- Bombardement de la RFY par l'OTAN en 1999
-
Opération Allied Force
L'Opération Allied Force (nom original en anglais : operation Allied Force, en français : opération force alliée) est le nom de l'opération militaire de bombardement de l'OTAN sur des cibles yougoslaves durant la guerre du Kosovo, du 23 mars au 10 juin 1999, suite à l'incident de Račak.
Sommaire
Objectifs
La cible proclamée de ces raids était le complexe militaro-industriel yougoslave et les centres du pouvoir de Slobodan Milošević. Cependant, de nombreux bâtiments non militaires ainsi que des civils furent bombardés.
Bilan
Les pertes humaines militaires du coté yougoslave seraient, selon les déclarations du gouvernement Miloševic en juin 1999, de 462 soldats tués et 199 blessés, ainsi que 114 policiers tués[1][2].
L'OTAN annonça un bilan matériel de 20 chars, 220 transports et 450 pièces d’artillerie de l'armée populaire yougoslave détruites. Cependant, une enquête du magazine Newsweek publiée le 15 mai 2000, s’appuyant sur un rapport de l’armée de l’air américaine, révéla que seuls 14 chars, 18 transports de troupes et 20 pièces d’artillerie yougoslaves avaient été détruits. Cinq avions de combat MiG-29 et un J-22 Orao furent détruit en vol, plusieurs autres au sol. Les casernes, bases aériennes, et dépôts logistiques furent sérieusement endommagés ainsi que l'industrie pétrochimique et les réseaux de transport.
À côté de ce bilan militaire, de nombreux incidents émaillèrent cette opération. Ainsi, une enquête de l'Organisation non gouvernementale Human Rights Watch a recensé 90 incidents lors des bombardements, entraînant la mort de 489 à 528 civils. Environ deux tiers d'entre-eux (303 à 352) étaient des réfugiés kosovars [3][4]. Si l'OTAN se défendit en invoquant le concept de dommage collatéral, elle n'en fut pas moins vivement critiquée, l'enquête précédente, par exemple, concluant à une violation du droit international humanitaire par l'OTAN.
Détails techniques de l'opération
- 58 574 missions aériennes sur ses 78 jours d’opération, effectuées par un total maximal de 786 aéronefs de l'OTAN [5] ont causé la perte de deux appareils américains au combat (Un F-117 et un F-16), plus de 800 missiles sol-air ont été tirés par la DCA de l'Armée populaire yougoslave. On compte 8 676 missions offensives qui ont conduit au largage d'environ 23 000 munitions, 5 551 missions de défense aérienne et 4 397 missions SEAD anti-radar, le reste étant du soutien.
- 12 F-16 de la Composante Air de l'armée belge présents à Amendola Air Base ont effectué 679 sorties de combat.
- Les stocks de munitions air-sol de l'armée de l'air et de l'aviation navale françaises sont rapidement apparus susceptibles de devenir insuffisants, notamment pour ce qui est des bombes guidées laser (BGL), ce qui a conduit à utiliser des bombes Paveway américaines en complément. Lorsque la configuration des cibles s'y prêtait – large surface à traiter, pas de risques collatéraux… – des bombes « lisses » non guidées de fabrication française ont été utilisées, bien que l'insuffisance des stocks ait rendue nécessaire, en cours de campagne, l'acquisition de bombes américaines Mk82, de 250 kg.
Notes et références
- ↑ (en) Milosevic proclaims victory with end to Kosovo conflict, CNN, 10 juin 1999
- ↑ The Kosovo conflict and international law, Heike Krieger, Cambridge University Press, 2001, (ISBN 0521800714)
- ↑ (en)Rapport de HRW sur les bombardements de 1999
- ↑ Human Rights Watch publie le bilan des victimes civiles dans la guerre du Kosovo
- ↑ (fr) Les premiers enseignements de l'opération "force alliée" en Yougoslavie : quels enjeux diplomatiques et militaires ?, Rapport d'information n° 464 (1998-1999) de M. Xavier de Villepin, fait au nom de la commission des affaires étrangères du Sénat français, déposé le 30 juin 1999
Lien externe
Catégories : Opération militaire impliquant l'OTAN | 1999
Wikimedia Foundation. 2010.