- Bousbots
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Battant (Besançon)
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Pont Battant sur le Doubs et église de la MadeleineAdministration Pays France Région Franche-Comté Canton Besançon-Ouest Ville Besançon Histoire Étapes d'urbanisation XIIe siècle Lieux intéressants Église de la Madeleine Sociologie Population 4 188 hab. (année inc.) Fonctions urbaines Résidences Transport Bus 3 - 5 - 31 - 32 Géographie Altitude 247-278 m Cours d'eau Doubs Battant est un des plus vieux quartiers de Besançon (secteur sauvegardé depuis 1964) situé sur la rive droite du Doubs au nord de la Boucle dans lequel s'est d'abord développé la ville. Ses habitants sont appelés les Bousbots ; ce gentilé fait référence à la résistance que les vignerons du quartier avaient opposée à la tentative de prise de la ville par les Huguenots de Montbéliard dans la nuit du 20 au 21 juin 1575 (bous : pousse ; bots : crapauds ; les protestants avaient en effet, lors de cet affront, planté des crapauds sur des pieux pour effrayer l'adversaire).
Sommaire
Étymologie
Les chartes nommaient autrefois le petit ruisseau de la Mouillère fons batenti (rivière du battoir) car l'eau de ruisseau actionnait un battant à fouler le drap, qui donna son nom à une rue proche puis à tout le quartier[1].
Historique
Pendant longtemps, le seul accès au site originel de Besançon (une boucle de la rivière Doubs) se faisait par le pont romain de Battant. C'est donc assez naturellement que s'est développé sur l'autre rive un faubourg, celui de Battant, dont l'existence est attestée depuis les temps gallo-romains. Ce faubourg, constitué lui-même des trois quartiers d’Arènes, Charmont et Battant est ceint par un ensemble de remparts durant le XIIe siècle. Il était peuplé à l'origine par des vignerons, des tanneurs, des ouvriers surtout horlogers et des lavandières, dont les barques étaient amarrées au pied de la tour de la Pelote. La culture de la vigne reste la principale activité du quartier jusqu'à la fin du XIXe siècle[2].
Battant n’est plus au XIXe siècle qu’un « quartier » engeôlé dans les murailles de la ville où s’entassent les basses classes de la ville. Si le reste de la ville s’est modernisé du XVIIIe au XXe siècles, les Bousbots, populaires et populeux ont continué à s’entasser dans ces ruelles étroites et ces logements exigus et insalubres pour atteindre la population de 6.000 personnes en 1980 et un taux de chômage record. Longtemps seul quartier populaire de la ville, il a cependant le mérite d’avoir réussi une parfaite intégration de sa population, avec un grand cosmopolitisme.
A l’aube du XXIe siècle, la réhabilitation du logis se faisait douloureusement nécessaire : elle eut lieu à partir du début des années 1980. L’aspect des rues a été conservé grâce à la méthode du curetage : on garde la façade en pierre et on abat entièrement l’immeuble derrière pour le reconstruire. L’esprit du quartier a également été conservée car on s’est efforcé, autant que possible de reloger les familles des immeubles rénovés dans le même quartier et en classant les immeubles en HLM pour ne pas augmenter les loyers. La population est cependant descendue à 3.500 personnes, mais avec un confort de logement bien plus acceptable.[3]
Aujourd'hui, Battant a gardé un aspect très « populaire » et groupe des populations diverses, du point de vue de leurs origines sociales ou ethniques comme de leur âge. C'est l'un des quartiers les plus animés de la ville, du fait de ses nombreux petits commerces, de sa vie nocturne ou de son marché.
Son histoire et sa dynamique permettent de comparer le quartier Battant à celui de Barbès à Paris.
Géographie
Le quartier est situé sur la rive droite du Doubs, entre la Boucle, centre historique de Besançon, et les quartiers de Canot, la Butte, la Viotte et la Mouillère.
Monuments
Le quartier possède un riche patrimoine, ce qui lui a valu dès 1964 de faire l'objet d'un secteur sauvegardé d'une superficie de 31 hectares.
- Pont Battant
- Vestiges des arènes romaines
- Tour de la Pelote et Tour de Montmart
- Remparts construits par Vauban
- Maison à pans de bois (dite aussi de la Cordonnerie Morro), demeure du XVe siècle réputée la plus vieille de Besançon
- Fort Griffon, construit en 1595 par l'architecte Jean Griffoni, et modifié par Vauban
- Hôtel de Champagney et sa cour intérieure, au 37 rue Battant, construit pour Jacques Bonvalot, seigneur de Champagney et beau-père du chancelier de Charles Quint, Nicolas Perrenot de Granvelle
- Église Sainte-Madeleine
- Fontaine Bacchus, érigée par la municipalité en 1457. La statue de Bacchus l'ornant, œuvre du sculpteur Lullier, est un ajout de 1579.
- Hôtel de Jouffroy (XVIe siècle), rue du Grand Charmont, demeure des ancêtres du marquis de Jouffroy d'Abbans, inventeur de la navigation à vapeur
- Synagogue de Besançon de style mauresque (1860)
- Anciens Bains-Douches de style Art déco (1911)
- Ancienne maison vignerone (XVe ‑ XVIIe siècle) au 99 rue Battant
Commerces et services
- Une grande particularitée du quartier : le nombre de magasins spécialisés dans les instruments de musique, une dizaine environ
- Plusieurs bars, brasseries, restaurants et fast-food
- Un bar-chicha
- Une boucherie halal
- 2 magasins de jeux vidéos
- Un magasin de vente de chichas
- 3 services pour l'informatique
- Un bureau de La Poste
- 2 bureaux de tabac
- Une cordonnerie
- l'IUFM de Besançon, installé à Fort Griffon
Parcs
- Promenade des Glacis
- Clos Barbisier
- Square Bouchot
Enseignement
- École maternelle publique Champrond
- École primaire publique Arènes
- Lycée professionnel Condé
Équipements sportifs et culturels
Personnalités liées au quartier
- Barbizier : figure légendaire des vignerons bisontins de Battant qui fut banni pour 6 ans en 1537.
- Pierre-Joseph Proudhon : le penseur anarchiste français est né rue du Petit Battant en 1809 (sa maison existe toujours).
- Le chanteur Guillaume Aldebert
- Bacchus : dieu du vin et de l'ivresse ; une place et une fontaine du quartier portent son nom. (Place Bacchus)
Transports
C'est la compagnie de bus Ginko qui gère le transport de Besançon. Les lignes 3, 5, 31 et 32 desservent le quartier.
Notes et références
- ↑ Toillon 2003, p. 97.
- ↑ Toillon 2003, p. 99.
- ↑ Jean Defrasne, Battant : Au pays des Bousbots, Cabédita, coll. « Archives vivantes », Yens-sur-Morge, 1999, 136 p. (ISBN 2-88295-264-3)
Bibliographie
- Jean Defrasne, Battant : Au pays des Bousbots, Cabédita, coll. « Archives vivantes », Yens-sur-Morge, 1999, 136 p. (ISBN 2-88295-264-3)
- Eveline Toillon, Besançon insolite et secret, Alan Sutton, coll. « Passé simple », Joué-lès-Tours, 2003, 127 p. (ISBN 2-84253-914-1)
- Association Patrimoine de Sainte-Madeleine et Daniel Weber (dir.), La Madeleine et les Bousbots : La vie d'une paroisse bisontine de 1800 à 2000, Néo, Besançon, 2006, 341 p. (ISBN 2-914741-39-1)
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