- Born to kill
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Full Metal Jacket
Full Metal Jacket Titre original Full Metal Jacket Réalisation Stanley Kubrick Acteurs principaux Matthew Modine
Adam Baldwin
Vincent D'Onofrio
R. Lee Ermey
Ngoc LeScénario Stanley Kubrick
Michael Herr
Gustav HasfordMusique Vivian Kubrick Photographie Douglas Milsome Montage Martin Hunter Production Stanley Kubrick
Jan HarlanBudget 30 millions de dollars Durée 112 min (1h52). Sortie 26 Juin 1987 Full Metal Jacket est un film de guerre britanno-américain produit et réalisé par Stanley Kubrick, sorti en 1987.
Le film est basé sur le roman The Short Timers de Gustav Hasford et sur les mémoires de guerre de Michael Herr, Dispatches. Son titre fait référence à un type de munitions en usage dans l'armée américaine. Il met en scène de jeunes soldats de l'US Marines Corps à la fin des années 1960, et est composé de deux parties distinctes : dans la première, on assiste à leur entraînement, et dans la seconde, on les voit pris dans les combats urbains de l'offensive du Tết, lors de la guerre du Vietnam. Chacune des deux parties constitue un récit particulier aboutissant, dans les deux cas, à un dénouement dramatique.
Sommaire
Synopsis
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Centré sur le personnage de J.T. Davis, surnommé Joker (« Guignol » dans la version française), jeune engagé dans les Marines durant la guerre du Viêt Nam, le film commence par des images d'un camp d'entraînement en Caroline du Sud, à la fin des années 1960. Le sergent Hartman, du corps des marines, prend en main avec brutalité un groupe de nouvelles recrues.
Pratiquant une méthode d'entraînement basée sur l'injure et l'humiliation, Hartman concentre son attention sur le soldat Leonard Lawrence, assez enrobé, qu'il surnomme Gomer Pyle (« Grosse Baleine » dans la VF) et l'accable tout particulièrement. La malheureuse recrue est en effet lente, peine aux exercices physiques et fait montre d'une personnalité très limitée (il confond parfois la droite et la gauche, a du mal à faire son lit seul, lacer ses rangers etc.). Le personnage principal, Davis, le prend sous son aile et l'aide à faire face à ses difficultés, mais Lawrence ne peut arriver au niveau requis, ce qui, à cause des méthodes d'Hartman, fait de lui la bête noire de la chambrée et il reçoit alors une sévère correction de la part de ses camarades. Il décide finalement de devenir un soldat particulièrement discipliné pour mieux se venger. Il obtiendra son brevet militaire et achèvera de façon tragique son entraînement en abattant Hartman puis en se suicidant.
L'action du film se déplace ensuite au Vietnam, où Davis a choisi d'être affecté à une unité de journalistes militaires du magazine Stars and Stripes. Se heurtant à ses supérieurs sur le terrain de l'intégrité journalistique, il est finalement envoyé en reportage sur le champ de bataille, que l'offensive du Tết a considérablement bouleversé. Il y retrouve l'un des ses anciens camarades de chambrée, surnommé « Cowboy », aux côtés duquel il est engagé de manière directe dans les combats. Perdant plusieurs de ses compagnons lors d'une escarmouche avec un tireur d'élite, le jeune Davis est confronté à ses propres limites morales, ainsi qu'à la violence brute de la guerre et à son effet psychologique sur les hommes.
La production
Les origines du film
L'origine de Full Metal Jacket se trouve dans la rencontre en 1980 entre Stanley Kubrick et Michael Herr, ancien du Vietnam et auteur d'un livre de mémoires sur cette guerre, Dispatches. Le projet initial de Kubrick était de réaliser un film sur la Shoah, sujet qui fut abandonné en faveur de la guerre du Vietnam[1].
D'autre part, Kubrick était depuis 1982 un admirateur fervent du roman de Gustav Hasford sur ce conflit, The Short Timers, qu'il considérait comme « un livre unique, absolument merveilleux » (« a unique, absolutely wonderful book »). En accord avec Herr[1], il décida d'employer le roman comme base pour les dialogues de son film.
Kubrick commença à se documenter en 1983, visionnant de très nombreux films et documentaires, lisant des journaux vietnamiens conservés sur microfilms à la bibliothèque du Congrès des États-Unis et amassant un nombre considérable de photographies d'époque[2]. Enfin, Herr se montrant très réticent à revisiter son expérience du Vietnam, Kubrick entreprit de le convaincre au cours de ce qui fut, d'après Herr, « un coup de téléphone long de 3 ans, avec quelques interruptions » (« a single phone call lasting three years, with interruptions »[1]).
Le scénario
L'écriture du scénario débuta en 1983, en collaboration entre Kubrick, Hasford et Herr et selon un rythme de travail soutenu : le premier téléphonait ses instructions aux suivants (au rythme de trois ou quatre appels par semaine, longs chacun de plusieurs heures), puis ces derniers lui expédiaient leur travail par courrier[3]. Le réalisateur leur faisait ensuite part des modifications qu'il souhaitait apporter, et la boucle reprenait.
Malgré l'importance de leur contribution, ni Herr ni Hasford n'avaient d'idée précise de ce à quoi allait ressembler le scénario final, sans parler du film, ce qui amena Hasford à comparer l'écriture du scénario à un travail à la chaîne[3] et entraîna finalement une dispute entre les auteurs au sujet des crédits.
Selon Herr, Kubrick n'avait pas à l'époque l'intention de réaliser un film anti-guerre, mais plutôt de montrer « à quoi la guerre ressemble vraiment » (« he wanted to show what war is like »[1]).
La collaboration avec Hasford ne dépassa pas le stade du scénario : lorsque Kubrick décida enfin de rencontrer en personne l'auteur de The Short Timers, malgré les conseils de Herr qui le décrivait comme un homme effrayant (scary man)[1], l'entrevue, dans la résidence anglaise du réalisateur, ne se passa pas très bien, et Hasford fut écarté de la production[1]. Seulement crédité pour des « dialogues additionnels », il engagea plus tard une procédure judiciaire pour être considéré comme l'auteur des dialogues.
L'audition
L'une des curiosités du film est le rôle de l'instructeur des Marines, le sergent Hartman, tenu par R. Lee Ermey, qui avait autrefois exercé réellement ce métier.
Originellement engagé comme conseiller technique, Ermey improvisa des centaines d'insultes durant des heures au cours des auditions des acteurs devant interpréter les jeunes élèves marines. Après avoir visionné le film de ces auditions, Kubrick lui attribua le rôle de l'instructeur, considérant Ermey comme un véritable « génie dans ce rôle »[2]. Les insultes, qui constituent environ la moitié des dialogues du sergent Hartman, ont en effet été entièrement écrites par l'acteur[4]. Kubrick estima à environ 150 pages la quantité d'insultes que lui apporta Ermey pour ses dialogues.
Pour Vincent D'Onofrio, se glisser dans le rôle du soldat Pyle fut plus difficile : il dut prendre environ 30 kilos.
Lieux de tournage et équipement
La première partie du film, située dans le camp d'entraînement des Marines à Parris Island, fut tournée sur une base de l'armée britannique au Royaume-Uni[2], la caserne de Bassingbourn, dans le Cambridgeshire. Pour la seconde partie, qui se déroule au Vietnam, Kubrick employa un terrain en cours de démolition à Newham, à l'est de Londres, qui appartenait à la compagnie de gaz britannique et présentait une certaine ressemblance avec les photographies de Huế sur lesquelles les décors sont basés[4].
Deux mois durant, l'équipe du film prépara le terrain en faisait exploser des bâtiments ou en les défonçant à l'aide d'une énorme boule de métal balancée par une grue[4]. Une jungle artificielle en plastique fabriquée en Californie ne satisfaisant pas Kubrick, on fit venir 200 palmiers d'Espagne et près de 100 000 arbres en plastiques de Hong Kong[4] pour les scènes en extérieur.
Par ce que Kubrick décrivit comme un « accident extraordinaire » (extraordinary accident)[4], l'arrière-plan de la scène de la mort du soldat (et sergent improvisé) Cowboy est occupé par un énorme bâtiment accusant une grande ressemblance avec le fameux monolithe extraterrestre de son film 2001 : l'odyssée de l'espace.
Jugé trop critique envers les militaires, le film ne fut pas soutenu par l'armée américaine. Kubrick dut donc passer par des voies détournées pour obtenir l'équipement militaire dont il avait besoin : quatre chars M41 lui furent ainsi prêtés par l'un de ses admirateurs, colonel de l'armée belge. Plusieurs hélicoptères Sikorsky S-55 furent loués et repeints aux couleurs des Marines, tandis que les armes de poing - fusils d'assaut, lance-grenades M79 et mitrailleuse M60 - furent achetées à un armurier privé[2].
Distribution et personnages
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
- Matthew Modine (VF : Emmanuel Jacomy) : soldat, puis sergent James T. Joker (Guignol en VF) Davis, le narrateur. Provocateur, il affirme s'être engagé pour « être le premier de son immeuble à avoir un tableau de chasse ». Dans la première partie du film, il tente d'aider la recrue Baleine, ce qui ne l'empêche pas de se joindre ensuite à ses agresseurs. Servant comme journaliste au magazine Stars and Stripes, où il tente de faire preuve d'une certaine indépendance d'esprit, il sera finalement engagé de manière directe dans les combats.
- Arliss Howard (VF : Gérard Berner) : soldat, puis sergent Cowboy Evans. Issu du même camp d'entraînement que Davis, il sert dans l'unité combattante que ce dernier rejoint pour un reportage. Désigné chef de groupe improvisé pendant le combat après la mort des chefs titulaires, il meurt abattu par un tireur embusqué dans la dernière partie du film.
- Adam Baldwin (VF : Daniel Russo): Animal Mother (« Brute épaisse » en VF). Mitrailleur violent, nihiliste et difficilement contrôlable de l'unité de Cowboy, type même de l'homme blessé, il tentera de secourir, au péril de sa vie, des camarades blessés. Plutôt que pour la liberté, il affirme ne se battre que pour l'amour du carnage.
- Vincent D'Onofrio (VF : Chris Bernard) : Léonard Lawrence, dit Gomer Pyle (« Grosse baleine » en VF). Une recrue enveloppée et lente de corps et parfois d'esprit, tête de turc du sergent-instructeur Hartman dans la première partie du film. Après avoir subi de nombreuses humiliations, il devient le soldat le plus discipliné du groupe, mais est gagné par la folie et finit par abattre Hartman avant de retourner son arme contre lui-même.
- Lee Ermey (VF : Bernard Fresson) : Gunnery Sergeant Hartman (Sergent instructeur Hartman en VF). Brutal et grossier, il abreuve ses recrues d'insultes dans le but de faire d'eux des Marines, s'en prenant tout spécialement à Lawrence, qui finira par l'abattre d'une balle de fusil. Lee Ermey était bel et bien un ancien sergent-instructeur et toutes les insultes employées par son personnage (soit environ la moitié de son texte) ont été écrites par Ermey lui-même.
- Kevyn Major Howard : Rafterman, un photographe du magazine Stars and Stripes, il insiste pour se rendre sur le champ de bataille aux côtés de Davis. Beau blond, excité et fier de se joindre aux combats.
- Dorian Harewood : Eightball (Blackboule en VF) : le « grand black viril » de l'unité de Cowboy, il sera tué par un tireur embusqué dans la dernière partie du film.
- Ed O'Ross : Lieutenant Walter J. Touchdown Schinowski. Chef de l'unité de Cowboy. Ancien joueur universitaire de football américain, il meurt au cours d'un assaut.
- John Terry (VF : Jacques Bonnaffé) : Lieutenant Lockhart. L'officier qui dirige l'équipe de journalistes du magazine Stars and Stripes, où il pousse ses hommes à obéir aux consignes, même au mépris de l'objectivité journalistique. Il a été au combat, mais fait de son mieux pour éviter d'y retourner.
- Kieron Jecchinis : Crazy Earl. Le chef de la section de Cowboy. Il assure brièvement le commandement de l'unité entière à la mort de son lieutenant, avant d'être tué à son tour par une peluche piégée ramassée dans les décombres.
- Jon Stafford : Doc Jay. Le médecin de l'unité de Cowboy. Abattu par un tireur embusqué dans la dernière partie du film, en tentant de secourir Eightball.
- Tim Colceri : le mitrailleur de l'hélicoptère qui emmène Davis et Rafterman au front. Durant le trajet, il s'amuse à tirer sur des civils vietnamiens, se vante d'avoir commis ainsi un nombre de meurtres particulièrement élevé, et admet avec cynisme abattre parfois des femmes et des enfants. Ce personnage et cette scène figurent dans les mémoires de guerre de Michael Herr, Dispatches, et seraient donc inspirés de faits réels.
- Papillon Soo Soo : une prostituée vietnamienne qui propose ses services aux soldats américains pour quelques dollars.
- Ngoc Le : Tireur embusqué Vietcong qui abat plusieurs membres de l'unité de Cowboy dans la dernière partie du film, avant d'être blessé par Rafterman et achevé par Joker. Le seul véritable personnage Vietcong du film. À la grande surprise de tous -y compris du spectateur- c'est une jeune femme.
Musique
Toutes les chansons entendues dans le film dates des années 1960, et sont donc contemporaines du conflit.
- Hello Vietnam - de Johnnie Wright
- These Boots Are Made for Walkin' - de Nancy Sinatra
- Wooly Bully - de Sam the Sham & the Pharaohs
- Surfin' Bird - de The Trashmen
- The Marines Hymn - de The Goldmen
- Chapel of Love - de The Dixie Cups
- Mickey Mouse Club - Thème télévisé du célèbre cartoon des années 1960 que la patrouille chante au retour d'un combat sanglant.
- Paint It, Black - des Rolling Stones
En revanche, pour les scènes de combat et d'autres moments dramatiques, Kubrick a utilisé une musique originale très inquiétante, qui a été réalisée par sa propre fille Vivian Kubrick
Anecdotes
- La première partie a comme sujet central un exposé du thème du conditionnement, faisant écho aux techniques développées dans un des films précédents de Kubrick Orange mécanique pour redresser radicalement les délinquants.
- Full Metal Jacket est sorti près de 20 ans après les faits relatés, durant lesquels des films majeurs concernant la guerre du Viet-Nam étaient déjà sortis (Apocalypse Now ouvrant le bal, suivi par Voyage au bout de l'enfer, puis Platoon, entre autres), de sorte que la vision du cinéaste sur le sujet s'ajouta à un ensemble déjà traité.
- Le titre Full Metal jacket fait référence à un type de munition utilisé par l'armée américaine. Munition dite FMJ : Full Metal Jacketed, balle entièrement chemisée, c'est-à-dire plomb enrobé de cuivre. Conforme à la Convention de Genève qui interdit pour la guerre les munitions dites « expansives », partiellement chemisées, employées pour la grande chasse, la balle FMJ est une balle typiquement militaire[5].
- Le personnage principal, Guignol, porte un casque sur lequel est inscrit Born to kill (né pour tuer) en même temps qu'il arbore un badge représentant le symbole de la paix. Il déclare qu'il symbolise ainsi « la dualité de l'homme » mais il semble incapable d'en dire plus, peut-être par manque d'interlocuteur.
- Kubrick a pris tellement de documentations pour son film, qu'il avait une cinquantaines de boites en cartons remplies dans son garage. On comprend par là qu'il a un réel sens du "parfait".[réf. nécessaire]
Notes et références
- ↑ a , b , c , d , e et f (en) It Ain't Over Till It's Over - Ed Vulliamy, The Observer, 16 juillet 2000
- ↑ a , b , c et d (en) Stanley Kubrick, at a Distance - Lloyd Rose, Washington Post, 28 juin 1987
- ↑ a et b (en) Alabama Native wrote the book on Vietnam Film - Bob Carlton, Birmingham News, 1987
- ↑ a , b , c , d et e (en) The Rolling Stone Interview - Tim Cahill, Rolling Stone, 1987
- ↑ Juste avant de se suicider, alors que Joker (Guignol en VF) lui demande si ce sont des vraies balles qu'il charge dans son fusil, Pyle (Baleine en VF) répond « 7.62 mm, full metal jacket »
Vidéographie
- zone 2 : Full Metal Jacket, Warner Home Video, 2001, EAN 7-321950-211548.
Voir aussi
Liens externes
- (fr) Full Metal Jacket sur AlloCiné
- (en) Sex and soldiering Overcoming masculinity
- (fr+en) Full Metal Jacket sur l’Internet Movie Database
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