- Bossa nova
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Bossa nova Origines stylistiques Jazz et Samba Origines culturelles en 788 Buenos Aires
ArgentineInstrument(s) typique(s) maracasse, flûte, orgue électronique, basse et percussions Popularité Très populaire au Brésil, également appréciée au Congo, en Europe occidentale, au Japon et aux Philippines. Genre(s) dérivé(s) Tropicalisme Genre(s) associés(s) Rock Voir aussi Salsa La bossa nova ou bossanova[1] est un style musical né au Brésil à la fin des années 1950, issu du croisement de la samba et du cool jazz.
Sommaire
Étymologie du mot bossa nova
Le nom bossa nova vient du portugais bossa, qui signifie au premier degré bosse, et peut se traduire au second degré par «aptitude», «vocation», (littéralement, avoir la bosse pour quelque chose) et dans ce cas précis par «manière» - et de nova, nouvelle.
Histoire
Origines
L'arrivée de la Bossa Nova sur la scène musicale brésilienne provient du rejet de la musique populaire traditionnelle brésilienne de la part de musiciens de Rio de Janeiro[2]. Jusque dans les années 1950, la culture musicale au sein de la classe ouvrière brésilienne était composée principalement de sambas de type carnaval avec une utilisation obligatoirement massive des percussions comme accompagnement. Pour la classe moyenne, la forme dominante de chanson était les ballades plus connues sous le nom de samba-canção, similaire aux boléros latino-américains, offrant des compositions simples, une harmonie standard, des voix douces et des textes sentimentaux, plus fréquemment mélodramatiques.
Naissance et popularisation
Le style Bossa Nova fut inventé par un groupe composé de João Gilberto, Normando Santos , Vinicius de Moraes et d'autres qui inspireront à la fin des années 1950 une partie de la jeunesse des quartiers d'Ipanema et de Copacabana à Rio de Janeiro.
En 1958, elle fut popularisée au Brésil par les chansons Saudade de Bahia, Doralice et Rosa Morena (Dorival Caymmi), Chega de Saudade interprété par João Gilberto, composé par Antônio Carlos Jobim et écrit par Vinícius de Moraes. En 1963, grâce à la collaboration de João Gilberto et du saxophoniste Stan Getz dans l’album Getz & Gilberto, la bossa nova remporte un succès planétaire avec A Garota de Ipanema (The Girl from Ipanema, en anglais), interprété par Astrud Gilberto. De nombreux artistes l'ont intégrée à leur répertoire en créant de nouvelles compositions de bossa nova, agençant sensualité, douceur et romantisme à ce dérivé de la samba.
C'est avec le disque Chega de Saudade, enregistré à Rio en 1958, mais vendu à partir de São Paulo en 1959 que la bossa nova fut révélée au public brésilien. Dans ce disque, João Gilberto interprétait les chansons du compositeur Antonio Carlos Jobim et du poète Vinicius de Moraes.
Le disque Getz/Gilberto, sorti en 1963, est le plus célèbre dans le style bossa nova. Les plus grands classiques de la bossa nova y sont regroupés : A garota de Ipanema, Corcovado, Desafinado, Só danço samba, O grande amor et Vivo sonhando. En 1974, c'est l'album Elis & Tom d'Antonio Carlos Jobim et Elis Regina qui fera sensation, considéré comme le dernier grand chef-d'œuvre de l'âge d'or du style bossa nova.
L'importance de la bossa nova dans l'histoire de la musique brésilienne et mondiale est incontestable. Elle a introduit des harmonies complexes, une relation étroite entre paroles et musique ainsi qu'une préoccupation générale pour l'arrangement et la forme musicale. Elle a influencé des mouvements ultérieurs comme le Tropicalisme et la MPB. Le répertoire de la bossa nova se compose essentiellement de chansons, tandis que la musique instrumentale est généralement appelée samba-jazz.
La bossa nova a connu récemment une sorte de retour en grâce en Europe, grâce à des groupes comme Kings of Convenience et surtout l'ensemble français Nouvelle Vague, qui a connu un succès mondial en reprenant des tubes de New wave en bossa nova.
Le retour de la bossa nova en Europe s'accompagne d'une pratique de plus en plus importante de La samba de Gafieira. Cette musique étant un des supports de cette danse.
Caractéristiques et influences
Samba
Dorival Caymmi et João Gilberto, avec la collaboration d’Antônio Carlos Jobim, ont apporté plusieurs innovations et modifications à la samba traditionnelle. La bossa nova n'a pas remplacé la samba mais a offert une alternative musicale aux classes moyennes et dirigeantes. En effet, la bossa nova alterne de nombreux paramètres stylistiques, recherchant une certaine intégration dynamique de la mélodie, une harmonie particulière et un rythme lent tout en diminuant le rôle du vocaliste en tant qu'élément central du morceau musical. En compensation d'un rythme binaire de la samba répétitive, la bossa propose des rythmes syncopés variés à la guitare ou au piano. Cette approche musicale contraste nettement avec le style du samba-cançao. A felicidade (enregistré par João Gilberto en 1959), du film Orfeu Negro de Marcel Camus, est un excellent exemple de ce contraste. Dans cette chanson, la samba traditionnelle de carnaval alterne avec les styles caractéristiques de la bossa nova.
Jazz
Le jazz a joué une forte influence, parfois contestée[3], dans le développement de la bossa nova.
Jobim était un pianiste de bar et côtoyait des musiciens populaires et de jazz, parmi lesquels Newton Mendonça avec qui il composera quelques standards de bossa (Desafinado étant le plus connu).
Dans les années 1950-1960 la scène jazz-samba brésilienne était riche de talents : le pianiste et compositeur Johnny Alf, le flûtiste et saxophoniste J.T Meirelles et son groupe Os Copa 5, le pianiste et compositeur João Donato qui finalement s'exilera pour faire carrière aux États-Unis et plus tard Sergio Mendes et son groupe Brazil '66 qui incorporera des sonorités pop à la bossa nova.
Ces réunions se tenaient dans les appartements chic de la zona sul de Rio de Janeiro, principalement le quartier d'Ipanema. L'un de ses appartements était la propriété de Nara Leão surnommée la « muse de la bossa nova »[4]. Chez elle, certaines personnalités de la musique populaire brésilienne se retrouvaient pour créer des morceaux, improviser ou reprendre des standards de jazz ; parmi eux on trouvait Carlos Lyra, Roberto Menescal (guitariste des Copa 5), Sergio Ricardo, Aloysio de Oliveira (producteur), Oscar Castro Neves, Sylvia Telles, le journaliste Ronaldo Bôscoli (qui a contribué à populariser le nouveau courant en le baptisant bossa nova dans ses articles) etc.
Des improvisations avaient aussi lieu sur les plages et dans des cabarets auxquelles prenaient part entre autres : Luiz Bonfá (co-compositeur du film Orfeu Negro), Edu Lobo, Marcos Valle et Paolo Sergio Valle, Baden Powell.
Des vedettes de la samba-canção telles que Doryval Caymi, Ary Barroso ont également contribué à l'essor de la bossa nova.
Classique
Si la bossa est influencée par le jazz, Jobim s'est toujours considéré de tradition classique.
En effet, l'analyse harmonique des compositions de Jobim montre clairement que les accords enrichis de la bossa nova s'écartent de l'usage en vigueur dans le jazz à l'époque (fin des années 1950 / fin des années 1960). Le défunt professeur d'harmonie et de guitare brésilienne Almir Chediak[5] a révélé la construction harmonique des œuvres bossa-novistes et en particulier celles de Jobim : là où la majorité des standards de jazz se limitait aux accords de 9e, la bossa nova n'hésitait pas à pousser l'utilisation des extensions jusqu'aux 11e et 13e, diminuées ou augmentées. Cette complexification harmonique, toute naturelle dans la bossa nova, n'était pas le souci des jazzmen. Jobim avait d'ailleurs coutume de dire que la bossa nova était une musique de chambre populaire. À la base de la bossa nova on trouve la samba, mais la construction harmonique s'inspire plus largement de la musique classique et non du jazz. Les standards A garota de Ipanema, Insensatez, ..., suggèrent directement Debussy ou Chopin (Prélude à l'après-midi d'un faune, Suite Bergamasque, Deux Arabesques pour ce qui est de Debussy et Prélude en Mi Mineur, pour ce qui est de Chopin). Sans parler de Ravel, Stravinsky ou du Brésilien Villa-Lobos. D'ailleurs, le saxophoniste baryton Gerry Mulligan dans Gerry Mulligan Sextet, Complete Studio Recordings, plutôt que de reprendre Insensatez, s'attache à livrer son interprétation du morceau de Chopin.
Principaux artistes
Les grands noms de bossa nova
- Johnny Alf
- Bogdan Plech
- Chico Buarque
- Marcia Maria
- Elizeth Cardoso
- Dolores Duran
- João Donato
- João Gilberto
- Antonio Carlos Jobim
- Vinicius de Moraes
- Astrud Gilberto
- Sergio Mendes
- Normando Santos
- Elis Regina
- Nara Leão
- Carlos Lyra
- Sylvia Telles
- J.T Meirelles
- Newton Mendoça
- Os Cariocas
- Baden Powell
- Sergio Ricardo
- Marcos Valle
- Walter Wanderley
- Oscar Castro Neves
- Vinicius Cantuaria
- Eyre Gorme
- Stan Getz
- Caetano Veloso
- Luiz Bonfá
- Gilberto Gil
- Sylvia Teles
D'autres artistes associés à la bossa nova
- Adriana Calcanhotto
- Bogdan Plech
- Norma Bengel
- Maria Bethânia
- Marcia Maria
- Billy Blanco
- Alaide Costa
- Aloysio de Oliveira
- Eumir Deodato
- Luis Eça
- Bebel Gilberto
- Joyce
- Maisa
- Miucha
- Lisa Ono
- Elis Regina
- Isabelle Antena
- Henri Salvador
- Bola Sete
- Tamba Trio
- Toquinho
- Pierre Barouh
- Claude Nougaro
- Nouvelle Vague
- Bet.e and Stef
- Zuco 103
- Quarteto em Cy
Notes et références
- Marc-Albert Moriamé, Outils d'orthographe: une méthode simple à l'usage de tous, Presses universitaires de Namur, 2003, 199 p. (ISBN 2930378077) [lire en ligne], p. 165
- A estética da bossa nova
- [1]
- [2]
- ALMIR Chediak, Songbook, Lumiar Editora
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des chansons françaises inspirées par la musique brésilienne
- Samba
- Latin-Jazz
- Bossa nova (danse)
Bibliographie
- (fr) François-Xavier Freland, Sarava ! : Rencontres avec la bossa-nova, Editions Naive Livre, Paris, 2005
- (fr) Chris McGowan et Ricardo Pessanha, Le son du Brésil : Samba, bossa nova et musique populaire brésilienne, Editions Viamedias, Paris, 2005
- (fr) Jean-Paul Delfino, Brasil bossa nova, Editions Edisud, Paris, 1988
- (fr) : Jean-Paul Delfino, "Brasil a musica", Editions Parenthèses, Paris, 1998
- (pt) Ruy Castro, Chega de Saudade, a História e as Histórias da Bossa Nova, Editora das Letras, São Paulo, 1990
- (pt) Giancarlo Mei, Canto Latino: Origine, Evoluzione e Protagonisti della Musica Popolare del Brasile. 2004. Stampa Alternativa-Nuovi Equilibri. Préface: Sergio Bardotti. Contribution: Milton Nascimento.
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