 455 ha Le territoire de Dombrot étant de 875 ha, il reste pour le reste des habitants 420 ha
Le Tiers État
C’était, dit Dom Calmet, un usage fort fréquent dans la Lorraine et le Barrois, vers le milieu du XIIIe siècle, d’affranchir les villes et les villages, et de les mettre en assises, c’est-à-dire de les soumettre à certaines lois et servitudes, fixées et déterminées, tandis qu’auparavant les populations étaient dans une entière et absolue dépendance du Seigneur. C’est donc vers cette époque probablement que les serfs de Bouzey reçurent une certaine part de liberté, moyennant certaines redevances annuelles au profit des Seigneurs, et de dismes grosses et menues au profit du Clergé. Il n’est pas possible de dire d’une manière certaine, comment dès l’origine les hauts et puissants Seigneurs traitèrent leurs serfs ou même leurs vassaux, à quelle époque fixe, les anciens habitants cessèrent d’être des choses pour devenir des hommes, à quelles conditions, ils obtinrent l’affranchissement, c’est-à-dire comment avec un peu de liberté, il purent jouir du droit de propriété sur les terres absolument seigneuriales jusqu’alors. Ce qui est certain, c’est que les serfs devinrent des tenanciers. Chaque maisonnette qui jusque là avait abrité une famille de serfs fut transformée en teneure, prenant le nom de son propriétaire : teneur Matis, teneure Barotte, teneure Tocquart …Une maison avec son usuaire, ou son chemin, une étendue de terrain spécifiée, voilà une teneure. Elle pouvait se transmettre par héritage de père en fils, mais avec la défense expresse d’en cultiver la moindre parcelle sans l’autorisation du Seigneur. Chaque tenancier était tenu en outre d’entretenir la maison avec soin, défense lui était faite de la laisser tomber en ruine sous peine de confiscation totale.
Des droits seigneuriaux étaient ? à deux époques de l’années sur chaque teneur à la diligence du mayeur seigneurial et variant entre 8 ou 10 francs, sois 2 poules ou une oie, des œufs. C’était toujours au tenancier primitif à répondre de la redevance, même après une aliénation totale consentie par le Seigneur. Autres les teneurs, d’autres maisons appelées Chasais ou chaseaux mot dérivé de case différent des premières en ce qu’elles ne comprenaient point de terres ou dépendances étaient soumises à la redevance annuelle. Elles étaient à un ou deux rhuns, c’est-à-dire à une ou deux portées de bois appelés pannes, reposant sur les murs ou supportés par des étages. D’après le compte de 1742, chaque chaseau ou maison, dépendant de la seigneurie de Lignéville est taxé de 7 francs barrois environ (maison Nicolas PASSETEMPS 7fr., maison MATHIOT 7 fr., maison DORGET 12 fr., peut être cette dernière se composait elle de deux rhuns. Dans le même compte, sous la dénomination de taille à volonté, voici encore un impôt d’un autre genre ; des poules estimées 16 sols, des chapons 20 sols et qui ne se fournissaient pas toujours en nature, l’argent en tenant lieu à la volonté du Seigneur. Plus loin tel propriétaire doit 5 francs barrois, tel autre 6 francs, 2 poules, celui ci 2 francs 5 deniers celui là 2 francs et une poule. Ces impositions semblent venir de plusieurs causes différentes, mais toutes sont si rigoureusement dures qu’à défaut de paiement, elles vont doublant par chaque jour de retard, jusqu’à confiscation s’il y a lieu. Toute succession abandonnée revient aussi de droit au seigneur, si d’autres créanciers ne viennent point la lui disputer ou la partager avec lui. Les habitants affranchis reçurent en commun une assez grande quantité de terrains, terres et prés, de qualité médiocre, connus sous le nom de pâtti communaux, répartis par lots entre les différents ménages et dont la communauté de Bouzey à jour jusqu’en 1808, époque où ils ont été abandonnés en toute propriété aux habitants et partagés par feux. Puis pou l’usage des foyers, ils obtinrent aussi probablement des forêts désignés sous le nom de forêts de la communauté de Bouzey et comprenant le Putaumont, le Pré Mourot, le Haut de Vaux et le Bois Loichan. Je dis probablement, car c’est là une question qui à différentes, époques a eu le privilège de soulever de vives contestations entre les habitants du Lieu. Dés 1634, une distinction entre les gens du lieu se trouve établie sous le rapport de l’affouage. Il est dit en effet que les gens de la rue de l’Église, partie de ceux de la Brovière et de la Poirière, sont du Seigneurage du Lieu et de l’affouage du Putaumont, tandis que les bans manants de la Seigneurie de Ligneville, Dommartin, Removille et Ban de Vellay sont de l’affouage du Houfosse dits bois d’ascensement ou seigneuriaux moyennant un cens ou une redevance consistant en 6 bichets d’avoine, 2 deniers, 2 poules et 2 pains de chiens, par chaque affouagiste. Les ascensés de 1634 sont au nombre de 51 y compris le mayeur à qui remise est faite de la redevance. Pourquoi cette différence entre gens d’une même communauté ? est à dire que ceux de la rue de l’Église et quelques uns des autres quartiers jouissaient de moins de franchises que leurs concitoyens ou bien d’après ce que j’ai entendu raconter à ce sujet, l’ascensement fut il dis le principe facultatif c’est ce qui explique pourquoi encore aujourd’hui il n’y a pas entre les deux sections affouagères de ligne de démarcation bien tranchée. L’usage seul sert de guide pour la confection des rôles. Vers 1714, les ascensés non contents du bois d’affouage à eux concédés dans les forêts seigneuriales, les plus belles et les plus étendues, prétendirent avoir part aux affouages des forêts de communauté ou du Sutaumont, au même titre que les gens du seigneurage du Lieu. Ils appuyaient leur dire sur un usage prétendu constant, la justice eut à se prononcer sur cette affaire qui fut portée par devant le tribunal du bailliage de Neufchâteau. Après bien des enquêtes, gain de cause fut donné aux affouagistes du Putaumont qui depuis cette époque ont joui seuls des bois dits communaux. Quant aux autres, après avoir payé l’ascensement jusqu’à la Révolution, ils ont continué depuis à jouir à titre gratuit des bois seigneuriaux. Les autres servitudes pour nos anciens étaient la corvée, variable suivant la seigneurie et même suivant la qualité de l’individu. Tel devait 12 jours de corvée dont 6 de charrue et 6 de bras, tel seulement 2 jours, sans compter les charrois, les guets et gardes du château . Corvée envers le seigneur, corvée envers le clergé, redevances de toutes nature, dismes telles sont les charges qui pesaient sur des malheureux dont la plus de la moitié n’avainet d’autre propriété que les pâquis communaux. Si encore, après la corvée accomplie, ils avaient eu la liberté du travail ! Mais non, le seigneur avait le privilège de mettre en ban toutes les récoltes, de lever le ban à son gré, enfin de commencer les travaux de la fenaison et de la moisson un jour avant ses sujets qui lui devaient cette première journée. En 1634, parmi les infractions à ce ban, on remarque entre autres amendes, celle de 60 sols infligée à une pauvre femme de Belmont qui a été trouvée « sciant son blé au lieu de Réobetot, ban de Bouzey avant la levée du ban ». S'ajoutaient à cela les côtes ou les tailles à verser dans les caisses de l’état et qui diffèrent essentiellement des autres impositions, et d’après l’assiette des cotes et d’après le mode de répartition. Les rolles des cotisables et non cotisables sont établis par 3 habitants du lieu, dits "assoyeurs", choisi en corps de communauté dans les 3 classes de citoyens, laboureurs, artisans ou manouvriers de 1er classe et artisans de 2e classe, puis remis en du collecteur, chargé de la perception. Celui de 1711, comprend la somme de cent livres en pied certain et une somme totale de 780 livres y compris les sols pour droits, quittances, port de mandement. Cette somme se répartit sur 59 cotisables et 5 autres cotisables seulement pour le "débit de ville". Cette expression, débit de ville, ne serait pas synonyme de "fontaine", comme "usuaire de ville" qui signifie chemin ou rue ? Les impositions vont en augmentant avec les années, car en 1744, l’état des cotes est ainsi libellé :
- « Rolle de tous les habitants qui composent la communauté de Dombrot ancien Bouzey, et qui sont contribuables pour l’année 1744, portant la somme de 100 livres en pied certain, celles de 1276 livres pour la subvention, celle de 604 livres pour les ponts et chaussées, maraichaussées et autres impositions, et 20 livres, tant pour droit de quittance, que copie de rolle, faisant en tout celle de 1800 livres, desquels la présente déclaration a été mise ez mains de François REDUIT, Dominique Remy DORGET et Nicolas CHAVOY, tous les trois assoyeurs choisis à la pluralitez des voix, tirés des 3 classes, haute, moyenne et basse en corps de communauté suivant l’ordonnance de sa majesté, pour en faire la répartition sur tous les contribuables, le fort aidant le faible après avoir pris et reçu leur serment de même que celuy du collecteur. »
Suivent les détails :
- 22 laboureurs, dont le plus imposé paie 88 livres 1 sol
- 50 artisans ou manouvriers pour le plus imposé 64 livres
- 2 garçons, 18 veuves ou filles, 2 nouveaux entrants, 6 nouveaux mariés.
En examinant les rolles d’imposition ou des cotes à une époque plus rapprochée de la Révolution, on trouve les chiffres de plus en plus élevés. Celui de 1787, par exemple porte une somme totale de 1050 livres, dont la répartition est faite comme il est dit précédemment. Sur le peu de propriété imposable, environ 440 hectares, ces impositions sont excessivement lourdes, en comparaison de ce qu'elle furent vers 1900 où la richesse publique était bien autrement développée. Les contributions foncières pour 895 hectares étaient de 2564 fr. et le montant des 4 contributions est de 3347 fr.
Justice locale avant la Révolution
Les sires de Bouzey qui ne portèrent le titre de comte qu’à dater de 1715, étaient dans l’étendue de leur terre, justicier haut, moyen et bas. Avant les ordonnances de Charles III, duc de Lorraine en 1580, c ‘étaient ou leurs représentants qui après avoir ouï sommairement les parties, décidaient sur la champ, jugeant sans appel, basant leurs décisions sur les coutumes du pays. Ne pouvant par eux mêmes, veiller à toutes choses et prendre connaissances des nombreux différents qui s’élevaient entre leurs sujets, les seigneurs, dans chaque terre ou seigneurie, se faisaient remplacer par des officiers pour juger en leur nom. À un moment de l’année, d’habitude vers le mois de décembre, ils se tenaient à la disposition des plaideurs, de là les termes de plaids annaux dont il est question jusqu’à la Révolution Française, mais qui depuis longtemps n’avait d’autre objet que la redditions des comptes de l’année et la nomination des officiers de petite police, comme bangards, gardes des forêts, gardes des débits de vin, pauliers, décimateurs. Dans la partie la plus ancienne de nos chroniques judiciaires, remontant à 1662, nous voyons partout figurer comme juge, le mayeur, c’est-à-dire, le maire seigneurial avec son lieutenant, ajoutez y le greffier pour le sergent et vous aurez tout le tribunal. Mais notons que le mayeur n’était pas toujours bien lettré, ni assuré du respect des ses justiciables par exemple Demange REGNAULT qui ne savait pas signer, et l’un de ses successeurs de qui un mécontent disait « Beau bougre de mayeur qui pour de l’argent rend sans jugement et sans argent les bêtes reprises » Il n’est pas rare de voir l’un ou l’autre des membres du tribunal passer à la barre pour répondre de délits semblables à ceux qu’ils sont chargés de réprimé. Ainsi en 1744, le mayeur NOIROT et le sergent GENIN se soumettent de 5 livres pour avoir « bu du vin dans une taverne, chez Quentin GENIN où l’on s’est battu »Un témoin à charge dépose que le mayeur, assoupi par les vapeurs de l’ivresse est tombé sous la table. Ce n’est guère que vers 1698, après le retour de Léopold, que le siège de juge est occupé non plus par le mayeur, mais par un juge-garde ou gradué, nommé par le seigneur et révocable à volonté. Son titre de gradué, lui suppose quelques connaissances professionnelles et aussi quelque indépendance. Le juge-garde est assisté par un procureur d’office. Les plaideurs avaient à leur choix et moyennant finance, des défenseurs venus, tantôt de Châtenois, tantôt de Bulgnéville. Un nommé ANDREUX de cette dernière localité figure souvent dans les procès en action civile. Chacun des avocats écrivait au registre du greffe ses moyens d’attaque ou de défense, les signait puis venait à la suite la réplique ornée de mots plus ou moins injurieux, plus ou moins bizarres, assaisonnée d’agage judiciaire en latin, la plupart du temps. Les affaires communales litigieuses, celles de communauté à gens privilégiés et réciproquement ne pouvaient être soumises qu’au tribunal du Bailliage de Vosges, d’abord puis plus tard de Neufchâteau, auquel devaient être soumises les décisions de la justice seigneuriale lorsqu’il y avait appel. Parmi les pièces de procédures, je n’ai remarqué qu’une cause capitale ; mais les insultes, calomnies, attaques, batailles, friponnerie, faux en écriture, dénégation de dettes, ou de signatures, vols étaient encore une pâture assez abondante pour nos gens de justice. En parcourant les archives judiciaires, on est étonné, non seulement du nombre de procès litigieux, de la mauvaise foi étalée parfois avec une sorte d’impudence, mais surtout des délits de toute nature, commis sur la propriété d’autrui, dans les bois communaux. Doit on après cela formuler un jugement plus favorable des mœurs de notre époque, ou bien est ce la rareté des tribunaux de police, et un certain discrédit tombé sur la chicane publique qui rendent aujourd’hui les petits procès moins fréquents. Pour donner une idée des mœurs de cette époque, rappelons ici un fait qui est loin d’être à l’avantage de nos ancêtres. D’une plainte du 7 juillet 1725, déposée au greffe, il résulte que Charles François GUILLEMIN, domicilié à Croué ou Corvé en Franche Comté, était venu acheter du blé chez divers particuliers à Dombrot, en tout sept voitures. Dix huit habitants, tant hommes que femmes, s’étant assemblés et ameutés au son du tambour, s’opposèrent à la sortie du grain, crevant les sacs, maltraitant les attelages et les conducteurs, leur jetant des cendres dans les yeux, brisant les voitures. Ils étaient tous armés « de pliants, de faulx, d’outils pointus et tranchants, exigeant du marchand, pour chacun un bichet de blé pour ne pas le tuer, suivant qu’ils le menaçaient »
Faits divers, mœurs avant la révolution
La localité a été éprouvée à diverses époques par des fléaux de tout genre : peste, famine, guerres exercèrent tour à tour leurs ravages sur cette malheureuse région. Vers 1630, la peste fait son apparition vers Pâques, pour ne cesser définitivement qu’en 1637, ayant enlevé plus du quart de la population. C’est à cette époque aussi que nos anciens eurent le plus à souffrir des malheurs de la guerre. Après la destruction des places fortes environnantes, Montfort, Châtenois, Lamothe par les troupes françaises et suédoises, Bouzey fut ravagé et son château fort furent détruits par mesure de représailles contre Christophe de Bouzey dont il a été parlé, aussi bon vassal que patriote ardent. Il fut le premier dit on à prendre les armes, leva à ses frais 3 compagnies de chaune 500 hommes. Après la prise de Lamothe, l’ennemi se répandit dans notre région, rasa le château après l’avoir abandonné au pillage des soldats. La tradition locale concorde pour ce fait avec l’histoire. On dit que les troupes venues de Belmont se répandirent d’abord dans le quartier de la Belle Croix qu’ils dévastèrent puis plaçant leur artillerie dans le Battant-Chânois ou Battain-Chanois, battirent en brêches les épaisses murailles du manoir. Des traces de projectiles à la base de la tour en partie conservée sont encore là pour l’attester. Chaque paroisse ou communauté dut envoyer alors des hommes pour travailler, tant à la destruction de Lamothe qu’aux fortifications de Nancy. Deux habitants de Bouzey, désignés pour ce travail élevèrent des prétentions exorbitantes demandant pour leur rémunération 30 sols par jour, alors que la journée d’un ouvrier se payait de 15 à 18 sols
- Il est question aussi vers 1660 d’une grande émigration des habitants du Lieu, dont la plupart transportaient leur domicile dans les villages environnants. À quoi attribuer ce fait ? Est ce aux charges nombreuses qui pesaient sur cette population ? Aux traitements arbitraires auxquels ils étaient exposés ? Il est à remarquer que vers 1700 un courant contraire se produisit, quantité de famille du voisinage cherchèrent à pénétrer à Bouzey avec l’intention de s’y fixer. À ce propos, il est bon de faire mention d’un « contract » intervenu entre le curé, le maire et les habitants du lieu à la date du 1er avril 1710. ils sont convenus que tout étranger et difforain qui viendra s’établir dans la communauté versera 10 fr. lorrains pour être applicables « à notre église, pour ayder à payer et subvenir aux ornements ». Il présentera aussi un certificat de bonne vie et mœurs, délivré par le curé et la gent de justice ». Du reste les frais d’église étaient supportés par tous les habitants ainsi que les frais de fontaine. La plupart des baux de location renferment cette clause « le fermier est franc de toutes choses qui se pourraient demander au dit lieu, hormis les frais d’église et de fontaine »
- 1710 : À cette époque de 1710, les habitants de Bouzey sont traduits en justice pour de graves dégradations dans les bois du Houfosse. Ils exposent pour leur défense que le 20 janvier 1704, Monsieur de Bouzey les autorisa à vendre en Houfosse, telle quantité de boois de chauffage qui serait jugée à propos entre eux et lui moyennant qu’ils lui rendraient compte du quart du prix, mais qu’ils laisseraient les vieilles dits vieilles écorces et seize baliveaux par arpents
- 1720 : Les oies trop nombreuses, gâtant les pâtis et les prés, causèrent dit on une grande mortalité sur les bestiaux. Par arrêt de la police locale, il fut défendu à chaque particulier de nourrir plus de 12 oies outre les oisons, et de le garder dans les versaines, sous peine d’une amande de 5 fr. barrois.
- 1724 les délits et les dégradations dans les forêts dites de communauté étaient chose criante. C’était par voitures que l’on enlevait, de son chef non seulement du bois de chauffage, mais les gros arbres, malgré l’activité des gardes locaux. Les affouages avaient été mis en coupes réglées par une ordonnance du duc Léopold en 1707. Un édit du 31 janvier *1724 vint achever de régulariser l’exploitation forestière. En conséquence eurent lieu la visite et la reconnaissance des forêts dites communales et qui composent la section actuelle du Putaumont.
On trouva un endroit au Haut de Vaux qui n’avait jamais été exploité et un autre coupé seulement par jardinage. À dater de cette époque les affouagistes devinrent collectivement responsable des délits commis dans leurs coupes affouagères
- 1728 : Une contestation s’éleva en 1728 entre le Marquis de Bassompierre habitant Saint Menge et les affouagistes du Houfosse au sujet de la possession de 120 arpents de bois au lieu dit le Houfosse. Dès cette même année, par décision du tribunal de Neufchâteau, une enquête eut lieu. On appela sur les lieux, un certain nombre d’anciens domestiques, gens de service des pays voisins pour déposer au sujet de la jouissance des bois litigieux. Nos anciens gagnèrent leur procès mais supportèrent une partie des dépenses, car en 1734, ils se virent obligés de vendre leurs affouages pour solder les 600 livres du procès gagné par eux contre le Marquis, lequel dut verser pour sa part contributive 1200 livres barrois. Ce dernier se pourvut par opposition à l’arrêt de la cour.
- 1737 : C’est en 1737 que le tribunal de Mirecourt fut saisi de cette affaire. Les enquêtes se renouvelèrent en 1737 en présence du Maréchal de Lignéville, et du Sieur GAUDEL, commissaire délégué par la cour de Lorraine. Enfin nos gens eurent encore une fois gain de cause quoique ceux du Marquis de Bassompierre eussent prétendu que les témoins favorables à la communauté avait trouvé la raison de leurs dépositions dans « des coups à boire ». Le ruisseau de la Vernoux, affluent du Vair, nous fut donné comme limite séparative aux bois de Bassompierre.
- 1740 : Le Grand Doyen de la Primatiale de Nancy remontre « qu’il appartient à son chapitre sur le ban de Dombrot, un bois appelé Demange-Bois où l’on a fait de grands dégâts » Le Demange Bois, contigu d’un coté au bois de La Neuveville appartenait au dit chapitre comme l’ayant acquis des Bénédictins de Saint Martin, avec toutes les dépendances de la ferme ayant appartenu à nos anciens ?. les dégats signalés, et peut être d’autrees causes amenèrent le défrichement de ce bois vers 1740
- 1756 : Cette année 1756 fut marquée par une fondation bien précieuse, dont la génération actuelle continue à tirer profit. Ce fut en effet le 19 mars de la dite année que Messire Jean Claude de Bouzey, voulant exécuter l’obligation qu’il s’était imposé depuis longtemps disait il, établit des écoles gratuites et un Bureau de charité à dombrot, ancien Bouzey, dont il était seigneur usufruitier seulement depuis qu’il avait cédé ses droits de Seigneur propriétaire à sa nièce Anne Dorothée de Bouzey, Comtesse de Bouzey, épouse d’Alexandre d’Adhémar, Comte de Marcanne. Nous donnerons des détails au sujet de cette fondation, lorsque nous aurons à parler des écoles. Ce n’est qu ‘en 1774 que fut donné le règlement de la dite fondation.
- 1780 : Reconstruction de l’église. En suite d’une expertise faite de l’ancienne église de Dombrot, par M. CARON, architecte de Neufchâteau, l’ordonnance de reconstruction de la dite église fut rendue le 30 mars 1778. Ce n’est qu’en 1780 que les travaux furent en état de réception. Le devis comporte une dépense de 17880 l. 2 s. 7 d. dont
1. au compte du Chapitre des Dames Chanoinesses de Remiremont, comme décimatrice pour les 2/3 5884 l. 4s. 5d. 2. Au compte de la communauté La tour La nef La sacristie Le cimetière 4989 l. 17 s. 8 d. 4169 l. 10 s. 8 d. 563 l. 9 s. 8 d. 222 l. 7 s. 8 d. 3.au compte du Curé, comme décimateur au tier et pour le chœur 2050 l. 12 s. 6 d. A cette époque d’après les états fournis par M. le Curé CHAROTTE, la population se composait ainsi 1. adultes de la paroisse 254 2. enfants de la paroisse 119 total 373 habitants ce chiffre ne concorde nullement avec celui qui est donné dans une délibération de 1793, où il est dit que la population de Dombrot ci-devant Bouzey est d’environ 500 habitants.
- 1790 : Abolition des droits féodaux, déjà en cette année, les droits féodaux et les dîmes avaient été abolis au grand contentement des anciens roturiers et les privilégiés avaient eu à supporter comme les autres le poids des impôts qui pour l’année 1791 montèrent à 4014 l. 6s. 9 d.
Nos ascensés eurent leur bois franc, puis il fut établi, sinon par ordonnance, du moins par l’usage que les nouveaux bâtiments des rues de Belle Croix et de la Serrière partageraient avec les autres dans les affouages dit du Houfosse, c’est ce qui explique pourquoi l’on bâtit de préférence dans ces quartiers où l’affouage est de grande valeur.
- 1790 : Revenus ecclésiastiques : Dès le 12 mai 1790, Pierre CHAROTTE, curé et receveur de la fabrique de l'église avait fait en vertu de l’ordonnance de la Chambre des Comptes du 12 février précédent, la déclaration des revenus et charges de la cure et de l’église, dont voici les termes :
- -« 1. J’ai une ferme admodiée, du rapport de dix réseaux de blé et dix d’avoine, mesure de Nancy (c’était le "bouvrot").
- - 2. Je jouis et j’exploite le tiers de la grosse et menue disme de Dombrot avec quatre fauchées de pré le tout estimé 700 livres.Toute la disme se paye à l’onzième. Les deux autres tiers appartenant à l’insigne Chapitre de Remiremont avec huit fauchées de pré et seize jours de terre laissées par adjudication sur les lieux pour 1460 livres, le surplus qu’il possède de plus que moi estimé par les fermiers à trois paires.
- - 3. Je jouis d’un enclos attenant à la maison de cure contenant environ trois jours, y compris le potager, la chambre à four et le bûcher que je n’estime pas, parce qu’il n’est pas dit qu’on l’estimera.
- - 4. J’acquitte environ 115 messes de fondations, dont douze rétribuées à 30 sols, le grand nombre 20 sols et d’autres au dessous, estimées à cent quinze livres de Lorraine.
- Charges du bénéfice
- - 1. Je dois rendre à Châtenois, tous les ans, trois réseaux de blé, moins 1 demi imal, pour sauce garde et ce pour le domaine estimé année courant à 16 livres le résal cy 47 livres
- - 2. Je paye tous les ans pour don gratuit 40 livres
- - 3. Je suis chargé de la bâtisse du chœur de l’église, de son entretien, de celui de la maison de cure et du jardin, de plus de la fourniture de toutes les bêtes mâles pour 1 tiers
- - 4. Les prés de la cure sont chargés de 5 livres
- Déclaration du receveur de la fabrique
- - 1. Un gagnage du rapport de 65 livres de Lorraine, dont seize appartenant à la fabrique, le surplus et pour l’acquit de messes cy 16 l.
- - 2. Je laisse tous les ans par adjudication le haut poil de 2 fauchées de pré dit le pré des trépassé, pour le prix année commune de 28 livres, le tout pour l’acquit de messes, le fabricien n’y perçoit rien que le cinquième de la somme
- - 3. Je perçois 5 livres, deux sols, 6 deniers pour une fondation de douze messes de Saint-Sacrement faites par feu Jacques PASSETEMPS, dont les héritiers possèdent les héritages.
- L’usage au lieu-dit Dombrot est que les paroissiens sont obligés de fournir les livres, ornements, vases sacrés, cire, huile et autres choses nécessaires au service divin, son revenu n’y suffirait point si les paroissiens et autres personnes pieuses n’y subvenaient.
Notes et références
Voir aussi
Liens externes
Bibliographie
- Monographie de l'abbé Petitjean (curé de La Neuveville-sous-Châtenois et Dombrot-sur-Vair, avant 1914), publiée dans le bulletin paroissial du village.
- Monographie rédigée en 1889, par l'instituteur local, Lefèvre.
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